j’ai relu ta lettre envoyée dans le tas des mots                                 entre l’inné et l’acquis des phrases binaires d’un poète                                 ami de vieille date et de belle rancune

j’ai veillé                      à la veillée des maux que chaque insubordination doit être payée en coups de fleurs installées                          pour la racaille et pour le temps des cerisiers

j’ai sonné le cor de nos troupes bossales - morniers – marrons et funambules des Amérindiens

j’ai fait hurler le lambi des cœurs ----------------- de l’esclave abattu dans la foule sans égards

j’ai communiqué aux fleurs de l’ascenseur mes doutes et cauchemars de l’enfance                 mon père installé au palais des sacrifices

j’ai grandi en courtisant la manne du quartier des cités                          fausse allée remplie de rêves et de filles circoncises

j’aimais les fleurs de ma mère sur la galerie amputée de pots aux roses et bougainvilliers                               de fougères et camélias

j’aime encore l’entrée de mon père sa voiture et ses bruits de botte                                       sa voix autoritaire rassurée dans les limbes               

j’aime quand mon nom est cité                       aux jeux des échecs de l’enjambement et du tarot divinatoire

j’aimais surtout les folies de Yolaine de Maryse de Meherzia et de Jamila les maghrébines         

*

 Viré monté