I. ORIGINE ET CONTEXTE DU PROJET
L’initiative d’un salon de la révolution haïtienne
(SAREV) comme axe principal d’un projet de salon international
sur le thème de la révolution anti-esclavagiste, traduit
la volonté d’un groupe d’acteurs de la société
civile d’apporter leur pierre dans le cadre des manifestations
prévues pour l’année 2004, à l’occasion
du deux-centième anniversaire de la proclamation de la première
république noire indépendante du nouveau monde.
Depuis le début de l’année 2002, grâce
à des discussions entamées avec plusieurs intellectuels
et artistes, puis avec des membres d’associations socioprofessionnelles
et d’institutions culturelles, le projet prend corps et reçoit
diverses suggestions qui démontrent une volonté d’appropriation
collective du Salon de la révolution haïtienne. Ce projet
est apparu comme une activité pouvant ouvrir pour la société
haïtienne de nouveaux horizons de reconstruction du lien social
et de développement, à un moment où la morosité
semble prendre le dessus face au tableau de bord alarmant du pays
au plan économique.
La dimension internationale du projet s’est naturellement
imposée et a pris forme graduellement au fur et à
mesure que des séjours et des missions à l’étranger
de certains des promoteurs du projet permettaient d’explorer
les opportunités de coopération et de partenariat
que pouvait susciter une telle initiative auprès de diverses
personnalités, organisations et institutions étrangères.
Parmi les échanges qui ont le plus contribué à
façonner le projet et à renforcer sa dimension internationale,
il y a lieu de mentionner:
- Les nombreuses rencontres et réunions de travail en France
qui ont impliqué des historiens, des responsables d’associations
culturelles, des représentants de mairies, des experts
en salons, des cinéastes, des journalistes, des éditeurs
et des fonctionnaires de la division Caraïbe du ministère
des affaires étrangères;
- Les visites aux conseils régionaux et départementaux
de Martinique et de Guadeloupe ainsi que les rencontres avec diverses
associations culturelles, sans exclure les séances de travail
avec les chercheurs du laboratoire associé au CNRS: Centre
de recherche sur les pouvoirs locaux dans la caraïbe (CRPLC)
et les représentants de la chambre de commerce et d’industrie
de la Guadeloupe;
- Les réunions de travail avec des représentants
à Barcelone du Comité espagnol dont les activités
dans les manifestations et expositions envisagées dans
le cadre du salon de la révolution haïtienne s’articuleront
avec le projet du gouvernement espagnol d’un forum des cultures
du monde en 2004;
- Les missions à Cuba et en République Dominicaine
avec des représentants du monde universitaire et de plusieurs
associations culturelles;
- Des rencontres en Angleterre avec des représentants
du monde culturel et des entreprises en vue de définir
les modalités d’une participation de la Grande Bretagne
aux manifestations du salon.
La très grande réceptivité qui a accueilli
l’idée même du projet démontre la possibilité
d’envisager la réalisation du salon, malgré
ou peut-être à cause même de nos difficultés
actuelles en tant que nation, comme un acte de solidarité
de la part des acteurs principaux de l’histoire de la révolution
haïtienne, en particulier de la France, de l’Espagne
et des peuples de la région caraïbe. Cette très
grande disponibilité des pays étrangers à s’associer
aux manifestations du salon est déjà pour nous comme
un gage de sa réussite.
Le projet de salon international de la révolution anti-esclavagiste
(et celui du Salon de la révolution haïtienne) est conçu
sur le double modèle de la foire internationale d’exposition
et du salon du livre et se déploie dans un espace regroupant
un ensemble de pavillons visant à mettre en valeur divers
aspects tant de l’histoire d’Haïti (de la période
indienne à la révolution anti-esclavagiste ayant conduit
à l’indépendance en 1804) que de celle d’autres
pays ayant joué un rôle particulier dans la mouvance
des luttes anti-esclavagistes dans le monde. Le Salon sera aussi
l’occasion de mettre en perspective les potentialités
culturelles et artistiques d’Haïti et des pays invités.
Le projet de salon sera porté par la Fondation Culture et
Développement, initiative d’un groupe de la société
civile représentant respectivement le monde privé
des affaires, le monde académique et le monde culturel et
artistique. Tout en maintenant son autonomie comme activité
de la société civile, le salon fera appel à
diverses structures associatives et à des entreprises, tant
dans le public que dans le privé, en fonction des contributions
qu’elles peuvent apporter au salon soit dans l’organisation
des expositions soit dans la réalisation des nombreuses manifestations
intellectuelles et culturelles prévues dans le calendrier
de programmation.
Dans la perspective constructive et prospective qui est la sienne,
le projet de Salon tend à montrer que le culturel peut être
un moteur de développement pour le pays, en se constituant
à la fois comme lieu d’investissement économique,
comme vecteur d’intégration sociale et comme moyen
de valorisation de l’image de pays. Le projet se donne pour
ambition de générer des structures culturelles durables
qui ne disparaissent pas avec la clôture des festivités
d’une commémoration et dont le relais pourra être
assuré dans le cadre de différentes initiatives nouvelles
de création et d’investissement.
Le projet a mûri au fur et à mesure que se développaient
les contacts avec différents acteurs appelés à
collaborer à sa réalisation. C’est ainsi par
exemple que les missions à l’intérieur du pays
ont fait apparaître la nécessité d’éviter
systématiquement de faire du salon un projet de la capitale:
en effet, les villes de provinces vont pouvoir en effet projeter
sur le plan national et international leurs richesses propres au
plan du patrimoine historique, de l’artisanat, de la culture
et des arts et ceci de plusieurs manières: en développant
localement des initiatives propres et en participant, au sein du
Salon, à ce qu’il est convenu d’appeler la semaine
de chaque province, moment pendant lequel telle ville ou telle région
aura à exhiber, à travers des expositions et des manifestations
culturelles, les différentes facettes de sa spécificité
culturelle et historique.
Le document qui est présenté ici, tout en étant
le fruit d’un grand nombre de rencontres, de séminaires
et de missions réalisées au cours des six derniers
mois, ne saurait rendre compte de l’ensemble des opinions
et des suggestions reçues autour du projet de salon de la
révolution haïtienne. Il est certain que du côté
haïtien, nous voulons parler de la génération
des années 1960 et 1970, l’exposition universelle organisée
en 1949 sous la présidence de Dumarsais Estimé sur
le bicentenaire de Port-au-Prince pouvait apparaître comme
un précédent heureux grâce au succès
qu’elle avait remporté et à l’engouement
qu’elle avait suscité au sein de toutes les couches
sociales de la population. Mais nos ambitions sont aujourd’hui
plus modestes face à une situation économique et politique
en détérioration permanente depuis de nombreuses années.
Il faut également souligner que l’intervalle de temps
qui nous sépare de 2004 est une contrainte de taille pour
assurer la mobilisation et les préparatifs d’envergure
qu’un tel événement exige. En revanche le devoir
de mémoire qui s’impose en 2004 peut être un
moment privilégié de retour critique sur une histoire
trop souvent méconnue et surtout sur les idéaux qui
ont inspiré la révolution haïtienne et qui attendent
encore d’être mis en application.
