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Haïti : Une passion en toutes îles

Saint-John Kauss

 

 

 

 

 

 

 

Caonabo et Anacaona. Source.

Caonabo et Anacaona

Quand Christophe Colomb débarqua en Haïti (Ayiti, Quisqueya ou Bohio) en 1492, il n’y avait pas que des hommes à peau cuivrée et que des femmes aux tresses de yanvalou pour les accueillir. Il y avait toute une nation, les Taïinos, bien structurée, constituée de caciquats ou provinces commandes par des Caciques comme le Grand Caonabo ou Cotubanama aux fins de les diriger, de négocier ou d’affronter l’envahisseur. Les Espagnols, en la personne de leur chef, ont bien entendu tout détruit pour faire place à la civilisation européenne et conquérir cette île, Haïti, parmi tant d’autres. Les Amérindiens de l’époque, privés de tout statut d’hommes libres et figurant en tant qu’objets de découverte d’outre-mer, ont vainement essayé de se soulever contre les envahisseurs, mais malheureusement au détriment de leur vie. Ils ont été, par la suite, décimés de la surface de l’île d’Haïti pour être remplacés plus tard par des Négres venus d’Afrique. Mais comment ces Noirs ont-ils pu traverser l’Atlantique dans les conditions que l’on sait? Comment un être humain peut-il commercer la vie et le courage d’un autre être humain sans broncher même dans ses rêves les plus dépravés.

Bien entendu, comme il s’agissait d’argent et surtout de beaucoup d’argent, ce commerce fut vite devenu étatique et les pays comme la France, l’Angleterre ou l’Espagne s’entretuaient pour avoir leurs territoires de vente et d’achat d’esclaves. Personne ne se plaignait de cette situation de l’Enfer, car le Noir est un meuble (dixit, Le Code Noir). Les Colons achetaient et vendaient des esclaves, et l’État taxait le Colon et ses acolytes. Des palais et châteaux ont vite été ériges en Espagne, en Angleterre, mais surtout en France. Les enfants du Colon, mulâtres de leur état, étaient envoyés en Métropole pour les études ou pour se protéger d’une éventuelle révolte. Effectivement, il y eut l’affaire d’Ogé et de Chavannes, le rassemblement  au Bois-Caïman, le hougan Boukman, l’immortel Mackandal, le stratège Toussaint Louverture et le brutal Dessalines, pour mettre fin à ce rendez-vous macabre entre colons et coquins de bonne source. Nous sommes alors en 1804, 300 ans après le navigateur et chimère Christophe Colomb.                                  

Qu’ont-ils fait de ce pays, les révolutionnaires haïtiens qui ont mamené Bonaparte et ses troupes d’élite, avili Leclerc, Rochambeau et leurs chiens de garde lâchés dans la nature? Suite à des luttes intestines et querelles byzantines, ils ont plutôt laissé tomber la partie Est de l’ile (République Dominicaine) qui est aujourd’hui dix fois plus développée que notre République de la partie Ouest. Les Noirs riches d’Haïti qui ont également hérité de l’ancien système esclavagiste, de connivence avec les Mulâtres, fils d’anciens Colons, sur le divan des alternances, se sont côtoyés et partagés les recettes de l’État haïtien pendant plus de deux cents ans. Ce qui, dès le début des hostilités entre “hommes de couleur et noirs libres”, conduit à l’assassinat de l’Empereur Dessalines, à l’élimination du roi Henri Christophe, à la présidence à vie des Pétion et Boyer, à la trahison des Konze, à la mort de Charlemagne Peralte et, plus tard, à la dictature des Duvalier et Aristide. Nul vrai penchant pour le peuple n’a été décelé, jusqu’à aujourd’hui, chez aucun des gouvernants haïtiens sinon l’avidité pour le pouvoir et l’argent des contribuables.

 L’état de délabrement du pays, avant le 12 janvier 2010, laissait déjà l’Haïtien perplexe eu égard aux autres pays visités ou habités1. Le citoyen haïtien aime son pays puisqu’il ne paie pas les taxes qu’il fallait, puisque Haïti est le site idéal et essentiel aux bénéfices de ses parents et alliés. Le poète haïtien chante son pays puisqu’il s’agit là d’une contrée rare et magnifique, à nulle autre pareille. Ici et là, ce n’est pas une terre qu’on chante; c’est le Paradis de Dante dans toute sa splendeur. Haïti est le seul pays de l'Amérique frappé aujourd’hui par la famine. On importait des bras et des cerveaux de toute origine (Européens, Arabes, Chinois et Hindous). De nos jours, l’Haïtien manque de tout jusqu’à la misère la plus totale. Nous devons admettre que le phénomène n'a pas des origines purement nationales et que les grandes puissances nous ont suffisamment saignés pour que le pays arrive à ce constat d’échec. Surtout la France (et la fameuse dette de l’indépendance) et, tout dernièrement, les États-Unis se sont relayés dans des embargos et occupations étrangères, criminels et malhonnêtes. Cependant qu’a-t-on fait, nous autres, pour pallier à cette source de l’échec honteux indigne de nos aïeux?

