Potomitan

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Notes

à France Boily

«Mais la plus lasse, la plus leste,
trouble de mille petits cris
la géométrie de l’Écrit.»
(Paul-Marie Lapointe)

 

Saint-John Kauss

 

corps blanc épais ou mince partisan des mémoires de mer motte peut-être complice qu’il me faut taire
corps béant en signes différés qu’épelle ma folie

 

prête-moi le geste d’aimer et de te regarder dans les bras de la neige

 

Ô corps blond sans trajet de recenser le nègre capital le poète d’été aux syllabes folles mais trois fois muettes

 

saurai-je que tu as retracé l’histoire              devant une couche trompée les flots de ton discours d’ancienne colonisée
mais le van a ses secrets abolis des eaux dans la marge des grimoires

 

amie des lettres et des consonnes ayant pour territoire jets d’os et de pierres croisées                   d’inachevées pages blanches où je m’inscris sédentaire de l’amour et de ta peau blanche comme une icône sans aveu

 

ne serait-ce que le fil de l’écho attardé par la douceur des enfants sur l’épiderme de ta main
ce qui soulève le temps n’est-ce pas le silence des trahisons et l’obsession des hérétiques qui condamnent le geste d’aimer hommes erratiques ou femmes miraculeuses dans leur douleur quotidienne

 

j’ai mesuré l’exil et la fuite la peine d’avoir faim des hommes à la dérive les soifs d’amour des filles qui se déplacent dans leur éblouissement

 

ce geste d’un bond pour écrire un poème et relire le poète sans os ni retouches          un prétexte à ta voix cherchant une pierre sans tracé jusqu’à moi

 

pourtant il n’y aurait que ces notes de passages pour parler de notre amitié sans couleurs              d’amitiés au vent sous l’angle de la félicité          de tendresse cassée sous les auspices du dernier cordon

 

Laval, 14 octobre 2007

Viré monté