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La tribune des Antilles

Magazine d'information
n° 54 novembre 2008

 

La Tribune des Antilles
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Tribune des Antilles nro 54

La Une

OBAMA et … le rêve martiniquais !

par Louis BOUTRIN

Quelle éloquence et quel talent!  Vous avez bien compris, Obama m’a séduit. D’abord par sa sérénité, son parcours politique exceptionnel et la pertinence de ses interventions. Séduit aussi par le symbole qu’il représente dans un pays laminé, il y a à peine quelques décennies encore par la ségrégation raciale. L’Amérique au lourd passé esclavagiste, a su rompre avec ses vieux démons et voter à 53 % pour Obama. Comment ne pas associer à son succès, le combat  Martin Luther-King, de Malcom X voire même de Nelson Mandela en Afrique du Sud, qui lui avaient montré le chemin?

Un à un, les murs finissent par tomber. Et, en ce 4 novembre 2008, un mur est tombé non loin de notre pays Martinique. Les Afro-Américains, après des siècles d’esclavage, de discrimination et de préjugés raciaux, de luttes pour les droits civiques, les larmes aux yeux, ont suivi, jour après jour, Obama franchir les obstacles d’une campagne marathon qui aura duré 21 mois. Les humiliations du passé et les vieilles rancœurs ont été balayées par sa jeunesse, son dynamisme et cette bouffée d’espoir, d’audace et d’assurance qui symbolisaient une fierté retrouvée. Pour ceux qui s’inquiètent de savoir si Obama parviendra à contrer la toute puissance du Capitalisme, je leur répondrais qu’il faut laisser la lucidité s’exercer sur l’avenir. Je ne fais guère d’illusion, la Politique a ses règles et demain, viendra le temps des décisions. Alors, à ce moment là nous connaîtrons le véritable visage de Barack Obama.

Pour l’heure partageons avec lui, un rêve commun de liberté.

"Si jamais quelqu'un doute encore que  l'Amérique est un endroit où tout est possible, qui se demande si le rêve de nos pères fondateurs est toujours vivant, qui doute encore du pouvoir de notre démocratie, ce soir est la réponse» Barack Obama – Chicago – 4 novembre 2008.

Mon rêve est simple,
Vivre dans une Martinique, propre, nettoyée de toutes pollutions agricoles, domestiques et surtout intellectuelles, belle, prospère, offrant à la face du monde le fruit du talent de ses enfants et  toutes les facettes de son génie.

Un pays où l’on pourrait goûter au vent du soir sans se faire agresser voire tuer par des errants de toutes natures et des toxicomanes livrés à leur misère. Un pays où la jeunesse ne serait plus alibi, exposée aux affres de la drogue, abandonnée à leur seule rancœur, mais qui se verrait aidée, soutenue, accompagnée par des gestes solidaires.

Un pays où grâce à des transports publics terrestres et maritimes plus fiables, l’on pourrait se déplacer de quartier en quartier, de commune en commune, à toute heure du jour et de la nuit, retrouver le goût de la visite, l’intérêt des sorties nocturnes et des spectacles.

Un pays où l’on trouverait à se loger, et à se cultiver, et travailler sans se faire exploiter.

Un pays réconcilié avec lui-même qui aura su domicilier les responsabilités politiques essentielles à son devenir.

Quand j’évoque Obama, je me réfère à cette force symbolique qui, telle une lame de fond, a su déplacer les foules et frappés les esprits. Je ne parle donc pas de cette Obamania qui a déferlé sur le monde entier via le satellite. Je parle de cet espoir qu’a fait naître ce jeune Afro-Américain aux allures frêles. Je parle aussi de son «Rêve Américain» qui repose sur une vision idéaliste de l’Amérique. Car que vaudrait son programme sans l’énergie d’un rêve. Que vaudrait tous notre Schéma de développement, notre Agenda 21, notre hypothétique statut écologique dérogatoire sans le souffle de cette énergie? Quand je parle du Rêve Martiniquais, je parle de cette volonté qui prend les libertés du rêve pour mieux ordonner le réel!

Et, mon plus grand plaisir serait, qu’ensemble nous arrêtions d’être «ces jouets sombres au Carnaval des autres». Les autres, ceux qui hier encore, un certain 23 février 2005, avaient voté dans leur parlement, la Loi de la Honte, une loi sur les aspects positifs de la Colonisation et qui, sans tenir compte du contexte socioculturel, veulent trouver un Obama français (sic!)

