Ki Nov?
 
Ayiti
 
Salon de la révolution haïtienne

Le projet
de la Fondation Culture et Développement

Sous la direction de Jacky Lumarque et Laennec Hurbon

 
 
  Pavillon Histoire
Graphique montrant le complexe Pavillon Histoire (à gauche) adossé à la scène couverte, avec le patio et les gradins au centre et enfin le terrain en gazon pouvant accueillir 700 spectateurs.

 

 Sommaire

I. ORIGINE ET CONTEXTE DU PROJET

II. LE CONCEPT DE SALON

III. POURQUOI PARLER DE REVOLUTION HAÏTIENNE?

IV. OBJECTIFS DU SALON DE LA REVOLUTION HAÏTIENNE

V. DESCRIPTION DU SALON (SAREV)

VI. LES COMPOSANTES DU SALON

VII. ORGANISATION DU SALON

VIII. PROGRAMMATION PROVISOIRE DES MANIFESTATIONS

IX. LES ACTIVITES DE LA PHASE PREPARATOIRE DU PROJET

X. ASSISTANCE TECHNIQUE ET CONTRIBUTIONS DES PAYS INVITÉS

XI. APPROCHE ET BUDGET POUR L’AMÉNAGEMENT DU SITE DU SALON

XII. ANNEXE
 

COLLABORATION

Ont collaboré à la réalisation de ce document:
(Par ordre alphabétique)

M. Gérald Alexis
M. Gérald-Emile Brun
Mme Mireille Decatrel
M. Philippe Dodard
M. Marcel Dorigny
M. Lionel Etienne
M. Jacquelin Eugène
Mme Carine Hilaire
M. William Kenel-Pierre
M. André Lafontant-Joseph
M. Charles Najman
M. Claude Pierre
Mme Marie-Lucie Vendries

Ont participé à des discussions sur différents aspects de la faisabilité du projet:

M. Gérald Alexis
M. Patrick Attié
Mme Geneviève Auguste
M. Ralph Auguste
M. Philippe Bayard
Mme Giliane Bouchereau
M. Jean-Maurice Buteau
M. Jean Casimir
Mme Suzy Castor
M. Jacky Dahomay
M. Peter Frisch
M. André Lafontant-Joseph
M. Thierry Gardère
M. Jean-Claude Garoute (Tiga)
M. Michel Hector
Mme Yanick Lahens
M. Ronald Mevs
M. Georges Nader
Mme Mireille Pérodin Jérôme
M. Gérard-Daniel Rouzier
Mme Odette Roy-Fombrun
M. Amilcar Simil

Ont participé au séminaire de «brain storming» sur les différents pavillons du Salon:

Mme Edith D. Adien (Professionnel)
M. Gérald Alexis (Artistique)
M. Ralph Auguste (Affaires)
M. Jean-Claude Bajeux (Littéraire/ Droits de l’homme)
Mme Sylvie Bajeux (Professionnel)
M. Philippe Bayard (Professionnel)
Mme Giliane B. Bouchereau (Professionnel)
M. Jean-Maurcie Buteau (Professionnel)
M. Lionel Delatour (Professionnel)
M. Lionel Etienne (Professionnel)
M. Peter Frisch (Professionnel)
M. André Lafontant-Joseph (Urbaniste)
M. Thierry Gardère (Professionnel)
M. Jean-Claude Garoute, Tiga (Artistique)
Mme Carine Hilaire (Technologie de l’information)
Mme Mireille Jérôme-Pérodin (Artistique)
M. William Kenel-Pierre (Architecture)
Mme Y anick Lahens (Littéraire)
Me Guerdy Lissade (Droit, numismatique)
M. Georges Nader, fils (Artistique/ Affaires)
M. Pierre C. Pierre (Littéraire)
M. Amilcar Simil (Artistique)
Mme Garthe Stephenson-Cardozo (Professionnel)
M. Gary Victor (Littéraire)
 

I. ORIGINE ET CONTEXTE DU PROJET

L’initiative d’un salon de la révolution haïtienne (SAREV) comme axe principal d’un projet de salon international sur le thème de la révolution anti-esclavagiste, traduit la volonté d’un groupe d’acteurs de la société civile d’apporter leur pierre dans le cadre des manifestations prévues pour l’année 2004, à l’occasion du deux-centième anniversaire de la proclamation de la première république noire indépendante du nouveau monde.

Depuis le début de l’année 2002, grâce à des discussions entamées avec plusieurs intellectuels et artistes, puis avec des membres d’associations socioprofessionnelles et d’institutions culturelles, le projet prend corps et reçoit diverses suggestions qui démontrent une volonté d’appropriation collective du Salon de la révolution haïtienne. Ce projet est apparu comme une activité pouvant ouvrir pour la société haïtienne de nouveaux horizons de reconstruction du lien social et de développement, à un moment où la morosité semble prendre le dessus face au tableau de bord alarmant du pays au plan économique.

La dimension internationale du projet s’est naturellement imposée et a pris forme graduellement au fur et à mesure que des séjours et des missions à l’étranger de certains des promoteurs du projet permettaient d’explorer les opportunités de coopération et de partenariat que pouvait susciter une telle initiative auprès de diverses personnalités, organisations et institutions étrangères. Parmi les échanges qui ont le plus contribué à façonner le projet et à renforcer sa dimension internationale, il y a lieu de mentionner:

  1. Les nombreuses rencontres et réunions de travail en France qui ont impliqué des historiens, des responsables d’associations culturelles, des représentants de mairies, des experts en salons, des cinéastes, des journalistes, des éditeurs et des fonctionnaires de la division Caraïbe du ministère des affaires étrangères;
  2. Les visites aux conseils régionaux et départementaux de Martinique et de Guadeloupe ainsi que les rencontres avec diverses associations culturelles, sans exclure les séances de travail avec les chercheurs du laboratoire associé au CNRS: Centre de recherche sur les pouvoirs locaux dans la caraïbe (CRPLC) et les représentants de la chambre de commerce et d’industrie de la Guadeloupe;
  3. Les réunions de travail avec des représentants à Barcelone du Comité espagnol dont les activités dans les manifestations et expositions envisagées dans le cadre du salon de la révolution haïtienne s’articuleront avec le projet du gouvernement espagnol d’un forum des cultures du monde en 2004;
  4. Les missions à Cuba et en République Dominicaine avec des représentants du monde universitaire et de plusieurs associations culturelles;
  5. Des rencontres en Angleterre avec des représentants du monde culturel et des entreprises en vue de définir les modalités d’une participation de la Grande Bretagne aux manifestations du salon.

La très grande réceptivité qui a accueilli l’idée même du projet démontre la possibilité d’envisager la réalisation du salon, malgré ou peut-être à cause même de nos difficultés actuelles en tant que nation, comme un acte de solidarité de la part des acteurs principaux de l’histoire de la révolution haïtienne, en particulier de la France, de l’Espagne et des peuples de la région caraïbe. Cette très grande disponibilité des pays étrangers à s’associer aux manifestations du salon est déjà pour nous comme un gage de sa réussite.

Le projet de salon international de la révolution anti-esclavagiste (et celui du Salon de la révolution haïtienne) est conçu sur le double modèle de la foire internationale d’exposition et du salon du livre et se déploie dans un espace regroupant un ensemble de pavillons visant à mettre en valeur divers aspects tant de l’histoire d’Haïti (de la période indienne à la révolution anti-esclavagiste ayant conduit à l’indépendance en 1804) que de celle d’autres pays ayant joué un rôle particulier dans la mouvance des luttes anti-esclavagistes dans le monde. Le Salon sera aussi l’occasion de mettre en perspective les potentialités culturelles et artistiques d’Haïti et des pays invités.

Le projet de salon sera porté par la Fondation Culture et Développement, initiative d’un groupe de la société civile représentant respectivement le monde privé des affaires, le monde académique et le monde culturel et artistique. Tout en maintenant son autonomie comme activité de la société civile, le salon fera appel à diverses structures associatives et à des entreprises, tant dans le public que dans le privé, en fonction des contributions qu’elles peuvent apporter au salon soit dans l’organisation des expositions soit dans la réalisation des nombreuses manifestations intellectuelles et culturelles prévues dans le calendrier de programmation.

Dans la perspective constructive et prospective qui est la sienne, le projet de Salon tend à montrer que le culturel peut être un moteur de développement pour le pays, en se constituant à la fois comme lieu d’investissement économique, comme vecteur d’intégration sociale et comme moyen de valorisation de l’image de pays. Le projet se donne pour ambition de générer des structures culturelles durables qui ne disparaissent pas avec la clôture des festivités d’une commémoration et dont le relais pourra être assuré dans le cadre de différentes initiatives nouvelles de création et d’investissement.

