Parfois, le hasard fait bien les choses. Je me trouvais tout simplement dans la salle de presse quand madame Micheline Lachance a franchi la porte. La journée s’annonçait bénéfique pour moi, et il ne fallait pas que je ratte cette opportunité d’aborder la journaliste, biographe, essayiste et romancière et par surcroît la présidente d’honneur du Salon du livre édition 2005.

D’un geste prompt, je me suis rapprochée d’elle en lui disant courtoisement : madame Lachance, je me réjouis de vous pouvoir vous rencontrer. J’aime bien votre démarche littéraire de vouloir verser « la petite histoire dans la grande» Et j’apprécie aussi votre volonté de rendre à la femme la place qui lui revient dans la littérature québécoise.

Elle a affiché quelques instants un petit sourire charmant mais de tempérance et a ajouté: «Dans mes ouvrages, je m’applique à ressusciter les femmes oubliées. Remarque, il ne faut pas croire que cela a été un complot contre les femmes». Malgré moi, mes yeux se sont dilatés et je me suis empressée de répliquer : «Que vous êtes bien clémente madame Lachance ! En tout cas, si ce n’était pas un complot, c’était certainement de la mauvaise fois». Même pas a-t-elle ajouté C’était une question de mentalité. Dans les années 50, le rôle de la femme n’était pas ce qu’il est aujourd’hui. Elles avaient un certain pouvoir auprès de leur époux qui n’était pas décisionnel. Mais au moment où j’allais intervenir pour évoquer le rôle des historiens notre conversation a été interrompue quand quelqu’un est venu la chercher. Il me restait juste le temps de lui faire les salutations d’usage.

Madame Micheline Lachance est une femme de lettres, passionnée de l’histoire et très optimiste à l’égard de la littérature québécoise qu’elle trouve florissante. Son prochain ouvrage à paraître: LES FILLES TOMBÉES. Mais elle a à son actif LES ENFANTS DU DIVORCES, essai, LE ROMAN DE JULIE PAPINEAU, roman, LADY CARTIER, roman etc.