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| (En hommage à la Résidence «Passagers des vents») 
 Amandier, Terminalia catappa. Photo F.Palli. | 
Passagers des  vents
	      Et de toute  géographie souterraine
	      Nous glanons  d’immenses voyances
	      Et honorons la  vertu des sables aériens
	      Il n’est  griffures qui vaillent ni gommiers ni mémoires
	      Seules les boues  ont gardé nos empreintes
	      Nous parlons le  magma et la turbulence folle
	      De ces courants  d’hommes
	      Au grand charroi  des îles
	      N’était-ce  l’amandier et son parasol de rêves
	      Ou l’oiseau  foudroyé de vivre son voyage
	      Notre voix va au  vent tremblant
	      Des fougères  sacrées
	      Tant de boucans  nous guettent aux haltes
	      Tant de langues  se perdent aux feuillages
	      Mais sur la jetée  des vents d’ailleurs
	      Et d’ici
	      Nous hâlons le  coutelas des tempêtes
	      Le lieu est  mémoire
	      Comme gouffre de  lumière
	      Où nous naviguons  à hisser nos élans
	      Chavire grand  ciel
	      Les étoiles nous  sont rumeurs de prophètes
	      Par tous vents  nos jardins s’émerveillent
	      Là-haut l’île  suspend sa crinière
	      Voyageur des  vents souffle les mots
	      Acquitte-toi des  frontières
	      O vents des mots
	      Lavez l’écorce et  le champignon des songes
	      Là-bas m’attend  une auberge marine
	      Salaison de mots
	      Et conteurs en  veille
	      Et paroles  d’embruns
	      Et compère Soleil
	      Ceux qui s’en  viennent sont de connivence
	      Plumes que  laissent les voyageurs des vents
        Aux pirates et  aux dieux
	      Ernest Pépin
	      Faugas/ Lamentin
  Le 30  décembre 2011


