Potomitan

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Contributions | Signatures | Toujours en cours de signature

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Contributions de

  1. Jennifer Ravolet, directrice de création
  2. Dominique Noguez, écrivain
  3. Anna Moï, écrivain
  4. Esther de Miro
  5. Jean Mascolo, fils de Marguerite Duras
  6. Michel Le Gall, directeur de l'antenne AUF à HCMV
  7. Fabien Giard, professeur de lettres à l’Ecole Colette
  8. Emmanuelle du Pasquier, parent d’élèves à l’Ecole Colette
  9. François Drémeaux, professeur d'histoire-géographie
  10. Jean Douchet, historien du cinéma, cinéaste, écrivain
  11. Florence Dauman, PDG Argos Films
  12. Brigitte Alter, formatrice-enseignante

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Marguerite Duras est née à Gia-Dinh, pas loin de Saigon et elle est morte à Paris. Bien que son corps repose au cimetière Montparnasse, je suis sure que son cœur est toujours resté à Saigon...

Il faut la faire revenir à Saigon d'une façon ou d'une autre et cette idée d'une école portant son nom est magnifique...

J'espère que son nom passera.
Jennifer Ravolet
Directrice de la création à Yan TV

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Je m'associe avec enthousiasme à l'initiative de ceux qui veulent qu'on donne le nom de Marguerite Duras à un lycée français à Saïgon. Je m'étonne seulement que cela n'ait pas été déjà fait.

Dominique Noguez
Ecrivain, auteur de «Duras, Marguerite»

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Un nouveau lycée, un nouveau nom: une splendide responsabilité!

Une liste est proposée par le Consulat de France:

Jean Tardieu, Alexandre de Rhodes, Albert Calmette, Jean-Baptiste Chaigneau, Ernest Doudard de Lagrée, Marguerite Duras, Gustave Eiffel, Albert Kahn, Philippe Leclerc de Hautecloque, Paul Mus.

Alexandre de Rhodes, auteur du système de transcription de la langue vietnamienne en alphabet latin, et Albert Calmette, médecin, fondateur de l’Institut Pasteur de Ho Chi Minh ville, sont déjà honorés par les autorités locales: des rues situées dans le premier arrondissement, le plus prestigieux de la ville, portent leur nom.

Jean Tardieu fit son service militaire à Hanoi où il écrit une «Lettre de Hanoï». Mais Hanoï est à 1700 km de Saigon: on ne nommerait pas un lycée de Lille «lycée Gaston Deferre».

La Société Levallois-Perret de Gustave Eiffel avait construit au Vietnam des ouvrages surtout techniques, sans léguer d’éminences notables.1

La seule contribution d’Albert Kahn au Vietnam fut une série de clichés et de courts-métrages réalisées par Léon Busy, son «envoyé spécial».

Le général Philippe Leclerc de Hauteclocque, de passage pendant huit mois seulement au Vietnam, n’en marqua pas l’histoire: ses initiatives furent mises en échec par sa propre hiérarchie.

Passons sur les personnages mineurs que furent Jean-Baptiste Chaigneau, un breton admis à la cour de Gia Long à la fin du XVIIIè siècle; Ernest Doudard de Lagrée, un explorateur du temps de l'expédition Francis Garnier; Paul Mus, un ethnologue.

Il reste un nom, celui d’une écrivaine, l’unique femme de la liste.

Marguerite Duras est la seule véritable personnalité saigonnaise: elle y est née, elle y vécut. Elle est directement liée à l’enseignement: son père était directeur d’école et sa mère institutrice. Devenue écrivaine, elle fut l’une des icônes du renouvellement romanesque.

Lycée Marie-Curie, école Colette, lycée Marguerite Duras: trois femmes qui font partie du patrimoine culturel mondial. Une trilogie féminine d’autant plus pertinente que la francophonie au Vietnam fut toujours majoritairement féminine: le lycée Marie-Curie décomptait, en 1970, 1558 filles et 1230 garçons.

Le choix d’une personnalité liée au Vietnam est judicieux, et l’absence d’un nom vietnamien surprenante.

Comme si les seules personnalités francophones respectables liées à l’histoire du Vietnam émanaient — encore — de la «métropole». Comme si elles étaient dotées — toujours — d’une «mission civilisatrice». Une ambition renouvelée en 2010, alors qu’en 1927, un lycée avait été inauguré à Saigon sous le nom d’un intellectuel vietnamien, Petrus Ky.

L’histoire ne s’est pas arrêtée à l’époque coloniale.

L’histoire coloniale ne bâtit pas l’avenir.

L’avenir se bâtit avec le français, langue internationale de poètes, d’écrivains, d’artistes, de chercheurs, comme:

  • Ngô Viêt Thu, architecte et Grand Prix de Rome en 1955, qui bâtit le Palais de la Réunification et plusieurs autres bâtiments saigonnais comme l’École de l’Aviation sur Nam Ky Khoi Nghia;
     
  • Nguyên Thiên Dao, compositeur et élève de Messian, qui entremêla écritures orientales et occidentales dans ses partitions;
     
  • Trân Van Khê, musicologue, ancien professeur à la Sorbonne, qui inventa l’ethnomusicologie.

Ils sont les héritiers de deux cultures qui s’ensemencent mutuellement, et les acteurs d’une francophonie magnifiquement vivante.

Francophonifique

Anna Moï

Note

  1. La Poste Centrale de Ho Chi Minh ville, qui est souvent attribuée à Eiffel, est l’œuvre des architectes Villedieu et Foulhoux. Le pont de Long Biên à Hanoi fut construit par les architectes Daydé et Pillé. Il est à signaler qu’Ernest Hébrard signa l’architecture (remarquable) du lycée Petrus Ky-Lê Hông Phong

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Marguerite Duras, que j'ai aimée d'abord comme cinéaste, et connue personnellement, avait quelque chose dans son écriture et dans ses films, qui n'était pas français dans le sens classique : c'était son origine vietnamienne, particulière et "sauvage", qui lui a permis une synthèse admirable entre la vie des pauvres gens, des déracinés, des marginaux, et la noblesse de la grande littérature et d'un haut langage cinématographique.

Rien de mieux que donner son nom à un endroit de jeunes et de livres comme un lycée, qui abrite les deux choses que Duras a aimé plus que tout dans sa vie: l'écriture et la jeunesse.

Esther de Miro

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MOI,
JEAN MASCOLO, FILS UNIQUE ET LÉGATAIRE UNIVERSEL DE MARGUERITE DURAS .....................

JE SOUHAITERAIS QUE LE NOM DE MA MÈRE, QUI A SI BIEN PARLÉ DE CE PAYS , DANS DE NOMBREUX DE SES LIVRES........PORTE LE NOM DE VOTRE FUTUR ÉTABLISSEMENT !...........
ELLE A AUSSI ... M'A T 'ON DIT....... À L ÉPOQUE (SANS LE SAVOIR) CONTRIBUÉ A FAIRE DU VIETNAM, UNE DESTINATION TRÉS PRISÉE DES LECTEURS DE SES OEUVRES....... ( LE FILM "INDOCHINE" AUSSI.... )
... JE L'AI APPRIS PAR DES GUIDES PROFESSIONNELS. CE PAYS QU'ELLE A SI BIEN DÉCRIT...... ELLE L' A FAIT CONNAITRE DU GRAND PUBLIC...........
ELLE A DONC ASSURÉMENT CONTRIBUÉ À L'ESSOR ET LA NAISSANCE DE L'ÉNORME PROMOTION TOURISTIQUE D'AUJOURDHUI !................
ELLE AURA DONC ...POST MORTEM ....AIDÉ AU DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE DE CE PAYS...
CELA ME PARAIT AUSSI UNE BONNE RAISON, EN FORME DE RECONNAISSANCE.......D'AIDER ET DE SOUTENIR CE PROJET
ÉGALEMENT AIDER CEUX QUI L'APPRÉCIENT, À MIEUX LA FAIRE CONNAITRE DANS CE PAYS OU ELLE EST NÉE ........

signé : JEAN MASCOLO
Neauphle le Chateau
14 / 06 / 2009

Duras

Je m'associe à tous ceux qui souhaitent que le prochain lycée français porte le nom de MARGUERITE DURAS. Il serait en effet tout à l'honneur de l'établissement de pouvoir bénéficier de son immense aura littéraire, mais aussi des inépuisables significations et interrogations suscitées par son oeuvre, s'agissant notamment des liens qui unissent la France et le Vietnam.