Sommaire
II. LE CONCEPT DE SALON
Le concept de salon de la révolution haïtienne a émergé
dans la mouvance des activités du Projet Unesco de la Route
de l’esclave qui a projeté depuis 1995 de faire de
la date de l’insurrection générale des esclaves
à St Domingue, le 23 août, la date du souvenir de la
traite et de l’esclavage pour tous les pays. Dans la Résolution
adoptée à la Séance plénière
du 2 novembre 2001, la conférence générale
de l’Unesco a proclamé 2004 "Année internationale
de commémoration de la lutte contre l’esclavage et
de son abolition ", en partant justement des considérants
que "l’année 2004 marquera le 200e anniversaire
du premier État, Haïti, à avoir été
créé après le renversement du système
esclavagiste ", également "que la révolution
haïtienne de 1804 symbolise le triomphe des principes de liberté,
d’égalité, de dignité et des droits de
la personne, et qu’elle a marqué l’histoire de
la libération des peuples et l’émergence des
États des Amériques et des Caraïbes". De
là, l’Unesco "invite les États membres,
les organisations internationales et non gouvernementales et les
clubs UNESCO à élaborer des propositions d’activités
pour cette commémoration avec l’objectif de promouvoir
le dialogue des cultures et des civilisations....".
Le concept de Salon renvoie pour nous à la fois à
un espace d’exposition et à un ensemble de manifestations
qui devront se déployer de manière dynamique sur trois
dimensions principales:
- Le salon propose un itinéraire de découverte
à travers les différentes expositions organisées
autour des thèmes de l’histoire, des arts et de la
culture haïtienne, l’exposition la plus importante
étant, bien entendu, celle consacrée à l’histoire
de la lutte anti-esclavagiste en Haïti et qui doit préfigurer
le futur musée haïtien de la traite et de l’esclavage.
Pourtant, le salon ne prétend pas enfermer les visiteurs
dans un lieu clos; il vise également à les aiguiller
vers d’autres lieux de mémoire encore vivants à
travers le pays: lieux chargés d’histoire de la Traite,
de l’esclavage et des luttes pour l’émancipation:
ruines d’habitations coloniales, forts, palais, monuments
historiques, champs de bataille contre l’esclavage etc...
Dans un même temps, le salon ne sera pas un espace ouvert
seulement sur la capitale, il tâchera de donner le maximum
de visibilité aux provinces à travers un pavillon
polyvalent qui accueillera ce que nous appelons « la semaine
de Jacmel, la semaine des Cayes ou du Cap-Haïtien »
en vue de projeter sur le plan national et international les arts
et les ressources culturelles, artisanales et historiques de chaque
département.
- Le salon ouvre un espace de débats, de discussions et
de réflexion sur la signification de l’esclavage,
sur ses séquelles au plan du racisme et de l’intolérance
et sur les luttes pour l’émancipation. Le plus important
pour les organisateurs n’est pas de s’orienter vers
la glorification du passé et des héros, mais de
pousser les visiteurs vers l’exploration de l’avenir.
D’où l’ensemble des manifestations intellectuelles
et culturelles qui viendront scander l’espace de temps que
dure le salon: colloques, conférences et séminaires,
festivals de musique et de danse, de contes, de théâtre
et de poésie etc.
- Ce qui s’est joué avec la Révolution haïtienne
n’est pas seulement l’histoire d’Haïti
mais de toute une partie du monde que d’autres pays de la
Caraïbe, de l’Amérique et de l’Europe
ont contribué à façonner. Le salon prétend,
à travers son espace d’expositions et les manifestations
intellectuelles et culturelles prévues au programme, associer
étroitement divers pays et régions tant de la Caraïbe
francophone (Guadeloupe, Martinique, Guyane) et hispanophone (Cuba,
République dominicaine), que de l’Europe (France
et Espagne) notamment. Ces pays manifesteront leur présence
dans le Salon tant à travers les pavillons propres qu’ils
voudront implanter sur le site de Chateaublond qu’à
travers les nombreux événements intellectuels, artistiques
et culturels qui seront organisés avec leur participation.
C’est cette dimension de la présence étrangère
qui fera du SAREV un véritable salon international de la
révolution anti-esclavagiste.
Sommaire
III. POURQUOI PARLER DE REVOLUTION HAÏTIENNE?
Les événements qui ont conduit à l’indépendance
d’Haïti le 1er janvier 1804 ont une portée universelle,
parce qu’il s’agissait de la première insurrection
d’esclaves réussie, qui ouvrait la porte à l’émancipation
des masses esclaves à travers les trois Amériques
et donnait le branle aux indépendances latino-américaines.
Ces événements ont en plus des retombées importantes
dans les luttes encore à poursuivre contre le racisme, l’intolérance,
la domination politique et le despotisme en général.
Dans cette perspective, le projet d’un salon de la révolution
haïtienne n’est pas un projet tourné uniquement
vers Haïti, il appartient à tous les peuples de la Caraïbe
qui ont connu l’esclavage et qui se reconnaissent solidaires
de l’expérience de la révolution haïtienne.
Jusqu’ici, les pays occidentaux ont eu quelque intérêt
à occulter cette part importante d’Haïti à
l’histoire universelle et ne semblent reconnaître que
la révolution française et la révolution américaine.
Il s’agit plutôt de trois révolutions qui se
complètent.
Il est vrai que Haïti a présenté au plan du
politique et de l’économique des aspects qui sont nettement
en contraste avec les idéaux de départ de la nation.
Le projet d’un salon de la révolution haïtienne
s’inscrit justement dans la perspective d’un devoir
de mémoire qui parvienne à pousser le pays à
entreprendre des activités qui incitent à son relèvement
et lui redonnent une place digne dans la Caraïbe. A ce titre,
le projet de salon n’est pas à proprement parler un
projet de commémoration, mais un projet qui, à la
faveur de la commémoration, et au-delà des divergences
politiques, se propose une visée éducative et en même
temps appelle au développement et à la mise en valeur
économique de ce que Haïti comporte de meilleur au plan
de la culture et des arts.
Sommaire
IV. OBJECTIFS DU SALON DE LA REVOLUTION HAÏTIENNE
Il s’agit à travers une série de manifestations
intellectuelles, culturelles et artistiques, de mettre en valeur
l’histoire d’Haïti au-delà des lieux communs,
de placer la révolution haïtienne dans le contexte de
l’expérience globale des peuples de la Caraïbe,
mais aussi de celle de l’humanité universelle. Ouverture
sur le monde, le salon travaillera à favoriser une vision
du futur et non pas à enfermer les visiteurs dans le passé.
A la fois, musée, foire, école et atelier d’apprentissage,
le Salon de la révolution haïtienne sera un forum de
discussions, un lieu de débats et une occasion de redéploiement
des potentialités culturelles et artistiques de la société
haïtienne. Concrètement, il aura les objectifs spécifiques
suivants:
- Il permettra à la jeunesse haïtienne en tout premier
lieu de trouver une meilleure compréhension de l’histoire
du pays, une interprétation critique de cette histoire
et donc de faire le bilan le plus objectif possible du passé
afin de pouvoir regarder l’avenir de manière plus
optimiste. A travers la production d’une collection d’ouvrages
scientifiques et de vulgarisation sur la révolution haïtienne,
comme à travers les expositions elles-mêmes, les
colloques et les conférences, le Salon sera un temps d’éducation
intense pour des jeunes de toutes catégories sociales et
de tous niveaux de scolarisation.
- Il devra mettre en valeur les richesses culturelles et artistiques
et donner au monde une image différente du pays. Par-dessus
tout, le Salon sera orienté à susciter ou à
renforcer les entreprises qui ont pour vocation de faire la promotion
des valeurs culturelles et artistiques du pays et donc d’impulser
un véritable mouvement pour le développement à
partir du champ culturel. Le Salon envisage de constituer une
rampe de lancement pour la mise sur pied de projets durables comme
un amphithéâtre, un centre d’exposition permanente,
un musée ( le musée de la traite et de l’esclavage)
ou même un palais des congrès, en partenariat avec
d’autres investisseurs du secteur privé.
