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Séisme à Haïti - 12 janvier 2010
Cinq ans après - 12 janvier 2015

Pascale Monnin

Pascale Monnin, Janvier 2010, Port-au-Prince, 36 secondes qui ont fait basculer notre ville. © Collection Galerie Monnin.

Ô AYITI CHÈRI !

An frédi ka tonbé asou chalè lannuit
Anlo nonm atè ka prédjé,
Syèl-la mété lenj nwè'y, tout ti zétwal tounen do yo

Ayiti ou viré pran fè !

An soufrans anmè ka déchiktayé lespri tout moun
Limyè étenn alorizon, sé an sèl dézolasyon
Dlo ka koulé akondi sé lavalas an tjè limanité
Lapè ka pran kouri dèyè lespwa
Tristès èk lapenn ka migannen, ka pitjé zantray lavi

Ayiti ou viré pran fè !

Tout oliwon latè moun pa finèt télé ka mandé sa ka pasé
Apré siklòn souflé sé latè ki ka soukwé
Méééééé tonnandisò !
Di mwen kisa yo fè pou jòdijou sé yo ki ka viré pran fè ?

Wiiiiiiiiiiiii Ayiti ou viré pran fè !

Ròb-ou ni koulè lanmizè magré ich ou ka dégrennen rozè
Mwen ka tann lavi anlè, mé anba sé dézèspwa
Fòkpa-ou jen pèd lafwa, sonbré an dézawa…

Aaaaaaaaa Ayiti ou viré pran fè !

Tonnandisòòò bondjé !
Poutji yo malmennen akondi sé dé malenmen ?
Latè ouvè, valé tout rèv san menm ba yo an trèv
Asou finèt zyé yo, sé san épi lapenn ka vèglé lorizon yo
Mwen sav yo ka prédjé, mé sa pé ké rimennen tousa ki za téré
Poutji asou latè, pou ni tousa doulè
Poutji asou latè sé lé menm ki ka viré pran fè ?

Ooooooooooooooo Ayiti wi, ou viré pran fè !

Pa lòtbò lanmò, mwen sav an jou mwen ké santi
Asou ribò finèt lavi, grenn lespwa ki ké frémi
Fòk an jou Ayiti Chéri
Ou arété pran fè pou ritouvé souri lavi !

Thierry NEGI

anis

L’art pour se souvenir du 12 janvier 2010

Par Edner Fils Décime

P-au-P, 09 janv. 2015 [AlterPresse] --- Des performances artistiques diverses et variées marqueront le 5e anniversaire du tremblement de terre, de magnitude 7.3 sur l’échelle de Richter, qui a frappé la république d’Haïti le 12 janvier 2010, selon les informations rassemblées par l’agence en ligne AlterPresse.

Expositions de peinture, de photographies, sorties de chansons d’occasion rythmeront cette journée déclarée « commémoration et de réflexion » par la présidence.

Une traditionnelle cérémonie à la mémoire des victimes du tremblement de terre, à laquelle sont conviés les Grands Corps de l’Etat, se tiendra sur le site de Titanyen (morne Saint Christophe, au nord de la capitale), informe à AlterPresse Lucien Jura, porte parole du président Joseph Michel Martelly.

«Durant cette journée, le drapeau national sera mis en berne, les discothèques et autres établissements assimilés resteront fermés, et les stations de radio et de télévision sont invitées à programmer des émissions et de la musique de circonstance», selon une note du bureau de communication de la présidence.

Un arrêté, en date du 6 janvier 2015, a été pris en ce sens.

En Haïti et en France… le religieux

Il est devenu traditionnel pour les confessions religieuses de toutes sortes d’organiser des manifestations collectives le jour du 12 janvier: soit en mémoire des personnes disparues, soit en guise de remerciements à une quelconque force supérieure divine ayant permis aux fidèles de survivre.

De nombreuses cérémonies de recueillement se dérouleront en divers lieux de culte en Haïti.

Le dimanche 11 janvier 2015, sera organisé un culte protestant, à l’Eglise évangélique de France d’Haïti, à St Denis en France, sous la houlette du Groupement évangélique de France, de la Vision missionnaire chapitre de France, de l’Union afro-caribéenne des églises de France et de la Communauté évangélique protestante de France.

Le même jour, une messe catholique romaine sera célébrée, à l’Eglise St Georges de la Vilette, par Monseigneur Xavier Rambaud, responsable des communautés catholiques étrangères de Paris, et par le révérend Jean Louiner Saint-Fort, aumônier de la communauté haïtienne à Paris.

Plusieurs lieux de culte se sont effondrés lors du passage du séisme ravageur le 12 janvier 2010 en Haïti, pendant que des fidèles s’y trouvaient.

Se rappeler le 12 janvier 2010

Des artistes, dont Tamara Bertrand (Queen Bee), Charline Jean Gilles, Gwoup Zanmitay, Mandela se produiront à Pétionville pour dire «Rappelons-nous le 12 janvier 2010».

Les participantes et participants sont invités à porter le noir et le blanc. Une bougie est aussi exigée comme sésame ce dimanche 11 janvier 2015.

Le 12 janvier 2015, les photos documentaires de Daniel Morel seront exposées en solo à Atis Rezistans pour se souvenir de la Grand’Rue (Boulevard Jean-Jacques Dessalines).

