Approfondissant certains thèmes déjà à l’œuvre dans sa poésie antérieure, Robert Berrouët-Oriol explore davantage ici le cours polysémique de la parole poétique dans une rigueur et une extraordinaire tension lexicales, à la limite de la déperdition du sens déjà là, qui interpelle autant les mirages de l’identité univoque que la fanfare bariolée des mythes fondateurs.

Du corps lettré de la femme à la fertile utopie mallarméenne du Poème/Livre unique; de l’interpellation des itinéraires transatlantiques et plantationnaires au questionnement des mythologies de nos passions, le poète déploie une esthétique polyphonique en rupture affirmée avec les canons attendus de la créolité et de l’indigénisme antillais, au coeur même de l’américanité francophone.

Méditation sur «la bègue cartographie des siècles» notes de lecture par Yves Chemla.

Viré monté