- Le Salon aura à impulser une nouvelle dynamique de contacts
et d’échanges avec les pays de la Caraïbe, de
l’Afrique et de l’Europe grâce aux diverses
manifestations intellectuelles et culturelles communes qui pourront
se déployer dans le cadre de la commémoration du
bicentenaire d’Haïti.
Sommaire
V. DESCRIPTION DU SALON (SAREV)
Le Salon de la Révolution haïtienne sera structuré
autour d'un ensemble de pavillons d'exposition. Ces pavillons seront
installés sur un site retenu au Boulevard du 15 octobre à
Chateaublond, commune de Tabarre. Il s’agit d’un terrain
d’environ cinq hectares que la Fondation se propose d’acquérir
et qui est mis à sa disposition par la société
Rhum Barbancourt. L’une des particularités de ce terrain
est son accessibilité à partir soit de Pétion-Ville,
soit de l’Aéroport, soit de Croix de Bouquets ou de
la Route de Delmas. Parmi les sites qui ont été visités
à Ganthier, au Canapé Vert, dans la zone de l’Aéroport,
à Torcelles à la sortie de la Route de Frères,
le terrain de Chateaublond présente, après analyse
et évaluation, les meilleures caractéristiques de
sécurité pour les visiteurs, de possibilités
d’aménagement et d’implication des résidents
voisins . Autre avantage et non le moindre est la possibilité
d’accès à la propriété dans des
conditions exceptionnelles.
À côté des expositions, le SAREV organisera
une série d’activités culturelles, artistiques,
d’animations intellectuelles, en interaction avec les villes
de province et les communautés de la diaspora. A l'occasion,
sera également lancée la collection du Bicentenaire
qui comprendra la publication d’études préparées
en la circonstance ainsi que des rééditions d’ouvrages
anciens. Le SAREV comprendra, bien sûr, toute une infrastructure
ainsi que les services nécessaires au déroulement
des activités et à l’accueil des visiteurs attendus:
bâtiments administratifs, amphithéâtre, salles
polyvalentes, restaurants, parcs de stationnement, boutiques, bureau
de change, services multimédia, etc.
Il est envisagé d’accueillir sur les lieux du Salon
plusieurs centaines de visiteurs par jour: écoliers, étudiants,
enseignants, employés et cadres d’entreprises, fonctionnaires
de l’État, chômeurs, travailleurs indépendants,
professionnels, entrepreneurs et chefs d’entreprises, visiteurs
étrangers et Haïtiens de la diaspora, etc. Un effort
particulier sera fait pour encourager et faciliter la participation
des jeunes (tranche d’âge comprise entre 8 et 25 ans)
et des écoliers. Le projet développera une stratégie
systématique de mobilisation des écoles, des universités,
des groupes de jeunesse dans les quartiers et dans les églises,
des organisations comme les scouts, les clubs sportifs, etc. Des
tarifs spéciaux seront offerts et les horaires des activités
seront aménagés en conséquence. En plus des
activités tout public, des ateliers spéciaux (Arts
plastiques, artisanat, musique, danse, théâtre, etc.)
seront réalisés à l’intention des jeunes.
Sommaire
VI. LES COMPOSANTES DU SALON
Les composantes du salon sont: les expositions, les manifestations
et la collection du bicentenaire.
Les expositions
Les expositions seront structurées autour de cinq à
six pavillons thématiques et des pavillons de pays et de
régions qui ont manifesté leur intérêt
pour participer activement au Salon. Les pavillons thématiques
seront organisés autour d’un complexe de type Musée
–Exposition avec comme fil conducteur l’histoire d’Haïti,
à travers les différentes périodes: la période
indienne (15ème – 16ème),
la période de l’esclavage, la période révolutionnaire
(1791-1804), la période nationale.
Pavillon de l’histoire
Le but recherché dans cette exposition est de sensibiliser
les visiteurs aux faits historiques de cette période de l'histoire
de l'humanité tout en suscitant une prise de conscience sur
la portée universelle de la révolution haïtienne.
Les objectifs recherchés sont les suivants:
- Provoquer une réflexion sur l’héritage des
ancêtres révolutionnaires haïtiens par rapport
au vécu et à l'histoire contemporaine.
- Mettre en scène, à l’aide d'objets et de
documents historiques, la mémoire esclave et faire émerger
les fores de résistance qui ont mené à 1804.
- Eveiller la curiosité des jeunes visiteurs, l'informer
sur les pans de l’histoire d’Haïti et l'amener
à réfléchir sur son propre environnement
tout en les divertissant.
- Amener les jeunes visiteurs à établir une relation
entre les comportements culturels et collectifs et les thèmes
traités dans les trois grandes zones de l’exposition
- Amener les jeunes visiteurs à faire leur propre synthèse
du thème de l'exposition par l'élaboration de messages
dans lesquels ils feront part de leur réflexion.
Les principales idées prônées par le XVIIIe
siècle européen reposent sur la raison, la science
et la liberté de pensée. Les réflexions philosophiques
sur "l'homme" ne condamnent généralement
pas la servitude. Car, c’est durant ce siècle que la
traite négrière atteint son apogée. L'esclavage
colonial a été avant tout la négation de l’humanité
de l'esclave noir. Et, au tout début de ce processus déshumanisant,
l'être africain destiné à l’esclavage
dans les colonies d’Amérique s’y est fortement
opposé; déjà sur les bateaux négriers,
puis une fois en situation d’esclavage, sa résistance
a pris des formes diverses et multiples.
A Saint Domingue, dans la nuit du 22 au 23 août 1791, des
esclaves disent "non" à cette infamie. Cet évènement
marque le point de départ des insurrections et guerres qui
mèneront vers l'indépendance d'Haïti. Haïti
devenait ainsi le troisième pays au monde à avoir
fait sa révolution après celle des Etats Unis (Déclaration
d'indépendance de 1776) et la France (Déclaration
des droits de l'homme et du citoyen de 1789). Et, au XIXe
siècle, Haïti contribuera à porter de l'eau au
moulin de ceux qui, sur la scène internationale, se battront
pour l'abolition de l'esclavage.
De la conquête de la terre des Taïnos à la révolution
haïtienne et la Déclaration d'Indépendance d'Haïti
en passant par la traite négrière et par le processus
esclavagiste, l'Exposition historique du SAREV est conçue
de façon à mettre en lumière le refus de l'esclavage
et la volonté de liberté inhérente à
tout être humain. Elle veut susciter, surtout chez les jeunes
Haïtiens, la réflexion sur l'héritage et le patrimoine
universels légués par ceux qui se sont battus pour
la liberté et le progrès.
Contenu sommaire du programme d’exposition
Un parcours de quatre siècles, de la conquête du
territoire des Taïnos (1492 - fin XVe siècle)
jusqu'à la Révolution des esclaves de St Domingue
(1791-1804), trois grands axes seront développés:
Territoires, regards croisés sur l'esclavage, révolution.
Trois zones principales couvrant la période 1492-1804 et
s'étendant sur environ 300m2 abriteront l'ensemble
de l'exposition. Dans chacune de ces zones, se trouveront des objets
et documents:
- iconographiques (cartes anciennes, illustrations d’époque,
etc)
- historiques et archivistiques (armes anciennes, documents divers,
etc)
- ethnographiques et archéologiques (objets usuels)
- numismatiques (monnaies, médailles, etc)
- scientifiques et techniques (outils de travail, instruments
scientifiques et de navigation, etc)
- témoignant de l'histoire orale et faisant référence
au vécu contemporain.