Dès le 12 janvier 2015, une exposition de 60 œuvres de 12 peintres de Kalfou Richès, en provenance de bidonvilles, débutera à la Bibliothèque nationale d’Haïti (Bnh) à Port-au-Prince.

Le lundi 12 janvier 2015, à New York (Etats-Unis d’Amérique), des organisations, entreprises et élus américains d’origine haïtienne organiseront « We remember Haïti », événement dont la toile de fond est constituée d’expositions, de discussions, de ventes-signatures de livres et de performances musicales.

Des chansons de circonstance

Joel Lorquet sort, à l’occasion, son single «Pitié pour Haïti» sur une piste de 4 minutes 12 secondes. Chanson, que l’artiste qualifie d’«hommage aux victimes du tremblement de terre du 12 janvier [2010]».

La plume de Lorquet a pondu ce texte dès le dimanche 17 janvier 2010.

Dressant le tableau des morts et des immeubles effondrés, Lorquet semble chercher une réponse aux catastrophes naturelles dans une quelconque malédiction.

«Bon Dieu, pourquoi c’est toujours nous? Nous savons que nous ne sommes pas bons. Serait-ce une malédiction? Alors, nous demandons pardon» chante-t-il.

Rafiya, une chanteuse «afropop» americano-congolaise vient de sortir dans les bacs «A song for Haïti / une chanson pour Haïti».

«Cinq ans après ce triste évènement, elle veut partager, à nouveau, son message de solidarité et célébrer la résilience du peuple Haïtien » lit-on dans un communiqué parvenu à AlterPresse.

Les organisations de femmes n’ont pas oublié, non plus

Le lundi 12 janvier 2015 sera un «moment de souvenir et de ressourcement» pour les organisations du mouvement féministe haïtien, en particulier Kay Fanm et Solidarité des femmes haïtiennes (Sofa).

Les femmes et les féministes se donnent rendez-vous au local de la Sofa pour une «commémoration féministe du 12 janvier».

Anne-Marie Coriolan, Magalie Marcelin et Myriam Merlet sont trois figures de proue du mouvement, qui ont péri dans le tremblement de terre à côté de milliers d’autres femmes emportées.

Diverses activités culturelles de circonstance

Différentes activités de souvenir sont également programmées, à l’occasion du 5e anniversaire du 12 janvier 2010, dans les camps (qui existent encore) dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince.

Le vendredi 9 janvier 2014, se tient une journée de réflexion à la nouvelle agglomération (érigée à partir de l’été 2010) dénommée Canaan, avec des organisations de la zone, sous les auspices de la plateforme Groupe d’appui aux rapatriés et réfugiés (Garr).

Des centres offriront des projections de documentaires de circonstance au grand public, afin de ne pas oublier ce qui s’est passé il y a 5 ans.

Les vendredi 9, samedi 10 et lundi 12 janvier 2015, respectivement à Carrefour Feuilles (périphérie sud-est de la capitale) et Carrefour (municipalité au sud de Port-au-Prince), le réseau des télécentres du Groupe Médialternatif (GM) présentera «chronique d’une catastrope annoncée» du réalisateur Arnold Antonin.

Des animations culturelles (musique, poésie, etc.), ainsi que des débats, à la suite des projections, auront lieu à l’occasion.

anis

Haïti-Séisme/Droits humains :
Cinq ans plus tard, situation catastrophique, selon le Rnddh

P-au-P, 14 janv. 2015 [AlterPresse] --- Le Réseau national de défense des droits humains (Rnddh) estime catastrophique la situation actuelle du pays, en revenant sur les diverses décisions prises par les autorités haïtiennes en ce qui concerne le développement et la reconstruction, 5 ans après le séisme du 12 janvier 2010.

La coordination de l’aide internationale, la réalisation des droits sociaux, économiques et politiques du peuple sont les principaux critères retenus par le Rnddh dans le cadre de son observation.

Le réseau revient sur la gestion «opaque» de la Commission intérimaire de la reconstruction (Cirh) des fonds alloués à la reconstruction.

Établie au mois d’avril 2010, environ 4 mois après le séisme, la Cirh a été «un instrument lourd, inapte à s’emboiter et fournissant à des étrangers la latitude de décider des grandes lignes d’intervention pour le développement et les reconstructions d’Haïti», considère le Rndh.

Sans aucun audit, la Commission a été remplacée par le Cadre de coordination de l’aide externe au développement d’Haïti (Caed) au mois de septembre 2012 et par la construction de bâtiments publics.

Jusque-là, ce sont des chantiers toujours en cours.

Les «promesses étatiques d’amélioration des droits à l’éducation, à la santé, au logement, à l’alimentation sont en réalité restées lettre morte», explique le Réseau.

De nombreuses manifestations sont organisées pour dénoncer les conditions de vie précaires de la population.

Pour le logement, environ quatre villages sont construits, mais près de 80 mille personnes sont toujours sous des tentes, dans 9 communes situées dans le département de l’Ouest.

Le Rnddh critique l’empressement des autorités à exproprier et démolir les édifices au centre-ville déclaré d’utilité publique comme si des constructions étaient imminentes, pourtant rien n’y est fait à date.

Sur le plan économique, aucune amélioration nette des conditions de vie de la population n’a été remarquée, rapporte le Réseau.

Les mendiants ont même augmenté dans les rues.

Politiquement, le pays fait face à «une mauvaise gouvernance caractérisée», occasionnant une insécurité généralisée, le non respect des droits humains, une instabilité politique chronique, la pauvreté extrême et le sous-développement.