Le projet a mûri au fur et à mesure que se développaient les contacts avec différents acteurs appelés à collaborer à sa réalisation. C’est ainsi par exemple que les missions à l’intérieur du pays ont fait apparaître la nécessité d’éviter systématiquement de faire du salon un projet de la capitale: en effet, les villes de provinces vont pouvoir en effet projeter sur le plan national et international leurs richesses propres au plan du patrimoine historique, de l’artisanat, de la culture et des arts et ceci de plusieurs manières: en développant localement des initiatives propres et en participant, au sein du Salon, à ce qu’il est convenu d’appeler la semaine de chaque province, moment pendant lequel telle ville ou telle région aura à exhiber, à travers des expositions et des manifestations culturelles, les différentes facettes de sa spécificité culturelle et historique.

Le document qui est présenté ici, tout en étant le fruit d’un grand nombre de rencontres, de séminaires et de missions réalisées au cours des six derniers mois, ne saurait rendre compte de l’ensemble des opinions et des suggestions reçues autour du projet de salon de la révolution haïtienne. Il est certain que du côté haïtien, nous voulons parler de la génération des années 1960 et 1970, l’exposition universelle organisée en 1949 sous la présidence de Dumarsais Estimé sur le bicentenaire de Port-au-Prince pouvait apparaître comme un précédent heureux grâce au succès qu’elle avait remporté et à l’engouement qu’elle avait suscité au sein de toutes les couches sociales de la population. Mais nos ambitions sont aujourd’hui plus modestes face à une situation économique et politique en détérioration permanente depuis de nombreuses années. Il faut également souligner que l’intervalle de temps qui nous sépare de 2004 est une contrainte de taille pour assurer la mobilisation et les préparatifs d’envergure qu’un tel événement exige. En revanche le devoir de mémoire qui s’impose en 2004 peut être un moment privilégié de retour critique sur une histoire trop souvent méconnue et surtout sur les idéaux qui ont inspiré la révolution haïtienne et qui attendent encore d’être mis en application.

Sommaire

II. LE CONCEPT DE SALON

Le concept de salon de la révolution haïtienne a émergé dans la mouvance des activités du Projet Unesco de la Route de l’esclave qui a projeté depuis 1995 de faire de la date de l’insurrection générale des esclaves à St Domingue, le 23 août, la date du souvenir de la traite et de l’esclavage pour tous les pays. Dans la Résolution adoptée à la Séance plénière du 2 novembre 2001, la conférence générale de l’Unesco a proclamé 2004 "Année internationale de commémoration de la lutte contre l’esclavage et de son abolition ", en partant justement des considérants que "l’année 2004 marquera le 200e anniversaire du premier État, Haïti, à avoir été créé après le renversement du système esclavagiste ", également "que la révolution haïtienne de 1804 symbolise le triomphe des principes de liberté, d’égalité, de dignité et des droits de la personne, et qu’elle a marqué l’histoire de la libération des peuples et l’émergence des États des Amériques et des Caraïbes". De là, l’Unesco "invite les États membres, les organisations internationales et non gouvernementales et les clubs UNESCO à élaborer des propositions d’activités pour cette commémoration avec l’objectif de promouvoir le dialogue des cultures et des civilisations....".

Le concept de Salon renvoie pour nous à la fois à un espace d’exposition et à un ensemble de manifestations qui devront se déployer de manière dynamique sur trois dimensions principales:

  • Le salon propose un itinéraire de découverte à travers les différentes expositions organisées autour des thèmes de l’histoire, des arts et de la culture haïtienne, l’exposition la plus importante étant, bien entendu, celle consacrée à l’histoire de la lutte anti-esclavagiste en Haïti et qui doit préfigurer le futur musée haïtien de la traite et de l’esclavage. Pourtant, le salon ne prétend pas enfermer les visiteurs dans un lieu clos; il vise également à les aiguiller vers d’autres lieux de mémoire encore vivants à travers le pays: lieux chargés d’histoire de la Traite, de l’esclavage et des luttes pour l’émancipation: ruines d’habitations coloniales, forts, palais, monuments historiques, champs de bataille contre l’esclavage etc... Dans un même temps, le salon ne sera pas un espace ouvert seulement sur la capitale, il tâchera de donner le maximum de visibilité aux provinces à travers un pavillon polyvalent qui accueillera ce que nous appelons « la semaine de Jacmel, la semaine des Cayes ou du Cap-Haïtien » en vue de projeter sur le plan national et international les arts et les ressources culturelles, artisanales et historiques de chaque département.
  • Le salon ouvre un espace de débats, de discussions et de réflexion sur la signification de l’esclavage, sur ses séquelles au plan du racisme et de l’intolérance et sur les luttes pour l’émancipation. Le plus important pour les organisateurs n’est pas de s’orienter vers la glorification du passé et des héros, mais de pousser les visiteurs vers l’exploration de l’avenir. D’où l’ensemble des manifestations intellectuelles et culturelles qui viendront scander l’espace de temps que dure le salon: colloques, conférences et séminaires, festivals de musique et de danse, de contes, de théâtre et de poésie etc.
  • Ce qui s’est joué avec la Révolution haïtienne n’est pas seulement l’histoire d’Haïti mais de toute une partie du monde que d’autres pays de la Caraïbe, de l’Amérique et de l’Europe ont contribué à façonner. Le salon prétend, à travers son espace d’expositions et les manifestations intellectuelles et culturelles prévues au programme, associer étroitement divers pays et régions tant de la Caraïbe francophone (Guadeloupe, Martinique, Guyane) et hispanophone (Cuba, République dominicaine), que de l’Europe (France et Espagne) notamment. Ces pays manifesteront leur présence dans le Salon tant à travers les pavillons propres qu’ils voudront implanter sur le site de Chateaublond qu’à travers les nombreux événements intellectuels, artistiques et culturels qui seront organisés avec leur participation. C’est cette dimension de la présence étrangère qui fera du SAREV un véritable salon international de la révolution anti-esclavagiste.

Sommaire

III. POURQUOI PARLER DE REVOLUTION HAÏTIENNE?

Les événements qui ont conduit à l’indépendance d’Haïti le 1er janvier 1804 ont une portée universelle, parce qu’il s’agissait de la première insurrection d’esclaves réussie, qui ouvrait la porte à l’émancipation des masses esclaves à travers les trois Amériques et donnait le branle aux indépendances latino-américaines. Ces événements ont en plus des retombées importantes dans les luttes encore à poursuivre contre le racisme, l’intolérance, la domination politique et le despotisme en général. Dans cette perspective, le projet d’un salon de la révolution haïtienne n’est pas un projet tourné uniquement vers Haïti, il appartient à tous les peuples de la Caraïbe qui ont connu l’esclavage et qui se reconnaissent solidaires de l’expérience de la révolution haïtienne. Jusqu’ici, les pays occidentaux ont eu quelque intérêt à occulter cette part importante d’Haïti à l’histoire universelle et ne semblent reconnaître que la révolution française et la révolution américaine. Il s’agit plutôt de trois révolutions qui se complètent.

Il est vrai que Haïti a présenté au plan du politique et de l’économique des aspects qui sont nettement en contraste avec les idéaux de départ de la nation. Le projet d’un salon de la révolution haïtienne s’inscrit justement dans la perspective d’un devoir de mémoire qui parvienne à pousser le pays à entreprendre des activités qui incitent à son relèvement et lui redonnent une place digne dans la Caraïbe. A ce titre, le projet de salon n’est pas à proprement parler un projet de commémoration, mais un projet qui, à la faveur de la commémoration, et au-delà des divergences politiques, se propose une visée éducative et en même temps appelle au développement et à la mise en valeur économique de ce que Haïti comporte de meilleur au plan de la culture et des arts.