S'il n'en fallait qu'un, son livre intitulé: "Des journées entières dans les arbres", suffirait déjà à justifier tout ce qu'un lycée peut espérer d'un nom aussi emblématique quant à son ouverture sur le monde.

Bien cordialement,

Michel LE GALL
Directeur de l'antenne Agence Universitaire de la Francophonie, Bureau Asie Pacifique

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L’évidence Duras
et 10 arguments pour soutenir l’évidence

1 – Née à Saigon

Clermont-Ferrand a son lycée Pascal, Grenoble son lycée Stendhal, Rouen son lycée Flaubert... chaque ville qui peut s’enorgueillir d’un grand nom de notre littérature ne manque pas de le faire: que Saigon ait son lycée Duras, cela semblait donc aller de soi, car des dix noms de la liste, Marguerite Duras est la seule qui y soit née, y ait vécu, en ait fait la matière même de ses œuvres. (Jean Tardieu et Paul Mus seraient des propositions valables si l’on cherchait un nom pour le lycée français de Hanoï, puisque ces deux auteurs ont vécu à Hanoï.) Mais à Saigon naquit et vécut Marguerite Duras. De plus, elle est née à Gia Dinh, à une dizaine de km du site du futur établissement! Passer à côté de cette occasion, ce serait incompréhensible.

2 – Une élève à part

Marguerite Duras était d'une famille pauvre. Elle a souffert au Lycée Français où on l'acceptait mal à cause de sa classe sociale. Elle qui pourtant faisait partie des meilleures élèves était humiliée, on la mettait en fin de rang en classe, on ne l'invitait pas aux fameux thés dansants de la bonne société. Aujourd'hui heureusement les mentalités ont changé. Notre école accueille des enfants de toutes origines raciales et sociales sans distinction. Non seulement c'est une évidence, mais c'est un devoir, une justice de rendre hommage à Marguerite Duras, en donnant son nom à la nouvelle école française de Saigon.1

3 – Une enfance vietnamienne

Si la société coloniale la rejetait, en revanche elle était très proche des natifs du pays. Sa mère, institutrice dans un établissement français, avait adopté un enfant annamite (comme on disait alors) «le petit frère Thanh», que Marguerite adorait au point de s'imaginer qu'elle aussi était annamite, c'est-à-dire vietnamienne2. Et d'ailleurs, certaines photos d'elle à cette époque donnent presque l'impression d'une métisse.

4 – Un visage

Voici quel serait le visage qui nous représenterait... Sur cette photo Marguerite Duras a quinze ans et demi, elle était lycéenne à Saigon. Une lycéenne pour un lycée: n'est-il pas évident que cela fait mieux l'affaire qu'aucune des vieilles barbes, aussi vénérables soient-elles, qui figurent sur notre liste? Jeunesse et beauté n'ont qu'un temps, mais c'est le privilège du génie que de rendre un visage éternel. Il en va ainsi du visage de Rimbaud, et nous avons la chance de pouvoir revendiquer pour notre école le jeune sourire de Marguerite Duras:

Duras

5 – Bilingue franco-vietnamienne

De plus Marguerite Duras était bilingue dans son enfance: elle parlait tout autant le vietnamien que le français; et plus tard les spécialistes de son oeuvre ont retrouvé dans ses romans l'influence de la langue vietnamienne sur sa façon d'écrire... Ne cherchions-nous pas, justement, quelqu'un qui fasse le lien entre la France et le Vietnam? Elle le fait par sa vie, par sa famille, par sa langue, par son œuvre... et par ses prises de position:

6 – Anticolonialisme

De sa naïve et éphémère adhésion aux credo de l'empire colonial, qui furent ceux de sa génération, elle allait bientôt développer une œuvre qui en serait l'antithèse radicale3. Son enfance vietnamienne, sa proximité avec le peuple et la langue vietnamienne expliqueront sa profonde antipathie pour le système colonialiste après la guerre. Marguerite Duras est l'une des premières à l'avoir dénoncé, à travers la plupart de ses romans, par exemple Un barrage contre le Pacifique4.

Car étant, tous autant que nous sommes, des invités au Vietnam, il nous faut évidemment quelqu’un qui n’ait pas été, en actes ou en pensée, du côté de l'idéologie colonialiste. L’anticolonialisme est aujourd’hui une porte ouverte qu’il nous est facile d’enfoncer, mais Marguerite Duras, une des premières5, enfonça cette porte à une époque où elle était encore bien cadenassée, par le simple fait de son œuvre, radicale à cet égard et fustigeant sans relâche «la crapulerie de cette engeance blanche de la colonie»6 Si nous sommes si justes aujourd'hui (si satisfaits de l'être, si prompts à le proclamer), c'est en partie grâce à elle7: nous parlons à sa suite, nous prolongeons ses imprécations, même sans le savoir...

Richard Ombga, universitaire, auteur de La Littérature anticolonialiste en France de 1914 à 1960, place même Marguerite Duras aux côtés de Hô Chi Minh, Aimé Césaire, Frantz Fanon et Cheik Anta Diop, qui sont selon lui cinq auteurs francophones ayant fait preuve d'un «humanisme anticolonialiste» particulièrement méritoire8.

Et plutôt que dans une vaine nostalgie songer aux bienfaits que l’œuvre coloniale a pu, à côté de tant de méfaits et tant de morts inutiles, apporter au pays où nous vivons (alphabet latin, ponts, clichés photographiques, vaccins et autres...) - nostalgie vaine et un peu satisfaite - n’est-il pas plus juste de rappeler à la mémoire des vietnamiens celle de nos compatriotes qui fut des leurs et appela de ses voeux leur indépendance (le plus grand des bienfaits, inscrit dans la devise nationale du pays)? C’est la fin, plutôt que les débuts de l’oeuvre coloniale qui mérite d’être fêtée!

7 – Défense des opprimés

Et toujours Marguerite Duras sera, viscéralement, du côté des opprimés: du côté du petit frère martyrisé par le grand frère, du côté de la mendiante qu'elle croisera un jour sur une route de son enfance, et que l'on retrouve dans son roman Le Vice-Consul, du côté de la concierge tirant sa poubelle matinale, du côté des femmes rasées de l'après-guerre (qui l’a osé à part elle?), du côté des victimes d'Hiroshima (dont elle rédigea le plus bouleversant hommage qui fût9), et, bien évidemment, du côté de la Résistance.

