Potomitan

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Talismans

à Magdala

Saint-John KAUSS

C’est d’elle et sa virginité qui me nuit        la hauteur de ses jambes en allumettes basanées                       longues tiges de mannequin aux fesses de bassette

C’est de sa couleur et son hymen qui m’ennuie        de nuit comme d’une mi-journée affolée             fin vagin au minerai noir de bonne référence                    à profit

Magdala aux seins équilibrés d’une jeunesse étalée                    amante sœur sournoise de puits arabe         corps de chair autosuffisant à la pluie                      de petites fesses à la mode des coquines

Décisif son amour de villageoise repentie           qui a peur d’aimer l’homme expérimenté                    mais   écoute sa voix           grave de guitare d’une femme mure à crever

Fille non encore femme aux fesses si dures            regards de fauve petite abandonnée                   minime bonsoir du temps en grouillades accomplies          unique fille à ligoter et à lécher le corps d’huile de ricin

Femme aux yeux éteints    --------   vieille amoureuse des hommes menteurs                       délabrée de l’amour fou  ------  original des tombeaux

Camarade de ma plus grande peine           attachante au  cerisier que porte mon cape de poète  ----------  que je l’aime cette femme qui n’est plus prete à m’attendre à m’entendre dans les couloirs et corridors du château

Pardon pour tous ces écrits            d’avoir donné à ma seconde fille ce corps de fil d’acier            ces longues jambes de funambule cette musculature hitlérienne ces fesses d’anges femelles

Hélas que je suis en train d’écrire mon chagrin         mes chagrins et ma mère de toute ignorance

Sans le bonjour habituel des cœurs encensés voilà            ma rose à bannir au jour de carnaval        voilà ma petite et fragile louve                    et que dire de ses haleines d’un soir de vol de mes selles à l’étalage

Abandonnée à ses assaisonnements à la viande que je traine dans mes tripes de poète contrarié           elle me suit toujours comme un frère blessé par sa femme de tout temps

Lise - l’enfant fauchée de ma tuile en détresse         petite fille adulée qui effraie et me hante indécise sans abetir les fleurs

Voilà pour l’alimentation de l’amour ------ mon amour et tes légendes d’accroche-pied tes besoins et ton avenir de fille du totem

Alancia – jolie dame noire toujours à pied                    aimée de la voir prier sans la Sainte Bible en contrainte des cœurs de l’hypothèque nette

Observée d’hier sans raconter à ma jalouse femme que j’aime la voir trotter sous ses sacs de poubelle -----  et plains son fils malade au cerveau des attentes                 dure d’oreille et de cœur pour avoir gardé cet enfant en silence son enfant retraité à jamais son amour

Ce vieux Claude des sources mitoyennes et que je nomme japonais des femmes haitiennes qui lapent la biologie des orchidées

Merci ---------- pour Katiana la belle          qui m’a ouvert les veinules d’une journée de prière
Merci pour ce thymus bien bandé au flanc de mes soupirs
Merci Claude  ----- amateur des belles lettres et femmes bien moulées

Immacula – la frele et diplomate de naissance       deux sentences honorées de vives voies                      de ce monsieur qui parle fort et qui chante danse comme un fou

Faut-il être myope pour aimer une femme Magdala ---- femme des douleurs et femme des plaisirs             combinaison de rêves et d’opiacées sublimes afin de vivre et de survivre dans ce pays de merde et d’associations clandestines

Que dirait-on de la belle Charline                 la nuit dans deux carreaux de terre basique                        haletante              de ses loas marrons du syllabaire

O Jérémie O Jérémie          bout de terre de méchancetés        accusé de morts d’hommes véritables

Surveille tes arrières éphémères           O Terre de Poètes

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 Viré monté