La fin de mon rêve est marquée par ces longues files d’attente aux abords des bureaux de vote. Les nègres d’Amérique, ne se sont pas fait prier et ont voté massivement à 96 % pour Barack Obama. Et, à mon tour je me suis mis à rêver que 96 % des électeurs martiniquais prennent le chemin des urnes pour faire peser le poids de leur bulletin sur leur destin.  "Yes we can"… if you want!

Louis BOUTRIN

Crabe

Sommaire

Ecologie
Notre littoral en crise durable?
Notre littoral, ce bien collectif précieux, fait toujours l'objet de convoitises et d'agressions diverses. Devons-nous laisser faire, accepter la banalisation et la destruction de notre littoral?

Ecologie
Impacts de la colonisation sur la biodiversité marine et côtière
Jusqu'au milieu du XVe siècle (début de la colonisation européenne), les populations amérindiennes vivaient en harmonie avec leur milieu, car la nature était au cœur de leurs préoccupations et rythmait leur vie sociale.

Personnalité de l'année
Barack Obama entre dans l'histoire
Barack Obama avait à peine 2 ans quand Martin Luther King prononça ces mots historiques. Pourtant, depuis son premier meeting en Janvier 2007 dans l'Iowa, ii n'a eu de cesse de se référer à cette figure légendaire. Il en sera ainsi jusqu'au 4 novembre 2008, ce jour où le rêve de Manin Luther King est devenu réalité.

Politique
Alfred Marie-Jeanne opte pour l'Art. 74
Passée la période de rentrée politique et des joutes oratoires pour arguer les militants, voici venu le temps de la clarification politique.

Économie
CRA, un nouvel acteur du recyclage aux Antilles?
Ces temps derniers les collectivités et les associations écologiques mettent l'accent sur l'importance du trie des déchets ménagers en Martinique, mais qu'en est-il de nos pneus de voitures?

Dossier du mois
Hommage à André Schwarz-Bart
Je n'ai pas cherché (mon) héros parmi les révoltés du ghetto de Varsovie, ni parmi les résistants qui furent, eux aussi, la terrible exception.

Santé
Et ta cellulite?
Une silhouette de rêve débarrassée de ces vilains capitons, on y pense toutes! Et si le rève devenait accessible.... La cellulite c'est du gras mais pas n'importe lequel.

Société
Athon MAS portrait d'un vainqueur.
Les voiles ont été rangées, les yoles enfermées dans leur hangar, cachés des yeux et d'éventuelles convoitises.

Arts plastique
«Voix d'Images» à la villa Chanteclerc
«Voix d'Images», une rencontre originale entre l'image, le texte et la musique est initié par François Gabourg.

Créole
Traduire Titeuf en créole...
Les Editions Caraibéditions ont publié dernièrement une traduction du dernier album de Titeuf en langue créole.

Livres
L'exorcisme de la blés ou l'esthétique de la souffrance
Patricia Donatien-Yssa. maître de Conférences â l'Université des Antilles et de fa Guyane, spécialiste de littérature et de l'art caribéen et artiste peintre a reçu en juin 2008 le Frantz Fanon Prize pour son essai L'Exorcisme de la blés. Jamaica Kincaid Autobiographie de ma mère, publié aux éditions Manuscrit-Université. Rencontre.

Livres
«Les Ténèbres extérieures» de Raphaël Confiant: une radiographie de la dictature duvaliériste Haïti a toujours fasciné les écrivains martiniquais. Et c'est par le théâtre que s'est exprimée cette fascination: «La Tragédie du Roi Christophe» d'Aimé Césaire, «Monsieur Toussaint» d'Edouard Glissant ou encore «Dessalines» de Vincent Placoly.

Directeur de la Publication: Louis Boutrin
Comité de Rédaction
Rédacteur en chef: Raphaël Confiant
Rédacteur en chef-Adjoint: Jean Belleterre
Culture – Littérature: Raphaël Confiant
Ecologie: Philippe Joseph - Pascal Saffache.
Education: Micheline Marajo
Kréyol-Patrimoine: Serge Restog - Jane Etienne
Musique: Eric Andrieu
Politique: Dominique Claude
Santé: Christiane Renard Quitman - Serge Chalons
Société: Jean Belleterre - Daniel Boukman

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