8 – Résistance

En effet, Marguerite Duras et son mari Robert Antelme sont membres de la Résistance sous l’Occupation. Leur groupe tombe un jour de 1944 dans un guet-apens. Aidée par Jacques Morland (nom de guerre de François Mitterrand), Duras parvient à s’échapper, mais Robert Antelme est pris et envoyé à Buchenwald, puis Gandersheim. Ainsi aura-t-elle, malgré les reproches qu’on lui fait parfois à ce sujet, mis sa vie en jeu pour la France. Ainsi aura-t-elle subi le déchirement de ne savoir ce que son mari est devenu, et cet autre déchirement de voir dans quel état il revient. Elle fera le récit des circonstances du retour de Robert Antelme dans La Douleur, et Les Cahiers de la Guerre, publiés il y a trois ans, sont aussi assez éloquents à cet égard: une nausée insurmontable pour le crime nazi.

Faut-il après ça prendre la peine de réfuter certaines accusations que l'on se plaît parfois à lancer contre elle? Accuse-t-on Schindler d'avoir été un collabo parce qu'il connaissait le directeur d'un camp et le fournissait en bouteilles de champagne? Bien sûr que non: il est aujourd'hui sur la liste des Justes. Marguerite Duras elle, depuis son poste au Comité d’organisation du livre (chargé de répartir le papier entre les maisons d’édition), gardait un œil sur le camp ennemi qui pouvait être très utile à la Résistance; et depuis son appartement de la rue Saint-Benoît, elle préservait un des rares foyers de la vie intellectuelle et activiste dans la France occupée, où se côtoyaient Leïris, Genêt, Bataille, Merleau-Ponty, Ponge, Queneau, Michaux (qui lui dédiera ses Exorcismes), Boris Vian... toutes amitiés qui ne sont certes pas suspectes! Il faut être bien naïf pour penser que le résistant le plus efficace était celui qui s’affichait résistant, c’est au contraire celui qui savait tirer parti de l’entre-deux. Paris n’était pas le maquis mais un vaste salon, où chaque attitude devait être observée, et où il y avait autant de sourires faux que de vrais sourires. Et il est facile aujourd’hui de faire l’arbitre.

Donner un nom à un établissement français, c'est aussi une manière de reconnaissance de la nation. Depuis 2003, une rue porte son nom à Paris. Ici, d’où elle vient, rien encore...

9 – Une de nos plus grands écrivains

Mais elle est avant tout une de nos plus grands écrivains, mondialement connue, plusieurs fois adaptée au cinéma (et d'ailleurs elle-même cinéaste, réalisant sans aucun moyen financier quelques films d'une extrême exigence et d'une extrême beauté), prix Goncourt en 1984, traduite dans toutes les langues y compris en vietnamien. Elle renouvela de fond en comble le genre romanesque, débarrassant l’écriture de tous ses automatismes, réinventant à chaque ligne une langue nouvelle, pure, vierge, inouïe et d'une simplicité admirable, lisible par la première caissière de supermarché venue (ce que parfois on lui reproche, comme si la caissière de supermarché n'avait pas le droit de lire!) aussi bien que par les plus grands penseurs de son temps (Blanchot, Derrida, Lacan et tant d'autres qui furent «soufflés» par sa petite musique venue du Vietnam!)

À une époque où la plupart s’épuisait à imiter les élégances un peu fanées du style nrf, aux réussites machinales d’une syntaxe habile et souriante, aux finesses forcées du littérateur français du XXème siècle, à tout ce maniérisme endormi elle substitue une langue d’une conception radicalement neuve, où il semble que la vie s’exprime enfin.

James Joyce disait pouvoir justifier chaque syllabe de son œuvre. Chaque syllabe qui fut déposée sur la page, dans une page de Duras, a elle aussi sa raison d'être propre, fait signe au-delà du hasard d'être là, prétend vivre. Dans la prose tactile et sensible qu'elle invente, chaque souffle, chaque virgule témoigne d’une conscience absolument claire de ce qu’elle exprime silencieusement, de l’attente ou de la tension qu’elle implique.

Seule peut-être Violette Leduc parvient à une telle maîtrise des possibilités expressives et presque inexploitées de la langue, mais sa manière orageuse et tourmentée encombre un peu la page.

Nathalie Sarraute pousse à l’extrême l’esprit d’analyse de la tradition française: le résultat est admirable et singulier, mais un peu étriqué (un peu comme si nous étions coincés dans un des lobes de la cervelle de Marcel Proust)

Marguerite Yourcenar s’exprime dans une prose admirable, qui vise à l’antique, mais dont la mesure sonne comme l’airain de l’aurige de Delphes.10

Et il y a beaucoup d’auteurs qui font des choses admirables ; elle seule elle cesse d’être «admirable», justement : elle touche le lecteur plus directement que cela.

Du coup certains la trouvent inconvenante, ce que l’on entend généralement dans un sens trivial, mais qu’il faudrait appliquer à la façon même qu'elle a d’écrire! Ce n’est pas elle qui est inconvenante, mais la langue qui ne convenait pas à ce qu'elle voulait lui faire exprimer.

C’est pourquoi elle a délibérément oublié comment l’on écrit. Sa phrase, d’ailleurs, n’est plus une phrase. Comme Proust avec ses hypertrophies métaphoriques, comme Sarraute avec ses persécutions analytiques, comme Céline avec sa hargne essoufflée ou Beckett avec ses compulsions et computations, elle a, elle, détruit la phrase à force de lucidité linguistique.

Le retour à la ponctualité expressive du mot et à la parataxe (qui lui fut révélée par la langue vietnamienne11), la recherche d’une langue évitant la syntaxe pour mieux faire valoir les ressources du heurt, de la redite, de la retouche, du silence, de l’incorrection et de la fausse maladresse (qui est admirable maîtrise du rythme et des sous-rythmes qui font palpiter la page) c’est ainsi qu'elle a échappé à l’endormissement d’une langue atone et trop bien réglée.

Comme on inventa le vers libre elle a inventé une prose libre.

Atiq Rahimi, écrivain franco-afghan qui vient d'obtenir le prix Goncourt 2009, déclare dans une interview: « J'ai appris auprès des poètes français, Rimbaud, Baudelaire, et de Marguerite Duras, à me libérer de tout. » Nous aussi, soyons libres!

10 – Il faut un nom

Parfois, pour éviter de choisir, on dit que le nom nous est égal, ou on se réfugie dans l’idée que l’absence de nom ferait aussi bien l’affaire. Mais en réalité ce n'est qu'un pis-aller. Lycée français international de HCMV? C’est terne, c’est tristement administratif, cela ressemble à un long couloir vide. D’ailleurs ce n’est pas un nom, mais une dénomination sans âme, sans lien véritable avec le Vietnam, et un brin prétentieuse, sur le modèle des dénominations à l'américaine à la mode actuellement: “American International School” et autres “Lycée Français International de Singapore”... Il a toujours été au contraire dans la tradition française d'adopter un nom, qui apporte sa singularité et revendique un certain nombre de valeurs. Un nom, ce n'est pas inutile, c'est essentiel! C’est une parole humaine, c'est un visage, c’est ce qui donne vie et caractère au lieu... Toujours on a dit: «J’ai été à Malraux, à Victor Hugo, à Jeanson de Sailly, à Pierre de Coubertin, à Colette...» Les Vietnamiens disent de même «Le Quy Don, Le Hong Phong, Colette...» Que dira-t-on s’il n’y a plus de nom? Faudra-t-il à chaque fois radoter prétentieusement: Lycée français international, comme si, drapés dans ces trois mots sans visage, interchangeables, nous n’avions aucun rapport avec le Vietnam? Non! Le monde d'aujourd'hui n'a que trop tendance à l'uniformité et à l’indifférence : Choisissons au contraire l’humanité et la personnalité! Ne soyons pas qu'un Lycée français international de plus (par hasard à HCMV, mais qui pourrait aussi bien être celui de Singapore ou de San Francisco12...): Ayons un visage! Un visage ami du Vietnam. Celui de Marguerite Duras est beau, comme son nom et comme son œuvre, et tout ce qui précède est la preuve qu’il est le seul qui puisse nous convenir.

