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Le Jardin créole - Mai 2022

Toloman

Hector Poullet

Canna edulis

Canna edulis. Photos Francesca Palli

Si en Guadeloupe les bébés ont plutôt, jadis, été élevés à la fécule de Dictame, en  Martinique c’est le Toloman qui a joué le même rôle. Aussi le proverbe créole martiniquais: «la vie n’est pas un bol de toloman» est inconnu en Guadeloupe.

La plante elle-même, également appelée, Balizyé bò chimen,  ne se trouve guère dans les jardins de l’archipel guadeloupéen.

Toloman / Tolomant est sans doute un mot amérindien qui désigne Canna edulis. Dans la littérature on parle curieusement d’arrow root du Queensland. Nous disons «curieusement», car la racine n’a nullement la forme de flèche, «du Quennsland», parce que sans doute on en a fait une plante industrielle dans cette région d’Australie, tout comme en Inde et en Amérique du Sud.

Appelé également Achira au Venezuela, le Toloman serait originaire des hautes vallées subtropicales andines entre la Bolivie et l’Argentine. On trouve déjà des traces de cette plante au Pérou, dans les sites archéologiques datant de 4300 ans avant notre ère. C’est aujourd’hui encore, dans cette partie du monde, une plante considérée comme sacrée, dédiée aux divinités de la fertilité. Son rhizome renferme une des fécules les plus digestes au monde, ses grains d’amidon sont connus pour être les plus gros de tous. Cette fécule convient parfaitement à l’alimentation infantile ainsi qu’à celle des vieillards.  

Canna edulis

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