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Séisme à Haïti - 14 août 2021

Sommaire

Articles de la presse:

Articles ou entrevues

Poèmes

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À Port-au-Prince, il y a une menace sismique «scientifiquement avérée
sous nos pieds», prévient le géologue Éric Calais

Publié le 2021-09-14 | lenouvelliste.com

La faille Enriquillo, qui s’étend sur 300 kilomètres de la commune de Tiburon à  Pétion-Ville, a rompu de 80 kilomètres sur ces 10 dernières années durant le tremblement de terre du 12 janvier  2010 et celui du 14 août 2021, a rapporté le géologue français Éric Calais, lors de sa participation à l’émission «Dèyè Kay», diffusée sur télé 20 le mardi 13 septembre. Il reste 220 kilomètres  de cette  faille qui, depuis le XVIIIe  siècle, n’a pas rompu, a-t-il prévenu. Ces segments représentent de véritables dangers, notamment pour les habitants de Port-au-Prince.

«Un segment de cette faille qui va de l’Asile à Petit-Goâve, pour le moment, est resté calme. On ne connaît pas de séisme important dans l’histoire de cette région. Le second segment est beaucoup plus problématique, il va de Gressier à Malpasse. On peut l’appeler le segment de Port-au-Prince. Il faut regarder les choses en face, le tremblement de terre qui a affecté Port-au-Prince  n’a pas eu lieu à Port-au-Prince, il avait son épicentre à Léogâne. Port-au-Prince a été victime des vagues sismiques. Si la rupture se trouve à 30 kilomètres, mais sous nos pieds, il s'agira alors d'autre chose. Et dire que des progrès faramineux  en termes de construction n'ont pas été faits depuis 2010. Tout cela est très problématique», a analysé le géologue»,  Éric Calais.

Le  segment qui s’étend de Gressier à Pétion-Ville peut rompre à n’importe quel moment: «demain, dans  10 ans ou dans 50 ans… Les scientifiques n’ont pas les moyens de déterminer le timing, a souligné le professeur Calais, qui croit, en revanche, que les dégâts seront considérables. « Si le segment Gressier-Pétion-Ville se rompt, ce sera problématique. On peut tout simplement faire l’exercice  qui consiste à  imaginer que l’épicentre du tremblement de terre de 2010  ait eu lieu à Pétion-Ville ou à Carrefour. On comprendra tout de suite la vulnérabilité face à la densité de la population dans cette région sur quelques dizaines de kilomètres ajoutées à des constructions et surtout des constructions informelles qui sont souvent  mal dimensionnées. Une menace sismique qui encore une fois, scientifiquement avérée, est  sous nos pieds à Port-au-Prince»,  a-t-il fait savoir.

«L’impact d’un épicentre qui se situerait sur le segment Gressier- Pétion-Ville serait vraiment très important. La plaine du Cul-de-Sac ne serait pas épargnée et même des zones comme Canaan ressentiraient ce séisme très fortement et y aurait sans doute des dégâts. il ne faut pas imaginer que le séisme c’est pour les autres. Les ondes sismiques se propagent. Sur une zone de quelques dizaines de kilomètres, évidemment  le séisme va être ressenti très fortement. Il va provoquer des dégâts aux habitations qui sont mal construites», a  poursuivi  le chercheur à l’Institut de la recherche pour le développement.

C’est compliqué, mais des solutions existent  si l'on décide de mettre sur pied une stratégie pour améliorer les choses,  aller vers l’état actuel  de la connaissance scientifique du bâti  et de sa vulnérabilité vers un bâti résilient  avec des priorités. «Le risque est là. La peur ne va servir à rien. Il y a beaucoup de choses qui peuvent être faites  déjà dans le domaine de la recherche  scientifique sur  la compréhension des failles, des séismes. Il y a énormément de travaux qui restent à faire. Il y a une avancée dans le cadre de la formation de jeunes cadres  qui se sont appropriés les méthodes scientifiques qui savent les mettre en œuvre. Il  faut continuer à les accompagner. Il faut continuer à soutenir des équipes de recherche  dans le domaine sismologique et dans d’autres domaines. Il faut une stratégie pour faire en sorte de construire en tenant compte de cette menace sismique. Les constructions existantes, on peut les renforcer. C’est coûteux, complexe. Mais il faut prioriser les bâtiments publics, les plus importants, les écoles, les hôpitaux, entre autres»,  a préconisé M. Calais.

