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Le musée du Dodo
Le réveil du dodo de Lausanne
Les ossements de dodo de Lausanne, tels que présentés dans notre grande vitrine des vertébrés jusqu’en 2016, sous la dénomination Didus ineptus , son ancien nom scientifique (aujourd’hui Raphus cucullatus). Le crâne et le bréchet entier sont des moulages en plâtre. Sur le squelette partiellement monté, la position des os autour de l’articulation des genoux est erronée.
© Musée cantonal de géologie, Lausanne.
Notre exceptionnel squelette de dodo a été restauré en 3D et il trône depuis le 14 juin 2017 au milieu de notre grande vitrine des vertébrés. Bien que cet oiseau emblématique ait disparu il y a moins de quatre siècles, ses fossiles sont rarissimes et seuls quelques autres grands musées dans le monde possèdent un squelette aussi complet que le nôtre.
C’est grâce à un échange avec le propriétaire du principal gisement de dodos à l’île Maurice que notre musée a reçu en 1907 une cinquantaine d’ossements permettant de reconstituer un squelette presque complet. Mais pendant plus d’un siècle, ces fossiles sont passés inaperçus du public car ils étaient exposés sous forme de pièces détachées avec une étiquette ne mentionnant que son scientifique «Didus ineptus».
Pour accueillir la nouvelle star du musée restaurée, la section de l’exposition consacrée à l’évolution des dinosaures vers les oiseaux a été entièrement réaménagée et complétée avec de nouveaux spécimens (originaux et répliques). Le visiteur pourra découvrir des dinosaures herbivores ainsi qu’un vélociraptor, un archéoptéryx (le plus ancien oiseau) et son cousin à quatre ailes l’Anchiornis. Le squelette de l’Anchiornis a été conçu avec l’imprimante 3D la plus performante d’Europe permettant le reproduction d’ossements minuscules. Des formes primitives aux oiseaux géants récemment disparus, comme l’Aepyornis avec ses trois mètres de haut, toute une panoplie de fossiles de nos amis à plumes permet au visiteur de mieux comprendre l’évolution de la dernière branche des dinosaures.
Le Musée cantonal de géologie se trouve dans le Palais de Rumine, place de la Riponne 6, Lausanne. Il est ouvert tous les jours sauf le lundi (Ma-Je: 11h-18h; Ve-Di 11h-17h); entrée libre; www.unil.ch/mcg.
Pour des renseignements supplémentaires, adressez vous à:
Robin Marchant
Conservateur de géologie et paléontologie
Direct: +41 21 692 44 72 ou +41 77 409 56 61; secr.: +41 21 692 44 70
robin.marchant@unil.ch
L’histoire du dodo du Musée de géologie de Lausanne
Spécimens Raphus cucullatus (Linnaeus, 1758), n° MGL 20086, 20087, 20106 & 97798
Le dodo de face. © Musée cantonal de géologie, Lausanne.
En 1907 notre musée a obtenu grâce un échange 47 ossements de dodo de la part de Paul Carié, un français habitant l’île Maurice, comme en témoigne le rapport annuel du musée de 1907 par Maurice Lugeon:
Dans nos fiches de spécimens, on trouve une note écrite par Paul Carié en janvier 1907 qui dresse l’inventaire des os qu’il a envoyé à Lausanne: Aucun autre document concernant ces ossements de dodo n’a été trouvé dans les archives du musée. Il n’est pas exclu que ces fossiles soient arrivés en 1906 car cette date était inscrite sous le socle du présentoir des spécimens MGL 20106.
Les 11 vertèbres blanches proviennent de grottes (non précisées) de la région de Port-Louis et ont été récoltées par Louis Etienne Thirioux (1846-1917), coiffeur dans cette localité et naturaliste amateur éclairé. Tous les autres ossements, de couleur brune, ont été trouvés dans le principal gisement de dodo, le marais de la Mare-aux-Songes découvert en 1865 par George Clark, enseignant à Mahébourg. Ce marais, près de l’aéroport international dans la région de Grand Port, fait partie de l’établissement sucrier Mon Désert (et Mon Trésor) que le naturaliste Paul Carié (1876-1930) a hérité en 1902. Les dépôts fossilifères de ce marais sont vieux de 4’200 ans, date qui correspond à une période très intense de sécheresse. Le marais presque asséché est devenu empoisonné avec le développement d’algues toxiques et de déjections animales causant une hécatombe, comme en témoignent les nombreux autres fossiles associés: tortues géantes, lézards, oiseaux, etc.
Notre squelette est donc un composite, c’est-à-dire constitué d’os provenant de différents individus. Il n’existe qu’un seul squelette complet de dodo provenant d’un individu unique, celui du Muséum de Port-Louis. Le dodo de Lausanne figure parmi les dix squelettes composites les plus complets, rivalisant ainsi avec certains des plus grands musées d’histoire naturelle, comme Londres, Paris ou New-York. Dans nos collections figure aussi un très vieux moulage en plâtre du crâne momifié provenant de l’Ashmolean muséum d’Oxford.
Le montage 3D du squelette en 2016
En 2016 suite à une demande de prêt de la part du Musée national suisse de Zurich dans le cadre de leur exposition «Dada Universal», le squelette de notre dodo a été restauré en 3D par un des meilleurs spécialistes européens. Les quelques ossements manquants proviennent d’un moulage en résine du dodo du Muséum de Paris.
© Musée cantonal de géologie, Lausanne.
Il s’agit du crâne, une vertèbre cervicale et une dorsale, de la furcula (fourchette), des côtes, des bouts des ailes, des orteils et du croupion. (en gris sur l’image ci-dessus). Plus de 21’000 visiteurs ont ainsi découvert notre dodo relooké à Zurich. Il a ensuite été la vedette du Munich Show 2016, la plus grande bourse aux minéraux et fossiles d’Europe, qui a été fréquentée par 42’000 visiteurs.
Son retour dans la vitrine des vertébrés en 2017
Vitrine des vertébrés. © Musée cantonal de géologie, Lausanne.
Des travaux de peinture et sécurisation ont du être effectués avant de rapatrier notre nouvelle star du musée dans la grande vitrine des vertébrés de notre galerie de paléontologie. Pour l’occasion, toute la section dédiée aux ptérosaures ainsi qu’à l’évolution des dinosaures vers les oiseaux, a été entièrement réaménagée et complétée avec de nouveaux spécimens (originaux et répliques). Le visiteur peut découvrir des dinosaures herbivores ainsi qu’un vélociraptor, un archéoptéryx (le plus ancien oiseau) et son cousin à quatre ailes l’ Anchiornis. Le squelette de l’ Anchiornis a été conçu avec l’imprimante 3D la plus performante d’Europe permettant le reproduction d’ossements minuscules. Des formes primitives aux oiseaux géants récemment disparus, comme l’Aepyornis avec ses trois mètres de haut, toute une panoplie de fossiles de nos amis à plumes permet au visiteur de mieux comprendre l’évolution de la dernière branche des dinosaures.
Le Musée cantonal de géologie se trouve dans le Palais de Rumine, place de la Riponne 6, Lausanne, Suisse.
Il est ouvert tous les jours sauf le lundi; Ma-Je: 11h-18h; Ve-Di 11h-17h. L’entrée est libre.
Plus d’infos: www.unil.ch/mcg