Considérant cette situation qui ne s’améliore pas, le Rnddh recommande aux dirigeants «d’accorder une plus grande place respect aux valeurs et principes de droits humains dans la reconstruction».

Les agences internationales pourvoyeuses de fonds pour la reconstruction, sont appelées, de leur côté, à «exiger que les différents projets mis en œuvre dans le contexte post-séisme soient audités et que les rapports d’audits soient rendus publics».

anis

Haïti-Séisme/5 ans:
Un manque de professionnels en santé mentale

L’église comme exutoire...

Par Jean Elie Paul

Il y aurait une nette diminution du nombre de personnes ayant un problème de santé mentale en Haïti, suivant les chiffres disponibles.

P-au-P, 10 janv. 2015 [AlterPresse] --- Cinq ans après le tremblement de terre, qui a bouleversé Haïti et exposé une bonne partie de la population à un traumatisme et à une perte sans précédent, le pays ferait face à un manque criant de professionnels dans le domaine de la santé mentale, selon les informations recueillies par l’agence en ligne AlterPresse.

«Au début de 2010 jusqu’à la fin 2014, nous avions eu 4 médecins de service et chaque année, il y avait un résident. Pour l’année 2015, il y a un engouement pour cette profession, ils sont déjà 10 résidents. Cela démontre que les jeunes médecins s’intéressent aux problèmes psychiatriques dans le pays», fait valoir le psychiatre, Louis Marc Jeanny Girard, directeur du Centre psychiatrique et psychologique «Centre Mars et Kline», établi à Port-au-Prince.

Malheureusement, il n’y a que seulement 7 psychiatres pour l’ensemble du pays, tous concentrés dans la capitale, alors qu’il devrait y avoir, au moins, un psychiatre par département du pays, regrette Dr. Girard.

Pendant l’occupation américaine, dans la première moitié du XXe siècle (28 juillet 1915 - 19 août 1934), Haïti a hérité de son plus grand centre psychiatrique public avec 120 lits, «l’Hôpital Beudet», logé dans un ancien camp militaire désaffecté dans les environs de Port au Prince à Croix-des-Bouquets.

Son autre centre de soins psychiatriques et psychologiques, «Centre Mars et Kline», de capacité de seulement d’une centaine de lits, est une clinique externe attachée à l’Hôpital de l’Université d’Etat d’Haïti (Hueh), au cœur de la capitale haïtienne.

Le centre psychiatrique Mars et Kline a été cédé à l’État Haïtien, en 1954, par une entreprise pharmaceutique, en compensation des expérimentations menées, pendant plusieurs années, sous la supervision d’un psychiatre américain Stephen Kline, en collaboration avec son collègue haïtien Louis Mars, relate le professeur Ronald Jean-Jacques, de la Faculté des Sciences Humaines, dans un texte paru le 25 janvier 2011 à L’Université de Lyon sur l’« Etat des lieux de la Santé Mentale en Haïti après le 12 janvier 2010».

Cependant, trois (3) autres centres privés (d’une centaine de lits en tout) et des unités psychologiques dans deux (2) hôpitaux privés offrent des services psychologiques et psychiatriques aux couches aisées de la population haïtienne.

Ce qui n’est pas suffisant pour l’ensemble de la population du pays.

«Autrefois, il y avait près deux mille personnes dans la capitale. Maintenant (en 2015), il y a plus de 2 millions. Or, pour tous les 10 départements du pays, seulement 2 centres sont disponibles. L’Etat haïtien paie 7 psychiatres, alors que la population haïtienne avoisine les 10 millions de personnes. Tout se concentre dans la capitale », relève Dr. Girard.

Le problème de la santé mentale du pays ne réside pas seulement dans la question d’augmentation du nombre de personnel qualifié, mais aussi dans la situation sociale du pays.

«Entre 2010 et 2011, il y avait un total de 35'580 cas, soit près de 33'991 patients externes et 1'580 hospitalisés. Du mois d’octobre 2012 à septembre 2013, il y a eu un total de 14 mille patients. Cependant, du mois d’octobre 2013 au mois de septembre 2014, il y a eu une nette diminution, près de 11'206 patients. Il y a plus de 1'830 nouveaux patients, soit 1'200 filles et 880 garçons, alors que il reste plus de 9,976 mille anciens patients» relate Louis Marc Jeanny Girard.

Le problème des séquelles du séisme réside chez les gens qui ont des stress post-traumatiques, chez ceux qui sont déprimés, analyse Dr. Girard.

Au problème de manque de professionnels, s’ajouterait aussi la question de faux professionnels de la santé mentale.

Les «charlatans» se présentent souvent comme de vrais psychiatres, prêtres ou pasteurs.

Ces «faux psychiatres» font croire aux malades qu’ils seraient frappés de mauvais esprits et prétendent être capables de les chasser de leurs corps.

«Ce qui parait paradoxal, c’est que les gens ne viendront pas au Centre tout d’un coup. Très peu viendront voir un psychiatre. Parce que la population haïtienne est croyante, les gens vont s’intéresser beaucoup plus à la religion, au miracle divin au lieu de recourir à la science pour avoir des soins», déplore Dr. Girard.

