Potomitan

Site de promotion des cultures et des langues créoles
Annou voyé kreyòl douvan douvan

AMEDOM

Communiqué de presse

Paris, 28 février 2005

«La mémoire demeure notre seul abri, notre ultime bouclier.
Nier la mémoire, c'est se renier.»
- Elie Wiesel

Par courrier en date du 24 novembre 2004 le Comité Ministériel Pour la Mémoire de l'Esclavage, présidé par l'historienne et écrivain Maryse CONDE, a saisi l'AMEDOM pour la consultation du choix de la date de la commémoration en France Métropolitaine de l'abolition de l'esclavage, conformément à l'article 5 du décret du 5 janvier 2004.

L'AMEDOM, au terme de plusieurs consultations de ses élus et d'un débat contradictoire conforme à son caractère œcuménique et démocratique, retient pour le 27 avril comme DATE DE COMMEMORATION DE L'ABOLITION DE L'ESCLAVAGE EN France METROPOLITAINE

Considérant  :

  • qu'il est indispensable, contre l'oubli et le silence, de choisir pour commémorer chaque année, en France Métropolitaine, l'Abolition de l'esclavage, une date où chacun, quels que soient son origine, sa religion et son appartenance politique, puisse se repérer, savoir et comprendre,
  • que commémorer l'Abolition de l'esclavage, c'est invoquer la mémoire de tous ceux qui surent, avant les autres, en exigeant le droit à la dignité, se projeter dans un futur qu'ils voulaient meilleur, plus juste et plus éclairé,
  • que, de la rencontre du combat des esclaves, des marrons pour leur Liberté et de l'idée de Justice des Lumières, est née la lutte pour l'Abolition de l'esclavage qui fut soutenue activement par l'Abbé Raynal auteur en 1770 d'une violente critique contre le comportement colonial,
  • que Brissot, Condorcet, La Fayette, les citoyens de Champagney et bien d'autres, se sont élevés à différents moments de l'Histoire contre cette atteinte intolérable au droit naturel,
  • que le texte fondateur sur l'Abolition de l'esclavage, déjà soutenu par l'Abbé Grégoire a été prononcé le 4 février 1794,
  • que, contre le rétablissement de l'esclavage par Napoléon, le deuxième combat mené vainement par l'Abbé Grégoire, enseigne que nul progrès n'est acquis sans risque de retour et exige, de tous, une vigilance permanente,
  • que l'ardente résistance engagée victorieusement par Toussaint Louverture, puis la lutte conduite par Louis Delgrés, Solitude et d'autres, hommes et femmes de couleur, sont des exemples de vertu républicaine qu'il faut sans cesse rappeler,
  • que le continuateur de ce long combat, de prés d'un siècle, pour la liberté, l'égalité et la justice est Victor Schoelcher dont la vraie grandeur est d'avoir donné un élan décisif à l'Histoire. Décrétant que "  Nulle terre française ne peut porter d'esclaves " il sut démontrer que l'instauration du suffrage universel en Métropole était inconcevable avec le maintien de l'esclavage dans les colonies. Par son acharnement et sa volonté, il fit adopter avec des hommes de couleur comme Perrinon et Bissette, le 27 avril 1848 la loi qui allait briser les fers de centaines de milliers d'hommes et de femmes et changer leur destin,
  • que, si cette loi pour l'Abolition de l'esclavage a été, en regard des délais de route, appliquée à des dates diverses, elle scelle, néanmoins, l'histoire des luttes et des résistances qui y ont été menées et renforce le socle de notre communauté nationale, même si les injustices y ont perduré,
  • que le 27 avril est la date fédératrice qui désigne, par les institutions, la fin d'une étape capitale dans la volonté de Liberté et de Dignité des femmes et des hommes de couleur et des métropolitains pour lesquels un hommage tout particulier doit leur être rendu,
  • que cet hommage doit allier "Histoire, Mémoire et Respect", et participer au travail de réparation historique relancé, par ailleurs, avec une grande dignité par la manifestation du 23 mai,
  • qu'en conséquence, si le 4 février 1794 marque l'Histoire, il faut se rappeler la souffrance et le calvaire de ceux qui ont dû attendre 1848 pour en être définitivement délivrés: le 27 avril doit donc être retenu comme la date de commémoration républicaine.

Contact  :

  • Georges AURORE, Président de l'AMEDOM, 06 63 17 44 35
  • Anne-Clémence VALENTIN, Chargée de Communication, E-mail.

boule  boule  boule

Sur potomitan

 Viré monté