Le tremblement de terre du 12 janvier 2010 est venu nous réveiller de notre léthargie. Plus de promesses fallacieuses, plus d’attentisme béat au nom du pauvre peuple hébèté. Il faut que l’Haïtien soit au four et au moulin pour affronter le mal qui nous ronge et envahit. Certains parlent de malédiction. L’écrivain Dany Laferrière n’admet pas cet état de fait. D’autres, nationaux et étrangers, soulignent l’effort dans le mal des haïtiens par le biais du vaudou en tant que force maléfique. Ce dernier est-il vraiment responsable de nos malheurs et de notre déchéance? Platon, Plotin, Aristote, Pythagore, Archimède, Copernic, Galilée, Léonard de Vinci, Paracelse, Isaac Newton, Leibniz, Descartes, Kepler, Ampère, Faraday, Edison, Albert Einstein… Empédocle, Thalès, Démocrite, Pindare, Héraclite, Xénophon, Socrate, Frère Rabelais, Dante, Machiavel, Albert le Grand, Salomon, Moise… Raymond Lulle, Roger Bacon, Maître Eckhart, Thomas d’Aquin, Apulée, Apollonius de Thyane, Frère Basile Valentin, Arnold de Villeneuve, Henri Cornélius Agrippa, Pic de la Mirandole, Abbé Trithème, Johann Faust, Hermès Trismégiste, Orphée de Thrace, Zoroastre et Fulcanelli, ont tous été des grands Kabbalistes qui ont servi leurs nations et leurs époques. De l’Allemagne (Enchanteur Merlin et Dr Faust), la France (Albert le Grandet Fulcanelli), la Suisse (Paracelse) l’Angleterre (Aleister Crowley), à l’Italie (La Papauté), l’Egypte (Les Pharaons), Israël (Moïse, Salomon et Jésus), l’Empire Romain (Apollonius de Thyane), la Grèce (Hermès Trismégiste), les États-Unis (Protestants et Francs-Mâcons), de tous ces grands mages des nations citées, les faits prouvent qu’Haïti n’a pas le monopole de la Magie, ni des sciences occultes. Néanmoins le profil de ce tremblement de terre, annoncé par le biais du Rapport Calais2 que l’on ne saurait négliger, a d’abord été caché pour être mis en circulation, non pas par le gouvernement, par un écrivain après l’horrible catastrophe. Cette manie chez les gouvernants haïtiens de ne pas écouter, mais de ridiculiser les nantis du Savoir, ils l’ont payé très cher. Et ironie du sort, bourgeois et prolétaires se sont retrouvés dans les rues de Port-au-Prince, côte à côte, s’entraidant pour le meilleur et pour le pire comme des vieux mariés.

L’on ne saurait ne pas avoir remarqué l’indigence et l’irresponsabilité de notre gouvernement avant, pendant et après l’abominable séisme. Le président Préval, en personne, répondait aux journalistes en aucune langue connue de la terre. Si c’est le sort d’Haïti d’avoir des gouvernants et gouvernes qui se tiennent la main comme des aveugles, on n’est point en droit de s’étonner de ce qui s’est passé. C’était à prévoir que l’ignorance, l’incompétence, le crime et la sale magie ne payent pas son homme. Des ténèbres à l’obscurité, nous sommes passés maîitres dans l’art d’aveugler les autres. L’Haïtien n’a plus les mêmes valeurs d’antan.

On a surtout rapporté les centaines de collèges et universités effondrés sans pour autant parler des milliers de morts d’élèves qui assistaient au cours cet après-midi du 12 janvier. Des médecins, des prêtres, des normaliens, des Frères et Sœurs de l’Instruction chrétienne, des pasteurs, des hougans, des chimères et assassins, des milliers de propriétaires de maison en béton, sont morts sous les briques trop lourdes de béton armé de ciment contre les tempêtes. Et aussi des écrivains, des poètes, des artistes, sont réduits a l’infinitif passé du verbe MOURIR, mourir pour Haïti.

Notre pays Haïti est devenu en un clin d’œil de 43 secondes une terre d’infirmes hommes et de femmes éclopées. Imaginons débarquer sur une terre ferme ou un quart de la population s’en va clopin-clopant, demandant l’aumône aux touristes et où le Président pleure encore son palais (dixit, my Palace). Orthopédiquement, notre cauchemar n’aura de cesse que si au moins on pouvait cacher ces tares, loin des villes en construisant une autre ville pour les kokobes du 12 janvier 2010, disent certains. Duvalier, père le ferait. Il l’a déjà fait en ce sens, Duvalier-ville. Ce ne serait pas humain pour plus d’un et nous; mais ces médecins qui ont vite fait d’enlever des pieds et des bras de la population, avaient-ils des raisons valables pour procéder à ces amputations?

