Potomitan

Site de promotion des cultures et des langues créoles
Annou voyé kreyòl douvan douvan

«Kreol» dans les écoles:
planche de salut

Août 2009

De gauche à droite: Jacques Lafitte (Conseiller pédagogique), Jimmy Harmon (Chef de projet) Alain Doolub (Secrétaire de la RCEA, Gilberte Cheung (Directrice du BEC) et Prof Frédéric Tupin.

Kreol

Plus de 25 ans depuis que chaque année, 40 % de ceux qui participent aux examens du CPE échouent. Un vrai massacre! Le Bureau de l’Éducation Catholique (BEC) a depuis de longues années pris le taureau par les cornes, notamment à travers une meilleure prise en compte du vécu et du profil de l’enfant lui-même. Et depuis les années 90, les actions s’enchaînent. Dans sa route vers l’utilisation de la langue maternelle pour aider à l’apprentissage, le BEC a marqué un pas important, le jeudi 30 juillet 2009, quand le rapport sociolinguistique et sociologique Plurilinguisme à l’école mauricienne: Représentations, Pratiques, Enseignements – a été rendu public. Avec ce travail scientifique aux données très encourageantes, le BEC reprend du poil de la bête pour poursuivre le travail de réforme du primaire dont le but ultime est d’aider l’enfant à réussir sa vie et à devenir un citoyen responsable. Cette réforme est une quête ardue, mais à laquelle se livre patiemment, et avec les moyens du bord, le BEC.

Enquête sociolinguistique et sociologique
Record de participation

Une participation record et des résultats tout à fait encourageant. C’est ce qui résument l’enquête sociolinguistique et sociologique commandé par BEC et conduit par le Prof Frédéric Tupin, professeur des universités – université de Nantes. Un résumé de cette étude a été présenté le jeudi 30 juillet.

Plus de 200 questions auxquelles ont répondu 628 enseignants sur 650, et 208 HT’s/DHT’s sur 221. C’est dire que l’enquête sociolinguistique et sociologique ayant pour titre: Plurilinguisme à l’école Mauricienne: Représentations, Pratiques, Enseignement – ne se base pas sur de l’approximatif mais offre bien «une photographie ‘objectivée’ de la réalité du terrain», comme souligné dans le document. De quoi permettre aujourd’hui au Bureau de l’Éducation Catholique (BEC) d’avancer en s’appuyant sur des données solides.

Parmi les tendances qui ont émergé et qui retiennent particulièrement l’attention du BEC, il y a le regard des enseignants, HT’s et DHT’s sur le kreol. L’étude révèle que 82,2 % des enseignants et 81,7 % des HT’s et DHT’s estiment que kreol peut être considéré comme un outil de communication véhiculant le savoir.

Les avis sont un peu plus nuancés sur la question de savoir si le kreol est un patois (25,6 % des enseignants – 32,7 % des HT’s et DHT’s), une langue (52,9 % des enseignants – 51,4 % des HT’s et DHT’s) ou un dialecte ( 18,8 % des enseignants – 13,5 % des HT’s et DHT’s).

Autre question importante: en dehors de l’enseignement du français et de l’anglais, pensez-vous que le recours au créole favorise l’acquisition des connaissances? (Ex. Maths, Histoire-géographie) Point de grande différence d’opinion entre les deux catégories d’interviewés. Un «Oui» à 91,6 % pour les enseignants et à 92,8 % pour la HT’s et DHT’s.

Venant briser les à priori quant à la place du kreol en milieu scolaire et l’évidence de son utilisation pour les enseignants, l’étude révèle qu’en moyenne 61,6 % des interrogés estime que 100 % de leurs élèves ont le kreol comme première langue. Alors que 93,5 % et 82 % des interrogés affirment utiliser le kreol pour expliquer une notion difficile ou incomprise et pour faciliter la communication respectivement. La preuve que déjà le kreol est utilisé comme médium d’enseignement, ne serait-ce qu’officieusement.

L’étude révèle aussi un grand besoin de formation chez les enseignants (59,1 %) et les HT’s et DHT’s (77,2 %). Une demande mieux élaborée par les HT’s et DHT’s qui estiment – à 78,5 % à avoir besoin de formation pédagogique du français et de l’anglais en milieu créolophone. 56 % demandent aussi des cours de kreol (grammaire, graphie).

Est-ce au BEC d’introduire le kreol à l’école, ou au gouvernement? Enseignants (63 %), HT’s et DHT’s (73 %) sont unanimes à dire que cela devrait être au gouvernement de prendre cette responsabilité. Mais dans pareille situation, 53% des enseignants et 54 % des HT’s et DHT’s considère que cette responsabilité peut-être confié au BEC.