Les thèmes et sous-thèmes développés
dans l'espace d'exposition illustreront les trois grandes zones
définies plus haut: Territoires / Regards croisés
sur l'esclavage / Révolution.
Regards croisés sur l'esclavage
- De l'Afrique à l’Amérique
- Les ports négriers (Gorée, Mozambique, Zanzibar,
etc.)
- La traversée
- Le marché aux esclaves
- Etre esclave
- Les rapports maître/esclaves (Le Code Noir)
- L'esclave de plantation, les habitations sucrières coloniales
- L'esclave domestique (hommes, femmes et enfants)
Les refus de l'esclavage
- Chronique d'une révolution annoncée
- Les préludes (maronnage, etc)
- La révolution américaine
- La révolution française
De Saint Domingue à Haïti ou de la Révolution
à l'Indépendance
- Vivre libre ou mourir
- La volonté d'autonomie (Constitution de 1801)
- Le projet social des révolutionnaires
- La Révolution
- Les idéaux et principes
- La Guerre et les batailles
- L'armée napoléonienne vaincue
- L'Indépendance
- La proclamation
- Les symboles républicains
- Les réactions de l'Occident
Répercussions internationales
- La Révolution haïtienne dans le monde
- Les colonies françaises en Amérique
- Les Etats-Unis, l'Amérique Latine
- Autres abolitions au XIXe siècle
Autres activités proposées
En miroir à l'exposition, un dense programme de rencontres
est proposé. Il se déroulera en plusieurs temps dans
une zone de rencontre appelée "Galerie de la liberté".
Interrogations sur l'histoire et commémorations se feront
écho au fil d'activités imaginées pour les
jeunes et les écoles. Ces activités feront également
appel à la créativité et à la réflexion
des jeunes multipliant ainsi les regards autour de cet évènement.
De plus, des visites guidées à la destination d'un
public autre seront offertes sur demande.
Animation
Les rencontres se feront sous forme d'animations adaptées
aux réalités des jeunes et, en particulier, à
celles des jeunes qui ne sont pas scolarisés.
Actions éducatives
Des actions éducatives seront proposées aux écoles
primaires et secondaires ainsi qu'aux universités avec lesquels
le SAREV établira un partenariat.
Visites commentées publiques ou sur réservation
Des guides formés accompagneront des groupes de visiteurs
qui en feront la demande à travers les galeries de l'exposition
historique du SAREV. Ce parcours s'étendant sur trois siècles
- de l'arrivée des Espagnols et des Espagnols à la
conquête de la Liberté et à la proclamation
de l'indépendance d'Haïti - fera découvrir la
riche histoire à portée universelle de ce pays.
Pavillon des beaux arts
Le pavillon des beaux-arts sera aussi un lieu de parcours privilégié
se différenciant du schéma de musée traditionnel
tel que nous le connaissons en Haïti. L’intention didactique
de l’exposition sera renforcée grâce à
une combinaison de cartels détaillés et de panneaux
textes précis et concis. N’ayant pas de collection
propre, ce pavillon sera à la fois défavorisé
et privilégié par rapport aux musées existants:
le Musée d’art haïtien dont la collection est
essentiellement consacrée aux peintres dits « primitifs
», et le Musé du Panthéon National dont la collection
comprend quelques rares œuvres à caractère historique
et quelques œuvres d’artistes contemporains.
Le pavillon des beaux-arts devra donc essentiellement travailler
avec des œuvres de collections privées avec le grand
avantage de pouvoir ainsi faire voir au public des œuvres jusque
là restées dans les foyers. Celles-ci bien plus importantes
en nombre qu’on le croit, permettront un choix bien plus vaste
que celui limité des collections publiques connues.
Dans sa composition architecturale, le pavillon, vu d’en
haut, aura la forme stylisée d’un œil, organe
de la vue qui est le sens par excellence de la perception des beaux-arts.
Il proposera, à l’entrée, une grande murale
rendant hommage, à l’art des deux siècles d’indépendance
ainsi qu’aux hommes et femmes qui nous ont légué
cet héritage. Cette entrée donnera accès à
une salle ovale qui offrira une série d’expositions
présentées selon une programmation méticuleusement
établie. A la sortie de cette salle, le visiteur passera
devant une installation de projections sur l’avenir mettant
à profit toutes les avances technologiques du moment.
Selon les propositions de l’équipe des architectes,
ce pavillon pourra disposer d’un espace pour l’entreposage
des œuvres à exposer et leur préparation. Cet
entreposage devra être chaque fois de courte durée,
les œuvres sélectionnées pour chacune des expositions
devant être acheminées au pavillon 24 heures avant
l’accrochage, et remises dans les 24 heures qui suivent la
fin de l’exposition. Pour cela, le pavillon des beaux-arts
devra bénéficier de l’utilisation d’un
véhicule fermé, avec chauffeur, pour le transport
des œuvres.
L’espace exposition bénéficiera de la lumière
du jour avec, bien entendu, l’option, dans des cas spécifiques,
et pour les activités de soirée, d’un système
d’éclairage conforme aux normes de musée en
matière d’intensité lumineuse et de mobilité
des sources de lumière. L’extérieur du bâtiment
offrira sur ses murs des surfaces de projection de films, de vidéos
et de diapositives, associés à des espaces pouvant
recevoir présentateurs, conférenciers et public.
Pavillon sur les arts sacrés du vaudou
Quant au pavillon sur les arts sacrés du vaudou, il ne
consiste pas à présenter le vaudou comme culte ou
comme religion. Grâce à différentes collections
qui existent sur le vaudou dont celle de Marianne Lehman et celles
déjà réalisées aux États-Unis,
au Canada, en France et en Haïti, il sera possible d’agencer
la présentation de ce pavillon autour des expressions artistiques
issues du vaudou, forme d’art sacré constituant un
véritable patrimoine national.
Pavillon sur le livre et la littérature
Ce pavillon se présente comme un petit salon du livre à
l’intérieur du Salon de la révolution haïtienne.
Ce pavillon mettra en valeur deux siècles de production littéraire
en Haïti et dans la Caraïbe. Des éditeurs d’Haïti,
de la Caraïbe et plus généralement des pays animant
un pavillon dans le salon, viendront présenter au public
une palette d’ouvrages sur la traite, l’esclavage, les
indépendances latino-américaines, la rencontre des
cultures. Le salon recevra régulièrement des écrivains
d’Haïti et de la Caraïbe pour des causeries ou des
présentations de leurs œuvres.
Les expositions d’ouvrages ainsi que les activités
d’échanges et d’animation seront l’occasion
d’apporter un accent particulier aux thèmes du genre
et de l’environnement
Certains pavillons seront pris en charge directement par le Salon,
d’autres seront mis en place en collaboration avec des institutions
partenaires, d’autres enfin sont des pavillons polyvalents
destinés à accueillir, par exemple, les expositions
et manifestations des provinces dans le cadre de ce qu’il
est convenu d’appeler la semaine de telle province. Ce dernier
type de pavillon servira d’espace d’accueil pour les
jeunes et est destiné à organiser la visibilité
et la mise en valeur des initiatives des jeunes talents dans les
différents domaines de la création artistique: musique,
peinture, théâtre, contes, danse etc. Ainsi, ce type
de pavillon pourra accueillir les auditions lors de concours nationaux
ou régionaux ainsi que les spectacles organisés pour
mettre en scène les créations primées aux concours.