Pour résumer:  Choisir le nom de Marguerite Duras, c'est évident, c'est juste, et c'est beau!

Fabien Giard

Notes

  1. J'emprunte la matière et les formules de ce paragraphe à Mme du Pasquier, parent d’élève, que je remercie ici.
     
  2. C'est dire à quel point elle était, dès l'enfance, éloignée des préjugés de son époque, et profondément hostile à l'idée de race supérieure: sur la question raciale qui envenimait les débats de ce temps-là, on a pu écrire que «Duras se reconnaît dans une appartenance à la race jaune au moins aussi importante sinon plus à ses yeux que son appartenance à la race blanche» (Marguerite Duras, La tentation du poétique, par B. Alazet, Ch. Blot-Labarrère, R. Harvey.)
     
  3. A sa signature, ou plutôt cosignature, hasardée en 1940 sur un ouvrage de propagande commandé par le Ministère des Colonies que l'on se plaît parfois à rappeler (bien qu'elle ait toujours renié cet ouvrage par la suite et empêché sa publication), il ne faut pas manquer d'opposer celle du Manifeste des 121, rédigé chez elle en 1960, et qui condamnait les prétentions coloniales de la France en Algérie, ainsi que le principe même de tout colonialisme. La radicalité de 1960 est sans doute un contre-effet de la naïveté de 1940 (erreur de jeunesse, opportunisme, on ne sait trop...) et il faut lui reconnaître le mérite d'avoir su s'extraire de cette naïveté, plutôt que de l'en accabler. Elle a elle-même suffisamment condamné ces idées pour que nous soyons fondés à les lui reprocher encore... et c'est elle qui a donné le ton aux anticolonialistes d'aujourd'hui comme à tous ceux qui ont beau jeu de la montrer du doigt à ses débuts!
      
  4. Qui vient d'être adapté au cinéma par le réalisateur cambodgien Rithy Panh, après l'avoir déjà été en 1957 par René Clément.
     
  5. “Lorsque l'on parle d'elle dans ce contexte [l'anticolonialisme] c'est en premier lieu pour la louer d’avoir pris position pour les colonisés, très tôt et très nettement, et d’avoir été parmi les premiers à critiquer la France en tant que pays colonisateur. Elle l’a surtout fait à propos de son pays d’enfance, l’Indochine française, mais également à propos de l’Algérie.” (Marguerite Duras et la critique post-coloniale, Eva Ahlstedt, Université de Göteborg, Institut d’études romanes)
     
  6. L'Amant de la Chine du Nord, Marguerite Duras.
     
  7. “Après la seconde guerre en effet, Albert Camus, Jean Paul Sartre, Marguerite Duras, Francis Jeanson, Frantz Fanon et Henri de Montherlant donneront à l'anticolonialisme une dimension tellement importante que ce mouvement ébranlera sérieusement l'édifice colonial, permettant ainsi aux intellectuels des colonies de prendre conscience de leur drame et de susciter la révolte des masses dans les pays soumis.” (L’anticolonialisme dans la littérature francaise de l’entre-deux guerres, Richard Omgba).
     
  8. Et elle est d'autre part une des premières à avoir signé le Manifeste des 121 en 1960, qui condamnait les prétentions coloniales de la France en Algérie.
     
  9. Dialogues et scénario du film Hiroshima mon amour d'Alain Resnais.
     
  10. Les considérations sur Violette Leduc, Nathalie Sarraute et Marguerite Yourcenar n'engagent bien sûr que l'auteur de ces lignes, qui se prosterne d'ailleurs devant Sarraute, se couperait la main gauche pour savoir écrire de la droite avec la même noblesse d'expression que Yourcenar, et resta pantelant plusieurs jours après la lecture de La Bâtarde de Violette Leduc: Ne les prenez pas en mauvaise part, elles sont aussi une manière d'éloge de la littérature des femmes au XXème siècle. Les réserves qu'il ose émettre à leur endroit sont purement rhétoriques et prises dans le mouvement du dithyrambe en faveur de Duras. Et c'est ici l'occasion de citer les mots fameux de Rimbaud: “Quand sera brisé l'infini servage de la femme, quand elle vivra pour elle et par elle, l'homme, jusqu'ici abominable, - lui ayant donné son renvoi, elle sera poète, elle aussi! La femme trouvera de l'inconnu! Ses mondes d'idée différeront-ils des nôtres? - Elle trouvera des choses étranges, insondables, repoussantes, délicieuses; nous les prendrons, nous les comprendrons.” … Comme cela résonne aujourd'hui où il est question de Marguerite Duras!
     
  11. “Duras ayant été bilingue pendant son enfance, Bouthors-Paillart essaie de dégager l’influence de la langue vietnamienne sur son style. Notamment elle arrive ainsi à expliquer la tournure peu idiomatique de certaines phrases de l’Amant, livre dont la langue est, selon l’expression de Bouthors-Paillart, «idéalement métisse» Il ne s’agit pas d’une langue créole ou de l’utilisation de mots vietnamiens mais plutôt de morphologie et de syntaxe «calquées sur celle de la langue vietnamienne»” (Marguerite Duras et la critique post-coloniale, Eva Ahlstedt, Université de Göteborg, Institut d’études romanes)
     
  12. Et d'ailleurs à San Francisco ils ont choisi La Pérouse! A Washinton: Rochambeau, à Londres: Charles de Gaulle, à Rome: Chateaubriand, à Stockholm: Saint Louis, à Casablanca: Lyautey, à Tunis: Pierre Mendès-France, à Alger: Alexandre Dumas, à Buenos Aires: Jean Mermoz, à Vientiane: Josué Hoffet, à Hanoï: Alexandre Yersin... et nous aussi, ayons notre lycée Marguerite Duras, ne soyons pas anonymes!

lotus

Hochiminh Ville, Le 28 mai 2009

Bonjour,

J’apporte mon soutien au comité de soutien pour le choix du nom de Marguerite Duras, qui me semble une évidence pour un lycée français à Saigon.

Vous avez lu les arguments du comité de soutien de M. Giard. Permettez-moi d’apporter quelques arguments personnels complémentaires.

Un premier nom de femme écrivain avait été choisi pour l’école: Colette, une femme qui avait surpris et choqué à son époque. Je trouve un lien logique à choisir à nouveau une femme, écrivain, et qui elle aussi sort de l’ordinaire. Il y a ainsi une continuité avec le nom précédent.

Marguerite Duras a vécu 18 ans et aimé l’Indochine, et c’est grâce à elle que le Vietnam s’est à nouveau ouvert à la France, que les Français ont pu revenir au Vietnam. En effet, c’est grâce au tournage de L’Amant de Jean-Jacques Annaud (qui lui même a un passé familial lié à l’Indochine) que les relations franco-vietnamiennes ont été reprises, le tournage s’est passé dans une ambiance amicale entre les Vietnamiens et les Français. Les repérages ont commencé en 1989-1990 et le film a été tourné en 1991, c’est le premier film étranger à être tourné au Vietnam depuis la guerre, et c’est le premier film étranger à être projeté, en 1992, au Vietnam depuis 1975. Je me souviens personnellement de cette période car je vivais alors à Hanoi. Ce film a provoqué une excitation et une joie qu’il n’y avait pas eues depuis longtemps.