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IV. OBJECTIFS DU SALON DE LA REVOLUTION HAÏTIENNE

Il s’agit à travers une série de manifestations intellectuelles, culturelles et artistiques, de mettre en valeur l’histoire d’Haïti au-delà des lieux communs, de placer la révolution haïtienne dans le contexte de l’expérience globale des peuples de la Caraïbe, mais aussi de celle de l’humanité universelle. Ouverture sur le monde, le salon travaillera à favoriser une vision du futur et non pas à enfermer les visiteurs dans le passé. A la fois, musée, foire, école et atelier d’apprentissage, le Salon de la révolution haïtienne sera un forum de discussions, un lieu de débats et une occasion de redéploiement des potentialités culturelles et artistiques de la société haïtienne. Concrètement, il aura les objectifs spécifiques suivants:

  1. Il permettra à la jeunesse haïtienne en tout premier lieu de trouver une meilleure compréhension de l’histoire du pays, une interprétation critique de cette histoire et donc de faire le bilan le plus objectif possible du passé afin de pouvoir regarder l’avenir de manière plus optimiste. A travers la production d’une collection d’ouvrages scientifiques et de vulgarisation sur la révolution haïtienne, comme à travers les expositions elles-mêmes, les colloques et les conférences, le Salon sera un temps d’éducation intense pour des jeunes de toutes catégories sociales et de tous niveaux de scolarisation.
  2. Il devra mettre en valeur les richesses culturelles et artistiques et donner au monde une image différente du pays. Par-dessus tout, le Salon sera orienté à susciter ou à renforcer les entreprises qui ont pour vocation de faire la promotion des valeurs culturelles et artistiques du pays et donc d’impulser un véritable mouvement pour le développement à partir du champ culturel. Le Salon envisage de constituer une rampe de lancement pour la mise sur pied de projets durables comme un amphithéâtre, un centre d’exposition permanente, un musée ( le musée de la traite et de l’esclavage) ou même un palais des congrès, en partenariat avec d’autres investisseurs du secteur privé.
  3. Le Salon aura à impulser une nouvelle dynamique de contacts et d’échanges avec les pays de la Caraïbe, de l’Afrique et de l’Europe grâce aux diverses manifestations intellectuelles et culturelles communes qui pourront se déployer dans le cadre de la commémoration du bicentenaire d’Haïti.

Sommaire

V. DESCRIPTION DU SALON (SAREV)

Le Salon de la Révolution haïtienne sera structuré autour d'un ensemble de pavillons d'exposition. Ces pavillons seront installés sur un site retenu au Boulevard du 15 octobre à Chateaublond, commune de Tabarre. Il s’agit d’un terrain d’environ cinq hectares que la Fondation se propose d’acquérir et qui est mis à sa disposition par la société Rhum Barbancourt. L’une des particularités de ce terrain est son accessibilité à partir soit de Pétion-Ville, soit de l’Aéroport, soit de Croix de Bouquets ou de la Route de Delmas. Parmi les sites qui ont été visités à Ganthier, au Canapé Vert, dans la zone de l’Aéroport, à Torcelles à la sortie de la Route de Frères, le terrain de Chateaublond présente, après analyse et évaluation, les meilleures caractéristiques de sécurité pour les visiteurs, de possibilités d’aménagement et d’implication des résidents voisins . Autre avantage et non le moindre est la possibilité d’accès à la propriété dans des conditions exceptionnelles.

À côté des expositions, le SAREV organisera une série d’activités culturelles, artistiques, d’animations intellectuelles, en interaction avec les villes de province et les communautés de la diaspora. A l'occasion, sera également lancée la collection du Bicentenaire qui comprendra la publication d’études préparées en la circonstance ainsi que des rééditions d’ouvrages anciens. Le SAREV comprendra, bien sûr, toute une infrastructure ainsi que les services nécessaires au déroulement des activités et à l’accueil des visiteurs attendus: bâtiments administratifs, amphithéâtre, salles polyvalentes, restaurants, parcs de stationnement, boutiques, bureau de change, services multimédia, etc.

Il est envisagé d’accueillir sur les lieux du Salon plusieurs centaines de visiteurs par jour: écoliers, étudiants, enseignants, employés et cadres d’entreprises, fonctionnaires de l’État, chômeurs, travailleurs indépendants, professionnels, entrepreneurs et chefs d’entreprises, visiteurs étrangers et Haïtiens de la diaspora, etc. Un effort particulier sera fait pour encourager et faciliter la participation des jeunes (tranche d’âge comprise entre 8 et 25 ans) et des écoliers. Le projet développera une stratégie systématique de mobilisation des écoles, des universités, des groupes de jeunesse dans les quartiers et dans les églises, des organisations comme les scouts, les clubs sportifs, etc. Des tarifs spéciaux seront offerts et les horaires des activités seront aménagés en conséquence. En plus des activités tout public, des ateliers spéciaux (Arts plastiques, artisanat, musique, danse, théâtre, etc.) seront réalisés à l’intention des jeunes.

Sommaire

VI. LES COMPOSANTES DU SALON

Les composantes du salon sont: les expositions, les manifestations et la collection du bicentenaire.

Les expositions

Les expositions seront structurées autour de cinq à six pavillons thématiques et des pavillons de pays et de régions qui ont manifesté leur intérêt pour participer activement au Salon. Les pavillons thématiques seront organisés autour d’un complexe de type Musée –Exposition avec comme fil conducteur l’histoire d’Haïti, à travers les différentes périodes: la période indienne (15ème – 16ème), la période de l’esclavage, la période révolutionnaire (1791-1804), la période nationale.

Pavillon de l’histoire

Le but recherché dans cette exposition est de sensibiliser les visiteurs aux faits historiques de cette période de l'histoire de l'humanité tout en suscitant une prise de conscience sur la portée universelle de la révolution haïtienne.

Les objectifs recherchés sont les suivants:

  • Provoquer une réflexion sur l’héritage des ancêtres révolutionnaires haïtiens par rapport au vécu et à l'histoire contemporaine.
  • Mettre en scène, à l’aide d'objets et de documents historiques, la mémoire esclave et faire émerger les fores de résistance qui ont mené à 1804.
  • Eveiller la curiosité des jeunes visiteurs, l'informer sur les pans de l’histoire d’Haïti et l'amener à réfléchir sur son propre environnement tout en les divertissant.
  • Amener les jeunes visiteurs à établir une relation entre les comportements culturels et collectifs et les thèmes traités dans les trois grandes zones de l’exposition
  • Amener les jeunes visiteurs à faire leur propre synthèse du thème de l'exposition par l'élaboration de messages dans lesquels ils feront part de leur réflexion.

Les principales idées prônées par le XVIIIe siècle européen reposent sur la raison, la science et la liberté de pensée. Les réflexions philosophiques sur "l'homme" ne condamnent généralement pas la servitude. Car, c’est durant ce siècle que la traite négrière atteint son apogée. L'esclavage colonial a été avant tout la négation de l’humanité de l'esclave noir. Et, au tout début de ce processus déshumanisant, l'être africain destiné à l’esclavage dans les colonies d’Amérique s’y est fortement opposé; déjà sur les bateaux négriers, puis une fois en situation d’esclavage, sa résistance a pris des formes diverses et multiples.

A Saint Domingue, dans la nuit du 22 au 23 août 1791, des esclaves disent "non" à cette infamie. Cet évènement marque le point de départ des insurrections et guerres qui mèneront vers l'indépendance d'Haïti. Haïti devenait ainsi le troisième pays au monde à avoir fait sa révolution après celle des Etats Unis (Déclaration d'indépendance de 1776) et la France (Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789). Et, au XIXe siècle, Haïti contribuera à porter de l'eau au moulin de ceux qui, sur la scène internationale, se battront pour l'abolition de l'esclavage.

De la conquête de la terre des Taïnos à la révolution haïtienne et la Déclaration d'Indépendance d'Haïti en passant par la traite négrière et par le processus esclavagiste, l'Exposition historique du SAREV est conçue de façon à mettre en lumière le refus de l'esclavage et la volonté de liberté inhérente à tout être humain. Elle veut susciter, surtout chez les jeunes Haïtiens, la réflexion sur l'héritage et le patrimoine universels légués par ceux qui se sont battus pour la liberté et le progrès.

Contenu sommaire du programme d’exposition

Un parcours de quatre siècles, de la conquête du territoire des Taïnos (1492 - fin XVe siècle) jusqu'à la Révolution des esclaves de St Domingue (1791-1804), trois grands axes seront développés: Territoires, regards croisés sur l'esclavage, révolution.

Trois zones principales couvrant la période 1492-1804 et s'étendant sur environ 300m2 abriteront l'ensemble de l'exposition. Dans chacune de ces zones, se trouveront des objets et documents:

  • iconographiques (cartes anciennes, illustrations d’époque, etc)
  • historiques et archivistiques (armes anciennes, documents divers, etc)
  • ethnographiques et archéologiques (objets usuels)
  • numismatiques (monnaies, médailles, etc)
  • scientifiques et techniques (outils de travail, instruments scientifiques et de navigation, etc)
  • témoignant de l'histoire orale et faisant référence au vécu contemporain.

Les thèmes et sous-thèmes développés dans l'espace d'exposition illustreront les trois grandes zones définies plus haut: Territoires / Regards croisés sur l'esclavage / Révolution.

