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René PHILOCTÈTE et les Caraïbes

Saint-John Kauss

René PHILOCTÈTE, né à Jérémie, de famille de classe moyenne. Son père était Instituteur. Il en fit de même du Collège Jean-Price Mars, à la ruelle Chrétien, à Port-au-Prince.

Il a publié: Saison des hommes, poésie, Collection Samba, Port-au-Prince, 1960; Margha, poésie, Art Graphique Press, Port-au-Prince, 1961; Les tambours du soleil, poésie, Imprimerie des Antilles, Port-au-Prince, 1962 ; Promesse, poésie, sans nom d’édition (s.n.é.), Port-au-Prince, 1963; Boukman ou l’échappé des Enfers, théâtre, Port-au-Prince, 1963; Rose morte, théâtre, Port-au-Prince, 1964; Les Escargots, théâtre, Port-au-Prince, 1965; Et caetera, poésie, s.n.é., Port-au-Prince, 1967; Atelier Fardin, Port-au-Prince, 1974; Ces îles qui marchent, poésie, Collection «Spirale», Port-au-Prince, 1969; Éditions Fardin, Port-au-Prince 1974; Éditions Mémoire, Port-au-Prince, 1995; Le huitième jour, roman, Éditions de l’An 2000, Port-au-Prince, 1973; Monsieur de Vastey, théâtre, Éditions Fardin, Port-au-Prince, 1975; Poésies concrètes, sans nom d’édition, Port-au-Prince, 1982; Herbes folles, poésie, Collection «Nouvelle Haïti-Littéraire», Port-au-Prince, 1982; Caraïbe, poésie, Collection «Nouvelle Haïti-Littéraire», Port-au-Prince, 1982 ; Éditions Mémoire, Port-au-Prince, 1995; Ping Pong politique, poésie, Jean-Price Mars Presse, Port-au-Prince, 1987; Le peuple des terres mêlées, roman, Éditions Deschamps, Port-au-Prince,1989; Il faut des fois que les dieux meurent, nouvelles et récits, Imprimeur II, Port-au-Prince, 1992; Une saison de cigales, roman, Éditions Conjonction, Port-au-Prince, 1993; Poèmes des îles qui marchent, anthologie poétique, Actes Sud, Arles (France), 2004; Entre les saints des saints, roman, C3 Éditions, Port-au-Prince, 2016.

                                          

Et caetera

(Extrait)

1
                   Je n’ai pas toujours été cet homme que me retourne le miroir
Je me heurte contre moi=même cherchant l’angle de support
                   Pour les balises aucune lueur n’est évidente

                    Mais ce visage toujours nouveau prend une valeur de témoignage ne se parlant qu’à demi-mots
                    Ô mémoire !
 
                         Je me reproche sans façon ce que j’ai fait de ma gibecière mes billes de fer mon encrier de tout ce grand étang où glissaient les plongeons Est-ce l’envers de ce que je suis aujourd’hui (un homme mûr pour la souffrance) qui me boude comme un vieux livre plein d’images que l’on délaisse

                        Ô miroir contre moi-même !     

                                                                                        (Et Cætera….)

 

CARAIBE

(Extrait)

Jusqu’où porter la voix dans cette fête des vagues, l’arrogance de la chlorophylle, le siège des étoiles, dans ce culte à perpétuité du soleil, le va et vient des ailes, dans ce tumulte des pseuples en vrac livrés aux rites des croyances millénaires ….

Tant de couleurs, de palmiers, tant de rythmes, d’amours, tant de hanches, de volupté : la générosité du poème sombre dans la folie de ce grand bal masqué atlantique.

(…) Car nous avons souvenance d’antiques splendeurs où le cacique, ayant arqué le soleil, sollicita les dieux à la table des hommes. Le ciel avait germé sur les palmiers royaux. L’instant flottait ainsi qu’un parfum de mer close. Le jour rongeait ses freins et ses miracles se figèrent dans la blessure des areytos.

                                                                                                                          (Caraïbe)

 

Viré monté