La mère de Marguerite Duras a vécu pendant des années tout près de l’école actuelle, dans l’ancienne rue Testard, aujourd’hui Vo Van Tan, au numéro 141. La maison était très spacieuse et Madame Donnadieu y recevait des élèves en pension. Marguerite a vécu là un an (après ses années de pension, après la période de Sadec) pendant sa terminale. La maison vient d’être rénovée et abrite aujourd’hui des bureaux.

Marguerite Duras a fréquenté l’ancien lycée Chasseloup-Laubat, aujourd’hui Le Quy Don, sa mère a enseigné dans différentes écoles à Gia Dinh et à Saigon, notamment à l’école communale en face du zoo. Madame Donnadieu jouait aussi du piano à l’Eden Cinema rue Catinat, actuel passage Eden Mall rue Dong Khoi. De nombreux lieux à Saigon rappellent Marguerite Duras et sa famille.

Le fait que sa mère ait été enseignante à Saigon apporte un plus pour le choix du nom de l’école; Marguerite Duras est doublement liée à Saigon, et à un lieu d’école.

Il me semble que choisir un nom lié à la politique, comme un président, un militaire, etc, est une erreur et risquera toujours de froisser certaines susceptibilités. Idem pour un nom lié à la religion. Le nom d’un lycée doit être neutre sur les plans politique et religieux.

Le but numéro 1 d’une école est d’enseigner à lire et à écrire la langue de son propre pays. Le moyen de communication entre les peuples est la langue; le choix d’un écrivain est donc le meilleur choix, le choix le plus représentatif, avant même un scientifique ou un artiste.

On va avancer comme contre-argument que dans ce cas, Marguerite Duras n’est peut-être pas l’écrivain le plus approprié à donner en exemple à des élèves. En effet, son style n’est pas classique, mais les sentiments sont là, vrais, il y a un vécu incroyablement intéressant derrière, qui est à étudier.

Le monde évolue et comme ce lycée est un nouveau lycée, il serait judicieux de choisir un écrivain plus moderne et plus récent, en comparaison avec les lycées construits au 19es en France, comme les lycées Molière, Racine ou Corneille, qui de toutes façons resteront de grands noms.

Et si l’on devait retirer de la littérature tous les noms d’écrivains ou poètes français qui buvaient, se droguaient, menaient une vie de patachon ou se tiraient dessus, qui resterait-il? Adieu Musset, Baudelaire, Rimbaud, Verlaine, Apollinaire…

Pour terminer, Marguerite Duras est le seul nom à avancer qui n’ait aucune connotation coloniale au sens politique, le seul nom qui puisse convenir totalement aux Vietnamiens. Tous les autres noms avancés étaient à l’époque des gens engagés par et pour la colonie, pour travailler pour la colonie. Même si certains ont apporté beaucoup à la région, ils restent liés à la colonie. (Je joins à ce propos en annexe un extrait du livre de Laure Adler sur Marguerite Duras, sur ses rapports avec les Vietnamiens: cet extrait est à lui seul un argument décisif pour le choix de ce nom pour le nouveau lycée.)

Marguerite Duras a souffert au lycée français où on l’acceptait mal à cause de sa classe sociale. Elle qui pourtant faisait partie des meilleures élèves était humiliée, on la mettait en fin de rang en classe, on ne l’invitait pas aux fameux thés dansants de la bonne société. L’administration française avait floué et ruiné sa mère à l’époque, sa mère qui a pourtant donné sa vie pour l’enseignement français en Cochinchine. Aujourd’hui heureusement les mentalités ont changé; l’école française ici accepte et accueille les enfants de toutes origines raciales et sociales sans distinction. C’est un devoir, une justice, de rendre hommage à Marguerite Duras en donnant son nom à la nouvelle école française de Saigon, aussi bien pour son œuvre en tant qu’écrivain que pour son passé familial à Saigon. C’est une évidence, et cela paraît aussi une question de justice.

Enfin, Marguerite Duras était, lorsqu’elle vivait dans la région de Saigon, une enfant et une adolescente: quoi de mieux et de plus représentatif pour des enfants et adolescents qui fréquenteront l’école? De plus, son visage pourrait être aussi bien celui d’une Française que d’une Asiatique, il illustre de façon idéale l’amitié franco-vietnamienne et l’intégration des enfants mixtes. Bref, c’est le nom parfait pour ce nouveau lycée!

J’espère que vous trouverez ces arguments utiles,

Emmanuelle Du Pasquier, parent d’élèves de l’Ecole Colette

N.B.: Il existe une excellente et imposante (952 pages !) biographie sur Marguerite Duras, de Laure Adler. Laure Adler a passé beaucoup de temps aux archives de la bibliothèque nationale de Saigon pour faire des recherches et pouvoir retracer l’enfance et l’adolescence de Marguerite Duras ici. Les premières 169 pages du livre retracent sa vie en Indochine, le plus précisément possible. (Laure ADLER: Marguerite Duras (1998) Gallimard.)

Lavre Adler: Marguerite Duras (1998), Poche folio page 92.

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Pourquoi Marguerite Duras?

Avant toute chose, ce choix me semble le plus consensuel et porteur, pour le rayonnement neutre de la France dans un pays comme le Vietnam, la mise en valeur du rôle de notre pays dans le domaine des arts et des lettres et pour la mémoire des combats intellectuels justes qui ont été ceux de cette femme de son temps, républicaine et pacifiste.

Les héros de guerre, les courageux colons et les religieux illustres, quelle que soit la portée positive, en leur temps, de leurs actions, n'ont pas autant de crédit moral et historique.

Marguerite Duras est un écrivain incontournable de la littérature française du XXe siècle, née à quelque kilomètres de l'emplacement du futur établissement. Le symbole est fort! Elle a passé une partie de sa vie près de Saigon, à Hanoi ou dans le delta du Mékong et s'est mêlée à la population sans arrières pensées. Adulte, elle s'est engagée contre le système colonial et a livré de puissantes pages pour cette cause.

Faut-il également souligner qu'elle était éperdument amoureuse de l'Asie? Ce qui n'est pas un critère négligeable au regard d'autres noms...

Par ailleurs, c'est une femme, et c'est assez rare dans les noms d'établissements français à l'étranger pour être souligné; c'est aussi ce qui la distingue dans la longue liste des prétendants. Quitte à débaptiser l'actuelle 'Ecole Colette autant garder une figure féminine de renom, qui plus est laïque et fédératrice, signe de l'échange entre les deux pays, dans le respect des contextes culturel et politique de chacun.

Je préfère ne citer rapidement que ces quelques arguments positifs en sa faveur et non ceux, plus négatifs, invalidant à mon avis les autres propositions.

Bien cordialement,

François Drémeaux (a enseigné 4 ans à l’Ecole Colette)
Professeur d'histoire et de géographie
Lycée français Victor-Segalen
HONG KONG

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Il est évident pour quiconque aime et honore ce qu'il y a de meilleur dans l'esprit français qu'un auteur complet (littérature, théâtre, cinéma) de grande valeur donne son nom au lycée de sa ville natale. Le refuser serait honteux, forcément, et ridiculement grotesque.

Jean Douchet
historien du cinéma, cinéaste, écrivain

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Les bras m'en tombent! Je ne puis comprendre ces tergiversations injustifiées. La réputation littéraire de Marguerite Duras s'est inscrite à jamais auprès des plus grands dans l'Histoire internationale des Lettres. Aucun des autres choix potentiels n'approche, et de loin, la place que cet écrivain occupe, au regard de son talent et de ses engagements, au sein du patrimoine mondial culturel.