Regards croisés sur l'esclavage

- De l'Afrique à l’Amérique

  • Les ports négriers (Gorée, Mozambique, Zanzibar, etc.)
  • La traversée
  • Le marché aux esclaves

- Etre esclave

  • Les rapports maître/esclaves (Le Code Noir)
  • L'esclave de plantation, les habitations sucrières coloniales
  • L'esclave domestique (hommes, femmes et enfants)

Les refus de l'esclavage

- Chronique d'une révolution annoncée

  • Les préludes (maronnage, etc)
  • La révolution américaine
  • La révolution française

De Saint Domingue à Haïti ou de la Révolution à l'Indépendance

- Vivre libre ou mourir

  • La volonté d'autonomie (Constitution de 1801)
  • Le projet social des révolutionnaires

- La Révolution

  • Les idéaux et principes
  • La Guerre et les batailles
  • L'armée napoléonienne vaincue

- L'Indépendance

  • La proclamation
  • Les symboles républicains
  • Les réactions de l'Occident

Répercussions internationales

- La Révolution haïtienne dans le monde

  • Les colonies françaises en Amérique
  • Les Etats-Unis, l'Amérique Latine
  • Autres abolitions au XIXe siècle

Autres activités proposées

En miroir à l'exposition, un dense programme de rencontres est proposé. Il se déroulera en plusieurs temps dans une zone de rencontre appelée "Galerie de la liberté". Interrogations sur l'histoire et commémorations se feront écho au fil d'activités imaginées pour les jeunes et les écoles. Ces activités feront également appel à la créativité et à la réflexion des jeunes multipliant ainsi les regards autour de cet évènement. De plus, des visites guidées à la destination d'un public autre seront offertes sur demande.

Animation

Les rencontres se feront sous forme d'animations adaptées aux réalités des jeunes et, en particulier, à celles des jeunes qui ne sont pas scolarisés.

Actions éducatives

Des actions éducatives seront proposées aux écoles primaires et secondaires ainsi qu'aux universités avec lesquels le SAREV établira un partenariat.

Visites commentées publiques ou sur réservation

Des guides formés accompagneront des groupes de visiteurs qui en feront la demande à travers les galeries de l'exposition historique du SAREV. Ce parcours s'étendant sur trois siècles - de l'arrivée des Espagnols et des Espagnols à la conquête de la Liberté et à la proclamation de l'indépendance d'Haïti - fera découvrir la riche histoire à portée universelle de ce pays.


Pavillon des beaux arts

Le pavillon des beaux-arts sera aussi un lieu de parcours privilégié se différenciant du schéma de musée traditionnel tel que nous le connaissons en Haïti. L’intention didactique de l’exposition sera renforcée grâce à une combinaison de cartels détaillés et de panneaux textes précis et concis. N’ayant pas de collection propre, ce pavillon sera à la fois défavorisé et privilégié par rapport aux musées existants: le Musée d’art haïtien dont la collection est essentiellement consacrée aux peintres dits « primitifs », et le Musé du Panthéon National dont la collection comprend quelques rares œuvres à caractère historique et quelques œuvres d’artistes contemporains.

Le pavillon des beaux-arts devra donc essentiellement travailler avec des œuvres de collections privées avec le grand avantage de pouvoir ainsi faire voir au public des œuvres jusque là restées dans les foyers. Celles-ci bien plus importantes en nombre qu’on le croit, permettront un choix bien plus vaste que celui limité des collections publiques connues.

Dans sa composition architecturale, le pavillon, vu d’en haut, aura la forme stylisée d’un œil, organe de la vue qui est le sens par excellence de la perception des beaux-arts. Il proposera, à l’entrée, une grande murale rendant hommage, à l’art des deux siècles d’indépendance ainsi qu’aux hommes et femmes qui nous ont légué cet héritage. Cette entrée donnera accès à une salle ovale qui offrira une série d’expositions présentées selon une programmation méticuleusement établie. A la sortie de cette salle, le visiteur passera devant une installation de projections sur l’avenir mettant à profit toutes les avances technologiques du moment.

Selon les propositions de l’équipe des architectes, ce pavillon pourra disposer d’un espace pour l’entreposage des œuvres à exposer et leur préparation. Cet entreposage devra être chaque fois de courte durée, les œuvres sélectionnées pour chacune des expositions devant être acheminées au pavillon 24 heures avant l’accrochage, et remises dans les 24 heures qui suivent la fin de l’exposition. Pour cela, le pavillon des beaux-arts devra bénéficier de l’utilisation d’un véhicule fermé, avec chauffeur, pour le transport des œuvres.

L’espace exposition bénéficiera de la lumière du jour avec, bien entendu, l’option, dans des cas spécifiques, et pour les activités de soirée, d’un système d’éclairage conforme aux normes de musée en matière d’intensité lumineuse et de mobilité des sources de lumière. L’extérieur du bâtiment offrira sur ses murs des surfaces de projection de films, de vidéos et de diapositives, associés à des espaces pouvant recevoir présentateurs, conférenciers et public.

Pavillon sur les arts sacrés du vaudou

Quant au pavillon sur les arts sacrés du vaudou, il ne consiste pas à présenter le vaudou comme culte ou comme religion. Grâce à différentes collections qui existent sur le vaudou dont celle de Marianne Lehman et celles déjà réalisées aux États-Unis, au Canada, en France et en Haïti, il sera possible d’agencer la présentation de ce pavillon autour des expressions artistiques issues du vaudou, forme d’art sacré constituant un véritable patrimoine national.

Pavillon sur le livre et la littérature

Ce pavillon se présente comme un petit salon du livre à l’intérieur du Salon de la révolution haïtienne. Ce pavillon mettra en valeur deux siècles de production littéraire en Haïti et dans la Caraïbe. Des éditeurs d’Haïti, de la Caraïbe et plus généralement des pays animant un pavillon dans le salon, viendront présenter au public une palette d’ouvrages sur la traite, l’esclavage, les indépendances latino-américaines, la rencontre des cultures. Le salon recevra régulièrement des écrivains d’Haïti et de la Caraïbe pour des causeries ou des présentations de leurs œuvres.

Les expositions d’ouvrages ainsi que les activités d’échanges et d’animation seront l’occasion d’apporter un accent particulier aux thèmes du genre et de l’environnement

Certains pavillons seront pris en charge directement par le Salon, d’autres seront mis en place en collaboration avec des institutions partenaires, d’autres enfin sont des pavillons polyvalents destinés à accueillir, par exemple, les expositions et manifestations des provinces dans le cadre de ce qu’il est convenu d’appeler la semaine de telle province. Ce dernier type de pavillon servira d’espace d’accueil pour les jeunes et est destiné à organiser la visibilité et la mise en valeur des initiatives des jeunes talents dans les différents domaines de la création artistique: musique, peinture, théâtre, contes, danse etc. Ainsi, ce type de pavillon pourra accueillir les auditions lors de concours nationaux ou régionaux ainsi que les spectacles organisés pour mettre en scène les créations primées aux concours.

Les principaux pavillons thématiques sont:

  • Histoire
  • Beaux-Arts
  • Livre et littérature
  • Artisanat et industrie
  • Arts sacrés du vaudou

Les pavillons de pays et de régions sont:

  • France
  • République Dominicaine
  • États-Unis
  • Guadeloupe
  • Martinique
  • Guyane
  • Cuba
  • Espagne
  • Canada
  • Afrique ( Bénin et Sénégal) etc...

Les manifestations intellectuelles, culturelles et artistiques

a) Projets de recherche, colloques et conférences

Le salon donne lieu à deux projets de recherche: l’un sur l’État haïtien, sa genèse et ses transformations de 1804 à 2004, avec la collaboration de plusieurs universités (Université Quisqueya, Faculté des sciences humaines de l’Université d’État d’Haïti, CRPLC, centre de recherche sur les pouvoirs locaux de la Caraïbe, CNRS et Université des Antilles et de la Guyane), centre de recherche de l’Université de Barcelone; Institut d’études politiques d’Aix-en-Provence, Université du Québec à Montréal; l’autre sur Culture, arts et développement en Haïti et dans la Caraïbe. Ce colloque sera organisé avec la collaboration d’un réseau de centres de recherches, d’universités et d’associations culturelles de la Caraïbe. Il est aussi appelé à alimenter la trame de la réflexion portant sur le thème de la culture comme atout à mettre en valeur dans les stratégies de développement du pays.

