Potomitan

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Matouba, les indiens de Papaye.

Histoire ou légende?

 

Hector Poullet

 

 

 

 

 

 

 

Photo F. Palli

Hindou


Les indiens sont arrivés en Guadeloupe  après l’abolition de l’esclavage (mai 1848) en même temps que d’autres groupes de travailleurs sous contrat de 3 ans (Africains, Chinois, Japonais). L’objectif pour les propriétaires de grandes plantations de cannes à sucre était de remplacer les anciens esclaves qui refusaient désormais le pénible travail des champs. La situation de ces travailleurs immigrés n’était pas très différente de celle de l’esclavage, sauf qu’en principe ils devaient retrouver leur liberté et leur pays au bout du contrat, avec un petit pécule. Il leur était par exemple interdit de quitter l’habitation, de circuler librement pour se rendre en ville,  et ils ne pouvaient acheter le strict nécessaire pour survivre qu’à la «boutique»  de l’Usine. Aussi, aujourd’hui encore, les communautés d’origine indienne se rencontrent dans les régions où se trouvaient les usines à sucre: Moule, Saint-François, Port-Louis, Capesterre Belle-eau. Mais alors pourquoi retrouvons-nous une communauté d’origine indienne sur le plateau reculé de Papaye bien loin de toute activité sucrière?

Une sourde animosité s’est vite développée entre les nouveaux arrivants indiens et les anciens esclaves d’origine africaine. Animosité souvent entretenue par les anciens maitres. Or voilà qu’un jour une grève des travailleurs agricoles oppose les anciens maitres, contremaitres, géreurs blancs aux ouvriers noirs. La main d’œuvre indienne, habituellement agricole, est utilisée pour remplacer les ouvriers d’usine. Le directeur apprend que les ouvriers en grève ont le projet, pour le lendemain, de faire arrêter l’usine. La stratégie mise en place par le directeur est la suivante: laisser pénétrer le groupe de grévistes, puis ouvrir les vannes de vapeur brûlante des chaudières en la dirigeant sur le groupe. Les choses se sont en effet passées de cette manière et plusieurs hommes furent brûlés vifs. Le directeur et son fils enfourchèrent leur cheval pour gagner au triple galop Basse-Terre où se donnait le soir même le bal du Gouverneur. Le lendemain, quand la nouvelle du crime arrive à Basse-Terre, le directeur nie toute participation à cet évènement qui n’est qu’un «malheureux accident». Cependant, pour éviter aux responsables «indiens» de subir plus tard la vengeance des ouvriers, il les fait tous, avec leur famille, gagner le plateau de Papaye sur une propriété qui lui appartenait. Leurs descendants s’y trouvent encore.

Telle est l’histoire qu’on raconte pour expliquer la présence de communauté d’origine indienne sur le plateau de Papaye au dessus du Matouba. 

éléphant

  • Qui sait s'il s'agit d'une légende ou d'une histoire vraie, peut nous écrire ici.

 Viré monté