Le nom de Marguerite Duras s'impose, et cela même, hors des "justifications" complémentaires qui la lient à cette ville et ce pays.

Je soutiens donc votre entreprise avec cœur et esprit.

Florence Dauman
PDG Argos Films

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L’âme de fond

Lorsque j’ai appris la mort de Marguerite Duras, j’ai voulu voir le phare du Cap d’Antifer, la nuit. Pour faire le voyage d’abord, parce qu’elle en faisait un, elle aussi, dans l’inconnu. Et aussi parce qu’elle en parlait d’Antifer dans l’été 80, l’enfant aux yeux gris sur la plage de Trouville, Gdansk, l’ennui des vacances…

Le Cap d’Antifer entoure une plage invisible... sauf d’avion. C’est là où la falaise cauchoise est la plus verticale.

M.D était à elle toute seule le phare qui ouvrait la nuit, la falaise à pic, la plage chaude et cette mer-là.

Le phare. L’écriture de M.D trouait la nuit du désir et de sa passion. Elle naviguait à contre-courant si proche des récifs de la douleur que jamais son «encre» n’arrimait le fond pour s’y arrêter. Le phare. M.D a guidé la littérature vers de nouvelles côtes, des «terra incognita» d’où la lectrice que je fus ne revînt pas indemne. Il y a des Amériques qui ouvrent des fenêtres sur l’Autre tapi(e)  au creux de nous. M.D: Ma Découverte.

Du haut de la falaise M.D, sur la crête des mots, le vertige était là, parfois obsédant. Son écriture aspirait au vide, un vide traversé de pleins jamais déliés. J’ai été aspirée par India Song, la mendiante de Calcutta, le cri du vice-vonsul, les voix blanches du Navire-night, la douleur de Lol.V.Stein.

J’ai accompagné Véra Baxter, Aurelia Steiner et Nathalie Granger dans leurs silences. J’ai souvent bu du Campari, une «555» à la main me croyant en Italie et grisant l’attente de rêves de Siam humides aux senteurs de mousson. J’ai toujours trouvé que l’écriture de M.D tombait à pic dans ma vie même si le saut de l’ange se profilait au détour de chaque roman. Un jour, on le sent, ce peut être dix heures et demie du soir en été… la mer et le ciel vous ouvrent les bras. Soudain, le regard se fait plus grave vers la terre, un léger picotement dans le dos, les ailes vous poussent… Alors, on lit un peu plus vite, un pas en avant, l’air est plus vif, les mots vous happent, on saute une phrase et puis, sans raison et sans élastique, on plonge dans l’écrit vibrant, l’étrange clarté et les soleils noirs de M.D.

On n’en meurt pas. On en revient sain mais pas tout à fait sauf.

La plage des mots de M.D est là pour vous recevoir. Invisible de la falaise, elle est maintenant sous votre corps, immense et ouverte comme une pensée nouvelle. Encore éprouvé par la chute, vous caressez le sable, comptez les grains et goûter la sensualité resplendissante de la vie. Avec son écriture chevillée au corps, M.D la désirante acharnée, traçait des rides sur les visages, gravait les paysages, plantait là ses décors et s’en allait vers le Mékong attendre l’amant qui ne viendrait plus.

La plage M.D est caressée d’écume, celle des jours bien sûr… A marcher dans cette neige chaude et salée, j’ai compris avec elle l’épaisseur bleu-nuit du temps, sa pesanteur et sa grâce. Attendre devenait une attention de tous les instants, que dis-je, un travail d’orfèvre. A la lecture de l’univers M.D, on se transformait en artisan de l’écoute du temps. Sa main qui écrivait portait le diamant et, avec lui, un doigt d’éternité.

Forcément… des journées entières la peau baignée d’écume douce, il vient un matin où l’envie de plonger dans la mer vous taraude. Nager à perdre haleine devient votre seul souffle et remonter le courant votre unique hâte... L’eau, les terres inondées, la dévastation, vous y pensez et vous nagez de plus belle. La joie vous porte. Pas de repos, il faut toucher l’horizon des mots. Aucune balise Argos, pas la moindre planche de salut. Alors arrive la fatigue et l’ennui que vous ne supportez pas. Vous sautez dans la marge, juste pour reprendre un peu d’air et beaucoup d’espoir puis vous tournez la page sur l’histoire qui s’essoufflait. Vient alors, fulgurant comme un coup de foudre sur le vaste océan, un désir énorme, sauvage et sublime (forcément !) : celui de recommencer. Sans concession. Comme la mère, construire sur les terres salées, impossibles. M.D : la Mer Démontée, la Mer Désir.

L’amer désir aussi… le barrage contre le Pacifique, l’Homme-Atlantique; ces océans portaient l’écriture. M.D apportait l’ailleurs, par-delà les mers.

La mer-tempête M.D déroutait les navires, lentement et sûrement. Ils viraient de bord, changeaient de cap  pour foncer droit devant, seulement guidés par le chant des possibles.

Ô combien de boussoles en ont perdu le Nord! Combien de capitaines durent s’attacher aux mâts!

Et pour cause… l’aimant MD avait fait son travail: souterrain, dérangeant, destructeur. Dans les têtes, sous les mers, il avait bien caché son «je». Il avait joué à la mer étale, grise, brumeuse, aux vacances à Trouville et au ravissement des jours. Mais, une nuit, alors que le lecteur sombrait corps et âme dans l’Amour  avec le bonheur comme seule couverture, des vagues énormes s’étaient écrasées sur le pont , renversant le cours des choses et le navire avec.

On aurait attendu le matin pour essayer d’expliquer cette catastrophe. Un pêcheur sur le port , en mâchant sa pipe, aurait eu ces mots:

«On n’a jamais vu ça  depuis au moins quarante ans… Sûrement une lame de fond…Autrement on peut pas comprendre!»

