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ABÉCÉDAIRE
de l'esclavage des Noirs

Gilles GAUVIN

Illustration de couverture: François Bourgeon

Dapper

 

ABÉCÉDAIRE de l'esclavage des Noirs, Gilles GAUVIN • Éditions Dapper • Sept. 2007 • ISBN 978-2-9152-58-21-9 • 13,00 €.

ABÉCÉDAIRE de l'esclavage des Noirs

Présentation

Un ouvrage de référence manquait à la traite négrière, l’esclavage et leurs abolitions. Comment transmettre cette histoire sans outil adapté?
L’auteur a conçu un abécédaire pour combler ce vide. Cet ouvrage évoque les différents aspects de l’histoire des anciennes colonies françaises soumises à l’esclavage (Martinique, Guadeloupe, Guyane, La Réunion et Saint-Domingue/Haïti). Ce qui permet de comprendre que cette histoire partagée fait partie intégrante de l’histoire nationale. L’iconographie abondante et diversifiée sollicite l’imaginaire et constitue un support pédagogique de première qualité.
Cet Abécédaire de l’esclavage des Noirs est un ouvrage de sensibilisation indispensable.

Gilles Gauvin, docteur en histoire, auteur, spécialiste de l’histoire contemporaine de La Réunion, est depuis une dizaine d’années enseignant en collège ZEP. Il est par ailleurs, membre du Comité pour la mémoire de l’esclavage (CPME), qui tend à la reconnaissance de la traite et de l’esclavage en tant que crime contre l’humanité. Gilles Gauvin a publié récemment Michel Debré et l'île de La Réunion: une certaine idée de la plus grande France (2006) et a collaboré à l’ouvrage Les Français au quotidien, 1939-1949 (2006). Il prépare une Histoire de La Réunion.

Sommaire

Abolitions
Bossales
Codes noirs
Danses
Esclavage
Femmes
Genèse des créoles
Habitations
Idéologies
Joug militaire
Karib ou Caraïbes
Louverture Toussaint
Marronnage

Négriers
Olaudah Equiano
Productions
Quakers
Révoltes
Schoelcher et Sarda-Garriga
Traite négrière
Union
Vie quotidienne
Wetzell
X(identité)
Yabs
Zombi

Extraits

Gauvin extrait1

Abolitions

La République française a aboli par deux fois l’esclavage dans ses colonies: en 1794, puis en 1848. Pourquoi a-t-il fallu deux abolitions?

La France fut avec le Portugal et la Grande-Bretagne la troisième grande puissance organisatrice de la traite négrière entre le XVIe et le XIXe siècle. Ce commerce d’esclaves africains encouragé par l’État royal fournissait de la main-d’œuvre aux colons français de l’océan Atlantique (Saint-Domingue, Guadeloupe, Dominique, Martinique, Sainte-Lucie, Grenade, Guyane) et de l’océan Indien (l’île Bourbon et l’île de France – devenues La Réunion et l’île Maurice –, puis Mayotte au XIXe siècle).
La première abolition, en 1794, n’est pas due à un simple acte de générosité des députés de la jeune République française. Député et philosophe, Condorcet, membre de la Société des amis des Noirs, avait dénoncé un «crime contre l’espèce humaine». Mais qui pouvait alors s’intéresser à de si lointains territoires? Il y a bien la petite commune de Champagney en Franche-Comté qui demande dans son cahier de doléances.

4 février 179
La Convention décrète l’égalité des droits pour les Noirs et l’abolition de la traite, 4 février 1794.

Gauvin extrait2

Louverture Toussaint

Le 7 avril 1803, Toussaint Louverture est découvert sans vie dans sa cellule du fort de Joux, dans le Jura. Il y était emprisonné, sur ordre de Bonaparte, depuis le 23 août 1802. L’ancien général de division de la République française, qui s’était proclamé gouverneur à vie de Saint-Domingue en 1801, est assis sur une chaise, la tête appuyée contre une cheminée. Le «Spartacus noir» est alors âgé de 60 ans. L’ancien esclave avait en fait été condamné par Bonaparte à une mort lente. «La composition des nègres ne ressemblant en rien à celle des Européens, je me dispense de lui donner ni médecin, ni chirurgien qui lui seraient inutiles», avait déclaré le responsable de la forteresse quelques mois avant le décès de son prisonnier… L’histoire de Toussaint Louverture est aussi celle de la révolte de la colonie esclavagiste de Saint-Domingue, devenue première république noire en 1804, sous le nom d’Haïti (du nom d’un ancien royaume caraïbe). C’est Christophe Colomb qui, en 1492, fit d’abord de cette grande île des Caraïbes une colonie espagnole. Baptisée Hispaniola («Petite Espagne»), elle fut très rapidement dénommée.

Louverture Toussaint
Denis A. Volozan, Portrait équestre de Toussaint Louverture, vers 1803.

Traite négrière

Traite négrière

Quelle différence y a-t-il entre esclavage et traite négrière ?
Réduire en esclavage est le fait d’enlever toutes ses libertés à un individu pour en faire une simple force de travail, alors que la traite négrière désigne le commerce des esclaves africains. Le mot «traite» recouvre en fait toute sorte de commerces.
Est-ce que ce sont les Européens qui ont inventé la traite négrière? Rappelons que le commerce des esclaves existait déjà dans l’Antiquité et que les Africains n’en furent pas les seules victimes, tel étant alors le sort réservé à tout prisonnier de guerre, quelle que soit son origine.

Traite des nègres
François Auguste Biard, Traite des nègres, vers 1833.
L’Afrique a connu la traite négrière bien avant l’arrivée des Européens, et les empires arabo-musulmans l’ont pratiquée à partir du VIIIe siècle.

 

Viré monté