Professeur Frédéric Tupin
Le «menu chinois» conseillé

À la lumière des résultats de l’enquête, quelle est la meilleure formule pour procéder à une utilisation optimale du kreol en milieu scolaire et, sur le plan régional, où se situe Maurice en ce domaine? Voici ce qu’en pense le professeur Frédéric Tupin.

«Comment aller de l’avant? Je pense qu’il faudrait un ‘menu chinois’. C’est-à-dire, choisir différents plats selon les goûts. Il est tout-à-fait absurde d’imaginer que, demain, le BEC puisse proposer une formule unique pour toutes les classes, pour toutes les écoles. Car les enfants n’ont pas tous les mêmes besoins. Certains auront besoin d’un éveil aux langues. D’autres de trois années de kreol avant de passer à l’anglais, au français.

C’est une formule qu’étudie le BEC, à mon avis, et qui prendra son temps. On en aura pour dix ans. Mais en même temps, depuis combien de temps est-ce qu’on attend? L’Education Act date de 1957. Cela se fera donc par étapes.

Pour ce qui est de la région, la situation à Maurice, à la Réunion et aux Seychelles est très contrastée. À la Réunion, par exemple, où j’ai passé douze ans, ils nient le problème. Les responsables éducatifs de l’île ne font rien à ce sujet.

Aux Seychelles, ils ont pris des mesures radicales. Or, il n’est pas facile d’appliquer une politique si les usagers ne sont pas d’accord. Ici on est passé du tout au tout. La réforme a été précipitée. La même application pour tout le monde. Sur le plan idéal, c’est bien. Mais concrètement…

À Maurice, je pense qu’ils sont sur la bonne voie. Voir, adapter et étendre progressivement. Je pense que, quand il y aura des projets-pilote qui marcheront bien, ça va attirer l’attention et l’intérêt de plus de personnes. Quant aux échecs, il faudra savoir les ajuster. Soit dit en passant, je ne décide rien ici.

Je ne donne que l’expertise. Reste que je suis très confiant, car le BEC dispose d’une bonne équipe, intelligente, travailleuse et compétente.»

boule  boule  boule

Gilberte Chung, directrice du BEC

«Ce projet s’inscrit dans la durée
et ne sera pas figé»

Le BEC avance avec son projet Kreol 2010. L’étude, rendue publique la semaine dernière, est un pas dans cette direction. Une progression à petit pas… mais une décision mûrement réfléchie. C’est d’ailleurs la stratégie adoptée en vue d’offrir une éducation – comme il se doit – à l’ensemble des élèves fréquentant ses institutions. Le point avec la directrice du BEC, Gilberte Chung.

Le BEC est aujourd’hui en possession d’une enquête sociolinguistique et sociologique. Pourquoi avoir commandé cette étude?

Pour envisager un projet de cette ampleur – où il est principalement question d’éducation et de développement de l’enfant – il est impératif d’être professionnel. Nous avons donc souhaité commencé par consulter les enseignants, les Head-Teachers (HT) et leurs Deputy Head Teachers (DHT). La réussite d’un tel projet passe inévitablement par un partenariat solide, où toute la communauté scolaire travaille en étroite collaboration. Cette étude a été une manière de connaître la réalité du terrain, et l’opinion de ces praticiens sur le plurilinguisme.

Kreol

Nous avions au départ quelques à priori. On croyait, par exemple, que la génération des plus âgés serait plus réticente. Or, les résultats montrent que c’est une question qui dépasse l’âge. Les réponses étaient plus en lien avec ce que vivent les enseignants, les HT et les DHT en classe. Quasiment tous disent que le kreol est la langue qui véhicule le savoir.

S’il y a des réticences, elles sont surtout basées sur le fait que les personnes interrogées trouvent qu’il y a un manque de formation et d’information. On a donc tout un travail d’encadrement à effectuer.

Pour ce qui est de l’information, il faut démêler le vrai du faux. Par exemple, il y a des gens qui croient qu’avec le kreol, nous enfermerons les enfants dans un ghetto. On dit non. Ce sera un pont pour l’apprentissage d’autres matières. Il nous faut, une à une, casser ces barrières faites de préjugés.

Quelle sera votre prochaine étape maintenant que l’étude est faite?

Ce rapport n’est qu’une des huit étapes du projet. Maintenant, nous allons partager les résultats. Premièrement aux enseignants – qui auront chacun à la rentrée une fiche d’information. Une copie du rapport sera aussi envoyée au ministère de l’Éducation.