Face à la menace sismique, il faut construire la résilience. «La résilience se construit. Il n'y a aucun projet  de 3 ans, 5 ans qui arrivera au bout de ce problème. Il faut le faire dans la durée. Sur le plus long terme. Rien de tout cela ne peut se faire en économisant sur la connaissance scientifique. S’il n’y a pas une connaissance scientifique locale qui est développée en même temps qu'une capacité de recherche sur ces questions on n’avancera pas non plus».  «Il faut mettre tout en œuvre de manière conjointe entre les scientifiques, les ingénieurs et le gouvernement. Il faut engager une véritable réflexion sur ce sujet», a avancé le sismologue.

Germina Pierre Louis

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Séisme : la barre des 2 207 morts et de 12 000 blessés franchie

Publié le 2021-08-23 | lenouvelliste.com

Le dernier rapport de la direction générale de la Protection civile en date du samedi 21 août 2021, qui couvre la période allant du jeudi 19 août à 16 heures au samedi 21 août à 15 heures, fait état de 2 207 décès, 12 268 blessés, 344 personnes disparues, 52 953 maisons détruites et 77 006 maisons endommagées suite au séisme de magnitude 7,2 survenu en Haïti vers 8 h 29 le samedi 14 août 2021.

«La direction générale de la Protection civile est en train d’accélérer le processus d’acheminement de l’aide vers les zones affectées par le tremblement de terre ainsi que la distribution de celle-ci dans les communautés. Les besoins humanitaires prioritaires sont les abris, les soins de santé, l’eau et la nourriture. Les prochaines opérations seront conduites grâce à un important appui de l’armée américaine», révèle le rapport de situation #8 de la direction générale de la Protection civile.

Le rapport souligne que le directeur général de la Protection civile, Dr Jerry Chandler, accompagné de Tim Callaghan, conseiller humanitaire principal de l'USAID pour l'Amérique latine et les Caraïbes, a visité, une nouvelle fois, plusieurs communes des départements du Sud, des Nippes et de la Grand’Anse, afin de renforcer la stratégie de réponse d'urgence.

«De moins en moins de personnes en vie ou de corps ont été sortis des décombres ces derniers jours. Néanmoins, les opérations de recherche et de sauvetage se poursuivaient encore samedi, notamment dans la ville des Cayes, où un groupe de sapeurs-pompiers a reçu une alerte qu’il n’a pas pu confirmer», poursuit le rapport.

Une semaine après le tremblement de terre du 14 août 2021, les centres d’opérations d’urgence départementaux activés dans le Sud, la Grand’Anse et les Nippes sont toujours à pied d'œuvre pour assurer une coordination optimale de la distribution de l’aide. La priorité est désormais d’atteindre les zones reculées et d’accès difficile.

«La direction générale de la Protection civile est en train d’accélérer le processus d’acheminement de l’aide vers les zones affectées par le tremblement de terre, ainsi que la distribution de celle-ci dans les communautés […] Les prochaines opérations seront conduites grâce à un important appui de l’armée américaine. Dans la Grand’Anse, le problème des ponts endommagés ralentit l’acheminement de l’aide du centre de Jérémie vers les autres communes. Des alternatives de stockage hors de la ville sont privilégiées.»

Entre-temps, l’Organisation pour la migration a procédé vendredi à la distribution de 5 000 kits d'hygiène aux Cayes, dans le Sud, de 200 jerricans et de couvertures de laine, de bâches dans les Nippes, touchant ainsi 1 186 familles. Vendredi, 10 camions d’assistance humanitaire, dont 3 de 40 pieds, sont partis vers le grand Sud, pour diverses destinations: Miragoâne, Aquin, les Cayes et autres.