Sans oublier l’aspect traumatique et psychiatrique de ce malheur haïtien que la presse n’a pas négligé d’un iota. En apprenant la nouvelle à la télévision et pour avoir écouté le Président Hugo Chavez, notre première réaction était de consulter un vieux livre sur les bombardements américains d’Hiroshima et de Nagasaki3. Pourquoi? Nous ne savons pas. Probablement pour voir l’horreur dans tous ses états, pour essayer de comprendre ce qui nous attend, les Haïtiens. De graves blessures corporelles, des effets d’après et des effets sur la génétique des populations de l'Ouest ou du Sud d’Haïti, l’impact sur la société civile et la vie quotidienne des Haïtiens, sur les enfants nés pendant et après le choc sismique, des soins médicaux à court et long terme pour les victimes, l’administration par le gouvernement des aides en argent ou en médicaments aux fins de soulagement de la population en général.

Point besoin de souligner à combien s’élèvera le coût de l’énergie à déployer pour remettre Haïti sur les rails de la Civilisation …américaine. Le Président Aristide, en lieu et place d’une nouvelle société haïtienne et post-duvalierienne, jouait plutôt à l’apprenti-sorcier. Entre 2003-2004, il aurait fait venir d’Afrique plus de 400 pratiquants du vaudou et hougans afin de renouveler, parait-il, l’engagement de Boukman auprès des puissances de l’Enfer pour encore 200 ans4. Le choc en retour n’étant pas amorti, nous avons le résultat que l’on connait.

Des études et recherches géologiques, réalisées sur le sol haïtien depuis les années ‘50, auraient prouvé qu’Haïti regorge de ressources pétrolifères et aurifères, de même que des matières premières stratégiques pour les puissances militaires. Du pétrole à l’iridium, il n’y a qu’un pas à faire vers la richesse. Les 20,000 soldats américains déployés immédiatement après le séisme et cette énorme ambassade à Tabarre, expliquent et indiquent sans l’ombre d’un doute que les intérêts américains sont en jeu. Le ciblage par le séisme de tous les bâtiments de l’État haïtien sans exception doit révéler deux choses:

a) que Dieu, selon les Chrétiens haïtiens, ne veut plus d'un État en Haïti;

b) sinon, que l’autre main invisible qui se cache dans les Ténèbres, elle aussi ne veut rien savoir de ces nègres bons-à-rien. S’il n’y a plus d’État, plus de pouvoirs, plus d’élections truquées, plus de “chaise bourrée”, plus de Palais, on espère que les Haïtiens vont enfin s’entendre et que l’Union fera désormais la Force.

boule

MES DITS MANICHEENS (extraits)

[…]
avant il y avait les mots égarés dans la bibliothèque le bonheur d’être frère
et la gloire d’élire une patrie

avant il y avait les fiancés et le train qui part la grandeur d’être poète
et la rage de bâtir un pays

avant il y avait l’amitié et l’enfance la chance de rêver
et les rumeurs de mille magies

avant il y avait le bruit d’ailes de l’oiseau les jeux de ruelle
et la bonne garde du voisin

avant il y avait les fleurs cueillies pour une fille le bonheur d’être aimé
et le quartier qui s’endort

avant il y avait les tourterelles les puits à eau les contes de fées
et les anciennes querelles

avant il y avait les chrysanthèmes du mois d’août les amours de nylon
et les songeries de jeunesse

avant il y avait les cerfs-volants de l’été les réjouissants qui font carême
et les badauds qui trichent aux cartes

avant il y avait les demoiselles qui gardent souvenance de quelques lointains baisers les maudits voyeurs
et les petits écoliers qui prennent la route

mais avant il y avait la chaleur de l’entente l’humidité recueillie du silence et les mystères de la ville qui déplaisent
et si belle que fût cette île qui porte couronne de morts de veuves
et d’orphelins
je parle de cette terre partisane et de quelques arpents de ciel où convergent à grands pans la liberté et tout ce qui est à recommencer
je parle de cet océan de nègres qui calculent de craie à l’ardoise
je parle d’une île impaire abandonnée comme une honte
je parle de ma terre et plus qu’un simple murmure entouré d’oiseaux
et de chants sauvages
                              
