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Jean-Michel Basquiat

Première rétrospective amplective en Europe
du 9. mai au 5. septembre 2010

Fondation Beyeler
Bâle (Suisse)


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Jean-Michel Basquiat dans son atelier de Great Jones Street, New York, 1985 devant Untitled, 1985 Acrylique et pastel gras sur bois, 217 x 275,5 x 30,5 cm (détail) Collection privée, Photo: Lizzie Himmel© © 2010, ProLitteris, Zürich

Basquiat

La Fondation Beyeler consacre une vaste rétrospective au célèbre peintre et dessinateur américain Jean-Michel Basquiat (1960-1988). Organisée à l’occasion du cinquantième anniversaire de la naissance de cet artiste mort d’overdose à 27 ans, cette exposition est la première de cette envergure à être présentée en Europe. Avec plus de cent toiles, travaux sur papier et objets provenant de grands musées du monde entier et de collections parti-culières de renom, elle rassemble les œuvres majeures de Basquiat et retrace son parcours artistique.

Né à New York, dans le quartier de Brooklyn, Jean-Michel Basquiat était le fils d’un immigré haïtien et d’une mère d’origine portoricaine. Il a fait ses débuts dans l’underground new-yorkais comme graffeur, musicien et acteur avant de se consacrer également à la peinture à partir de 19 ans. On retrouve dans ses compositions picturales l’intensité et l’énergie qui ont marqué sa brève existence. En l’espace de huit ans seulement, au cours desquels il a colla-boré notamment avec Andy Warhol, Keith Haring, Francesco Clemente et Debbie Harry, il a créé une œuvre de grande ampleur, comprenant un millier de peintures et plus de deux mille dessins. Il est ainsi parvenu à imposer, à côté de l’art conceptuel et du Minimal Art alors dominants, de nouveaux éléments figuratifs et expressifs. Ses œuvres peuplées de person-nages qui semblent sortis de bandes dessinées, de silhouettes squelettiques, d’objets quoti-diens bizarres et de slogans poétiques frappent par leur force et par la somptuosité de leurs couleurs. Associant des motifs issus de la culture pop et de l’histoire culturelle — plus parti-culièrement du monde de la musique et du sport —, ainsi que des thèmes politiques et sociaux, elles se livrent à des commentaires critiques et ironiques sur la société de consom-mation et sur l’injustice sociale, en faisant porter un accent tout particulier sur le racisme.

À la fin des années 1970 — il avait alors 16 ans —, Basquiat commença à bomber des graffitis sur les murs du centre de Manhattan en compagnie d’Al Diaz, sous le pseudonyme de «SAMO©». Lorsque cette collaboration prit fin, il entreprit de vendre des collages sous forme de cartes postales photocopiées ainsi que des dessins et des T-shirts qu’il peignait lui-même. Pendant quelque temps, il joua de la clarinette et du synthétiseur dans le groupe «Gray», qu’il avait fondé avec Michael Holman, Shannon Dawson et Vincent  Gallo. C’est de cette époque que datent ses liens avec les réalisateurs, les musiciens et les artistes qui fréquentaient les boîtes de nuit à la mode de Manhattan Downtown, le Mudd Club, le Club 57, CBGB’s, Hurrah’s et Tier 3 — il devint ainsi l’ami de Patti Astor, de  David Byrne, de Blondie, de Madonna, de John Lurie et de Diego Cortez. Basquiat se mit également à peindre sur des objets quotidiens, tels que des réfrigérateurs, des portes et des fenêtres. Sans domicile fixe pendant une longue période, il lui arrivait souvent de prendre pour support de ses créations le mobilier de ceux qui lui accordaient l’hospitalité. Ces objets peints se retrouvent par la suite régulièrement dans la création de Basquiat. En 1980/1981, il joua le rôle principal dans le film Downtown 81 (qui n’est sorti qu’en 2000), interprétant pour l’essentiel son propre personnage sur la toile de fond réelle de la scène artistique et musi-cale de Downtown.