Les principaux pavillons thématiques sont:
- Histoire
- Beaux-Arts
- Livre et littérature
- Artisanat et industrie
- Arts sacrés du vaudou
Les pavillons de pays et de régions sont:
- France
- République Dominicaine
- États-Unis
- Guadeloupe
- Martinique
- Guyane
- Cuba
- Espagne
- Canada
- Afrique ( Bénin et Sénégal) etc...
Les manifestations intellectuelles, culturelles et artistiques
a) Projets de recherche, colloques et conférences
Le salon donne lieu à deux projets de recherche: l’un
sur l’État haïtien, sa genèse et ses transformations
de 1804 à 2004, avec la collaboration de plusieurs universités
(Université Quisqueya, Faculté des sciences humaines
de l’Université d’État d’Haïti,
CRPLC, centre de recherche sur les pouvoirs locaux de la Caraïbe,
CNRS et Université des Antilles et de la Guyane), centre
de recherche de l’Université de Barcelone; Institut
d’études politiques d’Aix-en-Provence, Université
du Québec à Montréal; l’autre sur Culture,
arts et développement en Haïti et dans la Caraïbe.
Ce colloque sera organisé avec la collaboration d’un
réseau de centres de recherches, d’universités
et d’associations culturelles de la Caraïbe. Il est aussi
appelé à alimenter la trame de la réflexion
portant sur le thème de la culture comme atout à mettre
en valeur dans les stratégies de développement du
pays.
Les projets de recherche prépareront à des colloques,
conférences et ateliers qui seront organisés pendant
tout le temps que durent les expositions.
b) Festivals
Plusieurs festivals sont prévus sur la période 4
janvier 31 mars 2004:
- Un festival international du tambour et de la danse afro-américaine;
- Un festival sur la musique;
- Un festival sur le théâtre et le cinéma;
- Un festival sur le conte et la poésie.
c) Semaines des régions
Certaines villes ou régions seront invitées à
présenter pendant une semaine dans un pavillon polyvalent
leurs richesses culturelles et artistiques, leur littérature,
leur artisanat et leur patrimoine historique en général.
d) Forum des investisseurs
En associant avec les chambres de commerce et les organisations
patronales, ce forum vise à donner la possibilité
à des investisseurs haïtiens et étrangers, actuels
et potentiels, d’explorer les opportunités de développement
dans différents secteurs porteurs de l’économie
haïtienne. Ce forum donnera aux participants l’occasion
d’examiner quelques cas de succès dans divers secteurs
comme l’agro-industrie, l’exploitation des sites touristiques,
la musique etc, d’analyser les nouvelles opportunités
de marché dérivant des nouveaux regroupements régionaux
ou de nouvelles réglementations bilatérales (Caricom,
parité AGOA , Hispañola Fund etc). En structurant
les échanges autour des domaines et secteurs porteurs, ce
forum cherchera à encourager la rencontre des investisseurs
et l’émergence de nouvelles idées de projets
d’investissement dans les secteurs analysés.
Création d’une collection d’ouvrages du bicentenaire
d’Haïti
La création d’une collection d’ouvrages pour
le bicentenaire de l’indépendance d’Haïti
est une activité cardinale dans le projet d’un Salon
de la révolution haïtienne. En effet, le salon n’a
pas pour objectif de présenter une simple foire d’exposition
sur l’histoire et sur les beaux-arts du pays, il vise dans
un contexte de dépression économique et de difficultés
majeures rencontrées dans l’établissement d’un
État démocratique de droit, à offrir l’opportunité
de débats et de discussions libres sur la genèse et
les transformations de l’État haïtien au cours
des deux cents ans d’indépendance, également
sur les potentialités culturelles et artistiques de la société
haïtienne qui permettraient de réveiller l’espoir
en une réalisation effective des idéaux de liberté
et d’égalité de la révolution anti-esclavagiste
de 1804. Pour cela, il est impératif que le projet de fonctionnement
du Salon soit accompagné d’un renouvellement des réflexions
et des recherches en histoire, en sciences politiques, en sociologie
et anthropologie sur les événements qui ont conduit
à l’indépendance d’Haïti en 1804
et qui ont marqué l’évolution du pays depuis
cette date.
Le comité éditorial est une initiative venue tout
d’abord des historiens haïtiens et français, spécialistes
de la révolution française et de la révolution
haïtienne, et qui poursuit le travail inauguré et réalisé
par le comité national haïtien Toussaint Louverture.
Ont été adjoints aux historiens des sociologues.
Les thèmes retenus pour la collection du bicentenaire éviteront
de faire double emploi avec d’autres initiatives de publications
en provenance du gouvernement ou d’autres associations privées.
La collection sera ordonnée autour de trois grands axes:
- La production de documents inédits sur la révolution
haïtienne: ainsi par exemple d’ores et déjà
nous avons projeté de publier les récits qui couvrent
les événements de l’insurrection générale
des esclaves à St Domingue en 1791: un ouvrage de plus
de 800 pages avec notes et commentaires de Yves Bénot va
enfin permettre un redéploiement de la recherche scientifique
sur la révolution haïtienne comme sur les problèmes
posés par l’esclavage et la traite au processus révolutionnaire
en France. De même, un choix sera fait pour les ouvrages
classiques inaccessibles aujourd’hui et qui méritent
d’être réédités.
- La publication de thèses et de travaux récents
sur les événements de 1804 dont entre autres une
thèse remarquable sur les libres de couleur à St
Domingue pendant la période révolutionnaire, et
surtout la traduction française de l’ouvrage de Carolyn
Fick qui est l’ouvrage le plus récent sur la révolution
haïtienne (après celle de C.R.L. James sur Les Jacobins
noirs dont la première édition est de 1938): The
making of Haïti. The revolution from below ( La création
d’Haïti:La révolution vue d’en bas); également
l’ouvrage dirigé par l’historien Claude Moise:
Dictionnaire de la révolution haïtienne.
- La publication d’ouvrages accessibles à un large
public sur les premiers gouvernements haïtiens: Toussaint
Louverture, Dessalines, Pétion, Christophe, sur le rôle
des femmes et sur les personnalités qui ont joué
un rôle important dans l’abolition de l’esclavage,
tels Sonthonax et l’Abbé Grégoire. Ce seront
des brochures de moins de cent pages. Il est aussi envisagé
de produire un texte d’une cinquantaine de pages avec illustration
sur le modèle de ce qui a été produit en
Guadeloupe pour célébrer la mémoire de Delgrès
. Ce texte est prévu comme le document majeur qui éclaire
pour les écoliers, les éducateurs et le grand public
l’ensemble des événements qui constituent
la révolution haïtienne proprement dite. A ce titre,
il s’agit du document de base du Salon.
Deux autres types d’ouvrages nous paraissent indispensables:
d’abord un ouvrage récapitulatif portant sur les 200
ans d’histoire d’Haïti (1804-2004) et susceptibles
d’introduire le lecteur non averti aux questions-clé
comme la question agraire et l’économie du pays, les
religions en présence, l’occupation américaine,
les pratiques politiques; ensuite un ouvrage sur l’histoire
des arts comme la peinture, la musique et la danse, l’architecture.
Cette liste n’a pas, bien entendu, la prétention d’être
exhaustive; elle fournit des indications de base pour la création
d’une collection du bicentenaire. Elle sera progressivement
complétée grâce aux suggestions qui seront demandées
à divers spécialistes de l’histoire et de la
culture en Haïti. Chaque publication fera l’objet d’un
projet séparé qui présente sur une ou deux
pages l’objectif de l’ouvrage, ses grandes lignes, sa
faisabilité et son coût de composition et d’édition.
