Potomitan

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Annou voyé kreyòl douvan douvan

Il était une fois un couple
qui après plus de dix ans
ensemble au mariage
dans un petit village
malgré leur bon ménage
et leur manière si souple
n'avaient pas encore d'enfants...
Tous leurs amis du voisinage
avaient eu cette bénédiction...
C'était avec peine et émotion
qu'ils rendaient des visites
de voir ces petits an transit
jouer comme une famille...
Et quand ils chantaient en chœur
ces petites voix angéliques, filles
et garçons leur arrachaient le cœur...
Ils ne pouvaient rien comprendre,
ils avaient consulté des spécialistes
ils n'étaient point dans la liste
de ceux qui ne pouvaient enfanter,
il n'est que patiemment attendre...
Le mari un jour alla consulter
le vieux curé de la paroisse
et après lui avoir expliqué ses angoisses
le prêtre réfléchit un moment et lui dit:
Il n'y a pas de bénédiction dans un conflit...
Mais pensa l'homme, dans son lit
conjugal il n'y a rien qui l'aurait maudit
et aurait provoqué cet oracle infâme
tout était parfait entre lui et sa femme...
Du coup il se souvient de son enfance
d'un camarade de classe dont offense
ils se faisaient sans arrêt tour à tour...
Chacun se croyait au haut du tour
et ne cessait chaque jour au rival
jeter une ou deux pierres en aval...
Entre eux c'était toujours la guerre,
jusqu'au moment où ils se séparèrent,
jamais il n'y eu ni trêve ni paix,
toujours à la main l'arme toujours près...
- Ce doit être bien la cause, pensa-t-il...
A quoi bon d'avoir été si hostile
à un camarade pendant toutes ces années
et aujourd'hui pour la vie condamné...
Mais il avait perdu de vue depuis longtemps
ce compagnon de classe... Par le temps
il avait perdu toute trace... Il s'enquérait
comme il put auprès d'anciens amis...
Enfin il eut de vagues coordonnées...
Fallait-il l'appeler? Après tant d'années,
quelle serait sa réaction sinon que raccrocher
en plein visage, le rendrait encore plus fâché...
Il décida de ne point jouer pile ou face
de faire le voyage et le voir face à face...
Le cœur battant quand il frappa à la porte
de son ennemi juré, les feuilles mortes
étaient toujours à son seuil. Celui-ci
qui n'avait au cœur ni soucis ni merci
de colère lui ferma la porte au nez...
Il frappa de nouveau, cette fois à genoux
il le supplia larmes aux yeux de lui pardonner...
Il lui expliqua la raison, tout, tout, enfin tout...
A ton tour l'autre se mit à sangloter,
sa femme aussi ne pouvait enfanter…
A l'instant ils firent la paix et s'embrassèrent...
Un an après, croyez-le ou pas, nos amis
eurent chacun un fils... Morale: Rien ne sert
au cœur de faire de quelqu'un un ennemi
car on attire sur soi des chatiments
des lois sacrées et éternelles du firmament...

 Viré monté