Self-Portrait with Suzanne

Self-Portrait with Suzanne, 1982 Acrylique sur papier, 152,4 x 101,6 cm.
Courtesy, The Brant Foundation, USA © 2010, ProLitteris, Zürich

Basquiat fit sa percée artistique en 1981, lorsque ses travaux furent présentés à côté de ceux d’artistes comme Keith Haring et Robert Mapplethorpe dans le cadre de l’exposition New York / New Wave au centre artistique P.S.1. La vingtaine de peintures et de dessins montrés à cette occasion retinrent l’attention de grands galeristes comme Emilio Mazzoli, Annina Nosei et Bruno Bischofberger. Après sa première exposition personnelle à la Galerie d’Emilio Mazzoli, à Modène, en Italie, on put le revoir quelques mois plus tard dans une exposition collective à la galerie new-yorkaise Annina Nosei, aux côtés, notamment, des artistes conceptuelles Jenny Holzer et Barbara Kruger. En 1981, Basquiat, alors âgé de 21 ans, fut invité à exposer à la Documenta, dont c’était le plus jeune participant. Ses œuvres y côtoyaient celles de Joseph Beuys, d’Anselm Kiefer, de Gerhard Richter, de Cy Twombly et d’Andy Warhol. Promu ainsi au rang de star internationale, il exposa dans des galeries de prestige, dont celle de Larry Gagosian à Los Angeles. Ce fils d’immigrés antillais fut ainsi le premier artiste noir à s’imposer réellement sur la scène artistique internationale. Le galeriste zurichois Bruno Bischofberger se chargea de sa représentation à l’échelle mondiale, parallèlement à la galeriste Mary Boone en Amérique. Basquiat se rendit en Suisse quatorze fois au total, séjournant à Bâle, Zurich et St Moritz, où il travailla dans l’atelier de Bruno Bischofberger. D’où l’apparition dans sa création d’œuvres consacrées des motifs suisses — montagnes, téléskis, par exemple. Basquiat avait 22 ans quand Ernst Beyeler l’emmena à Bâle; il le fit exposer pour la première fois en 1983 dans sa galerie, où l’on put découvrir les tableaux Philistines et Self-Portrait (1982 tous les deux), qui appartiennent aujourd’hui à de célèbres collections particulières et que l’on peut voir dans cette exposition.

Jean-Michel Basquiat

Jean-Michel Basquiat dans son atelier de Great Jones Street à NoHo, New York en 1985 devant Flexible, 1984,
Acrylique et pastel gras sur bois, 259 x 190,5 cm © 2010, The Estate of Jean-Michel Basquiat, New York.
Foto: Lizzie Himmel © 2010, ProLitteris, Zürich.

L’œuvre de Jean-Michel Basquiat s’articule en cinq phases majeures. La première va de la fin des années 1970 à l’automne 1981, date à laquelle Annina Nosei mit à sa disposition le sous-sol de sa galerie en guise d’atelier, ce qui lui permit de ne plus peindre sur des objets de son environnement, mais sur des toiles. Les premières toiles comme Aaron I et Cadillac Moon (1981 les deux) sont marquées par la spontanéité et la rapidité qui caractérisaient déjà les graffitis que Basquiat avait réalisés sur des murs de maisons. Il continua en même temps à dessiner:  pour lui, l’acte même du dessin n’avait pas pour seul objectif son résultat artistique, mais constituait une forme d’ancrage de sa propre existence quotidienne. Que ce soit en dessin, en peinture ou en musique, il se servait de ce qui existait dans son cadre immédiat ou qu’il trouvait par hasard, comme c’est le cas dans Untitled (Refrigerator) ou dans Pork (1981 les deux). Influencé par les méthodes de composition de John Cage et par son invitation à intégrer le hasard et l’imprévisible dans l’art, Basquiat transforma son environnement direct en un vaste champ de libres associations. Les mots, les signes et les concepts qu’il intégrait dans ses œuvres étaient souvent recueillis dans la rue, mais aussi dans des livres, à la télévision, sur des disques, dans des films et des conversations. Le hip-hop et ses procédés artistiques du sampling  et du scratching ont également joué un rôle dans son œuvre. L’association entre pentimenti, acrylique, pastel gras et collage donna naissance à une forme de hip-hop pictural et rythmé. En 1982, Basquiat produisit avec d’autres musiciens un disque, Beat Bop, qui est devenu un classique des débuts du hip-hop. La musique, et notamment le jazz de musiciens noirs comme Billie Holliday, Dizzy Gillespie, Charlie Parker, Max Roach et Miles Davis, a accompagné Basquiat toute sa vie durant.