À l’occasion du 5e anniversaire, le 12 janvier 2015, du tremblement de terre de 2010, beaucoup de gens vont se rendre dans les églises, parce qu’ils vont avoir une psychothérapie de groupe, et non individuelle. En pensant que Dieu les aidera, certains vont se rendre chez des pasteurs, dans différents temples, pour avoir des soins. D’autres vont se rendre dans les églises charismatiques, dans les églises de Dieu et dans les cercles vodou, pour participer dans une sorte de thérapie collective.

L’État haïtien aurait un plan autour de la santé mentale qu’il devrait exécuter entre 2015 et 2020.

anis

5 ans après, des institutions publiques dressent leur bilan

Le Nouvelliste | Publié le : 09 janvier 2015

L’ingénieur-géologue Claude Prépetit. Photo Le Nouvelliste.

L’Observatoire citoyen de l’Action des pouvoirs publics (OCAPH) a organisé, ce jeudi 8 janvier 2015, une journée de réflexion et d’échange sur les travaux réalisés par certaines institutions publiques dans le pays, du 12 janvier 2010 à aujourd'hui. Cette activité a réuni plus d’une centaine de participants en provenance des dix départements.

Dans le cadre de la célébration du cinquième anniversaire du tremblement de terre survenu le 12 janvier 2010, des cadres de plusieurs institutions se sont défilées à Le Plaza hôtel, en vue d’échanger avec la société civile sur les différentes actions menées après ce cataclysme meurtrier. Le Ministère de la Santé publique et de la Population (MSPP), la Croix-Rouge haïtienne (CRH), l’Unité de Construction de Logements et de Bâtiments publics (UCLPB), le Secrétariat permanent de gestion des risques et des désastres (SPGRD), la Direction nationale de l’Eau potable et de l’Assainissement (DINEPA) sont, entre autres, les institutions qui ont pris part à cette initiative. 

Le coordonnateur de l’OCAPH, Vernon Jean, dans ses propos à l’ouverture de la séance, a plaidé pour l’organisation de la société qui devrait passer par l’organisation de la vie de l’homme et l’engagement du citoyen. Selon le politologue, le peuple haïtien doit cultiver l’esprit du «respect mutuel» afin de mieux harmonier les rapports sociaux. «Apprenons à vivre ensemble», a poursuivi le responsable de l’organisation qui compte déjà 6 ans d'existence.

«Il n y a pas une saison sismique», a lâché l’ingénieur-géologue Claude Prépetit, qui intervenait lors de cette journée de réflexion. Le géologue a souligné que le pays est traversé de part et d’autre par différentes failles sismiques qui peuvent causer des dégâts à n’importe quelle heure. Face à une telle situation, l’ingénieur Prépetit recommande à la population «la pratique du microzonage sismique». Selon lui, cela permettra de déterminer l’endroit idéal pour construire leur maison.

Pour la région métropolitaine, le géologue a indiqué qu’une étude a révélé qu’il existe des failles dans plusieurs points de ladite région, entre autres Bourdon, route de Frères, Morne Lazard, Turgeau, Martissant, en déplorant le comportement irresponsable de la population 5 ans après. Ainsi, l’ex-directeur général du Bureau des Mines et de l’Energie (BME) a invité toute la population à faire preuve de vigilance pour éviter des pertes en vies humaines en cas de catastrophes naturelles.

Le représentant du MSPP, Patrick Alfred, lors de son intervention, a fait remarquer qu’une cinquantaine de structures hospitalières ont été détruites par le séisme et un nombre considérable de personnes souffraient de plusieurs maux. «Cette situation préoccupante a conduit le MSPP à élaborer une politique de santé pour le pays», a-t-il indiqué, tout en informant que ledit ministère a également travaillé sur 8 projets de loi dans le souci de réguler le système.

«Les défis sont nombreux», a reconnu M. Alfred, qui a toutefois souligné que le MSPP a réalisé pas mal d’efforts. Il a cité, entre autres, la création du Centre d’ambulancier national (CAN), la formation de 2’100 agents de santé dans le pays, la publication de 43 documents normatifs pour l’avancement du secteur, le financement de plusieurs «projets basés sur des résultats», le recyclage de 6’000 agents de santé, l’implication dans la lutte contre les épidémies (exemple choléra).

Pour sa part, le représentant de la Croix-Rouge haïtienne (CRH), Périclès Jean-Baptiste, a fait savoir que la CRH a pour mission «d’aider les gens dans les périodes de calamité à garder leur dignité». Il a indiqué que plus de 70’000 personnes ont bénéficié des soins de la CRH durant la période allant de 2010 à 2014 via le programme «l’approche communautaire». De plus, M. Jean- Baptiste a souligné que ladite institution a financé d’une part, la construction de plusieurs centres sanitaires, notamment à Seguin, Gaillard et à Jacmel, d’autre part, la construction de «40’000 abris progressifs» au profit de la population.

Le directeur de la DINEPA, l’ingénieur Bénito Dumay, a, quant à lui, confié que son entreprise a été confronté à de grandes difficultés à servir la population suite au séisme du 12 janvier 2010. «La DINEPA a pris naissance en 2009 et la catastrophe est survenue en 2010», a-t-il poursuivi en vue d’expliquer le niveau d’implication de la DINEPA lors de cet évènement. Par ailleurs, M. Dumay a déclaré que ladite institution procédé jusqu’à ce jour à la distribution de l’eau potable dans divers camps et villages. Le DG de la DINEPA a profité de l’occasion pour déplorer la vaste campagne de déboisement entreprise dans tout le pays.