Sommaire
VII. ORGANISATION DU SALON
La réalisation du Salon repose sur une structure mettant
en branle un grand nombre d’organisations et d’institutions
tant en Haïti qu’à l’étranger. Ces
organisations sont des entreprises, des associations et fondations,
des regroupements d’artistes, de chercheurs et d’enseignants,
des universités, écoles et centres de recherche. Elles
interviennent dans le salon à des titres divers comme:
- Organismes partenaires acceptant la responsabilité de
prendre en charge avec une relative autonomie certains aspects
de la conception, de la mise en œuvre et du financement de
l’ensemble des activités du salon;
- Organismes associés acceptant de participer, selon un
schéma de co-financement avec la Fondation, à la
conception et à la réalisation de projets spécifiques
du Salon;
- Organismes d’appui participant à la mise en œuvre
d’activités spécifiques du salon;
- Organismes sponsors assurant le financement de projets ou d’activités
spécifiques du salon.
La Fondation Culture et Développement
La responsabilité du salon est assurée par la Fondation
Culture et Développement, créée sur l’initiative
d’un groupe d’hommes d’affaires et de professionnels
des milieux académique et culturel. La Fondation est présidée
par Thierry Gardère et son conseil d’administration
accueille, à côté des membres fondateurs, des
représentants des milieux artistique, académique et
culturel. Sa mission, au-delà de l’objectif ponctuel
de réaliser le Salon, est de contribuer à l’épanouissement
et au rayonnement de la culture haïtienne en agissant sur les
opportunités d’investissement dans les divers domaines
du champ culturel.
Parmi les objectifs et moyens d’action que se donne la Fondation,
il faut souligner les suivants:
- Développer et mettre à la disposition des créateurs
et des opérateurs du monde culturel les systèmes
d’informations, les appuis technique, administratif et financier
susceptibles d’impulser le développement du secteur
culturel;
- Encourager le travail de création et de promotion artistique
en participant à la formation des artistes et en les assistant
dans la réalisation des événements promotionnels
tant en Haïti qu’à l’étranger;
- Favoriser l’investissement productif et le développement
de nouveaux métiers culturels de manière à
susciter la constitution d’une base de productions exportables
dans le secteur de l’industrie culturelle;
- Assister les créateurs dans le montage et le financement
de projets artistiques et culturels.
La Fondation mettra en place les structures administratives et
financières appropriées pour assurer la mobilisation
et la gestion des financements nécessaires à la réalisation
du salon. Les comptes du projet de salon seront gérés
de manière séparée des autres activités
du salon et feront l’objet d’un audit externe indépendant.
Un comité consultatif constitué des principaux bailleurs
de fonds et sponsors du projet assistera le Conseil d’administration
de la Fondation dans les décisions stratégiques en
rapport avec l’allocation des ressources.
Le Comité Consultatif est un organe de concertation. Il se
réunit au moins une fois par an avec les membres du Conseil
d’administration à l’invitation de ce dernier
ou sur demande des deux tiers des membres le constituant. Ses principales
fonctions sont:
- D’analyser le plan de travail proposé pour la
réalisation du salon et de produire à l’intention
du Conseil d’administration les suggestions appropriées;
- De faire des suggestions au Conseil d’administration
de la Fondation pour la stratégie de financement du salon;
- De recevoir les rapports d’activités du salon
et de produire les recommandations appropriées;
- De faciliter la coordination et l’harmonisation des interventions
des différents bailleurs de fonds;
- De conseiller les dirigeants de la Fondation sur toute question
susceptible d’améliorer le fonctionnement et la performance
du projet.
Le Secrétariat exécutif
La réalisation du salon proprement dite sera confiée
à un Secrétariat exécutif (ou commissariat)
qui se dotera des structures techniques nécessaires en vue
de la réalisation du salon. Ce secrétariat dirigé
par un Commissaire principal, sera appuyé par un conseil
scientifique et assisté d’un comité d’organisation.
Il pourra éventuellement être établi différents
sous-comités spécialisés chargés de
mener à bien des tâches précises en rapport
avec un projet ou une activité.
Le Secrétariat exécutif est l’organe en charge
de l’exécution du projet. Il est dirigé par
un Secrétaire Exécutif recruté par la Fondation
Culture et Développement. Celui-ci est responsable par-devant
le Conseil d’administration de la bonne gestion du SAREV.
Il supervise l’exécution par différents services
des fonctions suivantes: administration générale,
planification, gestion des ressources humaines, maintenance, sécurité
et premiers soins, comptabilité, relations publiques, formation,
programmation et coordination des activités extérieures.
Par ailleurs, le Secrétariat Exécutif est directement
responsable de la gestion professionnelle des contrats entre la
Fondation et les tiers, y compris ceux relevant de la location des
commodités du Site à des entreprises privées
ou à d'autres institutions. La composition, le fonctionnement
et l’organigramme du Secrétariat Exécutif sont
définis dans son règlement intérieur.
Le Secrétariat exécutif bénéficiera
du soutien ou de l’encadrement de plusieurs structures d’orientation
(ou de consultation):
- Le comité des citoyens pour la commémoration du
bicentenaire, formé d’une trentaine de citoyens qui
ont contribué à façonner le design du salon
à l’occasion des séminaires et ateliers de
conception et de planification;
- Le comité international formé de personnalités
de différents pays et reconnues pour leur contribution
remarquable dans divers domaines: littérature, journalisme,
beaux arts etc. Ce comité aidera à consolider le
caractère international des expositions et des manifestations
du salon et aidera également les organisateurs dans la
réalisation d’un programme de promotion du salon
à l’échelle internationale.
- La réunion des organismes partenaires et associés
parmi lesquels on trouve le comité national haïtien
de la route de l’esclave, la fondation culture et création,
le comité national toussaint Louverture, la société
haïtienne d’histoire, l’université Quisqueya,
l’École normale supérieure, la chambre franco-haïtienne
de commerce et d’industrie, la fondation accords (association
for the promotion of music in Haiti), l’association des
historiens de la révolution française, la conférence
épiscopale d’Haïti, la Haitian Studies Association,
etc.
- Le Comité d’honneur formé de personnalités
haïtiennes ou étrangères remarquables par leur
contribution à l’épanouissement du pays;
- Les différents comités de soutien étrangers
établis dans les différents pays participant aux
manifestations du salon. Le rôle de ces comités sera
de conseiller le secrétariat exécutif dans la conception
et la planification des pavillons de pays et la participation
des pays invités dans les manifestations intellectuelles,
artistiques et culturelles.
Organigramme
VIII. PROGRAMMATION PROVISOIRE DES MANIFESTATIONS
La programmation envisagée s’étale sur une
période de quatre mois allant du mois de janvier au mois
d’avril 2004 et est marquée par une série de
temps forts, moments de grands rassemblements en Haïti comme
à l’occasion des colloques et festivals internationaux.
Si le site du Salon à Chateaublond reste un lieu de visite
et de manifestations incontournables, notamment pour les expositions
présentées dans les différents pavillons et
certaines activités d’animation, le programme proposé
ici ne prétend pas se réaliser sur le seul site du
Salon. Le Salon orientera les visiteurs vers les provinces qui auront
à déployer des activités culturelles ou des
expositions dans le cadre de la commémoration du bicentenaire
du pays; il compte également favoriser des circuits touristiques
vers les ruines d’habitations sucrières, les forts,
les monuments et les lieux de mémoire en général
de l’esclavage et des luttes pour l’émancipation.
Chaque semaine et peut-être chaque jour, un journal des manifestations
du Salon sera mis à la disposition du public.