Les projets de recherche prépareront à des colloques, conférences et ateliers qui seront organisés pendant tout le temps que durent les expositions.

b) Festivals

Plusieurs festivals sont prévus sur la période 4 janvier 31 mars 2004:

  • Un festival international du tambour et de la danse afro-américaine;
  • Un festival sur la musique;
  • Un festival sur le théâtre et le cinéma;
  • Un festival sur le conte et la poésie.

c) Semaines des régions

Certaines villes ou régions seront invitées à présenter pendant une semaine dans un pavillon polyvalent leurs richesses culturelles et artistiques, leur littérature, leur artisanat et leur patrimoine historique en général.

d) Forum des investisseurs

En associant avec les chambres de commerce et les organisations patronales, ce forum vise à donner la possibilité à des investisseurs haïtiens et étrangers, actuels et potentiels, d’explorer les opportunités de développement dans différents secteurs porteurs de l’économie haïtienne. Ce forum donnera aux participants l’occasion d’examiner quelques cas de succès dans divers secteurs comme l’agro-industrie, l’exploitation des sites touristiques, la musique etc, d’analyser les nouvelles opportunités de marché dérivant des nouveaux regroupements régionaux ou de nouvelles réglementations bilatérales (Caricom, parité AGOA , Hispañola Fund etc). En structurant les échanges autour des domaines et secteurs porteurs, ce forum cherchera à encourager la rencontre des investisseurs et l’émergence de nouvelles idées de projets d’investissement dans les secteurs analysés.

Création d’une collection d’ouvrages du bicentenaire d’Haïti

La création d’une collection d’ouvrages pour le bicentenaire de l’indépendance d’Haïti est une activité cardinale dans le projet d’un Salon de la révolution haïtienne. En effet, le salon n’a pas pour objectif de présenter une simple foire d’exposition sur l’histoire et sur les beaux-arts du pays, il vise dans un contexte de dépression économique et de difficultés majeures rencontrées dans l’établissement d’un État démocratique de droit, à offrir l’opportunité de débats et de discussions libres sur la genèse et les transformations de l’État haïtien au cours des deux cents ans d’indépendance, également sur les potentialités culturelles et artistiques de la société haïtienne qui permettraient de réveiller l’espoir en une réalisation effective des idéaux de liberté et d’égalité de la révolution anti-esclavagiste de 1804. Pour cela, il est impératif que le projet de fonctionnement du Salon soit accompagné d’un renouvellement des réflexions et des recherches en histoire, en sciences politiques, en sociologie et anthropologie sur les événements qui ont conduit à l’indépendance d’Haïti en 1804 et qui ont marqué l’évolution du pays depuis cette date.

Le comité éditorial est une initiative venue tout d’abord des historiens haïtiens et français, spécialistes de la révolution française et de la révolution haïtienne, et qui poursuit le travail inauguré et réalisé par le comité national haïtien Toussaint Louverture. Ont été adjoints aux historiens des sociologues.

Les thèmes retenus pour la collection du bicentenaire éviteront de faire double emploi avec d’autres initiatives de publications en provenance du gouvernement ou d’autres associations privées. La collection sera ordonnée autour de trois grands axes:

  1. La production de documents inédits sur la révolution haïtienne: ainsi par exemple d’ores et déjà nous avons projeté de publier les récits qui couvrent les événements de l’insurrection générale des esclaves à St Domingue en 1791: un ouvrage de plus de 800 pages avec notes et commentaires de Yves Bénot va enfin permettre un redéploiement de la recherche scientifique sur la révolution haïtienne comme sur les problèmes posés par l’esclavage et la traite au processus révolutionnaire en France. De même, un choix sera fait pour les ouvrages classiques inaccessibles aujourd’hui et qui méritent d’être réédités.
  2. La publication de thèses et de travaux récents sur les événements de 1804 dont entre autres une thèse remarquable sur les libres de couleur à St Domingue pendant la période révolutionnaire, et surtout la traduction française de l’ouvrage de Carolyn Fick qui est l’ouvrage le plus récent sur la révolution haïtienne (après celle de C.R.L. James sur Les Jacobins noirs dont la première édition est de 1938): The making of Haïti. The revolution from below ( La création d’Haïti:La révolution vue d’en bas); également l’ouvrage dirigé par l’historien Claude Moise: Dictionnaire de la révolution haïtienne.
  3. La publication d’ouvrages accessibles à un large public sur les premiers gouvernements haïtiens: Toussaint Louverture, Dessalines, Pétion, Christophe, sur le rôle des femmes et sur les personnalités qui ont joué un rôle important dans l’abolition de l’esclavage, tels Sonthonax et l’Abbé Grégoire. Ce seront des brochures de moins de cent pages. Il est aussi envisagé de produire un texte d’une cinquantaine de pages avec illustration sur le modèle de ce qui a été produit en Guadeloupe pour célébrer la mémoire de Delgrès . Ce texte est prévu comme le document majeur qui éclaire pour les écoliers, les éducateurs et le grand public l’ensemble des événements qui constituent la révolution haïtienne proprement dite. A ce titre, il s’agit du document de base du Salon.

Deux autres types d’ouvrages nous paraissent indispensables: d’abord un ouvrage récapitulatif portant sur les 200 ans d’histoire d’Haïti (1804-2004) et susceptibles d’introduire le lecteur non averti aux questions-clé comme la question agraire et l’économie du pays, les religions en présence, l’occupation américaine, les pratiques politiques; ensuite un ouvrage sur l’histoire des arts comme la peinture, la musique et la danse, l’architecture.

Cette liste n’a pas, bien entendu, la prétention d’être exhaustive; elle fournit des indications de base pour la création d’une collection du bicentenaire. Elle sera progressivement complétée grâce aux suggestions qui seront demandées à divers spécialistes de l’histoire et de la culture en Haïti. Chaque publication fera l’objet d’un projet séparé qui présente sur une ou deux pages l’objectif de l’ouvrage, ses grandes lignes, sa faisabilité et son coût de composition et d’édition.

Sommaire

VII. ORGANISATION DU SALON

La réalisation du Salon repose sur une structure mettant en branle un grand nombre d’organisations et d’institutions tant en Haïti qu’à l’étranger. Ces organisations sont des entreprises, des associations et fondations, des regroupements d’artistes, de chercheurs et d’enseignants, des universités, écoles et centres de recherche. Elles interviennent dans le salon à des titres divers comme:

  • Organismes partenaires acceptant la responsabilité de prendre en charge avec une relative autonomie certains aspects de la conception, de la mise en œuvre et du financement de l’ensemble des activités du salon;
  • Organismes associés acceptant de participer, selon un schéma de co-financement avec la Fondation, à la conception et à la réalisation de projets spécifiques du Salon;
  • Organismes d’appui participant à la mise en œuvre d’activités spécifiques du salon;
  • Organismes sponsors assurant le financement de projets ou d’activités spécifiques du salon.

La Fondation Culture et Développement

La responsabilité du salon est assurée par la Fondation Culture et Développement, créée sur l’initiative d’un groupe d’hommes d’affaires et de professionnels des milieux académique et culturel. La Fondation est présidée par Thierry Gardère et son conseil d’administration accueille, à côté des membres fondateurs, des représentants des milieux artistique, académique et culturel. Sa mission, au-delà de l’objectif ponctuel de réaliser le Salon, est de contribuer à l’épanouissement et au rayonnement de la culture haïtienne en agissant sur les opportunités d’investissement dans les divers domaines du champ culturel.

Parmi les objectifs et moyens d’action que se donne la Fondation, il faut souligner les suivants:

  • Développer et mettre à la disposition des créateurs et des opérateurs du monde culturel les systèmes d’informations, les appuis technique, administratif et financier susceptibles d’impulser le développement du secteur culturel;
  • Encourager le travail de création et de promotion artistique en participant à la formation des artistes et en les assistant dans la réalisation des événements promotionnels tant en Haïti qu’à l’étranger;
  • Favoriser l’investissement productif et le développement de nouveaux métiers culturels de manière à susciter la constitution d’une base de productions exportables dans le secteur de l’industrie culturelle;
  • Assister les créateurs dans le montage et le financement de projets artistiques et culturels.

La Fondation mettra en place les structures administratives et financières appropriées pour assurer la mobilisation et la gestion des financements nécessaires à la réalisation du salon. Les comptes du projet de salon seront gérés de manière séparée des autres activités du salon et feront l’objet d’un audit externe indépendant.
Un comité consultatif constitué des principaux bailleurs de fonds et sponsors du projet assistera le Conseil d’administration de la Fondation dans les décisions stratégiques en rapport avec l’allocation des ressources.
Le Comité Consultatif est un organe de concertation. Il se réunit au moins une fois par an avec les membres du Conseil d’administration à l’invitation de ce dernier ou sur demande des deux tiers des membres le constituant. Ses principales fonctions sont:

  1. D’analyser le plan de travail proposé pour la réalisation du salon et de produire à l’intention du Conseil d’administration les suggestions appropriées;
  2. De faire des suggestions au Conseil d’administration de la Fondation pour la stratégie de financement du salon;
  3. De recevoir les rapports d’activités du salon et de produire les recommandations appropriées;
  4. De faciliter la coordination et l’harmonisation des interventions des différents bailleurs de fonds;
  5. De conseiller les dirigeants de la Fondation sur toute question susceptible d’améliorer le fonctionnement et la performance du projet.

