Louis Etienne Thirioux

L’Histoire naturelle n’est pas qu’affaire de spécialistes, en l’occurrence, d’ornithologues pointilleux et savants, elle est également le fruit du travail d’obscures quidams ayant chacun pour sa part apporté sa pierre à l’édifice scientifique.

Louis Etienne Thirioux est de ceux-là, né en France, il immigra à Maurice à l’âge de 24 ans. Coiffeur de mode de son état, il s’intéressait à l’Histoire naturelle en amateur éclairé et fit des découvertes intéressantes d’ossements d’animaux disparus. En 1903, il trouva un squelette quasi-complet de la poule rouge (Aphanapteryx bonasia). Ce squelette est aujourd’hui le seul qui existe au monde.

Auparavant, en 1900, Thirioux récolta aussi soigneusement, le seul squelette complet du «Lézard géant» (Didosaurus mauritianus) au pied de la montagne du Pouce. Le Mauritius Institute en fit alors l’acquisition. Ce spécimen semble en effet unique, car tous les os qui le composent, sont d’un seul et même individu.

Vers la même époque, Paul Carié, alors propriétaire de la sucrerie de Mon Désert au Grand-Port, entreprit des fouilles intensives à la fameuse Mare aux Songes où il trouva d’autres ossements qu’il présenta quant à lui au Muséum d’Histoire Naturelle de Paris. Ces ossements examinés par le savant Hofstetter, se révélèrent appartenir à au moins 58 individus différents de Didosaurus, imaginez donc la chance de Thirioux!

Il est curieux de noter que cette espèce de lézard géant n’ait jamais été remarquée par les premiers visiteurs de l’Ile Maurice. Certains émettent l’hypothèse qu’il était déjà disparu à cette époque des premiers colons. D’autres pensent qu’il était peut-être un animal nocturne, ce qui pourrait expliquer qu’il soit passé inaperçu. Essayons tout de même de nous rendre compte de ce destin animalier incroyable dans cette hypothèse qui veut qu’une espèce ait pu disparaître du fait de l’arrivée de l’être humain, sans même que celui ci n’ai pu relever l’existence de ce lézard et se soit encore moins rendu compte de sa disparition même!

Cette espèce de lézard géant est connue grâce à quelques ossements conservés au sein du British Museum de Londres, ainsi qu’au Muséum d’Histoire Naturelle de Paris. Mais seul le Mauritius Institute possède ce squelette aujourd’hui presque complet, trouvé par L.E. Thirioux.

Ce dernier fit même en 1905, une présentation sur les cônes de l’Ilot Barkly (Conus solidus et Conus solidus major) devant la Société Royale des Arts et Sciences.

Il disparut à Rodrigues, le 11 juin 1917, mais l’histoire ne dit pas à la recherche de quelle espèce éteinte