Concernant les manifestations plusieurs suggestions ont été
faites qui demanderont à évaluées par le Secrétariat
Exécutif.
Ainsi par exemple, pour le cinéma, on peut penser à
une décomposition en deux domaines: cinéma et video.
En effet, il existe de nombreux films tournés en vidéo
sur Haïti et très peu de films de cinéma. On
peut envisager un grand espace vidéo avec plusieurs «
murs de téléviseurs » diffusant en permanence
des œuvres en plus des séances spécifiques qui
seraient programmées. Pour le cinéma, on pourrait
créer des événements en liaison avec la Ciné
Impérial ou autre sous la forme d’une semaine du cinéma,
renouvelable avec navettes du site du salon jusqu’au cinéma.
La liste des films et vidéo à projeter comporterait
les productions de nature historique sur Haïti et une sélection
des meilleurs films en général. La palette est grande
de « Combite », film cubain du réalisateur de
« fraise et chocolat », une adaptation du roman de Roumain,
« Gouverneurs de la rosée »à l’Homme
sur les quais »de Peck, en passant par Maya Daren, les films
de Charles Najman, J. Leth et autres.
Ces manifestations pourraient donner lieu à un grand débat
autour du thème Haïti et cinéma et à un
stage autour de la caméra DV encadré par des professionnels
haïtiens et au cours duquel les cinéastes en herbe s’adonneraient
à un véritable « Work in Progress » autour
de trois thèmes: les traces historiques de 1804 dans les
mémoires, dans les lieux; Haïti, le pays du réel
merveilleux; Haïti: 2004, les attentes et les espoirs. A partir
du matériel tourné, un montage serait effectué
aboutissant à un film diffusable après 2004, un peu
partout dans le monde. Ce film aurait une valeur éducative
et politique au sens large, car il serait un acte démocratique
en tant que tel à l’intérieur du cinéma.
Une telle initiative pourrait être relayée par la FEMIS,
la plus grande école de cinéma européenne,
dont le siège est à Paris.
Concernant la musique, il existe déjà l’idée
de préparation d’un CD ÉVÉNEMENT sur
HAITI 20024, dont l’idée essentielle est de trouver
entre 12 et 15 stars internationales pouvant reprendre le répertoire
musical haïtien, à l’exemple de ce qu’avait
fait Harry Belafonte, chantant en créole dans les années
60: MERCI BON DIEU. L’ équipe de stars pourrait inclure,
sous la direction de Wycleff Jean ( FUGGEES)des Africains comme
Youssoun Dour, Salif Keita, Angelique KIDJO, des américains
comme Ray CHARLES, Jimmy SCOTT, Lauryn HILL, des Français
comme MC SOLAR, Bernard LAVILLIERS, Henri SALVADOR, Sœur FAEZ,
Compay SEGUNDO, Susanna BACA, mais aussi des Dominicains, des Vénézueliens
etc.
Dimanche 4 janvier: Inauguration du Salon:
L’inauguration du Salon sera marquée par la volonté
de mettre en relief la portée universelle de la révolution
anti-esclavagiste (en tant qu’elle concerne trois continents:
l’Afrique, l’Europe et les Amériques), son importance
dans l’application des droits de l’homme et pour la
rencontre des cultures.
- Chœur de 200 jeunes des lycées et collèges;
- Ballet de la révolution (réalisé avec
la participation du Québec et des compagnies de danse haïtienne
et caribéenne);
- Interprétation de la Neuvième Symphonie de Beethoven,
par l’orchestre philharmonique de UCLA (Université
de Los Angeles), programme de l’Association Accords (organisme
partenaire du Salon de la Révolution haïtienne);
- Poèmes en créole, français, espagnol et
anglais;
- Visite des officiels, des diplomates et des invités
étrangers;
- Cocktail de bienvenue au pavillon gastronomique.
5-15 janvier: Ouverture des visites au grand public et début
des manifestations
Dès le 5 janvier, les expositions seront ouvertes au public
en commençant par les écoles publiques et privées
pour lesquelles un circuit spécial de visites sera mis en
place en coopération avec les associations de directeurs
d’établissements et les syndicats d’enseignants.
Cette période accueillera aussi le Festival international
du tambour et de la danse afro-américaine avec la participation
spéciale des organisateurs du dernier festival réalisé
en Guadeloupe pendant l’été 2001. Plusieurs
pays de la Caraïbe dont la République Dominicaine, Trinidad,
Jamaïque, Guadeloupe, Martinique, Guyane, Cuba seront représentés.
La participation du Bénin et du Sénégal; du
Brésil et du Venezuela est également attendue.
Diverses autres activités culturelles et artistiques en
provenance particulièrement de la région francophone)
de la Caraïbe ( Guadeloupe, Martinique et Guyane) vont être
déployées pendant le mois de janvier pour marquer
les étroites relations qui ont existé entre la révolution
haïtienne et les mouvements de lutte contre l’institution
esclavagiste dans la région.
16-21 janvier: Colloque international
Colloque international sur la genèse de l’Etat haïtien
et ses transformations de 1804 à 2004, organisé par
les chercheurs de l’Université Quisqueya et l’Université
d’Etat ( Faculté des sciences humaines et Ecole normale
supérieure de l’Université d’Etat d’Haïti
avec la participation du laboratoire CRPLC ( centre de recherches
sur les pouvoirs locaux de la Caraïbe) de l’Université
des Antilles et de la Guyane et du CNRS, de l’Institut d’Etudes
politiques d’Aix en Provence, des chercheurs de l’Université
de Barcelone, et des chercheurs en sociologie de l’Université
du Québec à Montréal.
Ce colloque offre l’occasion aux chercheurs à travers
une approche interdisciplinaire et comparative de jeter un éclairage
sur la spécificité de l’évolution politique
d’Haïti; ce sera en même temps un forum ouvert
au grand public pour un bilan critique de l’Etat haïtien
après deux cents ans d’indépendance.
25 janvier - 7 février: Festivals
Festival Théâtre/ Poésie / Contes. Accueil
et Rencontre des écrivains de la Caraïbe au Pavillon
du Livre et de la littérature. Ce sera un programme de présentation
des écrivains avec lecture de textes choisis et des conférences.
En même temps, pendant cette période du Salon, les
visiteurs pourront voir des films sur l’esclavage et sur le
patrimoine historique et culturel des pays de la région.
15-21 février: Table ronde sur Culture, arts et développement.
Avec la participation des artistes, des spécialistes du secteur
culturel et du monde des affaires d’Haïti et de la Caraïbe.
23 février - 20 mars: Semaines des régions
La semaine des régions consiste à offrir à
des villes ou à une région du pays l’opportunité
d’organiser elles-mêmes des expositions sur leur patrimoine
historique, leur artisanat, les arts et de présenter des
récitals ou des spectacles, bref tout ce qui constitue leur
héritage culturel et qui peut les mettre en valeur au plan
national et international. Nous comptons inciter les acteurs à
répliquer dans leurs propres villes et région les
parties des expositions et les activités culturelles du salon
qui leur semblent importantes.
23 - 28 février: Semaine de Jacmel
1er - 7 mars: Semaine du Cap-Haïtien (et du département
du Nord)
8 - 15 mars: Semaine des Cayes (et du département du
Sud)
27mars - 2 avril: Colloque international de l’association
des historiens de la Caraïbe et clôture du Salon.
Nous rappelons que le salon ne prend pas fin avec la clôture
du début d’avril. Les structures durables prévues,
telles le musée, l’amphithéâtre et certaines
expositions permanentes vont pouvoir continuer à attirer
des visiteurs et seront soumises à un nouveau système
d’organisation.
