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Point de non retour de l'Association des Journalistes Indépendants du Québec

En vue d'un gain de cause

Marie Flore DOMOND
 

Jean Sébastien Marsan

Jean Sébastien Marsan
Président de l'AJIQ
Un médium tenace comme son sourire
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En matière de militance, on ne saurait affirmer que les dirigeants de l'AJIQ ont pris le modèle sur leur cousin Français, mais on constate qu'au-delà des continents, des frontières, les luttes de front contre l'injustice et les abus de pouvoir sont similaires.

Tisser des liens de solidarité

On n'est jamais si bien servi que par soi-même. Les informations rapportées de la dernière publication du Journal L'Indépendant indiquent plusieurs pistes de ralliement des membres de l'AJIQ. Rappelons que cet organe de presse est tenu par les principaux actionnaires de l'organisation à vocation revendicatrice. Les responsables du rapport Bernier qui semble être sous respiration artificielle tentent de le réanimer coûte que coûte. Un article-synthèse est publié à cet effet. Et ce n'est pas tout. Les Journalistes Indépendants ne comptent pas agir en cordonniers mal chaussés. Les membres ont la vision de consolider leurs efforts à d'autres régions soutient madame Yasmine Berthou dans son article intitulé: Construire un pont entre Québec et Montréal. Sans oublier la résonance ténor du Magazine DROIT DEVANT, vigile de la cause des droits d'auteur. Avec toutes ces idées qui se brassent, il est facile d'affirmer que les deux premiers trimestres ont été pour le moins actifs. Et l'AJIQ prend peu à peu forme d'une Coccinelle tout terrain qui se fait une réserve de carburant sans plomb.

Les points marquants du Congrès Annuel de l'AJIQ (édition 2005)

Le congrès annuel s'est tenu harmonieusement le samedi 4 juin 2005 à l'Hôtel Le Gouverneur Place Dupuis. A l'issue de cet imposant rassemblement des membres actifs et les autres catégories, la diffusion des renseignements relatifs à la profession journalistique a pris une proportion débordante. Les organisateurs se sont donnés le mandat de mettre les membres en contact direct avec des personnalités bien connues pour leurs expériences pratiques dans le domaine. Les principaux thèmes retenus de l'activité en question  étaient: «La marchandisation de l'information et la pige». Toutefois, il en est ressorti plusieurs autres notions au cours des débats de divers ateliers. La précarité des journalistes pigistes restait le sujet dominant à travers les autres sujets sous-jacents.

Le «Membership» fait appel au «Fellowship»

Congress
A l'atelier no 3. Où? Quand & Comment? Pourquoi? Le journaliste Benoît Munger responsable du site Web, Le Devoir expose un cours magistral sur l'internet en tant que ressources de communications.

Quant au choix des conférenciers, on comptait: Madame Nathalie Kinnard, Journaliste scientifique indépendante qui a précisé que la spécialisation comporte des avantages et des inconvénients. Une connaissance pointue peut faciliter l'acquisition d'une réputation en procurant le pouvoir de s'imposer dans son domaine tout en étant crédible. Par contre, il faut être animé de passions. Les secteurs propices à la spécialisation sont, entre autres, la santé et la nutrition,

Madame Nathalie Collard, Journaliste médias, La Presse, ex-pigiste croit fermement à la diversification. Elle invite les intéressés à bien évaluer leur champ d'activité avant de s'investir. Pour sa part, madame Mélanie Thivièrge, rédactrice en chef adjointe, Coup de Pouce, prône la rigidité afin d'assurer la qualité du produit. Elle précise qu'il faut s'en tenir au sérieux de son travail et que la créativité est de mise. Sans oublier la discipline pour pouvoir suivre la tendance, la concurrence en appliquant le marketing. Quant à monsieur Jocelyn Desjardins, journaliste, L'Actualité médicale, il a agit comme animateur et modérateur. Il a surtout souligné les secteurs négligés qui sont les nouvelles technologies, l'environnement etc. La cause des pigistes demeure pour lui une lutte à continuée.

