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Sortie du dernier album de Maronèr Koméla

Fahafana (Liberté)

À l'occasion du 20 décembre 2011

Fahfana

«Wo liberté», «Plantèr lé planté», «Mi vé in travay», «Mi kriy mon Nasyon»…: à travers les titres de ce nouvel album du groupe Maronèr Koméla, on se retrouve d’emblée dans une ambiance maloya revendicative, forte et puissante, sans doute loin de l’édulcoration soft de la mode ambiante et feutrée de la reconnaissance du genre au patrimoine Unesco.

Car le groupe, toujours emmené par Franswa Sintomer, poursuit tranquillement son petit bonhomme de chemin, proposant ici des morceaux auxquels l’on pourrait attribuer le label d’authenticité d’une véritable revendication identitaire.

Loin des effets «tendance» donc, le groupe met en musique son observation critique d’une île considérée comme encore sous domination. Trente ans après leur constitution, les dalons (Jean Claude Vyadère  aux percussions et à l’arrangement musical d’autres sont venues «mèt ansanm» Maronèr Koméla, Mikael Kourto saxophone, Maoul  Yves Hoareau) sont toujours là, attentifs, vigilants. Certes, La Réunion de 2011 n’est plus celle de Debré, mais eux n’ont rien oublié. Comme ce  jeudi soir 31 janvier 1985, lorsqu’à Saint-Louis une voiture heurta un cycliste, membre de Maronèr Koméla. Les policiers prirent parti en faveur de l’automobiliste pourtant responsable de l’accident. Il s’ensuivit un attroupement de jeunes se mettant à chanter une composition intitulée «La lwa francès» et qui entraîna à son tour une riposte musclée des forces de l’ordre (Jir, 4/02/1985).

Fahfana

En 2007, Franswa Sintomer, que l’on connaît bien pour ses chroniques radiophoniques de tisaneur (deux textes présent sur cette album nous indique son amour pour la nature: Nout lespwar  et Rasine la vi) sur RFO, mais qui possède à son arc bien d’autres ficelles (linguiste, militant pour la diffusion et la protection de la langue créole réunionnaise, animateur culturel, auteur…), lançait son premier album d’un maloya présenté alors comme «pur et dur»:  «Domin in not solèy».

Fahafana (liberté) symbolisé (comme il se doit) par les couleurs réunionnaises sur fond d’envol d’un paille-en-queue apportera sans doute une note de vérité, dans cette fin d’année marquée par une réalité sociale bien difficile, comme un refrain d’espoir…

anis

Fahfana

Viré monté