Abel Nazaire du Secrétariat permanent de gestion des risques et des désastres (SPGRD) a, de son côté, fait mention de la construction du Centre d’opération d’urgence national (COUN), la construction de 10 centres d’urgence départementaux, la formation de 3’000 brigadiers volontaires, etc. Le responsable de la mobilisation des secouristes haïtiens (dans le Nord), Ardouin Zéphirin, pour sa part, a fait remarquer que l’institution qu’il dirige avait apporté tout son support aux personnes touchées par ce cataclysme, particulièrement dans le domaine du secourisme. 

anis

Cinq documentaires sur le séisme du 12 janvier

Le Nouvelliste | Publié le : 08 janvier 2015

Pétion-Ville

La cathédrale décapitée. Photo Nicolas André

35 secondes. Haïti connaît l’enfer… Nous sommes à quelques jours de la cinquième commémoration du séisme. On n’en finit pas de faire le deuil de plus de 250 000 morts. La pellicule et la vidéo se sont emparées de cette tragédie. Une bonne vingtaine a inscrit dans l’encre de lumière ces stigmates. À l’occasion de cette 5e commémoration, nous avons repéré cinq films documentaires.

Une étrange cathédrale dans la graisse des ténèbres

Œuvre du cinéaste français Charles Najman, ce film est tourné presque intégralement dans la cathédrale en ruines de Port-au-Prince et rôde autour de la basilique Notre-Dame, déboîtée lors du cataclysme.  Frankétienne, “corps sans repaires“, en est l’un des protagonistes. Inspiré de sa pièce prémonitoire “Le Piège“, “Une étrange cathédrale dans la graisse des ténèbres“ est ce trait d’union entre la mise à mort de Port-au-Prince et la mise en scène de la mort de l’écrivain. Accablement. Esthétique du chaos. Poésie inscrite au milieu des vestiges, le film se veut un chant de vie et de mort, une réponse poétique à notre tragédie. Déjà projeté en Haïti, notamment à la Fokal et au restaurant Le Villate, l’avant-première a eu lieu À  Paris en 2011, À  la Maison de l’Unesco. 

Haïti, l’année zéro

En soixante et une minutes, le cinéaste haïtien Kendy Vérilus a livré une charge d'Émotions dans ce film documentaire. Une belle manière de payer son respect aux victimes de ces 35 secondes infinies. Ayant attendu trois ans pour se présenter au grand public, “Haïti, l’année zéro“ immortalise différents quartiers de la capitale et filme la mort, la détresse des sinistrés effarés dans les rues. Au rythme des chansons de Manno Charlemagne, on revit les témoignages de Thomas Spear, d’Edwidge Danticat. On rumine le récit de Dany Laferrière, le désespoir de cet homme égaré devant le cadavre de son épouse…

Projeté en janvier 2013 au restaurant Le Villate, “Haïti, l’année zéro“, selon Dominique Batraville, a refait la ville en son, images et lumières.

“Tout de suite après le séisme du 12 janvier, je commençais à capter des images sans avoir l'idée de faire un film documentaire. Au fur et à mesure que je traversais la ville avec ma caméra en main, je réalisais que l'ampleur du séisme Était beaucoup plus grave que je l'avais imaginée. Durant les premiers jours, j'ai entendu la voix des gens coincés entre béton et bitume et, là aussi, j'ai découvert mon impuissance.“

Assistance mortelle

Le seul à remuer profondément le couteau dans la plaie est “Assistance mortelle” de Raoul Peck. Ce documentaire est tourné deux années après le séisme en Haïti. Sévère bilan sur la gestion catastrophique du post-séisme par la communauté internationale. Regard critique sur l'efficacité de l'aide internationale destinée à la reconstruction d'Haïti.

DiffusÉ dans quelques institutions culturelles, ainsi que sur nos petits Écrans, “Assistance mortelle“ a remporté le Our world award au Festival international de film Abou Dhabi.

Goudougoudou

Onomatopée créole désignant le tremblement de terre, “Goudougoudou“ porte la marque des rêves et des cauchemars de tout un peuple, à travers la voix d’une dizaine de femmes, d’hommes et d'enfants. Griffé du Belge Pieter Van Eecke et de l’Italien Fabrizio Scapin, il charrie des témoignages, des scènes de vie dans une Port-au-Prince meurtrie. Les personnes qui y apparaissent sont des amis et des connaissances des réalisateurs. “Grace à cette proximité, nous offrons un regard unique sur une société qui ne se met pas facilement à nu. On voit ainsi des gens en chair et en os, et non des victimes silencieuses sans parole ou des sauvages violents qu’ont pu présenter les reportages d'actualités d'alors. Ce ne sont pas non plus des héros, mais des personnes qui, au-delà du deuil et de la perte, essaient de continuer d'aller de l'avant et refusent d'accepter qu'Haïti soit devenue un pays de morts vivants“, explique une note de la Fokal.

Projeté à l’écran de cette institution, “Goudougoudou“ a été aussi au 29e Festival de Cinéma de Bogotà et à la Quinzaine du cinéma francophone, au Centre Wallonie-Bruxelles à Paris en 2012.

