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Qui osera taire l’évident? L’amère absinthe de  la guerre muette? La brutale émotion de nos gorges nouées, se demandant dix  ans plus tard: “pourquoi s’être tus?”
     
  Oubliés les mots, qui, jadis s’étaient  habillés de gris monotone et coiffés du bonnet de la honte; ces mots égarés,  tâtonnant à travers le labyrinthe de nos pensées frileuses.
     
  Il n’y avait rien d’autre sinon un silence se  faufilant à travers nos yeux, débordant de nos narines et de nos lèvres qu’on  humectaient du goût de ce silence trop bruyant.
     
  Comment taire l’inconnu jusqu’ici squelette de nos ombres, fantômes de  nos amours disloquées? Comment taire l’inconnu baragouinant à qui mieux mieux  l’histoire d’un silence de mort?
     
  Il n’y aura jamais personne pour écouter le  silence de nos cœurs. Il n’y aura jamais suffisamment de temps pour se taire et  pour taire ce que personne ne peut entendre; ce silence emprisonné, enchaîné,  sans plaintes ni visa sur son passeport pour l’enfer.
     
  J’ai souvent essayé de croasser ou de hennir à  la manière de nos politiciens. Se résigner à perdre le temps d’une jeunesse où  nos aînés se complaisent dans leurs bavures. Prendre tout simplement le temps  de les flanquer à la porte, et notre silence aura changé de locataires.