La deuxième phase de sa création, entre 1981 et 1982, est surtout dominée par la peinture sur toile. Boy and Dog in a Johnnypump (1982) et Untitled (1981) constituent des exemples marquants de cette période. Basquiat accorda alors une place croissante à la peinture, sans interrompre pour autant le dialogue avec le dessin, en associant sur la toile acrylique et pastel gras dans des couleurs de plus en plus intenses. On observe dans le même temps un élargissement de son répertoire figuratif et de son corpus d’éléments picturaux. La toile en tant que fond reste présente et établit une association avec le mur porteur de graffiti. De plus en plus, Basquiat commence alors à superposer plusieurs couches de peintures; dans certains cas, il ne crée des éléments picturaux et des traits que pour les faire aussitôt disparaître. Cette alternance entre transparence et disparition, érigée en méthode stylistique délibérée, détermine alors son processus de création: il repeint sur ses compositions et sur ses éléments picturaux, intégralement ou partiellement, permettant tout de même au spectateur de discerner la représentation d’origine. Il ouvre ainsi une seconde réalité picturale, proprement haptique.

In Italian

In Italian, 1983 Acrylique, pastel gras, feutre et assemblage sur toile sur cadre de bois,
deux parties, ensemble, 225 x 203 cm Courtesy, The Brant Foundation, USA © 2010, ProLitteris, Zürich.

Le début de la troisième phase est marqué par une exposition de travaux à la Fun Gallery de New York en novembre 1982; Basquiat recommence alors à dessiner des mots et des symboles de façon accrue et se lance dans l’utilisation de matières brutes comme support pictural. Il s’intéresse de très près au support de l’image et à sa matérialité. S’inspirant des Combine-Paintings de Robert Rauschenberg, il renonce aux châssis pour tendre ses toiles sur des supports fort peu orthodoxes, palettes de bois, assemblage de portes notamment. Poussé à l’extrême, ce procédé donne naissance à une sorte de sculpture de toile et de bois. La forme du triptyque, que Basquiat a utilisée dans une série de travaux de 1982 et de 1983, lui permettait, par le montage de plusieurs toiles, d’élargir le champ pictural en se livrant à une forme de sampling. La représentation de célèbres boxeurs afro-américains comme Mohammed Ali (Cassius Clay, 1982), Joe Lewis, Jersey Joe Walcott ou Jack Johnson s’inscrit également dans ce corpus. Par analogie symbolique avec la sauvagerie de ces célèbres boxeurs, la toile paraît littéralement indomptée, ne fût-ce parce qu’elle laisse apparaître par endroits la palette de transport faite de lattes de bois brutes. Basquiat a associé jusqu’à douze panneaux, accordant toujours à chaque segment une totale indé-pendance. Il poursuit ainsi son «rap» en associant les mots, les signes, les pictogrammes et les éléments picturaux les plus divers. La couronne à trois pointes apparaît avec une fréquence particulière, par exemple dans Untitled (1982), parallèlement à la couronne d’épines, ces deux motifs prenant valeur d’icônes dans l’œuvre de Basquiat. Au printemps de 1983, ses œuvres atteignent leur complexité suprême, tant par leurs thèmes picturaux que par les stratégies artistiques que Basquiat associe et transforme désormais avec une infinie diversité. Esquissant un parallèle avec le style de performance de ses dessins, ses toiles sont également le fruit d’un processus créatif ; elle se développent à partir de struc-tures préétablies et de hasards. Les agressions physiques contre le support pictural et contre l’œuvre sous forme de remaniement, de destruction et de recomposition des panneaux pictu-raux relèvent de la méthode artistique de  Basquiat. Celui-ci met également des mots en relief, par leur disparition même. In Italian (1983) et Zydeco (1984) en constituent des exemples frappants.

Cassius Clay

Cassius Clay, 1982 Acrylique et pastel gras sur toile sur palette de bois, 106 x 104 cm.
Collection Bischofberger, Suisse © 2010, ProLitteris, Zürich.

L’année 1983 marque également le point de départ d’une collaboration intensive et d’une grande amitié avec Andy Warhol. Au cours de cette quatrième phase de création qui commence en 1984, il reprend d’anciens collages dont il réalise une forme de sampling à l’aide du procédé sérigraphique auquel Warhol l’a initié. Parallèlement, il se consacre davantage à la peinture sur toile. À l’instigation de son galeriste Bruno Bischofberger, il réalise d’abord une quinzaine de travaux collectifs avec Warhol et Francesco Clemente. Suivront dans les années 1984/1985 une centaine de nouvelles œuvres en coopération avec Warhol, soit le dixième de la production picturale de Basquiat. Celui-ci mit brutalement fin à cette collaboration fructueuse en 1985, après le mauvais accueil réservé par la critique à une exposition comprenant seize Collaborations  présentées à la galerie Tony Shafrazi de New York.