Brigitte Alter

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SIGNATURES AU VIETNAM

Antoine Nguyen Van Thang, surveillant/vie scolaire EFC – Marvin Ayan, élève de première EFC – Clémence Barbier, parfumeur à Hanoï – Aimée Barneaud, documentaliste EFC – Naomi Baudin, élève de première EFC – Yannis Begard, professeur de philosophie EFC – Julien Besançon, professeur de SES EFC – Nathalie Bis, professeur de SVT EFC – Florian Blin, ingénieur mécanique – Jean-Christophe Boclé, ingénieur agronome – Sophian Bouchoucha, professeur d’histoire-géographie EFC – Marie Bourdais, professeur de SVT EFC – Jean Cabane, artiste peintre, Hoi An – Chloé Cardon, élève de première EFC – Paul Carvaillo, élève de première EFC – Thomas Castro, élève de première EFC – Nelly Catherine, libraire – Elsa ChachkineVinaï Chandara, élève de terminale EFC – Céline Charrel, professeur de lettres classiques EFC – Chu Quang Thi Anne, élève de troisième EFC – Julien Clément, élève de terminale EFC – Olivier CloezJean-Martial Debilly, professeur de physique-chimie EFC – Chloé Deleplace, élève de première EFC – Patricia Demri, professeur d’anglais EFC – Emmanuelle du Pasquier – Damien Fruchard, professeur de technologie EFC – Fabien Giard, professeur de lettres modernes EFC – Fabrice Giordano, professeur de mathématiques EFC – Marie-Andrée GiraudetAnne GodardBruno Huckel, médecin à Hanoï – Christophe Imbéry, chargé de mission Campus France – Nicole JalladeDominique Jibert, professeur d'arts plastiques EFC – Ju Young Kim, élève de première EFC – Rima Issa Kouteili, professeur de mathématiques EFC – Didier Lachize, administrateur CFE – Lam Ngoc Dung, professeur de français à l’Université des Sciences Sociales – Lam Ngoc Mai, manager ONG (ENDA Vietnam) – Michel Le Gall, responsable antenne AUF, bureau Asie-Pacifique – Annabelle Leo, élève de terminale EFC – Valère Leo, élève de première EFC – Camille Lemonnier, élève de première EFC – Lê Thi Thuy HaMarc le Poul, ingénieur – Charlotte Looram, élève de première EFC – Odile LooramElodie Loporto, élève de première EFC – Fabien Lotz, manager – Luong Thi Mai Trâm, interprète, professeur à l'Université de Pédagogie de HCMV – Karen Maldonado, comédienne – Adrien Marchand, élève de terminale EFC – Catherine Marchand, élève de première EFC – Isabelle MarchandFabien Martin, élève de terminale EFC – Yannick Mary, professeur des écoles EFC – Laurenna Methais, élève de terminale EFC – Claude MichaudelIsabelle Mizzi, professeur de lettres LFI Alexandre Yersin, Hanoï – Anna Moï, écrivaine, auteur de «Riz Noi » – Eric Nguyen, manager – Nguyen Kieu Khanh Ngoc, journaliste au journal «TUOI TRE» – Son-Thi Nguyen, élève de SSIS, ancienne élève de EFC – Nguyen Thi Ngoc Thanh, médecin – Tiffany Nguyen, élève de première EFC – Nguyen Xuan Ngoc Huyen, directrice du Département de Français, Université de Pédagogie de HCMV – Nguyen Xuan Tu Huyen, professeur au Département de Français, Université de Pédagogie de HCMV – Christine Ottenwelter, professeur de lettres LFI Alexandre Yersin, Hanoï – Marc Paquette, médecin – Hong Hanh Pham, élève de terminale EFC – Véronique PhamKi-Em Nguyen-Planchon, artiste – Eric Planchon, chef d'entreprise – Frédéric Potié, médecin anesthésiste FV – Jennifer Ravolet, directrice de la création à Yan TV – Killian Regnier, élève de première EFC – Khoa Tran, professeur de physique-chimie EFC – Tran Thi Xuan Phuong, secrétaire de direction – Anaïs Van Manen, élève de terminale EFC – Thierry Verdier, professeur d'anglais EFC – Patricia Vignetta, directrice de soins infirmiers FV – Pascal Vo, élève de première EFC – Vu Thi My Hanh, responsable de la Médiathèque de l'IDECAF – Xavier Vuillermet, professeur de lettres modernes EFC