Pour les prochains jours, le rapport recommande entre autres de trouver des alternatives aux interdictions de passage sur les ponts de Grand’Anse et de Roseaux afin de bien desservir les communes de Beaumont, Pestel, Roseaux; favoriser la prise en charge sur les lieux de vie des familles; compléter la cartographie sur l’état des routes de la région Sud; renforcer les moyens de soins aux blessés; informer la population sur les grands risques de la zone; de renforcer la sécurisation des convois. 

Patrick Saint-Pré

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Séisme : les mairies désarmées

Publié le 2021-08-19 | lenouvelliste.com

Dans le département du Sud, les agents intérimaires se plaignent Le dernier rapport de la direction générale de la Protection civile en date du samedi 21 août 2021, qui couvre la période allant du jeudi 19 août à 16 heures au samedi 21 août à 15 heures, fait état de 2 207 décès, 12 268 blessés, 344 personnes disparues, 52 953 maisons détruites et 77 006 maisons endommagées suite au séisme de magnitude 7,2 survenu en Haïti vers 8 h 29 le samedi 14 août 2021.du comportement de la population qui les accuse «de ne rien faire pour voler à son secours». Les élus locaux, tout comme leurs mandants, sont aux abois. Ils sont impuissants devant les catastrophes matérielle et humanitaire causées par le séisme, incapables d'accompagner les membres de leurs communautés. Interrogés par Le Nouvelliste, ces élus locaux appellent le pouvoir central à agir au plus vite pour venir en aide à la population. 

Pour Jude Edouard Pierre, cette incapacité des autorités à résoudre ce problème mis à nu par le séisme est plutôt chronique et relève de l’irresponsabilité des autorités centrales. L’agent intérimaire de la commune de Carrefour, intervenant à la matinale de Magik9, a parlé de « l'absence de volonté politique au niveau central pour stabiliser les collectivités en faisant d’elles les composantes essentielles au niveau local du Système national de gestion des risques et des désastres (SNGRD).

«Les maires ayant pris fonction en 2015 ainsi que les coordonnateurs de CASEC élus en 2017 n’ont jamais suivi de séance de formation continue sur la problématique de la protection civile alors qu’ils sont respectivement coordonnateurs de la protection civile au niveau communal et coordonnateurs de la Protection civile au niveau des sections communales», déplore-t-il.

Jude Edouard Pierre a évoqué l’asymétrie entre les autorités locales et autres autorités du pays. «L’Etat veut centraliser l’aide en passant par le COUN. Arrivée dans la délégation, l’aide provoquera un conflit de pouvoir entre les autorités pour la visibilité politique. Cela posera problème aux maires comme coordonnateurs de la protection civile qui n’ont pas accès direct au Premier ministre ni aux ministres, contrairement aux délégués et aux parlementaires», a-t-il déploré. 

Jude Édouard Pierre évoque également le dysfonctionnement des mairies. «Le non-renouvellement du personnel politique au niveau municipal pose problème. Les agents intérimaires n’ont pas la liberté de la parole ni l’autorité sur le territoire, sans compter la démobilisation du personnel local. Les maires et les coordonnateurs des CASEC comptent 19 mois sans avoir reçu leur rémunération. Les portes des mairies sont fermées, elles n’ont pas de génératrice, d’outils, d’essence pour fonctionner et pour intervenir directement», a souligné l’ancien président de la Fédération nationale des maires d’Haïti, qui a mentionné la mairie des Chardonnières comme figure représentative de la situation de la majorité des mairies du pays. «Elle ne perçoit pas 50 000 gourdes de recette annuelle. Pour une population de 40 à 50 000 habitants, l’Etat lui accorde 400 000 gourdes par mois», soutient-il.

Toutefois, Jude Edouard Pierre critique les maires qu’il qualifie de «moribonds». Pour le président de la commission communale de Carrefour, ils sont passifs, trop attachés à leur poste, ce qui les empêche de parler, de dénoncer. 