Les années 1986 à 1988 constituent la cinquième et dernière phase de création de cet artiste. Il élabore alors un nouveau type de représentation figurative et élargit considérable-ment son répertoire de symboles et de contenus. Les œuvres de cette époque se caractéri-sent par une alternance entre un vide radical et une abondance qui paraît presque dictée par l’horror vacui, comme en témoigne Light Blue Movers de 1987. Cette année-là, Basquiat crée aussi une série d’importants dessins de grand format, qui laissent transparaître la fascination de l’artiste pour la mort. Riding with Death (1988) est devenu l’icône de la propre mort de Basquiat, et un véritable substrat de son mythe.

Zydeco, 1984.

Zydeco, 1984. Acrylique et pastel gras sur toile, 218,5 x 518 cm Collection Bischofberger, Suisse © 2010, ProLitteris, Zürich.

L’œuvre de Basquiat doit son originalité et sa singularité à une forme d’appropriation du quotidien, du fortuit en même temps que de l’apparemment important. Il copie délibérément des éléments de la réalité qui l’entoure, il introduit le hasard comme stratégie artistique et transforme le matériau esthétique préexistant en esthétique personnelle, sur le modèle du sampling couper-coller de la génération internet qui lui succédera. Jean-Michel Basquiat a été aussi bien un précurseur de la société du savoir que de la génération du couper-coller, qu’il a anticipée dans son utilisation de nouveaux médias.

Les prêts consentis par de célèbres musées, galeries et de prestigieuses collections particulières d’Europe et d’Amérique ont largement contribué à la réussite de cette exposition. Nous pouvons citer le Museum of Modern Art, New York, le Whitney Museum of American Art, New York, le Musée national d’art moderne, Centre Georges Pompidou, le Museum Boijmans Van Beuningen, Rotterdam, The Broad Art Foundation, Santa Monica, The Brant Foundation, la Daros Collection, Suisse, The Estate of Jean-Michel Basquiat, New York, la Fondation Louis Vuitton pour la création, la Rubell Family Collection, Miami, la Galerie Bruno Bischofberger, Zurich, la Tony Shafrazi Gallery, New York, la Gagosian Gallery, la Galerie Jérôme de Noirmont, Paris, Lio Malca, New York, Fred Hoffman Fine Art, Enrico Navarra, The Steven and Alexandra Cohen Collection, la Mugrabi Collection, Irma et Norman Braman, Amalia Dayan et Adam Lindemann, Laurence Graff ainsi que John McEnroe.

Cette exposition a été conçue par la Fondation Beyeler en collaboration avec le Musée d’art moderne de la Ville de Paris, où elle sera présentée du 15.10.2010 au 30.1.2011. Elle jouit du soutien de l’Estate of Jean-Michel Basquiat à New York et de ses principaux galeristes et collectionneurs. Les commissaires de cette exposition, qui en éditent également le catalogue, sont Dieter Buchhart et Sam Keller.

maquette du catalogue "Basquiat"

Maquette du catalogue: Boy and Dog in a Johnnypump, 1982 Acrylique, pastel gras et peinture à l'aérosol sur toile, 240 x 420,5 cm Courtesy, The Brant Foundation, USA © 2010, ProLitteris, Zürich.
En 1982, à 21 ans seulement, Basquiat est invité à la Documenta 7 de Kassel. C’est le plus jeune artiste présent. Ses œuvres côtoient celles de Joseph Beuys, Anselm Kiefer, Gerhard Richter, Cy Twombly et Andy Warhol. La même année, lors de son deuxième séjour à Modène, Basquiat réalise dix chefs d’œuvre d’une grande expressivité — dont Boy and Dog in a Johnnypump: cette peinture n’est pas seulement l’exemple le plus impressionnant de sa méthode de travail empreinte d’une forte intensité et d’une remarquable immédiateté. C’est également une des œuvres majeures du néo-expressionnisme.

La maquette du catalogue, publié chez Hatje Cantz, Ostfildern, en allemand et en anglais, est signée de Marie Lusa. Ce volume contient des articles de Dieter Buchhart, Glenn O’Brien et Robert Storr, une interview de Jean-Michel Basquiat réalisée par Becky Johnston et Tamra Davis (1985), qui n’existait jusque-là que sous forme de vidéo, ainsi que des notices de Michiko Kono et une chronologie de M. Franklin Sirmans. 244 pages, 334 illustrations, CHF 68.-. Achat en ligne ici.

