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La tragédie des églises locales

Saint-John Kauss

Le Québécois n’aime pas voir le «Noir» se baladant dans un bureau qui est à lui. Être concierge ou cireur de bureau, cela lui paraît normal. Ce sont ces stéréotypes qu’il faut éliminer ou atteindre de son subconscient endormi sous les feuillages des siècles. Si dans certains pays, comme Haïti, c’est la militance qui fait de l’homme ce qu’il est, c’est la couleur ou la nationalité qui prime au Québec. Pour le Québécois, il n’y a pas d’homme inférieur, mais des nationalités inférieures. À leurs yeux, ne comparez pas, Africains ou Asiatiques, avec un immigrant Belge ou Français. D’ailleurs, ce sont des cousins éloignés. Comme les Africains, des cousins lointains du singe. Et les Haïtiens, heureusement ils sont supermélangés et hospitaliers en plus. Il suffit donc d’avoir un ou deux noirs, ou tout simplement un noir et un asiatique au bureau, et le tour du multiculturalisme est joué. La façade, quoi!

Pourtant, il nous serait facile de répertorier le nombre d’hommes et de femmes immigrants qui sont tombés malades sous pression de leur employeur. Il faut travailler trois fois plus qu’un vrai «Québécois pure laine» pour garder un emploi. Sinon il faut lécher pendant longtemps le poil du patron pour y parvenir. Et si par malheur, il est gai, vous saurez à jamais de quel bois il se chauffe. Mais si la patronne est lesbienne, vous serez la bienvenue dans son club et, plus tard, fière d’être homosexuelle. Le gai savoir, quoi!

Au bureau, si vous êtes engagés, d’autres surprises vous attendent. Des microphones ou des appareils miniaturisés à vision peuvent être installés principalement pour vous. Combien d’hommes et de femmes haïtiennes qui travaillaient honorablement dans des ministères ou dans des firmes, et qui se retrouvent aujourd’hui chez Réno-Dépôt ou chez Wal-Mart, par manque de discernement ou qui prenaient le Québec et surtout le Canada pour acquis. Même les syndicats, des fois, ne suffisent point à ces mises au rancart …calculées par la troupe en place.

L’enfer, c’est les autres, disait Sartre. Mais on peut bien s’étonner qu’on ne soit pas vraiment si seuls qu’on le croit. Car un Blanc mécontent, frustré au bureau, peut tout raconter... à son amie noire. Vous saurez alors quelle est la longueur et la quantité des complots déjà exécutés. Si vous sortez sa sœur ou sa cousine et qu’il vous aime bien, vous saurez de plus les noms des comploteurs et la nature du complot.

N’oubliez pas de ne pas écouter les conversations racistes au bureau et les commentaires disgracieux du chef de la troupe, même s’il  s’agit des vôtres. Les blagues salées au bureau peuvent vous retourner au visage comme une omelette tournée à l’ail, et cela pourrait être un piège. Nous avons fait ces erreurs de parcours, et nous vous exhortons de les éviter. Et surtout ne discutez pas de politique ou de vol (perte) de dossiers dans les couloirs. L’espionnage industriel ou politique existe au Québec.

Viré monté