Potomitan

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Annou voyé kreyòl douvan douvan

Umar Timol

je sais cette lumière parfois écarlate
qui façonne ces mains
plus vertueuses
que les peuples des cathédrales

je sais la nuit
qui converse avec les hérésies
d’un corps
plus impuni que toutes les révoltes

je sais cette aube
complice des débandades
du vent
et de ses vestiges de plaies ornées

je sais le souvenir
qui défaille lors
du baptême
de nos lèvres forcement scellées

je sais la terre
affranchie de la traversée
des pierres et
de son œuvre gémellaire, l’apocalypse

je sais cette peau
qui courtise
les clameurs
de pluies incessantes et incendiées

je sais ce souffle
qui glane
à l’orée de l’abysse solaire
la sciure qui ruine nos parchemins

je sais la panoplie
gangrenée de ta chevelure
et de tout son cortège de laves
en quête de vagues bleutées

mais il n’est que le
vide
en moi

il n’est que ce
vide
qui écartèle
la matière soudée
aux structures
de ton ossuaire

il n’est que ce
vide
qui déploie
son linceul
lors du
cérémonial de mon sang

umar

Viré monté