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Jean-Michel Basquiat (1960 – 1988)
Chronologie

1960 - Naissance de Jean-Michel Basquiat le 22 décembre au Brooklyn Hospital de New York. Son père, Gérard Basquiat, est originaire de Port-au-Prince à Haïti, sa mère, Matilde Andrades, est née à Brooklyn de parents portoricains.

1967 - Basquiat fréquente la Saint Ann’s School, une école privée catholique.

1968 - Séparation de Gérard et Matilde. Jean-Michel a 7 ans ; il vit avec son père et ses deux sœurs, à East Flatbush.

1974 - Pour des raisons professionnelles, Gérard Basquiat va s’installer à Porto Rico avec ses enfants. Jean-Michel y fréquente une école anglicane.

1976 - 1977 Basquiat est inscrit à la  City-As-School, un lycée alternatif, adapté aux enfants particulièrement doués. Il invente un personnage artistique du nom de SAMO©, qui cherche à vendre aux gens une religion fictive, et commence à travailler avec Al Diaz sur le projet SAMO©.

1978 - En juin, Basquiat quitte la maison familiale. Il rejoint le milieu des réalisateurs, des musiciens et des artistes qui fréquentent les boîtes de nuit à la mode de Downtown.

1979 - Basquiat et Al Diaz se brouillent peu après la publication d’un article sur eux dans The Village Voice. Ils mettent fin à leur collaboration. On peut lire sur plusieurs murs de SoHo : « samo© is dead ».

1980 - En juin, les créations de Basquiat sont présentées publiquement pour la première fois à l’occasion du Times Square Show. Basquiat est pressenti par Glenn O’Brien pour le rôle principal du film qu’il a écrit, New York Beat. Ce film, qui n’est sorti qu’en l’an 2000 sous le titre Downtown 81, est  produit par Maripol, et la réalisation est signée Edo Bertoglio.

1981 - Participe de février à avril à New York/New Wave, une grande exposition montée par Diego Cortez au P.S.1 à Long Island City, dans le Queens. Plus de vingt autres artistes sont représentés dans cette exposition, parmi lesquels Keith Haring, Robert Mapplethorpe et Fab 5 Freddy. Les galeristes Bruno Bischofberger, Emilio Mazzoli et Annina Nosei s’intéressent aux  travaux de Basquiat. En mai, Basquiat se rend en Europe à l’occasion de sa première exposition particulière, qui se tient à la Galleria d’Arte Emilio Mazzoli de Modène sous le titre samo.

1982 - Première exposition particulière de Basquiat aux États-Unis de mars à avril, à la galerie Annina Nosei de New York. Basquiat ayant quitté l’Annina Nosei Gallery, Bruno Bischofberger devient en mai son principal galeriste. À 21 ans, Basquiat est le plus jeune des 176 artistes que Rudi Fuchs invite à participer à la Documenta 7 de Kassel.
Exposition particulière de novembre à décembre à la Fun Gallery de New York.

1983 - Deuxième exposition de Basquiat à la Larry Gagosian Gallery. De mars à mai, Basquiat participe à la 1983 Biennial Exhibition du Whitney Museum of American Art, qui présente des œuvres de plus de quarante artistes, dont Keith Haring, Barbara Kruger et Cindy Sherman. À 22 ans, Basquiat est l’un des plus jeunes artistes à avoir été représenté dans une biennale du Whitney. Ernst Beyeler fait venir Basquiat à Bâle, et présente pour la première fois ses œuvres dans sa galerie, dont les tableaux Philistines et Self-Portrait (les deux 1982), présents dans cette exposition.

1984 - En février, Bischofberger lui propose un projet collectif avec Andy Warhol et Francesco Clemente. Les artistes voient dans cette idée un défi nouveau et intéressant et la collaboration commence aussitôt. En mai, première exposition particulière et succès retentissant à la Mary Boone Michael Werner Gallery de New York. En septembre-octobre, la Galerie Bruno Bischofberger de Zürich présente sous le titre Collaborations: Basquiat, Clemente, Warhol quinze toiles, fruit du travail collectif des trois artistes à l’instigation de Bischofberger.

1986 - En novembre, inauguration d’une importante exposition avec plus de soixante peintures et dessins, montée par Carl Haenlein à la Kestner-Gesellschaft de Hanovre. C’est la deuxième fois que des œuvres de Basquiat sont montrées dans un musée européen.

