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Kébek

Né sous le signe de l’humour le couple baptisé
DUO TAC

a célébré son 15ième anniversaire
en éclat de rire

Marie Flore DOMOND

DUO TAC

Un touriste futé face à une agente d’immigration curieuse Marie Claudette Ciriaque Agente d’immigration, Jean Robert Bellarmin touriste en provenance d’Haïti.

1990-2005 n’est pas l’écriteau d’une commémoration funeste que l’on retrouve généralement sur une pierre tombale. C’est plutôt un bilan de réjouissance. Car le vieux couple, Marie Claudette Ciriaque et Jean Robert Bellarmin a livré sur scène la performance de leurs expériences de comédien. Le ’’Château’’ était le théâtre de leur drôlerie: un concept d’amusement qui dissimule le maxime «vaut mieux en rire que pleurer». Les deux comédiens ont fait également office de directrice fondatrice et président de l’Association EPMANDOK, un organisme humanitaire qui vient en aide aux femmes et enfants analphabètes et démunis de DOCAJOU. Ed Pou Pov Malerèz Lan Dokajou (EPMANDOK) Les dix années de support moral et financier de l’association aux désoeuvrés ont été soulignées au cours de cette même soirée, soit le 15 octobre dernier.

Deux artistes inséparables

A l’ouverture du spectacle, plusieurs personnalités ont répondu à l’appel de la célébration incorporée dans le cadre du Mois de la Langue Créole. Parmi les invités figuraient monsieur Jean Dorion, président de la Société Saint-Jean Baptiste. Madame Elsie Lefebvre, Députée de Laurier-Dorion, Mme Marie-Antoinette Nonez, Ex-présidente de l’AROHQC, le journaliste Raymond Laurent et producteur de l’émission Samedi-Midi Inter CKUT, Jean-Robert Placide, journaliste et producteur de l’émission Nouvel Créole, la lauréate du concours Miss Jeune Noire Canada Édition 2005, Mlle Kristene Kerr Howell accompagnée de Dauphine Cynthia Richemond, Dauphineilsa Mexile-Barthélémy, Dauphine Soraya Printemps; André Joseph, Vice président de la Table Ronde du Mois de l’Histoire des Noires, Georgette Jean, Présidente de l’ALGOMO et Georges-Yvon Antoine, journaliste et producteur de l’émission Pitit Kay.

Dans la communauté haïtienne, côté divertissement, si ce couple n’existait pas, alors, il faudrait l’inventer. Le public est toujours assuré d’une escalade de rire quand ces deux comédiens mettent leur complicité à profit pour livrer un spectacle d’humour.

DUO TAC

Le monde de la mendicité mis à nu. Marie Claudette Ciriaque dans le rôle d’une mendiante aveugle qui a pour quartier général l’Église Saint Joseph (Haïti). Et Jean Robert Bellarmin joue le rôle d’un itinérant amputé d’une jambe qui se poste devant l’Église Cathédrale (Haïti) (Sketch joué entièrement en créole)

Les contraires s’attirent

Pour ce qui est de la texture des deux personnages. On retrouve Alcius au tempérament désinvolte et bohême. On s’arrête à ces qualificatifs pour ne pas dire irresponsable et insouciant. Il est animé des idées bagabondes. Il fait face à Adrienne, une femme espiègle qui ne lâche jamais prise. Tantôt amie, tantôt épouse ou patronne, elle s’adapte immanquablement à la situation.

Les spectateurs en ont eu pour leur argent. Une rafale de mini pièces a défilée sous leurs yeux. «Alcius à l’immigration», «Alcius bizisman», «men zouti», Kaselezo», «l’entrevue», «l’amour indigeste», «pov devan katedral», «malad difisil».

Évidemment, chacune des histoires avait un cachet spécial pour atteindre la conscience sociale. Le premier parlait de l’extravagance d’un paysan touriste convoqué devant un fonctionnaire qui se prend au sérieux. Le second était la caricature d’un personnage arriviste, parvenu qui fait tout pour exhiber son avoir. Le troisième faisait allusion à la relation de vie de couple tendue par la vengeance d’une femme délaissée. Le quatrième misait sur les mauvaises surprises que peuvent jouer la faiblesse de l’égocentrisme sur le plan professionnel. Le cinquième exposait le combat d’une femme amoureuse mai avisée. Le sixième engageait le monde de la mendicité mis à nu. Enfin, le septième qui exposait avec brio le caractère insupportable d’un patient au sein d’une institution pour le moins malade.

Une preuve de coopération tangible

Sara Rénélik, la porte-parole du mois de la langue créole a joué le rôle de diseuse en plus de chanter. Le guitariste et chanteur, Georges Rodriguez dit Tigòj s’est distingué dans une pièce musicale qui parle de vérité et de pouvoir. La comédienne, Yanick Joseph a fait quelques apparussions remarquées par son allure de femme fatale. La jeune chanteuse Jenny Cadot n’est pas passée inaperçue comme auteure compositeure. On comprend mieux l’essence et le motif du péché originel quand au apprend qu’Aden était poète de la bouche de monsieur Jean Sorel, lui-même bon diseur. La soirée a été animée par la charmante présentatrice Rose Marie Gauthier et secondé par le coloré animateur et comédien, Pierre Saint-Sauveur.

Un manque à gagner

Blague à part, comment ce fait-il que ces artistes ne vivent pas leur profession aisément de la même manière que les humoristes québécois qui sont bien nantis? Malgré tant d’efforts déployés pour desservir la population, divertir le public, enrichir la vie des gens de leurs nombreuses observations de la vie courante, ces artistes ne sont guère privilégiés ni sur le plan monétaire, ni au niveau de la reconnaissance. Si vous pensez que cette réflexion est une déviation un peu cynique, un détour brutal du sujet humoristique, eh bien, la réalité l’est tout autant!

Viré monté