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San Pié-Flanbwayan an

«Le cas Beauregard» ou la réincarnation
du Neg-mawon, en images et en créole. . .»

Claude AUCLAIR
(dessinateur)
François MIGEAT
(scenariste)
Thierry SEGUR
(dessinateur)
Marie-José SAINT-LOUIS
(traductrice)

Vente en ligne ici.

 

SAN PIÉ FLANBWAYAN AN, Claude AUCLAIR (dessinateur), François MIGEAT (scenariste), Thierry SEGUR (dessinateur), Marie-José SAINT-LOUIS (traductrice) •  Caraïbéditions • Avril 2008 

San Pié-Flanbwayan an

Génèse du projet

La dernière publication du Sang du Flamboyant date de plus de vingt ans. Rééditer cette fable populaire martiniquaise dans laquelle se mêlent réel et fantastique, nous a paru une évidence.

La question de la langue s’est alors posée: devions nous rééditer cette BD en français ou bien la traduire en créole?

De la même façon qu’un cinéphile averti ne jure que par la V.O., il nous a semblé plus judicieux de présenter cet ouvrage dans la langue originelle, celle utilisée pour transmettre la légende dont Le sang du flamboyant s’est inspiré, à savoir le créole.

Toutefois, nous avons tenu à ajouter un lexique créole-français afin qu’un plus grand nombre de créolophones confirmés, d’îles voisines, de métropole ou d’ailleurs (sur les 127 créoles qui ont été recensés par Ian Hancock, une quinzaine sont à base de français) ou «créolophones en herbe» puisse avoir accès à cette formidable histoire, merveilleusement dessinée par un auteur amoureux des Antilles.

En effet, si à l’époque de la mondialisation, les gens ont tendance à se recentrer sur leur culture régionale, leurs coutumes et leur langue, il nous est cependant apparu intéressant d’ouvrir cette langue au reste du monde… et la BD comme le livre en général a toujours été un formidable outil permettant de tendre des passerelles entre les cultures du monde.

A notre avis, affirmer une identité culturelle, où que l’on soit en France ou par le monde, ne doit pas interdire aux habitants de ces régions d’ouvrir les frontières géographiques et mentales ainsi que celles de leur coeur. Une langue, nous semble t’il, appartient à l’humanité… à moins d’être condamnée à devenir une sorte de… code secret.

San Pié-Flanbwayan anSan Pié-Flanbwayan an

Biographie des auteurs

Claude AUCLAIR
(Dessinateur du San Pié-Flanbwayan an)

Il commence sa carrière dans les années 70 en réalisant des illustrations pour différents magazines de Science Fiction. Il est repéré et embauché par le journal Pilote qu’il quittera pour le journal Tintin. Dans les années 80, il commence ses propres productions toujours ancrées dans le domaine de la SF, notamment en créant le personnage Simon du Fleuve (éditions du Lombard). Il collabora à d’autres BD ayant pour thème l’esclavagisme ou l’histoire des celtes.

François MIGEAT
(Scénariste du San Pié-Flanbwayan an)

Il fait l’école marchande et fut élève-officier de pont sur les côtes d’Europe et d’Afrique avant de s’intéresser à la photographie et à l’écriture de romans et scénarios. Il a réalisé plusieurs films de fiction et de nombreux reportages,
il a aussi été scénariste de télévision et de BD, dramaturge et romancier. Son genre de prédilection a toujours été l’aventure et son décor préféré la mer.

Thierry SEGUR
(Dessinateur de la couverture du San Pié-Flanbwayan an)

Originaire de Martinique, dessinateur de grand talent, il est le «storyboarder» attitré des films de Christophe Gans tels que «Crying Freeman», «Rahan» ou «Silent Hill». Il est également l’auteur des albums «Légendes des contrées oubliées» publiés chez Delcourt et collabore à diverses publications telles que «Je bouquine», «Casus Belli» ou «Science et vie junior».

Biographie de la traductrice

Marie-José SAINT-LOUIS
(Traductrice du San Pié-Flanbwayan an)

Originaire de Martinique, diplômée d’un DEA de sociolinguistique créole, elle fut pendant plusieurs années chargée d’études au GEREC et chargée de cours en sociolinguistique créole à l’Université des Antilles-Guyane. Elle enseigne actuellement l’allemand dans divers lycées. Elle a traduit plusieurs livres pour enfants en créole.