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Le Sud sous les eaux et les décombres attend des solutions

Publié le 2021-08-17 | lenouvelliste.com

La ville des Cayes, comme les 17 autres communes du Sud, se sont réveillées sous une fine pluie, mardi matin. La tempête tropicale Grace et les rafales de vents qui l’accompagnaient ont déjà quitté le pays. Cette nuit cauchemardesque, où les gens vacillaient entre les répliques sous les maisons fissurées et la pluie restera dans les annales. A l’aéroport Antoine Simon à Laborde, des dizaines de personnes, des Haïtiens et des expatriés, s’impatientent. Sur le boulevard des Quatre-Chemins, des centaines de passagers ont déjà pris place dans des autobus assurant le trajet Cayes/Port-au-Prince. En avion, en hélico, ou en autobus, tous les moyens sont bons pour laisser cette ville qui n’arrête pas de trembler quand les répliques la chatouillent. 

Au Land des Gabions, quelques sachets de biscuits, apportés par un bon samaritain, viennent réveiller des sinistrés qui, une minute auparavant, grelottaient. Ce terrain de football, transformé en abri provisoire, héberge des dizaines de familles. Des tentes de fortune y ont été érigées au petit matin alors que le sol était encore très mouillée. Certaines tentes sont recouvertes de bâches, estampillées de logos de certaines ONG. D’autres sont recouvertes de tissus. Selon les témoignages recueillis par Le Nouvelliste, dans cet abri provisoire, l’aide n’atteint pas tout le monde. Seuls les plus agressifs ont pu s’en emparer, nous souffle une septuagénaire.

A l’hôpital Immaculée Conception des Cayes, plus d’une centaine de blessés sont soignés. Des adultes, des jeunes, des adolescents, des enfants, et même des nourrissons sont remarqués. Ils reçoivent des soins pour des fractures ouvertes, fractures fermées, luxation fémorale, luxation de l’épaule, des traumas crâniens sévères ou modérés, etc. Chaque patient a une histoire, vit sa propre tragédie dans la grande tragédie. 

Dans la salle des enfants, Vilreson Sanpin, 14 ans, tord de douleur alors qu’une infirmière lui administre un sérum. Sa jambe droite a été fracturée. Originaire de Saint-Louis du Sud, il a été heurté par une pierre alors qu’il s’occupait du bétail. Il faut dire que malgré tout, Vilreson a été chanceux. Comparé au destin tragique de son grand frère Yvedol, 17 ans. En pleurs, Nomène Jean, la mère des deux garçons, raconte que le plus âgé a été enseveli à cause d’un glissement de terrain provoqué par le séisme. «Pi gran an tou antere anba gwo wòch ak tè», soupire la dame. 

A côté, deux dames sont au chevet d’un nourrisson de 23 mois, portant un bandage sur la jambe gauche. Christmanaelle Louis dors sans aucun souci. Alors que ses parents sont devant un choix cornélien. Amputer la jambe de leur petite fille ou s’attendre au pire faute de meilleurs soins ailleurs. « On nous a proposé de l’amputer. Je ne veux pas que ma famille ait ce destin. J’aimerais la transférer dans un autre centre mais je ne sais pas à quelle porte frapper », se désole Marie Duverseau. 

Alors que de dizaines de patients doivent encore rester à l’hôpital, d’autres ont été autorisés à rentrer à la maison. C’est le cas de Vanessa qui avait été fracturée à l’avant-bras. Assise sur un balcon, la quadragénaire, son bras en écharpe, s’impatiente de la lenteur prise par les autorités pour assister la population. «Ma maison a été détruite. Personne ne m’a contacté. Je ne sais pas ce qui va se passer. Mais dans mon quartier nous avons besoin de tentes, de bâches, d’eau potable, etc.», a-t-elle appelé.

Vanessa, qui habite à l’angle des rues Chateaudun et Duvivier Hall, croit qu’il faut assister tout le monde sans discrimination. «On a mis toute l’attention sur les quartiers de la Savane ou Dèyè Fò. Nous habitons un quartier résidentiel certes, mais nous sommes démunis aussi. La catastrophe ne fait pas de discrimination. L’aide doit être sans discrimination», avance-t-elle.