1988 - Le vendredi 12 août, Jean-Michel Basquiat meurt à 27 ans dans son loft de la Great Jones Street. Le rapport d’autopsie du médecin légiste chef du Manhattan Mortuary conclut à une «intoxication aiguë par différentes drogues» ayant provoqué le décès. Le 17 août, une cérémonie funéraire privée a lieu à la Frank E. Campbell Funeral Chapel en présence de ses plus proches parents et de quelques amis intimes, dont Keith Haring, Francesco Clemente et Paige Powell; Jeffrey Deitch prononce l’éloge funèbre. Basquiat est inhumé au Greenwood Cemetery de Brooklyn.

1990 - Le 15 décembre, à la Tony Shafrazi Gallery de New York, inauguration d’une exposition commémorative présentant des peintures de Keith Haring et de Jean-Michel Basquiat.

1992 - D’octobre 1982 à février 1983, le Whitney Museum of American Art in New York présente la première grande rétrospective de Basquiat.

1996 - En août, Miramax Films sort en salles le film Basquiat. David Bowie, Dennis Hopper et Gary Oldman notamment y jouent dans une réalisation de Julian Schnabel.

2000 - Sortie du film Downtown 81 19 ans après son tournage.

2004 - Du 20 mars au 19 juin 2004, le Musée d'Art Moderne de Lugano (Suisse) exposa 70 œuvres de collections privées ou publiques. Présentation de l'exposition ici.

2006 - En mai, inauguration de l’exposition montée par Diego Cortez et Glenn O’Brien Jean-Michel Basquiat, 1981: The Studio of the Street au Deitch Projects de New York.

2010 - Première du film produit par Arthouse Films Jean-Michel Basquiat: The Radiant Child de la réalisatrice Tamra Davis au Sundance Film Twentyten Festival 2010, à Park City, Utah.

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Citations

Riding with Death

Riding with Death, 1988 Acrylique et pastel gras sur toile, 249 x 289,5 cm Collection privée. © 2010, ProLitteris, Zürich.
Bien qu’il ne s’agisse pas de sa dernière œuvre, la toile Riding with Death ne pouvait que devenir emblématique de la mort de Basquiat et nourrir son mythe. Le fond doré renvoie à l’utilisation des couleurs or, argent et cuivre que Basquiat employait depuis Cadillac Moon (1981). Ayant pour ainsi sa mort prochaine sous les yeux, il a emprunté son motif à un ouvrage de reproductions de Leonard de Vinci, et l’a remanié pour en faire cette représentation, qui a pris valeur d’icône.

“Jean-Michel a vécu comme brûle une flamme, répandant une véritable clarté. La flamme s’est éteinte, mais la chaleur demeure sous les braises.” - (Fab 5 Freddy)

“Il fut toujours extrêmement brillant, d’une intelligence incroyable…Toute sa vie, et dès sa troisième ou quatrième année, il ne cessa de dessiner et de peindre.” - (Gérard Basquiat)

“Toute la force de Basquiat réside dans sa capacité à opérer une fusion entre les images absorbées dans la rue, les journaux, à la télévision, et le spiritualisme de son héritage haïtien pour mettre ces deux éléments au service d’une compréhension merveilleusement intuitive du langage de la peinture moderne.” - (Jeffrey Deitch)

“Un jour il s’est mis à peindre sur un tableau que j’avais peint moi-même et je ne peux pas dire si c’était mieux avant ou après.” - (Andy Warhol)

“Il lui fallait être à la hauteur de sa réputation de jeune prodige, ce qui est une sorte de fausse sainteté.” -  (Keith Haring)

“Il se plaisait à dire qu’il était jaloux de moi, parce que la musique est plus accessible et qu’elle atteint un plus grand nombre. L’idée que l’art ne soit apprécié que par une seule élite lui répugnait.” - (Madonna)

“Je commence un tableau et je l’achève. Je ne pense pas à l’art pendant que je travaille, j’essaie de penser à la vie.” - (Jean-Michel Basquiat)

“L’homme noir est présent dans la plupart de mes tableaux. Je me suis aperçu que je ne voyais pas beaucoup de tableaux mettant en scène des Noirs.” - (Jean-Michel Basquiat)

“Je ne sais jamais comment le décrire vraiment, si ce n’est peut-être – je ne sais pas, je ne sais pas comment décrire mon travail, parce que ce n’est pas toujours la même chose.” - (Jean-Michel Basquiat)

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Sur le web

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