[…]
si tu me parles de cette longue histoire qu’est la nôtre
de la ville et ses quartiers ses bidonvilles célèbres et ses putains
si tu me parles de ce poète qui passe avec un tambour sous les bras
de la ville et ses fantômes humains ses enfants abandonnés et ses mendiants
de rue
si tu me parles de cette violence organisée par ce prêtre fou et  prédateur
des ténèbres
de la ville et ses fatras de chimères ses assassins et ses métèques de province
si tu me parles de ces longues et petites histoires de quartier de ces filles
de canton
de la ville qu’on prend d’assaut et de ces jeunes étudiantes amantes des mots de leur drame
si tu me parles de ces appels sans réponse à la paix de ce professeur célèbre qui part du comté
de la ville et ses remblais de vieillard ses condamnés ses  révoltés
si tu me parles de ce silence de mort après le coup d’État de ces oiseaux déplumés par la peur
de la ville qui pleure à genoux de ses tragédies et de ses amours
si tu me parles de ces acteurs et comédiens qui font la fête de la joie désirée qu’on emprunte
de la ville à grand pas qui doit recommencer à vivre de ses douleurs et de ses peines
si tu me parles de Port-au-Prince et ses prisons qui donnent un sens au jour déshonoré
de cette ville et ses buveurs de Rhum ses  argentiers et ses contrebandiers
à  la pelle
si tu me parles de la traîtrise d’avoir faim comme les Cubains
de cette ville qui se défait dans la balance et dans ses plaintes profondes
si tu me parles de l’incomparable refus d’avoir peur la nuit
de cette ville et ses histoires de sang ses carnavals et ses moments de carême
si tu me parles de ces minutes qui me torturent de mes déceptions au bord de la mer
de cette ville qui ne dit rien de son destin de ses passants et de ses adolescentes sans lendemain
si tu me parles de Port-au-Prince et ses tombes qui ont l’air défuntes
de cette ville qui fait semblant d’aimer où l’événement se tait fragmenté
si tu me parles de mon pays où tout n’est qu’encombrement dans la misère
et la folie des fleurs qui poussent à reculons

si tu me parles là où je dis LIBERTÉ jusqu’à l’éternuement

là où tout plaisir suppose la main sur l’oreiller le cœur qui ouvre ses valvules à la coulée du désir le doigt entre les pages que tu lis les yeux comme une barque qui s’échappe                    et le poème nu qui te parle n’est que murmure et jurisprudence

 

 

[…]
il n’y aura plus jamais de grandes fleurs dans les prés
ni les anémones ni les orchidées
il n’y aura plus jamais de bruits de plume et d’ailes dans les champs
ni l’accent du guerrier dans les jardins d’elfes
il n’y aura plus jamais de prévôts qui font mine de rien ni à se cacher
au détour d’un instant
il n’y aura plus jamais de poètes maudits sur les boulevards et si peu de mots
pour dire au fond leur douleur
il n’y aura plus jamais de chansons anodines ni de palais en ruines
dans nos habits empruntés
il n’y aura plus jamais de journaux condamnés ni de journalistes assassinés
parce qu’ils disaient la vie
il n’y aura plus jamais de vacances volées aux ortolans et aux papillons
parce qu’ils  jouaient aux dés
il n’y aura plus jamais de baisers capturés  dans l’accomplissement
et la certitude de nos premiers battements de cœur
il n’y aura plus jamais d’arcs-en-ciel  à tourner en rond et si peu
d’étoiles qui plient bagage
il n’y aura plus jamais d’orphelins et de pareils étonnements dans le partage jusqu’à l’affolement des syllabes au beau milieu des phrases
il n’y aura plus jamais de blessures à condamner après faillite des saisons
jusqu’à  l’accouchement des vivaces au mât de l’hiver
il n’y aura plus jamais d’approbation aux droits d’aînesse et de royaumes prodigues
comme ce qui furent ma jeunesse et ce passé de regrets
il n’y aura plus jamais d’apologues qui feignent d’ignorer ce que j’écris
et ce que dit le poème dans sa douleur
il n’y aura plus jamais assez de mots pour aimer
car toute syllabe a un songe
et tout  homme un monceau de terre ou une île sans rues à raconteur…

       (Saint-John Kauss: Le manuscrit du dégel, Montréal, Humanitas, 2006) - Texte entier ici.

REFERENCES

  1. Collectif: HAITI, Flash Info de la securite alimentaire, Rapport de la CNSA, no 36, octobre 2008.
     
  2. CALAIS, Éric: Mesures GPS en Haïti: Application à l’aléa sismique (Rapport d’étape), Purdue University, USA, juin 2007.
     
  3. The Committee for the compilation of materials on damage caused by the atomic bombs in Hiroshima and Nagasaki: Hiroshima and Nagasaki, The physical, medical, and social effects of the atomic bombings,Basic Books Publishers, New York, 1981.
     
  4. VARGAS, Richard Molinares: La consécration du diable et ses conséquences: Haïti et le vodou, El Chasqui Latino, 25 février 2010.

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