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Kébek

Réunir des personnages de résistance
qui ont le tour de s’en mette plein la gueule

Par Marie Flore Domond

Inside

Décidément, il a fallu que j’aille assister à la projection du film L’INFORMATEUR pour connaître l’issue de l’histoire des maîtres chanteurs. J’avais l’impression que tout le monde s’était donné le mot pour garder quasi secret les indices formels concernant l’intrigue principal du long métrage. C’était une façon de déjouer le code de l’informateur qui me semblait bien protégé.

A présent, devais-je rendre le risque d’être un délateur ou continuer à tourner autour du pot? Cela vous dirait si je vous résumais l’histoire de manière à dissimuler le suspens. Par association, je peux vous lancer un groupe d’idées et vous n’aurez qu’à filer voir le film par la suite pour en tirer une conclusion personnelle. C’est un film à rebondissement qui met en évidence l’engrenage de la vengeance des uns et le châtiment des autres. Soyez attentifs, au cœur de l’action dont le contenu est assez substantiel merci; il vous sera presque impossible de reconnaître les brebis parmi les loups. Vous ne trouverez pas non plus les réponses à vos questions dans l’action immédiate, c’est le raisonnement mental qui vous permettra de résoudre l’énigme d’un supposé prise d’otage dans une banque. Ceux qui sont identifiés comme des méchants ne sont que des vilains. Un des traqueurs se fait traiter de bon élément au point d’être récompensé. Une situation qui révèle un spectaculaire jeu de manipulation réciproque. Les cœurs sensibles auront le cafard anticipé. Et si soudain il vous venait à l’idée que c’est un film d’esprit… Je serais tenter de vous répondre que le dénouement fait appel à l’intelligence. Mais il s’agit de savoir si les interprètes sont habités de bon ou de mauvais génie. Car j’ai toujours nettement dissocié l’intelligence de la malice. Le bon génie se limite à être brillant.

Beaux jeux des acteurs combattants

Ce qui m’a enchanté dans le film, c’est la rencontre des trois acteurs reconnus pour leur performance de résistance. Jodie Foster (Madeline White), Denzel Washington (Keith Frazier), Christopher Plummer, Clive Owen (Dalton Russell), Chiwetel Ejiofor, Willem Dafoe sont les principaux acteurs. Cependant, les trois premiers précités se partagent merveilleusement la vedette dans leurs confrontation. En effet, la savante, le fortuné, le futé s’en mettent plein la gueule en répliques.

Un message extrême

C’est un fait certain que la plupart des jeunes de nos jours son exposés à la violence, des actes de barbarie gratuits qui leur sont offerts dans les jeux électroniques de toutes sortes. Le cinéaste désarme les spectateurs dans une scène où un jeune otage s’entretien avec le leader des malfaiteurs. Son jeu vidéo en main, l’enfant raconte de sang froid les tenants et les aboutissants d’une sanglante tuerie au point de créer un malaise chez ce dernier. Et cette banalisation de la violence extrême démontre clairement la position du réalisateur face à cette navrante situation.

J’avoue que l’informateur me fait penser à Hold-up, un film réalisé par Alexandre Arcady, sorti en 1985 dont l’acteur principal était Jean Paul Belmondo. L’astuce pour faire sortir le butin était assez ingénieuse. En tout cas, le réalisateur Spike Lee semblait vouloir brouiller la carte de la vigilance des cinéphiles. A.R. Rahman a bien servi la trame sonore du film avec sa composition musicale indienne.
 

 
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