Et d’ici la fin de cette année, une formation de base en linguistique sera proposée à certains enseignants. Nous envisageons donc de procéder par étapes.

Toujours d’ici fin 2009, nous entamerons une étude auprès des parents. Celle-ci sera menée par le professeur Frédéric Tupin et le Laboratoire de recherche des langues et de la communication dans les espaces créolophones et francophones (LCF), de l’université de la Réunion. L’étude se fera avec la collaboration de la FAPEC, avec qui nous avons eu plusieurs rencontres.

Comment se présente aujourd’hui le projet «Kreol 2010»?

À la lumière des résultats de l’enquête, nous nous rendons bien compte de ce besoin d’information, de communication, et de formation au sein de la communauté scolaire. Nous nous attaquerons donc, en 2010, à la formation, avec des personnes-ressources bien formées. Les premiers élèves de notre projet seront indéniablement les enseignants, les HT et les DHT car, pour qu’ils puissent enseigner plus tard, il faut qu’ils aient les connaissances de base avant toute chose.

D’autre part, à la rentrée 2010, nous entamerons d’autre projets-pilote dans des écoles où nous sommes certains que nous bénéficierons de la collaboration de l’ensemble de la communauté scolaire. Plus de détails seront communiqués en décembre prochain.

Le projet Kreol 2010 s’inscrit dans la durée, et ne sera pas un programme figé. Mais chaque programme sera adapté aux besoins de l’école où il sera amené à être appliqué.

Toutes ces initiatives du BEC nécessitent des moyens financiers. Comment vous débrouillez-vous?

On se débrouille comme on peut, avec un tout petit budget. J’ai l’intention de représenter le programme à l’Union européenne. Soumis l’an dernier, cela n’avait pas abouti. Nous avons aussi demandé au gouvernement de nous soutenir au niveau de l’Unesco. Nous attendons toujours.

Par ailleurs, l’ambassade de France nous aide pour les déplacements à la Réunion. Et pour ce qui est de la logistique, nous assumons les coûts avec l’aide du LCF. Les déplacements outremer sont à la charge du BEC. Nous allons bientôt frapper à la porte de la Corporate Social Responsibility (CSR) dont les priorités sont l’éducation et la pauvreté.

Et que dire de vos relations avec l’État?

Nous avons une très bonne relation de travail. Nous pensons que le partenariat se renforcera petit à petit, même si du côté du BEC, nous aurions souhaité que ça aille plus vite. Nous sommes toutefois confiants que les choses avancent. Nous sommes ouverts aux partages et aux échanges.

boule  boule  boule

Utilisation de la langue maternelle en milieu scolaire
La longue croisade du BEC
Plus de soixante années de route…

Depuis 1941, de nombreux rapports ou études soulignent la nécessité d’avoir une prise en compte de la langue maternelle de l’enfant mauricien dans l’apprentissage d’autres langues: Ward (1941); Meade (1967); Glover, (1973); Ramdoyal (1990); ADEA (2005); National Human Rights Commission Annual Reports (2007; 2008). Le secteur éducatif catholique commence à s’occuper de cette question à la fin des années 1990 et début 2000.

Fin des années 1990 à 2006:

Programme de pédagogie inclusive initié par Irlande Alfred, pédagogue mauricienne établie en Australie… La pédagogie met l’accent sur le concept de «scaffolding»…

2000:

Dans le cadre des Millenium Goals de l’Unesco, et avec le concept d’Education For All et d’éducation obligatoire jusqu’à 16 ans, le ministre de l’Éducation d’alors, Steven Obeegadoo, insiste pour que les établissements secondaires d’État et privés accueillent des élèves qui sont en situation d’échec scolaire dans des filières préprofessionnelles pour trois ans. Les autorités éducatives catholiques collaborent alors avec les cadres du ministère pour élaborer un programme national (Prevocational Education -PVE). Tous les collèges catholiques accueillent et appliquent ce programme national.

2003:

Après trois années de PVE, le BEC soumet son premier rapport d’évaluation au ministère. Ce document souligne que bon nombre d’élèves de PVE ont toujours des difficultés en lecture, en écriture et en calcul au bout des trois ans. Le BEC demande aussi aux autorités de revoir le programme.

2004:

Face à la lenteur administrative des autorités, l’éducation catholique va de l’avant avec un programme PVE remanié et appelé «Prevokbek». Ce dernier est conçu par Dev Virahsawmy, en collaboration avec une équipe de profs dynamiques qui enseignent dans la filière préprofessionnelle. Le Prevokbek est novateur, car il fait place à l’enseignement du kreol morisien en tant que langue à côté d’autres langues. Le kreol est aussi introduit comme médium pour les matières non-langues.

