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Gardiens de l'enfance

Saint-John Kauss

Des kindergarten qui n’acceptent pas des enfants noirs au Québec? C’est possible. Sous le couvert qu’il n’y a plus de place, que l’enfant n’habite pas la distance exigée par le gouvernement, que les autres parents bouderaient l’établissement, qu’ils ont peur des enfants-vaudou, des enfants arabes ou hindous,  la responsable ou la propriétaire sait cacher sa vraie face de vilaine créature. Les parents haïtiens ou orientaux ont si bien compris le jeu que nos femmes sont partis en guerre contre cet état de choses. Au sous-sol de nos maisons, des garderies, lieux de répit, se sont multipliés pour garder nos petits innocents loin de tout mal raciste et de tout être maléfique. Ces enfants, qu’on le veuille ou non, seront les dirigeants de demain. Aux États-Unis, le racisme, différent d’ici dans les procédés appliqués par les admirateurs du Ku Klux Kan, ne saurait que se réduire à sa plus simple expression. La servante noire qui garde le mignon petit blanc, ne saurait oublier les relations mère-enfant (et vice-versa) existant entre elle et le petit Maître. Comment pensez-vous voir réagir cet enfant en grandissant? Ce sont ces enfants une fois adultes qui deviennent amants ou amis des femmes noires. L’odeur féminin et magnétique des rapports sexuels les entraîne jusqu’à oublier le passé et à s’humaniser. Des fois, les parents s’en mêlent, ayant peur d’une vengeance quelconque ou du transfert épidermique lors de la naissance de leur petit-fils. À l’école primaire, l’enfant peut innocemment manifester des comportements racistes en entendant les parents parler à la maison ou en écoutant leur conseil de se garder loin des petits nègres. D’habitude, ces parents viennent des milieux les plus défavorisés de la ville. Les gens riches préfèrent des écoles privées pour leur enfant, évitant d’une pierre ce genre d’incartade par esprit de clan ou de groupe. L’éducation, non des adultes, mais de ces enfants, reste le seul espoir d’un lendemain meilleur. Les enfants sont des innocents qui répètent ou singent les parents. Ils apprennent vite et ont la capacité de tout absorber, même ce qui  affecte leur santé mentale.

Si un enfant blanc ou arabe (ou votre propre enfant) vous demande pourquoi les Noirs ont une si belle peau noire, vous lui direz que les Noirs, grâce au Bon Dieu, fabriquent organiquement plus de mélanine que les Européens ou les Asiatiques. La mélanine est un pigment responsable de l’aspect foncé de leur peau. C’est comme un colorant. Ce pigment existe chez tous les êtres humains. La mélanine protège les Noirs contre le cancer de la peau, très courant chez les Blancs.

L’enfant, parce qu’il est  noir ou asiatique, peut vous demander pourquoi le sang de tout le monde est rouge. Les hématies ou globules rouges font que le sang soit rouge. La différence se trouve cependant dans les groupes sanguins qui sont au nombre de quatre : A, B, O, et AB. Le groupe O est donneur universel; le groupe AB, receveur universel. Noir, vous pouvez donner du sang à votre ami Français ou Chinois, s’ils sont du même groupe que vous.

L’enfant, parce qu’il est Amérindien, peut vous refuser le bénéfice du doute en vous demandant pourquoi sa race est-elle parquée dans des réserves, au Canada comme aux États-Unis. Il vous exigera des terres depuis le Mexique jusqu’à Ohio, en passant par l’Utah pour aboutir en Amérique du Sud. Il vous exhortera de quitter l’Amérique et de retourner en Europe.

Comme vous voyez, il faux donc éduquer les enfants immédiatement après la naissance. De peur de les laisser traîner et grandir dans une mauvaise ambiance, il faut même exagérer avec eux dans l’oubli de ces infects souvenirs du passé, dans l’éradication complète de tout ce qui a pu faire de l’homme un être simiesque, comme dirait Darwin. Il ne suffit à l’homme qu’un geste pour redevenir ce qu’il était, ou pour se transformer en une chair nouvelle, une nouvelle naissance, selon les vœux du Très-Haut.

Viré monté