Se munir d'outils pratiques autant pour l'apprentissage que le perfectionnement

Posséder la technique de travail est le meilleur moyen de performer. Et les banales questions (Où? Quand? Comment? Et pourquoi?) deviennent réflexes indispensables. Madame Karyne Boudreau, recherchiste, «JE», a dévoilé à l'assistance les attitudes et aptitudes qu'il faut avoir pour réaliser une bonne entrevue. Madame Catherine Bureau, chef recherchiste, Indicatif Présent a parlé de dosage, de qualité de fond et de forme, de la récupération des sujets, de la nécessité de la pré-entrevue, du niveau de recherche et surtout l'importance de définir les mandats précis de chaque membre d'une équipe de travail, de planification à l'avance.

Monsieur Benoît Munger, journaliste et responsable du site Web, Le Devoir a fait la démonstration de la technique de recherche efficace sur internet. Madame Esther Pilon, Infoman, ex-chef du pupitre Société, ICI Montréal, conçoit qu'il faut se dépasser en poussant sa curiosité, se servir de la connaissance humaine, toujours penser à l'angle qu'on veut exploiter, observer, cultiver les amitiés, comprendre l'état d'esprit des collaborateurs, se fier au hasard et tenir compte de la culture populaire. L'animateur, monsieur François Lemay, réalisateur et animateur, CIBL-FM, et pigiste à la radio de Radio Canada a partagé l'avis de ses confrères. Pour ce qui est des deux autres ateliers sur la négociation et l'augmentation et sa productivité, je n'ai pas pu y assister du fait que des ateliers différents se produisaient à la même heure et, sans jeu de mots, dans des salles indépendantes.

Un combat de cape et d'épée

Congress

La table ronde: Le marché de l'information change, les journaliste aussi? À l'extrême droite, madame Monique Prince, Fédération nationale des communications (CSN) et journaliste, La Presse;  à  sa gauche, madame  Martine D'Amour, professeure adjointe au département de Sociologie de l'Université Concordia; au centre, monsieur Jean-Sébastione Marsan, président de l'AJIQ;  au bout à gauche, l'animateur: Jean-François Parent, journaliste indépendant, Affaires Plus.

C'est la conférencière spéciale, madame Lucie Pagé, reporter, réalisatrice, correspondante de Radio-Canada en Afrique du Sud, qui a définitivement donné le ton combattant dans une salle à manger de l'Hôtel. Se décrivant comme un souffre-douleur du monde des médias, la garde-pigiste de l'information a révélé l'exploitation continue de ses ressources professionnelles. Dans l'un de ses deux ouvrages, précisément Mon Afrique (Libre Expression), madame Pagé a dénoncé le même sort et révélé les mêmes préoccupations sociales. Elle a conclu en sollicitant une solidarité inconditionnelle afin de pouvoir surmonter et gagner la cause de la rémunération à rabais des pigistes autant qu'une meilleure condition de travail.

Une ambiance de tension animait quelque peu la table ronde. C'est surtout l'aspect de l'expérience individuelle qui entrait en jeu. Madame Martine D'Amour, professeure adjointe au département de Sociologie de l'Université Concordia, s'est attardée sur la question du secteur informel, de façon aléatoire, d'échantillon diversifié, de modèle traditionnel, de formation, des règles non écrites, d'autonomie, de la manière de discriminer les nouvelles, à savoir quelle sorte de sujet pourrait intéressé un rédacteur en chef. Elle pense que des pistes de solution pourraient se trouver dans la démarche de l'esprit collectif.

Madame Monique Prince, Fédération national des communications (CSN) et journaliste, La Presse, a fait ressortir les politiques de sélection. Elle a établi une différence nette entre le traitement d'un journaliste indépendant et un journaliste permanent au sein de son entreprise. Il n'en fallait pas plus pour allumer une brèche de divergence entre ses propos et la perception de ses «alter ego» pigistes.

Monsieur Jean-Sébastien Marsan, président de l'AJIQ s'est exprimé en terme de résistance et d'affirmation de soi. Il a témoigné de ses expériences prequ'incroyables mais vraies comme artisan indépendant et de ses interventions dans les situations conflictuelles entre les exécutants du domaine journalistique et les dirigeants des divers médias. Il nous apprend qu'un journaliste indépendant est un auteur. Tandis qu'un salarié transige ses droits d'auteur au profit de son patron. Monsieur Jean-François Parent, journaliste indépendant qui animait cette séance partage le fait que tout un chacun devrait défendre farouchement leur droit d'auteur.
 

   Site de l'Association des Journalistes Indépendants du Québec (AJIQ).