Le Secrétariat exécutif

La réalisation du salon proprement dite sera confiée à un Secrétariat exécutif (ou commissariat) qui se dotera des structures techniques nécessaires en vue de la réalisation du salon. Ce secrétariat dirigé par un Commissaire principal, sera appuyé par un conseil scientifique et assisté d’un comité d’organisation. Il pourra éventuellement être établi différents sous-comités spécialisés chargés de mener à bien des tâches précises en rapport avec un projet ou une activité.

Le Secrétariat exécutif est l’organe en charge de l’exécution du projet. Il est dirigé par un Secrétaire Exécutif recruté par la Fondation Culture et Développement. Celui-ci est responsable par-devant le Conseil d’administration de la bonne gestion du SAREV. Il supervise l’exécution par différents services des fonctions suivantes: administration générale, planification, gestion des ressources humaines, maintenance, sécurité et premiers soins, comptabilité, relations publiques, formation, programmation et coordination des activités extérieures. Par ailleurs, le Secrétariat Exécutif est directement responsable de la gestion professionnelle des contrats entre la Fondation et les tiers, y compris ceux relevant de la location des commodités du Site à des entreprises privées ou à d'autres institutions. La composition, le fonctionnement et l’organigramme du Secrétariat Exécutif sont définis dans son règlement intérieur.

Le Secrétariat exécutif bénéficiera du soutien ou de l’encadrement de plusieurs structures d’orientation (ou de consultation):

  • Le comité des citoyens pour la commémoration du bicentenaire, formé d’une trentaine de citoyens qui ont contribué à façonner le design du salon à l’occasion des séminaires et ateliers de conception et de planification;
  • Le comité international formé de personnalités de différents pays et reconnues pour leur contribution remarquable dans divers domaines: littérature, journalisme, beaux arts etc. Ce comité aidera à consolider le caractère international des expositions et des manifestations du salon et aidera également les organisateurs dans la réalisation d’un programme de promotion du salon à l’échelle internationale.
  • La réunion des organismes partenaires et associés parmi lesquels on trouve le comité national haïtien de la route de l’esclave, la fondation culture et création, le comité national toussaint Louverture, la société haïtienne d’histoire, l’université Quisqueya, l’École normale supérieure, la chambre franco-haïtienne de commerce et d’industrie, la fondation accords (association for the promotion of music in Haiti), l’association des historiens de la révolution française, la conférence épiscopale d’Haïti, la Haitian Studies Association, etc.
  • Le Comité d’honneur formé de personnalités haïtiennes ou étrangères remarquables par leur contribution à l’épanouissement du pays;
  • Les différents comités de soutien étrangers établis dans les différents pays participant aux manifestations du salon. Le rôle de ces comités sera de conseiller le secrétariat exécutif dans la conception et la planification des pavillons de pays et la participation des pays invités dans les manifestations intellectuelles, artistiques et culturelles.

Organigramme

VIII. PROGRAMMATION PROVISOIRE DES MANIFESTATIONS

La programmation envisagée s’étale sur une période de quatre mois allant du mois de janvier au mois d’avril 2004 et est marquée par une série de temps forts, moments de grands rassemblements en Haïti comme à l’occasion des colloques et festivals internationaux. Si le site du Salon à Chateaublond reste un lieu de visite et de manifestations incontournables, notamment pour les expositions présentées dans les différents pavillons et certaines activités d’animation, le programme proposé ici ne prétend pas se réaliser sur le seul site du Salon. Le Salon orientera les visiteurs vers les provinces qui auront à déployer des activités culturelles ou des expositions dans le cadre de la commémoration du bicentenaire du pays; il compte également favoriser des circuits touristiques vers les ruines d’habitations sucrières, les forts, les monuments et les lieux de mémoire en général de l’esclavage et des luttes pour l’émancipation.

Chaque semaine et peut-être chaque jour, un journal des manifestations du Salon sera mis à la disposition du public.

Concernant les manifestations plusieurs suggestions ont été faites qui demanderont à évaluées par le Secrétariat Exécutif.

Ainsi par exemple, pour le cinéma, on peut penser à une décomposition en deux domaines: cinéma et video. En effet, il existe de nombreux films tournés en vidéo sur Haïti et très peu de films de cinéma. On peut envisager un grand espace vidéo avec plusieurs « murs de téléviseurs » diffusant en permanence des œuvres en plus des séances spécifiques qui seraient programmées. Pour le cinéma, on pourrait créer des événements en liaison avec la Ciné Impérial ou autre sous la forme d’une semaine du cinéma, renouvelable avec navettes du site du salon jusqu’au cinéma. La liste des films et vidéo à projeter comporterait les productions de nature historique sur Haïti et une sélection des meilleurs films en général. La palette est grande de « Combite », film cubain du réalisateur de « fraise et chocolat », une adaptation du roman de Roumain, « Gouverneurs de la rosée »à l’Homme sur les quais »de Peck, en passant par Maya Daren, les films de Charles Najman, J. Leth et autres.

Ces manifestations pourraient donner lieu à un grand débat autour du thème Haïti et cinéma et à un stage autour de la caméra DV encadré par des professionnels haïtiens et au cours duquel les cinéastes en herbe s’adonneraient à un véritable « Work in Progress » autour de trois thèmes: les traces historiques de 1804 dans les mémoires, dans les lieux; Haïti, le pays du réel merveilleux; Haïti: 2004, les attentes et les espoirs. A partir du matériel tourné, un montage serait effectué aboutissant à un film diffusable après 2004, un peu partout dans le monde. Ce film aurait une valeur éducative et politique au sens large, car il serait un acte démocratique en tant que tel à l’intérieur du cinéma. Une telle initiative pourrait être relayée par la FEMIS, la plus grande école de cinéma européenne, dont le siège est à Paris.

Concernant la musique, il existe déjà l’idée de préparation d’un CD ÉVÉNEMENT sur HAITI 20024, dont l’idée essentielle est de trouver entre 12 et 15 stars internationales pouvant reprendre le répertoire musical haïtien, à l’exemple de ce qu’avait fait Harry Belafonte, chantant en créole dans les années 60: MERCI BON DIEU. L’ équipe de stars pourrait inclure, sous la direction de Wycleff Jean ( FUGGEES)des Africains comme Youssoun Dour, Salif Keita, Angelique KIDJO, des américains comme Ray CHARLES, Jimmy SCOTT, Lauryn HILL, des Français comme MC SOLAR, Bernard LAVILLIERS, Henri SALVADOR, Sœur FAEZ, Compay SEGUNDO, Susanna BACA, mais aussi des Dominicains, des Vénézueliens etc.

Dimanche 4 janvier: Inauguration du Salon:

L’inauguration du Salon sera marquée par la volonté de mettre en relief la portée universelle de la révolution anti-esclavagiste (en tant qu’elle concerne trois continents: l’Afrique, l’Europe et les Amériques), son importance dans l’application des droits de l’homme et pour la rencontre des cultures.

  • Chœur de 200 jeunes des lycées et collèges;
  • Ballet de la révolution (réalisé avec la participation du Québec et des compagnies de danse haïtienne et caribéenne);
  • Interprétation de la Neuvième Symphonie de Beethoven, par l’orchestre philharmonique de UCLA (Université de Los Angeles), programme de l’Association Accords (organisme partenaire du Salon de la Révolution haïtienne);
  • Poèmes en créole, français, espagnol et anglais;
  • Visite des officiels, des diplomates et des invités étrangers;
  • Cocktail de bienvenue au pavillon gastronomique.

5-15 janvier: Ouverture des visites au grand public et début des manifestations

Dès le 5 janvier, les expositions seront ouvertes au public en commençant par les écoles publiques et privées pour lesquelles un circuit spécial de visites sera mis en place en coopération avec les associations de directeurs d’établissements et les syndicats d’enseignants.

Cette période accueillera aussi le Festival international du tambour et de la danse afro-américaine avec la participation spéciale des organisateurs du dernier festival réalisé en Guadeloupe pendant l’été 2001. Plusieurs pays de la Caraïbe dont la République Dominicaine, Trinidad, Jamaïque, Guadeloupe, Martinique, Guyane, Cuba seront représentés. La participation du Bénin et du Sénégal; du Brésil et du Venezuela est également attendue.

Diverses autres activités culturelles et artistiques en provenance particulièrement de la région francophone) de la Caraïbe ( Guadeloupe, Martinique et Guyane) vont être déployées pendant le mois de janvier pour marquer les étroites relations qui ont existé entre la révolution haïtienne et les mouvements de lutte contre l’institution esclavagiste dans la région.

