Potomitan

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Vous

Serge H. Moïse

Qui dégustez si bien

Du rhum et du clairin

Dispensateurs de baratins

Colporteurs de tous les potins

« Vous »

Qui méprisez vos frères et sœurs

Riez tellement de leurs malheurs

Puisque vos panses sont remplies

Sans tenir compte de vos vessies

« Vous »

Qui avez renoncé à tout

Pour qui les nationaux sont fous

De persister à espérer encor

D’avoir un jour un meilleur sort

« Vous »

Les tout premiers gueulards

Et certes grands froussards

Toujours à indiquer quoi faire

Et incapables de vous taire

« Vous »

Cultivez tellement l’arrogance

Pour camoufler votre insouciance

Pourtant complexés à outrance

Vous vous condamnez à l’errance

« Vous »

Perdus dans la grande foule

Telle une vague égarée qui roule

Aux caprices hélas des quatre vents

Ressaisissez-vous il est encor temps

« Vous »

Qui ne parvenez pas à vous aimer

Ce qui vous pousse à enquiquiner

Par réflexe de sous-développés

Tous ceux qui en toute humilité

Vous rappellent votre triste réalité

« À vous »

La nation demandera des comptes

Aucun d’entre vous n’aura honte

Hélas vous prendrez tous le large

Et s’il le faut même à la nage

« Vous « 

Les fossoyeurs de la patrie

Et comploteurs en catimini

Assassins de vos frères affamés

A l’instar de l’indicible Conzé

« Vous »

Citoyens de seconde zone

Préparez-vous la cloche sonne

Vous tremblerez dans vos entrailles

Comme d’habitude tas de canailles

Lorsqu’arrivera enfin Ogou-Ferraille

boule

 Viré monté