2005:

Le Prevokbek est suivi par les collèges diocésains et le collège Notre-Dame, Filles de Marie. Les Lorettes expriment certaines réserves et n’entrent pas dans le projet.

2006:

Le BEC célèbre la Journée de la langue maternelle (le 21 février) par l’organisation d’un séminaire sur la langue maternelle. Jean-Pierre Sautelle, conseiller auprès du vice-rectorat de Mayotte, assiste au séminaire. Il partage avec l’assistance son expérience menée en Inde et à Mayotte.

En juillet de la même année, le BEC conduit une première évaluation dans le Prevokbek sous forme d’un Literacy & Numeracy Test. Les résultats donnent des indications que l’utilisation formelle du kreol morisien facilite l’apprentissage. Au mois de septembre, à l’occasion du World Literacy Day, les résultats sont communiqués en présence du ministre de l’Éducation, Dharam Gokhool. Dans son discours à la cérémonie de clôture, le père Hervé de St-Pern exprime le vœu que l’éducation catholique explore l’introduction formelle du kreol morisien dans le primaire. L’événement a un impact au niveau national et commence à susciter un débat dans l’opinion publique.

2007:

Le BEC réédite l’organisation d’un colloque pour marquer le World Literacy Day, avec la présence du professeur Frédéric Tupin , chercheur en sciences de l’éducation qui a aussi contribué à l’élaboration des programmes d’enseignement des langues en Europe, en Inde et en Afrique.

Des académiciens mauriciens (le Dr Rada Tirvassen, le Dr Arnaud Carpooran et le Dr Danielle Florigny), de même que des praticiens (LPT et Terre de Paix) interviennent lors du colloque. Ce dernier débouche sur une collaboration plus étroite entre le professeur Frédéric Tupin et le BEC.

L’idée d’une étude scientifique est retenue. Dès lors, une équipe de travail est constituée avec Mme Gilberte Chung, M. Alain Doolub, secrétaire de la RCEA, l’équipe des conseillers pédagogiques de la RCEA, et Jimmy Harmon, Project Coordinator. L’équipe élabore le plan d’action et fixe les échéances pour 2010.

Du côté du Prevokbek, M. Cader Kalla, ex-directeur adjoint au MIE aide l’équipe du Prevokbek à élaborer un modèle d’évaluation bilingue. C’est là une grande avancée, car ce sont les premières évaluations bilingues qui sont tenues dans le système éducatif mauricien.

2008:

Étude-enquête sociolinguistique menée par le professeur Tupin. L’étude est officialisée avec le projet d’une convention entre le Laboratoire de recherche des langues et de la communication dans les espaces créolophones et francophones (LCF), de l’université de la Réunion, et le Bureau de l’éducation catholique.

La Convention valide la dimension scintifique de l’enquête au niveau institutionnel, et assure la protection intellectuelle des travaux.

2009

Trois collèges de Lorette s’associent de près au Prevokbek: Lorette de Saint-Pierre, Bambous-Virieux, et Mahébourg.

En février, des enseignants de kreol morisien se regroupent et lancent l’APLKKM (Asosiasion Profeser Lang ek Kiltir Kreol Morisien)

Le BEC présente ses manuels de kreol morisien et de mathématiques (bilingues). Le 30 juillet, le BEC rend public le rapport du professeur Tupin.

Intérêt régional et international

Le BEC est invité à intervenir dans des colloques régionaux ou internationaux

2006:

  • Bilinguisme et Interculturalité (Mayotte).

2007:

  • Carrefour de la Créolité, séminaire à l’île de la Réunion.
  • Enseignement du français en milieu créolophone
  • Élaboration des matériels pédagogiques, séminaire régional de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) aux Seychelles.

2008:

  • Le créole à l’école, séminaire régional, île de la Réunion.
  • Éducation & développement, séminaire international des scientifiques à Haïti.

boule  boule  boule

Réforme du primaire catholique
Enfants épanouis = pays prospère

Pa ress lebra kroize… C’est un peu la devise du Bureau de l’Éducation Catholique qui a choisi, via diverses initiatives, de revoir l’ensemble de l’éducation proposée dans ses écoles primaires.

Un dossier pour chaque élève entrant au primaire, un programme prenant en compte l’aspect émotionnel des enfants, la sensibilisation des enseignants, HT’s, DHT’s à la philosophie de l’éducation catholique… autant de terrains sur lesquels le BEC œuvre en même temps depuis de longs mois déjà.