16-21 janvier: Colloque international

Colloque international sur la genèse de l’Etat haïtien et ses transformations de 1804 à 2004, organisé par les chercheurs de l’Université Quisqueya et l’Université d’Etat ( Faculté des sciences humaines et Ecole normale supérieure de l’Université d’Etat d’Haïti avec la participation du laboratoire CRPLC ( centre de recherches sur les pouvoirs locaux de la Caraïbe) de l’Université des Antilles et de la Guyane et du CNRS, de l’Institut d’Etudes politiques d’Aix en Provence, des chercheurs de l’Université de Barcelone, et des chercheurs en sociologie de l’Université du Québec à Montréal.

Ce colloque offre l’occasion aux chercheurs à travers une approche interdisciplinaire et comparative de jeter un éclairage sur la spécificité de l’évolution politique d’Haïti; ce sera en même temps un forum ouvert au grand public pour un bilan critique de l’Etat haïtien après deux cents ans d’indépendance.

25 janvier - 7 février: Festivals

Festival Théâtre/ Poésie / Contes. Accueil et Rencontre des écrivains de la Caraïbe au Pavillon du Livre et de la littérature. Ce sera un programme de présentation des écrivains avec lecture de textes choisis et des conférences. En même temps, pendant cette période du Salon, les visiteurs pourront voir des films sur l’esclavage et sur le patrimoine historique et culturel des pays de la région.

15-21 février: Table ronde sur Culture, arts et développement.

Avec la participation des artistes, des spécialistes du secteur culturel et du monde des affaires d’Haïti et de la Caraïbe.

23 février - 20 mars: Semaines des régions

La semaine des régions consiste à offrir à des villes ou à une région du pays l’opportunité d’organiser elles-mêmes des expositions sur leur patrimoine historique, leur artisanat, les arts et de présenter des récitals ou des spectacles, bref tout ce qui constitue leur héritage culturel et qui peut les mettre en valeur au plan national et international. Nous comptons inciter les acteurs à répliquer dans leurs propres villes et région les parties des expositions et les activités culturelles du salon qui leur semblent importantes.

23 - 28 février: Semaine de Jacmel

1er - 7 mars: Semaine du Cap-Haïtien (et du département du Nord)

8 - 15 mars: Semaine des Cayes (et du département du Sud)

27mars - 2 avril: Colloque international de l’association des historiens de la Caraïbe et clôture du Salon.

Nous rappelons que le salon ne prend pas fin avec la clôture du début d’avril. Les structures durables prévues, telles le musée, l’amphithéâtre et certaines expositions permanentes vont pouvoir continuer à attirer des visiteurs et seront soumises à un nouveau système d’organisation.

Sommaire

IX. LES ACTIVITES DE LA PHASE PREPARATOIRE DU PROJET

La réalisation du projet de salon exige la mobilisation d’une équipe de professionnels multidisciplinaires dès le démarrage de la phase préparatoire qui doit débuter au mois de septembre 2002. Les principales activités qui préparent à la réalisation du salon peuvent se décrire comme suit:

a) Mise en place du secrétariat exécutif et recrutement des principaux commissaires.
b) Structuration des différents comités: comité scientifique, comité d’organisation, comité des citoyens, comité international.
c) Mise en place des structures d’administration et de gestion: recrutement du personnel, préparation des normes et procédures administratives et opérationnelles, établissement du budget détaillé de fonctionnement.
d) Préparation et mise en œuvre du plan de promotion du salon et recherche de financement pour les différentes composantes du salon.
e) Structuration des pavillons et préparation des différentes expositions: préparation des contenus des pavillons et expositions, accords avec les institutions participantes (organismes partenaires et associés, organismes d’appui, sponsors) etc.
f) Séminaires de formation avec les différents comités et sous-comités et avec les organismes participants.
g) Travaux d’infrastructures: aménagement du site et mise en place des différentes structures d’accueil.
h) Négociation et accords avec les pays participants pour la mise en place des pavillons de pays et la participation aux manifestations culturelles. Réalisation de missions à Paris, au Bénin, au Sénégal et dans la Caraïbe.
i) Mobilisation des écoles et préparation des conférences et différents concours impliquant la communauté des écoles et des universités.
j) Formalisation du comité éditorial, préparation des termes de référence des publications de la Collection du bicentenaire, accords avec les auteurs et les éditeurs.
k) Préparation du festival international du tambour et de la danse afro-caraïbe.
l) Préparation du festival de contes, poésie et théâtre en Haïti et dans la caraïbe.
m) Préparation des manifestations mettant en valeur les provinces: semaine des provinces, manifestations locales dans chaque ville participante, déploiement en province de certaines manifestations des pays participants.
n) Préparation du colloque: l’état haïtien et ses transformations de 1804 à 2004.
o) Préparation de la table ronde: Culture, art et développement.
p) Préparation du colloque de clôture: colloque international des historiens de la caraïbe.
q) Préparation des manifestations inaugurales et de clôture.

X. ASSISTANCE TECHNIQUE ET CONTRIBUTIONS DES PAYS INVITÉS

Pour la réalisation des différentes activités du salon, les organisateurs souhaitent compter sur la contribution et/ou l’assistance technique provenant de pays, d’institutions ou de régions ayant accumulé une grande expérience dans la réalisation de projets similaires. Ainsi, par exemple, le comité d’organisation attendrait:

De la France, (i) une participation directe à la réalisation du salon en implantant et en animant un pavillon dédié à la France; (ii) une contribution financière destinée à assurer le fonctionnement du secrétariat exécutif; (iii) une participation à la mise en place des structures durables prévues dans le salon, en particulier l’amphithéâtre, le complexe Pavillon histoire-centre d’exposition permanente-musée haïtien de l’esclavage; (iv)la mise à disposition du Comité d’organisation sur une période allant de deux à trois mois d’un expert en histoire et muséographie pour la préparation des expositions du pavillon histoire; (v) une participation aux différentes manifestations culturelles: colloques, festivals, expositions, conférences, semaines des provinces etc.

De la Martinique (conseil régional et conseil départemental), (i) une participation directe à la réalisation du salon en implantant et en animant un pavillon dédié à la Martinique; (ii) une contribution financière au fonctionnement du secrétariat exécutif; (iii) la mise à disposition du comité d’une équipe de deux à trois consultants pour l’assister dans divers aspects de la planification et de l’organisation du salon, y compris les aspects liés à l’infrastructure et à la logistique (construction des pavillons, équipement des pavillons); (iv) une participation aux différentes manifestations culturelles: colloques, festivals, expositions, conférences, semaines des provinces etc.

De la Guadeloupe, (conseil régional et conseil départemental), (i) une participation directe à la réalisation du salon en implantant et en animant un pavillon dédié à la Guadeloupe; (ii) la mise à disposition du comité d’une équipe de deux à trois consultants pour l’assister dans divers aspects de la planification, de l’organisation du salon et de la préparation des manifestations culturelles, notamment les festivals internationaux (Festival international du tambour et de la danse afro-caraïbe et festival international du conte et de la poésie); (iii) une participation aux différentes manifestations culturelles: colloques, festivals, expositions, conférences, semaines des provinces etc.

De Cuba, (i) une participation directe à la réalisation du salon en implantant et en animant un pavillon dédié à Cuba; (ii) une assistance au comité d’organisation pour la préparation et la mise en place d’un pavillon dédié à l’Amérique Latine; (iii) une participation aux différentes manifestations culturelles: colloques, festivals, expositions, conférences, semaines des provinces etc.

De l’Espagne, de la Grande Bretagne, du Canada et des Etats-Unis, (i) une participation directe à la réalisation du salon en implantant et en animant un pavillon; (ii); une participation aux différentes manifestations culturelles: colloques, festivals, expositions, conférences; (iii) une contribution financière à la réalisation de certaines manifestations du salon.

XI. APPROCHE ET BUDGET POUR L’AMÉNAGEMENT DU SITE DU SALON

(Cette partie est une contribution de l’architecte Gérard Emile Brun de la firme TECINA S.A.)

Pavillon Histoire 1
Graphique montrant les détails du Pavillon Histoire (ou Pavillon principal) et la scène.

 

SITE: Le site retenu en phase préliminaire se situe sur le Boulevard du 15 octobre à Chateaublond, Commune de Tabarre. Tout juste à 3,6 km du grand Carrefour de Clercine, en face des magasins de Valério Canez, il est facilement accessible de l’aéroport international, de Pétion-Ville, de Croix-des-Bouquets, de Delmas, des villes du Nord et du Centre.

Extrait d’un terrain de 15 hectares clôturés, sa particularité est une faible pente qui nécessitera des remblais importants, particulièrement pour l’amphithéatre et des travaux de drainage du genre puits d’absorption. Le sol présente toutefois des caractéristiques de porosité acceptable et l’existence de nappe phréatique adéquate pour l’approvisionnement en eau du projet. L’énergie électrique (Ed’H moyenne tension tri-phasée) est à proximité et l’accès aux matériaux de construction est facile.