Poètes de la rue en Haïti

Des jeunes sortent de la foule. Des mots balaient la ville dévastée. Documentaire de Christian Tortel, “Poètes de la rue en Haïti“ est le fruit du festival Étonnants voyageurs, accueilli à Port-au-Prince et dans dix villes de province en février 2012. Rencontre avec les lycéens de Jacmel. Ateliers d’écriture offerts aux femmes du camp Accra Sud… Dans cette petite réalisation de treize minutes environ, on recueille des témoignages, de la poésie “Haïti n’est pas seulement la misère… c’est aussi une conscience artistique, intellectuelle“. On rencontre Samuel, ce jeune cireur de chaussures, ce peintre, ce poète. “Je suis celui qui danse dans le feu, avec mon tambour en eau, fluide de mon sang, noirci par la brise du soir…“

Pour plus de 250 000 morts et 300 000 blessés, ces poètes, dont Coutechève Lavoie Aupont, Dany Laferrière et Alain Mabanckou, rendent hommage. Comme ils peuvent. Dans ce documentaire, l'on revoit une ville décousue, hors les murs. Et Dominique Batraville de nous dire: “Même dans les catacombes ou sous les tentes, un pays peut exister.“

anis

Dominique Anglade, le séisme et sa fierté d'être Haïtienne

Radio-canada, le lundi 5 janvier 2015

anis

Un mémorial du 12 janvier au parc naturel de Martissant

Le Nouvelliste | Publié le : 06 janvier 2015

Un nouveau mémorial a été érigé à la mémoire des disparus du tremblement de terre de janvier 2010. Loin, cette fois, de Titanyen et de Carrefour-Feuilles, mais au cœur même de l’un des quartiers les plus redoutés de la périphérie de Port-au-Prince: Martissant. Là-bas, sur les terres de l’ancienne habitation Leclerc, existe à présent un lieu de recueillement pour les familles des nombreux disparus. Réalisée par la plasticienne suisse d'origine haïtienne Pascale Monnin (vivant et travaillant à Port-au-Prince), cette œuvre commandée par la Fokal s’inscrit désormais dans le temps. Elle sera inaugurée le 12 janvier 2015 au parc naturel de Martissant.

L’œuvre: des moulages de visages d'enfants vivants au moment du tremblement de terre pour interroger les disparus suspendus à un arbre. Sa composition renferme du ciment et du fer, matériaux de destruction massive lors du séisme de 2010, associés à des miroirs cassés, brisés, reflétant la lumière. L’ensemble crée un effet de beauté pour reconstruire des visages lumineux et solaires. L'arbre, un "mimi", de son nom savant le «Pseudobombax ellipticum», ne fleurit qu’en janvier. Ainsi, chaque année ses fleurs roses salueront les disparus du 12 janvier 2010.

Pseudobombax ellipticum, variété à fleurs blanches. Photo F. Palli.

Fokal et le projet de réhabilitation de l’ancienne habitation Leclerc.

La Fondation Connaissance et Liberté (Fokal) a lancé, depuis 2008, un projet de création d’un parc naturel au cœur de Port-au-Prince, dans le quartier de Martissant sur l’ancienne habitation Leclerc. Dix-sept hectares sont ainsi peu À peu transformés en espace de respiration, de culture, de mémoire et de connaissance. La Fokal travaille en tant que maitre d’ouvrage délégué du gouvernement haïtien sur ces espaces. On y trouve un mémorial au séisme de 2010, une bibliothèque, une pépinière, un jardin de plantes médicinales. Le projet comprend, À terme, un centre de ressources communautaire, un parc de loisir, un espace de restauration, une maison de l’environnement et un institut de formation aux métiers de l’environnement. Le parc de Martissant est le premier parc naturel dans la capitale haïtienne.

À la construction du parc de Martissant s’ajoute un travail continu dans le quartier, avec ses habitants: gestion des déchets, amélioration de la salubrité, appui aux associations, protection de l’environnement entre autres.

En 2012, la Fokal a ouvert le mémorial aux victimes du séisme du 12 janvier 2010. Cet espace, construit sur le site d’une maison détruite par le tremblement de terre, est un jardin et un lieu de recueillement. Il est très fréquenté par les étudiants et les enfants du quartier. Chaque année, une commémoration est organisée par la Fokal avec les habitants du quartier dans cet espace.

PASCALE MONNIN

Pascale est née à Port-au-Prince en 1974 mais elle a été élevée en Suisse et y a fait ses études. Cette double culture nourrit un imaginaire complexe et fantasque qu’elle décline dans de nombreuses techniques: Elle peint, sculpte, grave le cuivre, crée des mobiles, fait des installations et son art l’a emmené aux quatre coins du monde. Au côté du poète James Noël, elle fonde l’association culturelle Passagers des Vents en 2010 et en 2012 ils lancent la Revue artistique et littéraire Intranquilités. La Galerie Monnin à Port-au-Prince, fondée en 1956, est une affaire de famille. Elle a exposé entre autres au Grand Palais, à la Villa Médicis, chez Agnès B, au Musée de l’OEA, au Fowler Museum, à la Halle Saint-Pierre... Elle a représenté Haïti à la Biennale de Venise et le Lowe Museum de L’université de Miami présente un de ses mobiles dans leur collection permanente.

anis

Mémorial du 12 janvier : chantier encore sous terre

Le Nouvelliste | Publié le : 05 janvier 2015

Mémorial du 12 janvier

Quatre ministres de la Culture, une promesse du président Michel Martelly presque avec la main sur le cœur d'ériger un mémorial pour rendre hommage aux 200'000 victimes du séisme du 12 janvier 2010. Cinq ans après le drame, un constat: le chantier a du plomb dans l'aile. Ce lundi 5 janvier 2015, sous un ciel clair, entre la mer et la montagne, des ouvriers s'affairent en milieu d'après-midi. Le mortier dans les tracées, les blocs sont posés, ça remue. Les  fondations poussent. «On avance»,  confie Jean Bernard Trézil, appelé, «foreman» par ses hommes.

