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Le CRAN
ou les nouveaux servants ?

Tony Mardaye

Si la traite négrière perdura plus de quatre siècles en Afrique, c’est force de complicités, de compromissions des élites nègres; ces hommes ayant œuvré contre les leurs, contre leur sang, contre eux même, car ayant trouvé un intérêt à traquer, chasser des hommes comme des bêtes sauvages, à razzier et dépeupler un continent, afin de fournir du bois d’ébène aux négriers, fussent-ils Arabes, Européens ou autres.

Ils ont connivé, ils ont manigancé, ils se sont accordés pour bâtir un destin tragique à des millions d’êtres humains pour en faire des mulets de race, des razziés que les négriers s’empressaient de vendre à l’encan, à la criée, à la volée dans les îles d’Amériques ou ailleurs.

D’aucuns excipent sans vergogne le fait d’ignorance ou prônent une déresponsabilisation généralisée de ces rois nègres, rejetant la faute sur le «maître»: - ils ont été manipulés  ou l’histoire à été écrite par les vainqueurs, ce qui infère qu’elle est fausse, même quand ce sont les historiens africains et antillais qui l’écrivent.

L’esclavage est aboli de par le monde, mais par contre, les rois nègres foisonnent, ils sont pléthore, toujours prompts à jouer contre les intérêts des gens afin de satisfaire leurs ambitions ou ceux de leurs maîtres en instrumentalisant, jugulant les désirs légitimes des membres de leur communauté - ils seraient aptes à les réenchaîner ou à les vendre pour si peu tout comme jadis.

C’est un sentiment dont nous ne pouvons nous départir  après que nous eussions constaté tout ce battage médiatique autour du CRAN, une fédération d’associations noires n’ayant rien fait ni de probant, ni d’improbant, être mise en lumière.

Pas un média, pas un médium, pas un jour depuis leur création sans que l’un de leurs représentants ne s’exprime sur une télévision, une radio ou bénéficie d’un article dans un quotidien ou un hebdomadaire à fort tirage.

Il devait y avoir anguilles sous roche, car depuis quand les médias officiels sont favorables aux membres de la «communauté noire?» En France, de mémoire, jamais!

En dehors des motivations officielles, celles invoquées par les initiateurs du CRAN lors des assemblées constitutives, nous suspections des intentions moins avouables ou louables et nous nous sommes posés quelques questions.

De même que les négriers ont armé les rois nègres, nous nous apercevons qu’ils tentent d’utiliser les mêmes méthodes, celles qui les ont si bien réussi par le passé et permis de mettre sous coupe réglée l’Afrique, la dépouillant de ses potentialités, de ses forces vives, amassant les richesses à bon compte et enrichissant leurs siècles. Nous subodorions une tentative de contrôle de la «communauté noire» au travers de la création de structures qui leurs soient avantageuses, et tout se conjugue pour nous donner raison.

Dans un article du Monde en date du 09/12/20051, l’universitaire Françoise Verges apporte un début de réponse au pourquoi du CRAN: «Comme en France, face au silence, les thèses sur le racisme du pays ou sur le complot juif ont prospéré, explique-t-elle. Les Etats-Unis sont parvenus à briser cette spirale en donnant largement la parole à de grandes voix reconnues. Des intellectuels comme Cornel West ou Henry Louis Gates, des personnalités culturelles comme Toni Morrison ou Spike Lee, des gens de télé comme Oprah Winfrey."» Sommes-nous dans cette configuration?

Nous le pensons, d’autant plus qu’un article du Point2: A quoi sert le CRAN rédigé par Jean-Michel Décugis, Christophe Labbé et Olivia Recasens, dit: «Le Conseil représentatif des associations noires (Cran) a-t-il été conçu comme un antidote à Dieudonné? Lancée le mois dernier, l'association crée des remous dans la communauté afro-antillaise. Le Collectif Dom-Tom, qui revendique 40'000 adhérents, a dénoncé le manque de représentativité du CRAN. Autre sujet de polémique: le «partenariat» du CRAN avec Amitié judéo-noire. Son cofondateur, Yves Kamani, membre du Conseil représentatif des institutions juives de France CRIF, explique au Point avoir soutenu la naissance du CRAN. Il ne figure pourtant dans aucun organigramme. Mais preuve des liens étroits entre ces associations, le vice-président d'Amitié judéo-noire, Edouard Nduwa, est aussi le vice-président du CRAN. Cette proximité risque de déclencher les foudres de la Tribu K, qui revendique la supériorité de la race noire.»

De la lecture de plusieurs articles sur le sujet3, il en ressort que le CRAN a pour but de marginaliser Dieudonné et les associations antillaises militants pour la reconnaissance du crime toujours sans coupable. Et donc, c’est cette proximité entre le CRIF et le CRAN qui explique sa présence sur les grands médias nationaux. 

Et donc, dans les coulisses, des individus fabriquent une élite nègre censée parler en notre nom, au nom des Noirs, comme cela a été fait aux USA, afin de museler les voix contraires ou divergentes.

Tout se conjure dans l’ombre et nous objurguons «les Maîtres», qui ne cessent de nous élocher afin de nous extraire de notre détermination, percevant le Nègre comme un être irresponsable, un homme léché, de cesser car le résultat sera contraire à celui attendu.

Quant aux «Servants», qui se sont reniés le plus vilement et abjectement que l’on puisse concevoir, pour se hisser au dessus de la masse comme leur parentèle, naguère le fit. Nous leur disons qu’ils ont pitoyablement échoué, nous n’acceptons pas leurs petites manipulations, ni ne les cautionnons. Tout aurait dû être dit au préalable, et ce par honnêteté.

Tony Mardaye

boule   boule   boule

  1. Du "rêve" de Martin Luther King au réalisme du Conseil représentatif des associations noires (CRAN) LE MONDE | 09.12.05.
     
  2. A quoi sert le CRAN ? Le Point 22/12/05 – N° 1736 – page 59.
      
  3. «Elle [la création de la fédération d'associations noires: le CRAN] marginalise Dieudonné, dont les dérives antisémites transformaient en haine et en irrationalité la cause des descendants de la traite, de l'esclavage et de la colonisation.»

 

 Viré monté