APPROCHE: L’aménagement proposé sur la base du programme et des termes de référence est basé sur un concept jardin autour du complexe “Exposition Permanente-Musée-Plateforme Scénique” et d’un axe “amphithéatre ouvert”. Ce dernier combine la plateforme couverte, éclairée et aménagée accoustiquement, avec une “patio” en pavés de béton (asseyant 100 personnes), des “gradins” en maçonnerie pour 200 personnes et une “colline engazonnée” en remblais, permettant d’accueillir 700 personnes additionnelles. A l’arrière de cette colline (flanc sud) une ceinture d’arbres protègera du soleil et aidera à définir l’amphithéâtre.

Le site étant entouré de routes (éventuellement aménagées par les riverains), un espace pour autobus et transports publiques est réservé en lisière des 2 hectares retenus (utilisation provisoire à ce stade) pour le stationnement de 1000 véhicules (en 2 groupes). Ces surfaces seront nivelées, stabilisées au remblai «tout-venant » et revêtues de gravillons (rôle provisoire, mais contrôle de la poussière). La clôture existante (sur 2 flancs) sera complétée d’une extension en grillage. Ce même système sera complètement construit sur les cotés nord-est et nord-ouest du site (base en roches de 1,20 mètres, piliers en roches et grillage "cyclone fence" de 1,20 mètre), de même qu’une délimitation entre l’aire de stationnement et celle des pavillons.

L’allée principale sera de 10 mètres avec un terre-plein planté de palmistes et modulé pour l’accès aux rangées de stationnement de part et d’autre. Cette voie sera construite et revêtue de pavés de ciment type adoquins et drainée. Elle sera terminée par un giratoire à l’entrée proprement dite de l’exposition, l’accès à cette dernière étant contrôlé par un portique d’accueil à guichets d’accueil de part et d’autre. La circulation intérieure au site (essentiellement piétonne) sera canalisée par des allées (également revêtues d’adoquins) de 8 mètre (boucle principale) et de 6 mètres (demi-cercles modulant les diagonales et définissant les plates-formes de pavillons). Ces dernières donnent accès aux sorties d’urgence et entrées de service sur la voirie périphérique. Des passages d’accès directs branchent alors les allées aux différents pavillons, regroupés par types et symétriquement distribués autour du complexe d’ancrage “Exposition Permanente- Musée- Plate-forme Scénique”, dans un ensemble aménagé d’arbres, de pelouses drainées (puits à sec) et de poches fleuries. Les arbres et baquets de définition non permanents utiliseront des “drains” préfabriqués qui pourront être recyclés après la période 2004.

Les réseaux de distribution électrique et en eau seront souterrains. L’eau sera pompée à partir d’un puits profond et l’énergie fournie par l’Ed’H et une génératrice d’appoint. Des lampadaires assureront l’éclairage général le long des allées, en appui à l’éclairage périphérique des pavillons eux-mêmes. Les systèmes de communication téléphonique et d’Internet seront câblés à partir d’un centre d’accès “sans-fil” alimentant tout le site.

CONCEPT PAVILLONS: Les superstructures permanentes du site seront de 3 types et pourront faire l’objet de concours architecturaux restreints (délais très courts) et d’une exécution phasée en fonction des ressources mobilisées:

  1. les facilités de support en dur du SAREV (Administration, Gastronomie, Génératrice, Pompage/Entretien, 4 Blocs-Toilettes/Postes de secours);
  2. le Musée-Exposition et les grands pavillons autour de ce dernier (Histoire, Beaux-Arts, Arts Sacrés, Littérature, Artisanat). Le complexe “Exposition Permanente-Musée - Plate-forme Scénique” est conçu à ce stade en ossature métallique (aciers et aluminium) à 2 niveaux, maçonnerie et bétons et vitrages généreux. Il serait une enveloppe climatiquement contrôlée, offrant le maximum de flexibilité d’aménagement intérieur. La rapidité d’exécution et l’éclairage naturel seraient privilégiés, tout en protégeant l’exposition de la poussière et rayons directs du soleil;
  3. les pavillons moyens (Théâtre - Cinéma, Convention, Éducation, Danse-Musique).

Les superstructures non-permanentes (ou à occupants transitoires) seront également de 2 types:

  1. les pavillons pays ou circonstanciels (12 à ce stade), démontables avec ossature métallique légère ou kiosques modulaires. Ces derniers pourront être pourvus directement par les pays et groupes d’intérêt exposants et seront concentrés sur les plates-formes transversales de part et d’autre du Musée, aux emplacements prédéterminés et branchés aux réseaux;
  2. les petits kiosques d’animation et de rafraîchissements (allocation de 12), concédés à des exploitants indépendants. Ces derniers seront éparpillés sur le site, le long des allées au gré des activités du moment et des concentrations prévues. Ils seront du type mobile. (Voir page du Concept de Distribution)

EXÉCUTION: Vu les courts délais projetés pour la réalisation des travaux physiques du SAREV, il est recommandé de faire une approche de “Construction Management” (combinant les responsabilités de Gestion, de Design et d’Exécution des Travaux) qui permettra de mener certaines activités de base (préparation de site, terrassements, clôtures, réseaux, etc.) pendant la finalisation des concepts architecturaux (design de base et concours ponctuels). Le C.M. aurait alors la responsabilité, en accord avec le comité du SAREV, d’identifier et de contracter les fournisseurs de services ou de produits harmonisant les objectifs de qualité, les délais et le budget retenus. Toutes les fois que possible, au moins deux offres seront obtenues pour toute intervention dépassant l’enveloppe respective pré-autorisée par le Comité du SAREV. Les matériaux et fournisseurs locaux seront privilégiés et un suivi technique et financier régulier sera assuré et donnera lieu à des rapports d’état d’avancement mensuels.

BUDGET DES TRAVAUX D’AMÉNAGEMENT DU SITE (fichier pdf, 125 KB)

XII. ANNEXE

Résolution de la conférence générale de l’UNESCO concernant la célébration dans le monde de l’Année 2004, année de la révolution haïtienne.


2004, "Année Internationale de Commémoration de la lutte contre l'esclavage et son abolition"
Résolution adoptée sur le Rapport de la Commission IV à la séance plénière le 2 novembre 2001

La Conférence générale,

Ayant à l'esprit les buts et les principes de l'UNESCO ainsi que la Déclaration universelle des droits de l'homme.

Considérant la Déclaration de la Conférence mondiale de Durban contre le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l'intolérance qui y est associée, et la nécessité de célébrer toutes les valeurs propres à favoriser la solidarité et la concorde internationale dans la paix et la sécurité,

Condamnant les formes contemporaines d'esclavage telles que la traite d'êtres humains,

Se félicitant des initiatives appréciables et efficaces que l'organisation a constamment prises en faveur de l'émancipation de tous les peuples sans distinction de couleur, de culture ou de religion,

Considérant que la révolution de 1804 symbolise le triomphe des principes de liberté, d'égalité, de dignité et des droits de la personne, et qu'elle a marqué l'histoire de la libération des peuples et l'émergence des Etats des Amériques et des Caraïbes;

Rappelant qu'à sa 29ème session, la Conférence générale a proclamé la journée internationale de Commémoration du souvenir de la traite négrière et de son abolition en reconnaissance de l'acte fondateur de la révolution haïtienne, l'insurrection de Saint-Domingue du 23 août 1791,

Prenant en compte le devoir de mémoire et celui de promouvoir le dialogue des cultures et la compréhension entre les peuples qui sont les objectifs du projet «La Route de l'esclave»,

  1. Se félicite de la reconnaissance de l'esclavage comme crime contre l'humanité pour la Conférence mondiale contre le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l'intolérance qui y est associée, qui a eu lieu à Durban, Afrique du Sud, du 31 Août au 7 Septembre 2001;
  2. Invite l'Assemblée générale des Nations Unies à proclamer l'année 2004 Année internationale de commémoration de la lutte contre l'esclavage et de son abolition;
  3. Invite les Etats membres, les organisations internationales et non gouvernementales et les clubs UNESCO à élaborer des propositions d'activités pour cette commémoration avec l'objectif de promouvoir le dialogue des cultures et des civilisations à la lumière du Plan d'action et de la Déclaration de la Conférence mondiale de Durban contre le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l'intolérance qui y est associée
  4. Prie le Directeur général
    a) D’élaborer, sur la base des propositions des Etats membres, le projet de programme pour l'Année internationale de commémoration de la lutte contre l'esclavage et de son abolition;
    b) De lui présenter, à sa 32ème session, ce projet de programme et un rapport sur les résultats des travaux préparatoires;
  5. Décide d'inscrire un point relatif à cette célébration à l'ordre du jour de sa 32ème session.
 
 
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