Kreol

Un changement motivé par ce sentiment d’insatisfaction face à ce que vivent les petits mauriciens au sein de l’éducation nationale. «Nous estimons que le ministère de l’Éducation ne met pas suffisamment en pratique ce que préconise la politique de l’éducation nationale», explique Alain Doolub, secrétaire de la RCEA. «S’il y a eu beaucoup de discours, les actions sont toujours minimes. Et certaines mesures prises sont venues réduire à néant quelques-unes des initiatives positives du ministre de l’Éducation de l’ancien gouvernement, Steeve Obeegadoo.»

Un changement motivé par ce sentiment d’insatisfaction face à ce que vivent les petits mauriciens au sein de l’éducation nationale. «Nous estimons que le ministère de l’Éducation ne met pas suffisamment en pratique ce que préconise la politique de l’éducation nationale», explique Alain Doolub, secrétaire de la RCEA. «S’il y a eu beaucoup de discours, les actions sont toujours minimes. Et certaines mesures prises sont venues réduire à néant quelques-unes des initiatives positives du ministre de l’Éducation de l’ancien gouvernement, Steeve Obeegadoo.»

Actions

Mais loin de sombrer dans le fatalisme, le Bureau de l’Éducation Catholique met tout en œuvre pour que vive sa philosophie. «Nous avons des principes qui vont dans le sens de l’enfant. Nous travaillons à son développement intégral. Nous voulons que chaque enfant puisse réussir sa vie et devenir, plus tard, un citoyen responsable et épanoui», partage Alain Doolub.

Pour atteindre cet objectif, plusieurs initiatives ont été entreprises. Ainsi, l’enfant est aujourd’hui pris en charge, de manière spéciale, dès sont entrée dans une institution primaire catholique. Durant un mois au moins, l’enseignant est appelé à observer l’enfant afin d’établir son profil. Un travail qui se fait depuis 2007, et pour lequel les enseignants de la Std I ainsi que le HT’s et DHT’s ont été spécialement formé.

«L’enseignant doit remplir un style sheet bien défini qui est décortiqué, chaque fin de semaine, par une équipe pédagogique. Tout ceci aide à mieux cerner l’enfant et à trouver la bonne méthode pour l’aider dans son apprentissage.» D’autre part, chaque enfant dispose d’un dossier dans lequel est noté tout ce qui se rapporte aux observations, à ses performances, etc. Un outil indispensable pour un bon suivi.

Si la lecture n’intéresse plus autant les enfants et les jeunes, le BEC à choisi de trouver une méthode pour remédier à cette lacune. «Nous encourageons fortement la lecture et l’écriture et cette année, nous avons lancé, de manière plus formelle, un partenariat avec la Ligue mauricienne pour la lecture.»

L’aspect émotionnel est aussi pris en considération, notamment à travers l’application du projet Les amis de Zippy, dans une dizaine d’établissements. Un projet-pilote lancé cette année et qui donne à l’enfant l’occasion de se dévoiler, de parler de ce qu’il vit, de ses préoccupations.

D’autres initiatives sont aussi entreprises dans certains établissements. À l’école Père-Laval de Ste-Croix, par exemple, une formation de plusieurs semaines a été proposée aux enfants de la Std IV, à leurs enseignants et à leurs parents. Celle-ci avait pour objectif d’aider tout un chacun à mieux gérer les conflits et à ainsi mieux vivre ensemble. Ce cours a bénéficié du soutien de Communik-Action.

Dans l’Est, à l’école de Poste-De-Flacq, les praticiens essaieront de toucher à l’académique à travers le football. Une initiative qui bénéficie du soutien de la MCB Academy et qui commencera le 17 août prochain. Alors que prochainement, à l’école Père Déthise RCA – Belle-Rose, ce sera la photographie qui sera utilisée pour atteindre le curriculum. Sans oublier tout le travail en cours pour l’utilisation de la langue maternelle.

Soutien du personnel, un «must»

Le BEC le sait: sans le soutien du personnel des écoles, la réussite de toute initiative est fortement perturbée. C’est pourquoi, des initiatives sont entreprises pour sensibiliser le staff et la direction aux divers projets que propose le Bureau.

Une formation essentielle aussi afin de s’assurer que le personnel comprend et adhère à la philosophie de l’institution. «Une adhésion que nous demandons aussi aux parents qui souhaitent faire admettre leurs enfants dans nos écoles», précise Alain Doolub.

boule

Sommaire dossier Moris

 Viré monté