Marie-José SAINT-LOUIS

L’étape traduction

par Mme. Marie-José Saint-Louis

«Mon expérience est surtout celle d’une enseignante qui côtoie l’écrit créole, tant pour la langue que pour la culture qu’il peut véhiculer.
Dans les années 90, j’ai eu l’opportunité d’animer des séances de traduction, à l’Université du Temps Libre, dans le cadre de l’atelier Langue et culture créoles. Ces séances m’ont convaincue du bien-fondé du travail de groupe pour traduire du français en créole. Ce travail est certes plus long qu’un travail solitaire car il implique moult discussions, mais il est le résultat d’une réflexion à plusieurs têtes, la mise en commun de plusieurs expériences et l’addition de plusieurs compétences.

C’est donc tout naturellement que j’ai fait appel à deux amis avec lesquels j’avais antérieurement fait quelques traductions. Mes acolytes, pour «Le sang du flamboyant », ont donc été Gisèle Sabine et Georges de Vassoigne. Ce sont deux personnes que j’apprécie d’abord pour leurs valeurs humaines, mais aussi parce que nous partageons le même amour pour la langue créole et la même volonté de la défendre et de la promouvoir chaque fois qu’on le peut.

Nous avons pourtant eu des approches différentes de la chose créole.
Gisèle Sabine est une enseignante à la retraite et Georges de Vassoigne est poète.

Nous avons tout de suite senti que cette traduction serait intéressante et à notre portée pour deux raisons:
D’une part, la Bande Dessinée est par définition faite de bulles, celles-ci faites de dialogues, le dialogue est de la langue parlée et CQFD…, il est certainement plus facile de traduire des dialogues plutôt qu’un essai philosophique…

La deuxième raison est l’histoire, avec un petit «h» et avec un grand «H». La BD est inspirée de l’histoire de René-Louis Beauregard, géreur sur l’habitation d’un béké du sud de la Martinique dans les années 1940.
On racontait que sa femme le trompait avec le Béké ; lorsque Beauregard l’apprit, il infligea une correction au dit béké et blessa (ou tua) sa femme avant de fuir dans les mornes pour échapper aux représailles. Il défia la gendarmerie pendant sept longues années - de 1942 à 1949 - avant de retourner son arme contre lui, plutôt que de se laisser arrêter.

Dès les premières pages de la BD en français, le décor était planté… et il nous plaisait! La Martinique, un conteur, les communes du sud, le propriétaire béké, la femme infidèle, le mari jaloux et déshonoré, quelques caresses, quelques coups de poing, la fuite, un peu de perfidie, un soupçon de tjenbwa… tout y était...

Tout…, pour que nos rencontres hebdomadaires soient des moments agréables d’échanges autour de la traduction des pérégrinations d’Albon.

Les échanges étaient parfois animés, mais toujours constructifs. Les répliques devaient tantôt être acérées, tantôt mièvres, tantôt pleines de sous-entendus, tantôt virulentes, mais toujours pleines de vie et d’authenticité.

C’était d’ailleurs une tentation de tous les instants que de mettre le ton pour la lecture à voix haute des dernières répliques traduites, pour mieux les sentir…et en sourire…. page 59:

«Wè, wè ! Chèché, chèché ! Soley-la ké pété tet-zot !»

lance l’ami et complice d’Albon dans le dos des gendarmes qu’il vient de mettre sur une fausse piste.
Quand on ajoute à cela des dessins époustouflants, je peux dire que nous avons eu un réel plaisir à nous retrouver semaine après semaine pour traduire une œuvre de cette facture».

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boule   boule  boule

Présentation de Caraïbéditions

Caraïbéditions est une nouvelle Maison d’édition des Antilles-Guyane. L’idée de création de cette Maison d’Edition est née de la rencontre et des nombreux échanges de deux passionnés du livre et de la Bande Dessinée, Florent Charbonnier et Frédéric Dumas. Ce dernier, libraire spécialisé BD et albums jeunesse possède les trois librairies «Cas à Bulles» de Guadeloupe, Martinique et Guyane.

Dirigée par Florent Charbonnier, cette Maison d’édition souhaite ouvrir un nouvel espace d’expression créole et plus largement antillais.

Elle prévoit de publier des ouvrages destinés à tout public, mêlant le texte, le dessin et la photo sous toutes ses formes: BD, livres jeunesse illustrés, romans, essais…

Pour cela, elle souhaite mettre en avant des talents locaux débutants ou confirmés et permettre à des auteurs étrangers reconnus de travailler sur des projets ayant pour thème les Antilles-Guyane et ses habitants.

Elle souhaite également publier des œuvres françaises ou étrangères en créole.

Le lectorat de Caraïbéditions est tant à l’intérieur des frontières des Antilles qu’à l’extérieur de celles-ci, cependant, à travers sa diffusion, Caraïbéditions tente, avant tout, de toucher les lecteurs antillo-guyanais, de souche ou de cœur, basés dans les départements d’Outre-Mer, en métropole ou dans le reste du monde.

 

Viré monté