Potomitan

Site de promotion des cultures et des langues créoles
Annou voyé kreyòl douvan douvan

Deuxième congrès des écrivains
de la  Caraïbe (Guadeloupe)

Retamar, Maggiolo, Lovelace:
trois majors de l’écriture présents

Dominique Batraville

 

Deuxième congrès des écrivains de la Caraïbe

Inauguré  le 6 avril à l’hôtel Créole Beach du Gosier, ce congrès qui réunissait plus d’une cinquantaine d’écrivains, critiques littéraires et universitaires de la Caraïbe, s’est clôturé le 9 dans cette île en  forme  de papillon, arpentée  pendant quatre  jours par trois éminentes plumes de la région: Roberto Fernandez  Retamar (Cuba), MarcioVeloz Maggiolo (République dominicaine), Earl Lovelace (Trinidad et Tobago).

Les débats réalisés lors de ce 2eme congrès des écrivains de la Caraïbe portaient  durant quatre jours sur l’expression littéraire créolophone, francophone, anglophone, néerlandophone confrontée au problème  de la traduction, dans un marché  limité dans ses moyens: difficile diffusion et promotion des auteurs caribéens. Et aussi, complexité de la critique littéraire académique et journalistique. Les panélistes ont abordé  avec sérieux les «Circonstances, conditions et enjeux de la création littéraire dans la Caraïbe».

À l’issue du congrès, Earl Lovelace a obtenu pour son roman «Is Just a Movie», le Grand Prix du Conseil Régional de la Guadeloupe (doté de dix mille euros), en raison de son mode narratif imposant et de l’allure de son écriture qualifiée de carnavalesque. L’œuvre romanesque de Lovelace, insuffisamment traduite en français, séduit et fascine des dizaines de milliers de lecteurs anglophones.

Six titres, les uns aussi fascinants que les autres  (avec Haïti au cœur de trois d’entre eux), étaient en lice: «Brisants», de Max Jeanne, de la Guadeloupe; «La pendaison d’Angélique», de Afua Cooper, de la Jamaïque; «Is just a movie», de Earl Lovelace, de Trinidad et Tobago;  «L’homme à l’accordéon», de Marcio Veloz Maggiolo, de la République dominicaine; «L’oubli que nous serons», d’Hector Abad, de la Colombie; «Corps mêlés», de Marvin Victor, d’Haïti.

Retamar, poète et essayiste de renom, président de La Casa de las Americas, désigné président d'honneur du congrès, et Maggiolo, invité d'honneur de cette assemblée, ont  marqué cette réunion par leur présence, via  leurs exposés axés sur  les expressions littéraires de la région et sur l'importance des divers  héritages culturels, linguistiques pris en compte  dans la constitution de la foisonnante production littéraire caribéenne.

Sous la houlette de Roger Toumson, président de l'Association des écrivains de  la Caraïbe, de Ernest Pépin, secrétaire général, le congrès s'est révélé payant. Ce colloque international  a  permis de libres débats théoriques entre créateurs et littérateurs de la  région.

Le président du conseil régional de la Guadeloupe, Victorin Lurel, président effectif du congrès, a soutenu puissamment la réalisation de cette rencontre littéraire et  universitaire interrégionale. Dans des propos circonstanciés, il a fait l'éloge de certains maîtres, tels Naipaul, Walcott, Marquez, et a évoqué avec enthousiasme des disparus de premier plan comme Roumain, Césaire, Glissant.

 À la suite de l'assemblée générale de l'association, plusieurs pays ont obtenu des sièges importants dans le conseil de direction de cette association d'écrivains: la Guadeloupe, pays organisateur, la  Martinique voisine, Cuba, la République dominicaine, Trinidad, Jamaïque, Haïti, Sainte-Lucie.

Un exemplaire de l'ouvrage «Actes du 1er Congrès des Ecrivains de la Caraïbe», consignant toutes les communications recueillies lors de la première édition en 2008, a été remis aux invités du 2eme congrès.

Quelles leçons tirer de cette conférence littéraire multilatérale, ouverte aux  auteurs, éditeurs, universitaires connectés au monde caraïbe? Des leçons fécondes!

Dominique Batraville
(13 avril 2011, Sainte-Luce, Martinique)

Sur potomitan

boule

 Viré monté