SIGNATURES HORS VIETNAM

Laure Adler, journaliste et biographe de Marguerite Duras – Bruno Albizzati, étudiant à l’ENS Arts Déco – Marie-Odile Albizzati, maître de conférences à l’Université Paris 2 – Aldona, chanteuse – Agathe Alexis, metteur en scène, comédienne – Brigitte Alter, formatrice-enseignante – Olivier Ammour-Mayeur, professeur à l’Université Rikkyo de Tokyo, auteur de « Les imaginaires métisses – Passages d’Extrême-Orient et d’Occident chez Marguerite Duras et Henry Bauchau » – Michel ArminRichard Andry, directeur de la photographie cinéma (« Saigon Eclipse ») – Marie-Christiane Arnaud, psychologue retraitée – Pierre Assouline, journaliste au journal « Le Monde », romancier – Eve Bal-Dufrène, LFI de Singapore – Hélène Bamberger, photographe – Alain Alexis Barsacq, directeur du Théâtre de l’Atalante, metteur en scène – Anne Basile, traductrice – Gauthier Bélison, professeur de français, Paris – Émeline Belliot, graphiste et professeur d’arts appliqués – Gaëtane Belliot, professeur de lettres au LFI de Singapore, auteur de « Vietnam Song » – Fabienne Bergeron, attachée culturelle, organisatrice des Rencontres Marguerite Duras, Trouville – Servane Besançon, architecte, Brioude – Jean-Marie Besset, auteur dramatique, Paris – Catherine Biros, Biarritz – Muriel Blanchard, institutrice, Chelles – Bernard Blondeau, ingénieur télécom retraité, Savignac de Duras, Lot-et-Garonne – Christiane Blot-Labarrère, universitaire, vice-présidente de la Société Marguerite Duras – Madeleine Borgomano, présidente de la Société Marguerite Duras – Mohammed Bouchab, gérant de société, Le Mée-sur-Seine – Jean-Marcel Bouguereau, rédacteur en chef chargé de la « Parole aux lecteurs » au Nouvel Observateur, Paris – Hanna Brewski-Bernstein, agrégée lettres modernes, Marseille – Jeanine Brisseau Loaiza, enseignante retraitée, Pau – Marie Brunel, professeur de lettres, Lyon – Corinne Bruyas, professeur de mathématiques retraité  – Roland Bruyas, informaticien – Jacques Carchon, designer – Anne-Marie Carrère, présidente de l’association culturelle « Talents », Gironde – Selda de Carvalho, éditrice, Versailles – Denis de Casabianca, professeur de philosophie, Marseille – Hélène de Casabianca, professeur d'histoire-géographie, Marseille – Marie-Françoise Chaveneau, professeur et psychologue en retraite – Philippe Chevalier Jean-Yves ChilotAgnès Clavières-Gaudron, enseignante spécialisée, Orléans – Annie Collin-David, secrétaire générale de l’Association Marguerite Duras – Claude Cognard, auteur dramatique, Saint-Etienne – Raphaël Confiant, écrivain, Martinique – Viana Conti, critique d'art, journaliste, Gènes – Alain Cophignon, professeur de littérature et d'esthétique, Hermanville-sur-mer – Xavier Damas, professeur de lettres modernes au lycée Gaston Bachelard, Chelles – Jean Daniel, écrivain, éditorialiste, fondateur du « Nouvel Observateur », Paris – Marie Darrieussecq, écrivain – Thierry Dartois, consultant, Kinshasa – Florence Dauman, PDG Argos Film, Paris – Jacques David, Paris – Michel David, écrivain, psychanalyste, auteur de « Le ravissement de Marguerite Duras » – Alain DefosséMireille Derrien, enseignante en lettres – Patrick Deville, écrivain, directeur littéraire de la Maison des Ecrivains Etrangers et des Traducteurs – David Dion, sculpteur, San Francisco – Valérie Dol, professeur de lettres modernes, La Ciotat – Dany Dolhen, marketing et communication manager, Le Vésinet – Jean Douchet, cinéaste, historien, critique, écrivain – François Drémeaux, professeur d'histoire-géographie au LFI Victor Segalen, Hong Kong – Isabelle Dubord, principale de collège – Geneviève Duchet, professeur de lettres modernes à la retraite, lycée Louis-le-Grand – Brice Ducruix, aide-soignant, Thoissey – Chrystel Dupuch, professeur de lettres au LFI Victor Segalen, Hong Kong – Dominique DussidourBrigitte DuthelElizabeth Duval, police scientifique, New London – Manuel Duval, chercheur en microbiologie, New London – Irène Eckert, professeur de lettres modernes, Grenoble – Jean-François Egéa, universitaire retraité, Amiens  – Elisabeth Farges, enseignante à l’Université Paris 3 Sorbonne Nouvelle – Joël Fargès, réalisateur – Pierre Forest, comédien – Jean-Louis Fowler, coordinateur prévention et sécurité environnementale – Thierry Froment, juriste, Le Cap d'Agde – Patricia Gandin, journaliste au magazine « Elle » – Alizée Giard, étudiante en lettres, Lyon – Christophe Giard, chirurgien-obstétricien, directeur de clinique à Voiron (rotationnel au FV Hanoï) – Martin Giard, astrophysicien au CNRS, Toulouse – Nicolas Giard, professeur de philosophie aux Lazaristes, Lyon – Karine Gilabert, libraire, Bordeaux – Dominique Hasselmann, blogueur, Paris – Christiane Constance Nguyen-Higelin, dite Kuêlan Higelin – Jean-Paul Hirsch, éditions P.O.L – Jennifer Houriez, étudiante en langue et civilisation vietnamienne, Chantilly – Béatrice Jongy, maître de conférences en littérature comparée, Paris – Nam-Anh Kervyn, étudiant, Lyon – Thierry Kron, Zurich – André Z. Labarrère, universitaire, historien du cinéma – Lydie Lacroix, comédienne, Paris – Thérèse LamarqueHung V. Le, biochimiste, New-Jersey – Yvon Le Baut, professeur de lettres, Laillé – Valérie Lebruman, documentaliste – Geneviève LefebvreJosé Le Moigne, écrivain, Plourarc’h – Dominique LerayDominique Le Rigoleur, directrice photo AFC – Bruno Levy, photographe, Paris – Irène Lindon, directrice des Editions de Minuit – Hector LoaizaJean-Claude Loiseau, réalisateur à France Culture de la série « Avec Duras » – Emmanuel Luc, éditeur internet, Paris – Mirande Lucien, professeur de lettres, Lille – Andrea Manara, doctorant – Marthe MarandolaJacques MarteauLiliane Martinet-Bigot, professeur de lettres modernes à Troyes – Julie Marx, auteure, Paris – Jean Mascolo, fils de Marguerite Duras – Maryelle Mathevot-Buiron, architecte, Lyon – Marcel Mazé, président fondateur du Collectif Jeune Cinéma, président d’Espace Croisé, Roubaix – Edda Melon, professeur de littérature française, université de Turin (responsable du site «durasmonamour.it») – Marie-Eve Merle-Blondeau, directeur territorial honoraire, Savignac de Duras, Lot-et-Garonne – Elisabeth MichaudFrançois MichaudEmilie Michel, journaliste en Normandie – Jean Milossis, Strasbourg – Roger Miremont, acteur – Kader Mokkadem, professeur de philosophie et d’esthétique, Ecole Supérieure d’Art et de Design, Saint-Etienne – Maria Rita Monaco, enseignante, Firenze – Yvette Monnet, retraitée, Port-Louis – Renée Morel, enseignante, San Francisco – Jérôme Nicolas, enseignant lettres-cinéma, Marseille – Dominique Noguez, écrivain, auteur de « Duras, Marguerite » – Maxette Olsson, écrivain – Paul Otchakovsky-Laurens, directeur littéraire éditions P.O.L – Joëlle Pagès-Pïndon, professeur de Chaire supérieure, auteur de «Marguerite Duras» – Francesca Palli, enseignante en Suisse, responsable du site «potomitan.info» – Rithy Panh, réalisateur du film «Un barrage contre le Pacifique» – Michel Perrier, formateur, sociologue, Avignon – Christian Petillot, professeur d'histoire-géographie LFI Victor Segalen, Hong Kong – Annie Pierre, assistante juridique, Paris – Maxime Pilon, professeur d’histoire-géographie LFI de Singapore – Monique Pinthon, maître de conférences à l’Université de Poitiers – Arnaud Pirou-Langlais, professeur de lettres classiques, Lycée Jehan de Chelles – Marie-France Pisier, actrice, réalisatrice et scénariste – Michèle Ponticq, présidente de l'Association Marguerite Duras – Rosella Postorino, écrivain, éditrice Einaudi, Italie – Catherine Poussin, professeur à Rouen – Sylvie Prioul, journaliste au « Nouvel Observateur » – Yvan Quintin, éditeur – Nathalie Rambault, Cours – Joëlle Rio, professeur de français, Saint-Brieuc – Emmanuelle Riva, actrice («Hiroshima mon amour») – Catherine Rodgers, maître de conférences à l’Université de Swansea, Pays de Galles, co-fondatrice de la Société Marguerite Duras – Michelle Royer, directrice du Département de Français, Université de Sydney – Jean Ruffez, médecin, Paris – Stéphane Saint-Léger, praticien hospitalier, maître de conférence des universités, rotationnel au FV Hospital – Hélène Sapin, professeur de lettres modernes, LFI de Prague – Jean-Christophe Sarrot, webmestre du site «Terres d’écrivains» – Thierry Savatier, historien de l'art – Barbro Schultz Lundestam, Paris – Didier Schwartz, comédien, écrivain, cinéaste – Florent Segalen (arrière petit fils de Victor Segalen), étudiant en droit, Paris – Matthieu Séguéla, professeur d’histoire-géographie au lycée franco-japonais de Tokyo, directeur de la revue «ASIA» – Bernard Sentucq, expert comptable, Bagnols-sur-Cèze – Carole Sentucq, étudiante, New-York – Christine Simon de Bergen, Paris – Michèle Simonnet, comédienne, membre du conseil d’administration de l’ADAMI, vice-présidente du Collège dramatique – Claudine Sister, peintre – Elodie Sörensen, comédienne – Sabrina Tengri d’Udayana, enseignante – Arlette Téphany, comédienne, metteur en scène – Benoît Thieulin, chef d'entreprise – Jérôme Thouart, enseignant – Marie-Claire Thouvenin, documentaliste – Jean-Marc Turine, coréalisateur du film de Marguerite Duras «Les Enfants», auteur de «5 rue Saint-Benoît, cinquième étage gauche, Marguerite Duras» – Jean-Denis Victor, retraité, Poitiers – Jeanne Vigouroux, professeur, Le Beuil, Razac d’Eymet – Alain Vircondelet, biographe de Marguerite Duras, universitaire, écrivain, président du prix Marguerite Duras et président d’honneur de l’Association Marguerite Duras – Dominique Walter, professeur de philosophie, Strasbourg – Cécile Wajsbrot, écrivain – Claude Yvans, artiste multi-média

lotus

Point Duras du 28 mars 2011

Chers cosignataires

Plus d'un an a maintenant passé, depuis que le nom Marguerite Duras avait été adopté comme proposition de nom pour le nouveau lycée français à Ho Chi Minh Ville, au conseil d'établissement du 22 octobre 2009... De temps en temps l'un d'entre vous me demandait ce qu'était finalement devenue cette proposition, et j'en étais réduit à répondre qu'on ne savait pas... que la procédure de validation était longue et compliquée, qu'il n'y avait pas d'élément nouveau, rien d'officiel encore, et qu'il fallait encore attendre... Mais le temps passant nous en arrivons malgré tout maintenant à la conclusion suivante: l'inauguration du Lycée Français International Marguerite Duras (ouvert depuis septembre sous le nom provisoire de Lycée Français International de Ho Chi Minh Ville) est prévue le 17 mai 2011! Comme vous aviez tous placé un peu d'espérance dans la réussite de ce projet, il ne faut plus que je tarde à vous en donner la nouvelle... Nous vous remercions tous ici très vivement du soutien que vous nous avez apporté.

Amitiés du Vietnam

Fabien Giard

 

 Viré monté