Ce n’est pas que les Cayens qui s’impatientent de la lenteur des réponses. Des habitants de Saint Louis du sud ont bloqué la nationale numéro deux pour exiger l’arrivée des secours. A Camp-Perrin, une commune sévèrement touchée par le séisme, les habitants s’impatientent également. Marckson, un résident de Saut-Mathurine, critique l’inaction des autorités locales. «Nous n’avons pas de représentants. Nous sommes abandonnés ici. Nous avons tout perdu mais on refuse de voler à notre secours», a-t-il dénoncé, ajoutant que les habitants de cette localité vont bloquer la nationale numéro 7 dans les prochains jours si l’aide ne leur soit pas apportée. 

Rencontré dans le bureau départemental de la protection civile, Sylvera Guillaume a admis que la situation est compliquée après le passage du séisme et de la dépression tropicale. «De manière urgente, nous avons besoin de bâches, de tentes, d’eau potable et de nourriture. Il y a des partenaires internationaux qui avaient procédé à des distributions lundi soir. Le gouvernement avait passé des instructions au FAES qui a répondu. Mais il y a encore un grand besoin», a fait savoir Sylvera Guillaume.

Jean Daniel Sénat

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Séisme: 1 941 morts, plus de 9 900 blessés, le bilan s'alourdit

Le bilan du tremblement de terre qui a ravagé, samedi dernier, les départements du Sud, des Nippes et de la Grand’Anse s’alourdit d’heure en heure. Si ces dernières quarante-huit heures les sauveteurs ont pu extraire des décombres 34 personnes vivantes, le bilan provisoire des pertes en vies humaines est passé ce mardi à 1 941 morts. Plus de 9 900 blessés et 60 759 maisons détruites ont été enregistrés, selon la Direction de la protection civile (DPC).

Publié le 2021-08-17 | lenouvelliste.com

Le pays continue d'enregistrer les victimes du séisme du samedi 14 août 2021. « Le nouveau bilan humain du tremblement de terre s’élève à 1 941 morts: 1 597 dans le Sud, 205 dans la Grand'Anse, 137 dans les Nippes et 2 dans le Nord-Ouest. Plus de 9 900 blessés ont été enregistrés dans les départements du Sud, des Nippes et de la Grand'Anse. Ce bilan reste très partiel», a fait savoir la Direction de la protection civile dans son dernier rapport publié le mardi 17 août.

«Au moins 34 personnes ont été extraites vivantes des décombres ces dernières quarante-huit heures. Les équipes de sauvetage sont toujours à pied d’œuvre dans les trois départements les plus touchés et sont en train d’être renforcées par d'autres équipes étrangères en cours de déploiement», a précisé la DPC.

Les chiffres grimpent aussi en ce qui concerne les dégâts matériels. « Pour ce qui est de l’habitat, 60 759 maisons sont détruites et 76 121 maisons endommagées dans les 3 départements les plus affectés (Sud, Grand’Anse et Nippes). De nombreux bâtiments publics (hôpitaux, écoles, hôtels, églises, entreprises privées…) ont subi des dommages ou se sont effondrés. Plus de 136 800 familles sinistrées déjà enregistrées dans les 3 départements les plus touchés, alors que les évaluations se poursuivent», a rapporté la Direction de la protection civile.

«684 400 personnes ont besoin d'une assistance humanitaire d'urgence dans les 3 départements les plus touchés par le séisme. Cela représente environ 40% de la population de ces 3 départements, qui est de 1.6 million de personnes», a souligné la DPC, ajoutant que vingt-cinq structures sanitaires sont affectées sur les trois départements. Les blessés graves ont été référés à Port-au-Prince et les blessés légers ont été pris en charge par une équipe d'environ 80 professionnels de santé déployée par le secteur.

Selon les détails de la DCP, plusieurs bâtiments ont été détruits ou endommagés. De nombreuses maisons ont les murs fissurés dans les départements du Sud, des Nippes et de la Grand’Anse, a-t-elle fait savoir. Les premières évaluations du bâti, qui se poursuivent sur le terrain, font état de 30 122 maisons détruites et 28 593 d’autres endommagées dans le département du Sud. Dans le département des Nippes, 14 348 maisons ont été détruites et 14 898 maisons endommagées. 16 289 maisons détruites et 32 630 maisons endommagées dans le département de la Grand'Anse.