Les travaux qui avaient redémarré en octobre 2014 après 10 mois d'arrêt ont été encore interrompus pour être repris le 4 décembre dernier, explique Jean Bernard Trézil  qui s'arrache afin de s'assurer qu'un projecteur, amené sur le chantier par un véhicule SE 01717, soit à  la bonne place. Quant à  la fin des travaux, personne n'ose spéculer. Il y a en revanche une demande: «que les travaux se poursuivent». Oui, c'est ce que je souhaite», confie Makenzy Jessé,  un père de famille habitant une des dizaines de bicoques aux alentours.

Sans être spécialiste, c'est certain qu'il sera quasi impossible d'organiser une cérémonie sur le site ce 12 janvier 2015. La petite plateforme noire sur laquelle était gravée Nou pap jan m bliye w» n'est plus. La pierre du souvenir se trouve à  quelques mètres du drapeau national presque en lambeau, martyrisé par les quatre vents. La pierre semble être le témoin silencieux, le trait d'union entre ces vivants qui mettent la main à  l'oeuuvre pour rendre hommage aux disparus.

En novembre dernier, au journal, la ministre de la Culture, Monique Rocourt, avait révélé que sur les 60 millions de gourdes nécessaires, 20 millions sont disponibles pour la construction de la première phase. Quelque 19 hectares seront plantés. L'idée est que chaque arbre représente une personne. Pendant toute l'année 2015, les arbres seront plantés, avait assuré Monique Rocourt. «Nous voulons honorer les disparus, méditer sur la vie des gens tombés en ce jour», avait-elle poursuivi avant de souligner que ce Parc de la mémoire ne sera pas uniquement celui de la catastrophe.

La société civile est appelée à  contribuer, aux côtés de l'Enarts, de l'ISPAN et d'autres organismes relevant du ministère de la Culture. Les expertises de bénévoles, la mise à  disposition d'équipements seront les bienvenues. «Ce sera un vaste konbit», avait indiqué Monique Rocourt qui mise sur des agronomes, des paysagistes, des muséographes pour donner corps à  ce projet collectif.

Pour ce 12 janvier 2015, une partie du mémorial sera construite. Il y aura une exposition. Pas de photos de gens morts, mais des images du chaos d'après le séisme, avait souligné la ministre qui rougira peut-être de voir que les choses n'ont pas évolué selon ses plans. Diable de retard. Ce projet en a accumulé. À cause, entre autres, de problèmes de disponibilité de fonds liés au budget. Revendiquant à  plein poumon le droit de rêver en grand, Monique Rocourt, au journal, avait souhaité que «ce mémorial soit digne». «Nous ne pouvons pas faire n'importe quoi», avait soutenu la ministre. 

Dans 7 jours, le 12 janvier, des églises seront remplies de survivants. Aux pieds de Dieu, suppliques, pleurs, remerciements seront déposés. C'est comme ça. Cependant, cette hécatombe provoquée non par le séisme mais par les mauvaises constructions ne sera dans aucun devoir de mémoire officiel.

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Haïti-Séisme/ 5 ans:
Vers la fin de la première phase des travaux du «Mémorial du 12 janvier»

AlterPresse, jeudi 8 janvier 2015
Par Stephen Ralph Henri

P-au-P, 08 janv. 2015 [AlterPresse] --- La première phase d’édification du ‘’mémorial du 12 janvier’’, situé à Titanyen (morne Saint Christophe) à environ 8 kilomètres au nord de la capitale, devrait être finie, d’ici le lundi 12 janvier 2015, pour accueillir la cérémonie officielle marquant les 5 années du dévastateur séisme ayant emporté plus de 200 mille personnes.

Cette information émane du directeur général du ministère de la culture, Stefan Malebranche, contacté par AlterPresse.

Le ministère de la culture est la principale institution publique, chargée de la réalisation de cet ouvrage. Déjà le 12 janvier 2014, la maquette était exposée.

Une clôture a été dressée, mais les travaux n’ont vraiment repris qu’au mois d’octobre 2014 pour être renforcés au début du mois de décembre 2014, suivant des informations recueillies sur le terrain le lundi 5 janvier 2015.

Suivant le plan, cette première étape consiste en la construction d’une bonne partie des murs de la structure, en particulier celui du fond (où seront placés des gardiens du temps) et un portail métallique. Les fameux «gardiens du temps» seront installés lors de deux prochaines étapes des travaux.

«Je sais qu’il y aura une cérémonie officielle là-bas», affirme Malebranche, qui escompte la fin des travaux pour l’été 2015.

Sur les lieux, c’est un ouvrage en cours. Plus d’une centaine d’ouvriers s’affairent sous un soleil brûlant: brassage de mortier, transport d’eau, de pierres et de blocs. Certains portent des casquettes, d’autres utilisent des maillots pour se couvrir la tête ou un papier d’emballage de ciment.

On ne remarque plus la base en céramique noire, sur laquelle était posée une grosse pierre symbolique, toujours présente par contre. Cette pierre fera partie de la structure finale. Au-dessous de celle-ci, on envisage de mettre de la terre venue des quartiers, qui étaient les plus touchés, explique à AlterPresse un responsable sous le couvert de l’anonymat.