Les réponses du gouvernement après la catastrophe se font encore attendre. «La situation humanitaire est très préoccupante. La population fait face à des besoins humanitaires urgents. Le gouvernement, grâce notamment au support de certains partenaires nationaux et internationaux, a déjà déployé des équipes de secours, de sauvetage et de recherche sur le terrain», a fait savoir la Primature mardi sur son compte Twitter.

Pour sa part, le Premier ministre a indiqué qu’il «est impérieux d’assurer une meilleure coordination de l’aide en vue d’une meilleure efficacité. Le gouvernement a mis en branle des structures qui doivent être renforcées en vue de faciliter une meilleure réception et distribution de l’aide en Haïti. Le travail reste énorme. Une fois de plus, le gouvernement salue l’élan de solidarité et d’entraide sans lequel il nous aurait été difficile d’intervenir rapidement pour secourir les victimes».

La DPC a par ailleurs rappelé à la population qu’elle doit s’attendre à des répliques à la suite du séisme de magnitude 7.2 du 14 août 2021 qui a eu lieu à 13 km au sud-est de Petit-Trou de Nippes, département des Nippes, à 10 kilomètres de profondeur. «Une extrême vigilance est requise en ce qui concerne les maisons fissurées, notamment en raison des pluies qui pourraient s'abattre sur le pays», a alerté la Direction de la protection civile.

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Haïti-Séisme-Sud : La situation des survivants se complique

P-au-P., 17 aout 2021 [AlterPresse] --- La Protection civile considère comme un «deuxième coup» le passage de la tempête Grace sur les régions Sud d’Haïti, après le séisme qui a dévasté trois départements de cette zone, selon des communications consultées par AlterPresse.

C’était une nuit terrible pour les populations des trois départements touchés. Des pluies accompagnées de vents ont fortement affecté les régions, rapportent les riverains à la station AlterRadio 106.1 FM. 

Selon les témoignages recueillies de plusieurs zones, les gens sont restés debout, sans dormir, sous la pluie. Les tentes improvisées, faites de draps, n’ont pas pu tenir.

A la campagne, ceux-là qui avaient plus de chance ont pu s’abriter sous quelques toits de chaume.

On compte plus de 75 mille familles sinistrées dans les 3 départements les plus touchés, où 25 structures sanitaires sont aussi affectées, selon un bilan actualisé.

Les opérations de secours ont repris, ont annoncé des entités nationales et internationales en milieu de matinée du 17 aout.

Les opérations de sauvetage se déroulent difficilement sous la pluie, qui va continuer à tomber, selon les prévisions.

La situation est plus compliquée maintenant pour prodiguer des soins aux blessés.

De nouvelles cargaisons d’aide ont également laissé la capitale dans la matinée, suivant des vidéos publiés par la Protection civile.

Cependant, des appels à l’aide se multiplient de plusieurs localités et de nombreuses communes difficiles d’accès.

Depuis le séisme, au moins 34 personnes ont été extraites vivantes des décombres, selon les autorités.

1 419 morts ont péri dans le séisme, dont 1 133 dans le Sud, 162 dans la Grande Anse, 122 dans les Nippes et 2 dans le Nord-Ouest.

Plus de 6,900 personnes blessées sont également enregistrées dans les départements du Sud, de la Grande Anse et des Nippes (Sud-Ouest d’Haïti).

La Protection civile a dénombré 37 312 maisons détruites et 46 913 autres endommagées dans le Sud, la Grande Anse et les Nippes, les trois départements les plus affectés dans le tremblement de terre du samedi 14 août 2021.

De nombreux bâtiments publics et privés, comme des hôpitaux, écoles, hôtels, églises, entreprises, ont été endommagé ou effondrés. [gp apr 17/08/2021 15 :00]

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Se relever encore et encore

Publié le 2021-08-16 | lenouvelliste.com

La population du grand Sud a donné le ton. Les voisins, les amis et les simples passants ont été les premiers à porter secours et assistance aux victimes après le séisme du 14 août 2021. Dans certaines régions, jusqu’au moment de mettre sous presse, aucune aide extérieure n’est encore parvenue. Il faut faire, par la force des choses, avec les moyens du bord, comme souvent en Haïti, pays où la majorité de la population est livrée à elle-même.

Le grand ballet de l’assistance aura les caméras et les unes, mais rien ne remplacera le courage des premiers sauveteurs et la patience des derniers bâtisseurs, ceux qui vont reprendre truelles et marteaux pour reconstruire à la mesure de leur capacité ce qu’ils avaient érigé tout seuls.

La partie du pays qui est frappée par le séisme ce 14 août a toujours été oubliée par la République. Dans le Sud, on sait que la capitale est loin et l’aide internationale au service d’elle-même avant tout. C’est une leçon historique apprise depuis des lustres.

Pour se relever, les zones saccagées devront se serrer la ceinture et ouvrir grand les yeux pour ne pas se faire dépouiller deux fois. Une fois par la catastrophe naturelle et une deuxième fois par les hommes chargés d’aider.

Le grand Sud doit éviter de tomber dans le piège des villages de tentes qui ne servent que les logisticiens de la misère. Le gouvernement devra éviter le tout par l’importation car les capacités productives du pays sont disponibles, contrairement à 2010.

Deux catastrophes majeures en une décennie cela peut paraître insurmontable mais en fait il faut en tirer avantage et ne pas tomber dans les mêmes travers.

Que la coopération, l’assistance et la supervision soient bien réparties et compartimentées pour éviter l’échec global. Cette fois, il y a trois départements à sauver et des dizaines de petites villes. Que chaque entité ouvre les yeux et surveille bien que les promesses seront tenues.

Frantz Duval

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724 décès, plus de 2 800 blessés,
nouveau bilan partiel du tremblement de terre

Publié le 2021-08-15 | lenouvelliste.com

"Le bilan des pertes en vies humaines s'alourdit. Nous avons enregistré 725 décès et 2 800 blessés dans les centres hôpitaliers. Il y en a d'autres qui ne sont pas encore arrivés dans les hôpitaux", a fait savoir le Dr Jerry Chandler, directeur de la Protection civile lors d'un point de presse ce dimanche, 24 heures après le séisme.

Sur les 724 décès, 500 cas ont été enregistrés dans le Sud, 100 dans la Grand'Anse, 122 dans les Nippes et 2 dans le Nord-ouest, a détaillé Jerry Chandler, soulignant que la réponse à la catastrophe est en cours.

S'agissant des dégâts matériels, hôtels, églises, hôpitaux, écoles, entreprises privées, maisons résidentielles, 1 500 constructions ont été détruites par la catastrophe, a indiqué Dr Chandler. 3 000 constructions ont été endommagées dans le département du Sud, 723 maisons endommagées dans les Nippes, et 1 687 maisons endommagées dans la Grand'Anse.

Jerry Chandler a fait remarquer que parallèlement, la tempête tropicale Grace arrive sur le pays dès ce lundi. "La Protection civile reste mobiliser auprès de la population", a-t-il rassuré.

Le Premier ministre Ariel Henry qui a survolé les zones affectées par le séisme a remercié la communauté internationale qui, a-t-il dit, a mis des matériels, avions, hélicoptères et bateaux à la disposition du gouvernement.

"Nous voulons donner une reponse plus adaptée qu'en 2010 après le tremblement de terre. Toutes les aides venant de l'extérieur doivent être coordonnées par la direction de la Protection civile", a exigé le chef du gouvernement.

"Je veux dire à la population que nous vivons une situation difficile, c'est le moment de nous unir pour avoir une plus grande unité nationale, une plus grande solidarité avec les victimes. Oublions nos queurelles et venons en aides aux personnes en difficulté

La situation demeure compliquée aux Cayes, dans les Nippes et la Grande'Anse. Tous les hôpitaux dans cette région sont dépassés par les événements. Selon des témoins sur place, faute de prise charge médicale, des blessés meurent.