La face du mémorial, lequel sera édifié sur 16 hectares de terre, sera tournée vers la ville de Léogane (au sud de la capitale), où l’épicentre du tremblement de terre du 12 janvier 2010 a été observé.

En attendant, au milieu du chantier, l’étendard national bleu et rouge se dresse, un peu déchiré, amarré à un petit poteau en bois. Cette bannière, qui aurait été trouvée, sans aucun ossement, lors des fouilles effectuées pour réaliser les travaux, devrait être exposée dans un musée, selon un responsable du chantier.

Les croix en bois sont toujours plantées dans le sol, un peu partout dans la zone. Une, plus ou moins grosse, en fer, domine le chantier depuis une petite élévation du terrain. Ce site, de Titanyen, avait reçu la majeure partie des dépouilles des Haïtiennes et Haïtiens, tués dans le tremblement de terre, de magnitude 7.2 sur l’échelle de Richter, survenu le 12 janvier 2010.

Parallèlement à l’existence du monument dans la zone, se dresse, au fur et à mesure, un bidonville de maisonnettes en toiles, en tôles, en bâches ou en béton.

Le mémorial, en chantier à Saint Christophe, constitue la première initiative de ce genre, parmi les autres entreprises par l’État, à atteindre cette phase d’avancement.

Dans un premier temps, en 2010, un comité établi par le gouvernement de l’époque avait promis de construire un mémorial à l’emplacement de la place Geffrard au centre-ville de Port-au-Prince. Rien n’a été fait à date, y compris les autres aspects de ce projet.

Le 12 janvier 2011, les autorités ont même posé une première pierre, en vue de la construction d’un autre lieu symbolique à quelques mètres des ruines du palais présidentiel, sur le site de l’ancienne direction générale des impôts (Dgi).

Aujourd’hui, un bâtiment, qui logera le ministère de l’intérieur, y est en construction.

anis

Cinq ans après le séisme,
c'est le tsunami, le schisme
politique, un état en faillite,
la morale en déroute,
l'intellectuel et l'élite
ignorant l'occupation,
la diaspora en dehors
de la réalité, dès lors
incapables de faire l'addition,
de protéger nos ressources
de connaitre même la source
de paiement de nos comptes,
nos revenus douaniers et impôts
trop souvent non payés
pour services non délivrés,
insuffisants pour les budgets
de l'état, voir les projets,
sans se rendre compte
que la main du grand voisin,
je veux parler de celle du Sarazin,
le denier sans aucune base
par la corruption et pots
de vin fait table rase
de notre décence,
sous le couvert d'assistance
et l'investissement d'une pitance
capitalise de notre décadence,
nos passions et nos villes
nos classes chauffées à blanc
sans vision et sans plan
concrets, sur la route
d'une guerre civile...
Le séisme a fait
plus de dégâts
qu'on ne peut imaginer
dans notre société,
Soit par nature
provoquée ou pas,
nos déchirures
intérêts de classe,
et mauvaises mines
ont encore fait surface,
plus faciles nos mines
et trésors à bon marché
en zizanies d'être exploité...
Sous le faux couvert
du patriotisme et l'amour
du peuple et leur père,
on harangue de discours
et de virtuelles prouesses,
plans et promesses
maquettes sans future,
exploitant les chimères
et horreurs de la faim.
Et le séisme dans cet enfer
continue à faire ses ravages,
le désastre et ses effets
en tsunamis d'ordures
revenues à toutes fins
sur nos rivages...
La faim justifie les moyens. ..
Il ne suffit que d'un rien
quand le ventre harcelle,
souvent d'une étincelle
pour faire sauter le baril
de poudre. Quand le nombril
ne se cicatrise pas, le fléau
de la balance devient un fléau,
une plaie maligne qui dégénère
en un dangereux cancer
quand l'injustice et les rages
sont étouffées sous des bandages.
Un cigare allumé
aux deux bouts,
comment le fumer,
le peuple à bout,
l'élite aveugle et sourde
s'accrochant à sa gourde
indifférente à l'odeur puante
de cette boue suffocante
des guettos et des tentes...
Les faubourgs à l'attente
de quelque secours,
de quelqu'amour,
de quelqu'occasion
qui semble illusion...
Les propagandes
et nouvelles sur l'internet,
la radio et la télé, lunettes
opaques aux commandes
de la bourgeoisie
pour faire content
le troupeau marcher
à la boucherie
ou le vendre argent comptant
à la criée publique au marché...
.
Sitiyasyion D'ayiti
vini pi konplike,
ONG ak pwokonsil
pran nou pou enbesil,
yon pa nou okipe,
le pèp ap boule
kawoutchou...
lòt pa gen ti sousou
ak lenglensou,
pie nou lan dife
nou anba maswife
se yon misèrere
ki pa-p janm fini
tankou yon fil pit
jwèt la mangonmen,
tout bobin
la genlè makonnen...,
Gwo babin
ap fimen
gran manjé
peye tapajè,
pou fé chimè kanpe
fèm sou yon bit,
ti pèp di-l gen lafwa
anba zam fanfwa,
menm si manje ranje
grangou lan vant pa dou
kan menm l-ap manje
zòt pa lan pataje
lavalas mande anraje,
fil pit la mele
sèvolan pa-p monte...

Guy Cayemite

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