Robenson Geffrard

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Haïti-Séisme-Sud: Plusieurs centaines de morts, des dégâts immenses, «l’important c’est d’être vivant»

Plus de 225 morts, selon un bilan partiel de la Protection civile

P-au-P., 14 août 2021 [AlterPresse] --- La secousse sismique de ce samedi 14 août 2021, de magnitude 7, qui a duré apparemment plus d’une minute en Haïti, a causé 225 morts, dont 158 dans le département du Sud (autour des Cayes) et des dégâts immenses dans le grand Sud du pays, affectant gravement 3 départements (Sud, Grand’Anse, Nippes), selon un bilan partiel de la Protection civile.

Localisé à 8 km de Petit Trou de Nippes (département des Nippes, une partie du Sud-Ouest d’Haïti), ce nouveau séisme, dont l’intensité rappelle celui du mardi 12 janvier 2010, a été ressenti dans plusieurs départements géographiques et jusqu’à Port-au-Prince, la capitale, dans l’ouest.

Des édifices publics, religieux, des écoles et des commerces ont été totalement ou en partie détruits.

Il n’y a pas encore de bilan formel, mais plusieurs dizaines de morts ont été rapportés.

Les images, diffusées sur les réseaux sociaux, montrent d’immenses dégâts dans la ville des Cayes (Sud, troisième ville en importance économique en Haïti).

Le premier ministre Ariel Henry a annoncé, sur Twitter, que son gouvernement était mobilisé pour faire face à la situation et a fait part de ses sympathies aux familles des victimes.

«Suite au #séisme qui a causé d’énormes dégâts dans le Sud, la Grand’Anse et les Nippes, j’ai déjà mobilisé toute l’équipe gouvernementale pour adopter, en urgence, toutes les dispositions qui s’imposent. Je mobilise toutes les ressources de mon Administration en vue de venir en aide aux victimes», écrit-il.

Il présente ses sympathies aux parents des victimes « de ce violent séisme qui a occasionné plusieurs pertes en vies humaines et matérielles au niveau de plusieurs départements géographiques du pays ».

«Je fais appel à l’esprit de solidarité et d’engagement de tous les Haitiennes et Haïtiens, en vue de faire front commun pour affronter cette situation dramatique que nous vivons actuellement. L’Union fait la force», conclut-il.

L’important c’est d’être vivant

«J’étais encore couché. Le téléphone a sonné. Je me suis levé pour aller recevoir l’appel. Et c’était le tremblement de terre. Cela a duré plus d’une minute», raconte Georges Valince, un confrère joint aux Cayes par AlterPresse/AlterRadio.

«J’ai vu une maison à deux étages entrer (disparaître littéralement) dans les entrailles de la terre».

«Tout a été détruit. Je n’ai pas de nouvelle de ma famille à Camp Périn, au sud-ouest des Cayes. Je n’arrive pas à les joindre par téléphone», s’inquiète-t-il.

«Les maisons qui ont résisté sont très peu sures. Je n’ose pas aller chercher quelques effets personnels», souligne le confrère.

Pour le moment, on ne sait pas combien de temps cela prendra pour que les secours arrivent. «L’important c’est d’être vivant». [gp apr 14/08/2021 13 :00]

Source image : réseaux sociaux

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lenouvelliste.com

 

Tout moun pè.
Kay pil sou pil,
pawòl anpil...
Sa kap priye,
sa kap priye,
menm mon pè.
Moun kouri,
sak blese,
sak mouri.
Li brize,
li kraze.
Gwoudou pase
kon bwat alimèt,
peyi a souke
Bondie gran mèt.
Maklouklou
pi mal ke
abse sou klou,
nou lan ka,
ka sou ka...

Ka sou ka
nou lan ka,
abse sou klou,
pi mal ke
maklouklou.
Bondie gran mèt
peyi a souke
kon bwat alimèt.
Gwoudou pase
li kraze
li brize,
sak mouri,
sak blese,
moun kouri
menm mon pè,
sa kap kriye,
sa kap priye,
pawòl anpil,
kay pil sou pil,
tout moun pè...

Guy Cayemite

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Viré monté