Sommaire
IX. LES ACTIVITES DE LA PHASE PREPARATOIRE DU PROJET
La réalisation du projet de salon exige la mobilisation
d’une équipe de professionnels multidisciplinaires
dès le démarrage de la phase préparatoire qui
doit débuter au mois de septembre 2002. Les principales activités
qui préparent à la réalisation du salon peuvent
se décrire comme suit:
a) Mise en place du secrétariat exécutif et recrutement
des principaux commissaires.
b) Structuration des différents comités: comité
scientifique, comité d’organisation, comité
des citoyens, comité international.
c) Mise en place des structures d’administration et de gestion:
recrutement du personnel, préparation des normes et procédures
administratives et opérationnelles, établissement
du budget détaillé de fonctionnement.
d) Préparation et mise en œuvre du plan de promotion
du salon et recherche de financement pour les différentes
composantes du salon.
e) Structuration des pavillons et préparation des différentes
expositions: préparation des contenus des pavillons et
expositions, accords avec les institutions participantes (organismes
partenaires et associés, organismes d’appui, sponsors)
etc.
f) Séminaires de formation avec les différents comités
et sous-comités et avec les organismes participants.
g) Travaux d’infrastructures: aménagement du site
et mise en place des différentes structures d’accueil.
h) Négociation et accords avec les pays participants pour
la mise en place des pavillons de pays et la participation aux
manifestations culturelles. Réalisation de missions à
Paris, au Bénin, au Sénégal et dans la Caraïbe.
i) Mobilisation des écoles et préparation des conférences
et différents concours impliquant la communauté
des écoles et des universités.
j) Formalisation du comité éditorial, préparation
des termes de référence des publications de la Collection
du bicentenaire, accords avec les auteurs et les éditeurs.
k) Préparation du festival international du tambour et
de la danse afro-caraïbe.
l) Préparation du festival de contes, poésie et
théâtre en Haïti et dans la caraïbe.
m) Préparation des manifestations mettant en valeur les
provinces: semaine des provinces, manifestations locales dans
chaque ville participante, déploiement en province de certaines
manifestations des pays participants.
n) Préparation du colloque: l’état haïtien
et ses transformations de 1804 à 2004.
o) Préparation de la table ronde: Culture, art et développement.
p) Préparation du colloque de clôture: colloque international
des historiens de la caraïbe.
q) Préparation des manifestations inaugurales et de clôture.
X. ASSISTANCE TECHNIQUE ET CONTRIBUTIONS DES PAYS INVITÉS
Pour la réalisation des différentes activités
du salon, les organisateurs souhaitent compter sur la contribution
et/ou l’assistance technique provenant de pays, d’institutions
ou de régions ayant accumulé une grande expérience
dans la réalisation de projets similaires. Ainsi, par exemple,
le comité d’organisation attendrait:
De la France, (i) une participation directe
à la réalisation du salon en implantant et en animant
un pavillon dédié à la France; (ii) une contribution
financière destinée à assurer le fonctionnement
du secrétariat exécutif; (iii) une participation
à la mise en place des structures durables prévues
dans le salon, en particulier l’amphithéâtre,
le complexe Pavillon histoire-centre d’exposition permanente-musée
haïtien de l’esclavage; (iv)la mise à disposition
du Comité d’organisation sur une période allant
de deux à trois mois d’un expert en histoire et muséographie
pour la préparation des expositions du pavillon histoire;
(v) une participation aux différentes manifestations culturelles:
colloques, festivals, expositions, conférences, semaines
des provinces etc.
De la Martinique (conseil régional et
conseil départemental), (i) une participation directe à
la réalisation du salon en implantant et en animant un
pavillon dédié à la Martinique; (ii) une
contribution financière au fonctionnement du secrétariat
exécutif; (iii) la mise à disposition du comité
d’une équipe de deux à trois consultants pour
l’assister dans divers aspects de la planification et de
l’organisation du salon, y compris les aspects liés
à l’infrastructure et à la logistique (construction
des pavillons, équipement des pavillons); (iv) une participation
aux différentes manifestations culturelles: colloques,
festivals, expositions, conférences, semaines des provinces
etc.
De la Guadeloupe, (conseil régional et
conseil départemental), (i) une participation directe à
la réalisation du salon en implantant et en animant un
pavillon dédié à la Guadeloupe; (ii) la mise
à disposition du comité d’une équipe
de deux à trois consultants pour l’assister dans
divers aspects de la planification, de l’organisation du
salon et de la préparation des manifestations culturelles,
notamment les festivals internationaux (Festival international
du tambour et de la danse afro-caraïbe et festival international
du conte et de la poésie); (iii) une participation aux
différentes manifestations culturelles: colloques, festivals,
expositions, conférences, semaines des provinces etc.
De Cuba, (i) une participation directe à
la réalisation du salon en implantant et en animant un
pavillon dédié à Cuba; (ii) une assistance
au comité d’organisation pour la préparation
et la mise en place d’un pavillon dédié à
l’Amérique Latine; (iii) une participation aux différentes
manifestations culturelles: colloques, festivals, expositions,
conférences, semaines des provinces etc.
De l’Espagne, de la Grande Bretagne, du Canada
et des Etats-Unis, (i) une participation directe à
la réalisation du salon en implantant et en animant un
pavillon; (ii); une participation aux différentes manifestations
culturelles: colloques, festivals, expositions, conférences;
(iii) une contribution financière à la réalisation
de certaines manifestations du salon.
XI. APPROCHE ET BUDGET POUR L’AMÉNAGEMENT DU SITE
DU SALON
(Cette partie est une contribution de l’architecte
Gérard Emile Brun de la firme TECINA S.A.)
 |
Graphique montrant
les détails du Pavillon Histoire (ou Pavillon principal)
et la scène. |
SITE: Le site retenu en phase préliminaire
se situe sur le Boulevard du 15 octobre à Chateaublond, Commune
de Tabarre. Tout juste à 3,6 km du grand Carrefour de Clercine,
en face des magasins de Valério Canez, il est facilement
accessible de l’aéroport international, de Pétion-Ville,
de Croix-des-Bouquets, de Delmas, des villes du Nord et du Centre.
Extrait d’un terrain de 15 hectares clôturés,
sa particularité est une faible pente qui nécessitera
des remblais importants, particulièrement pour l’amphithéatre
et des travaux de drainage du genre puits d’absorption. Le
sol présente toutefois des caractéristiques de porosité
acceptable et l’existence de nappe phréatique adéquate
pour l’approvisionnement en eau du projet. L’énergie
électrique (Ed’H moyenne tension tri-phasée)
est à proximité et l’accès aux matériaux
de construction est facile.
APPROCHE: L’aménagement
proposé sur la base du programme et des termes de référence
est basé sur un concept jardin autour du complexe “Exposition
Permanente-Musée-Plateforme Scénique” et d’un
axe “amphithéatre ouvert”. Ce dernier combine
la plateforme couverte, éclairée et aménagée
accoustiquement, avec une “patio” en pavés de
béton (asseyant 100 personnes), des “gradins”
en maçonnerie pour 200 personnes et une “colline engazonnée”
en remblais, permettant d’accueillir 700 personnes additionnelles.
A l’arrière de cette colline (flanc sud) une ceinture
d’arbres protègera du soleil et aidera à définir
l’amphithéâtre.
Le site étant entouré de routes (éventuellement
aménagées par les riverains), un espace pour autobus
et transports publiques est réservé en lisière
des 2 hectares retenus (utilisation provisoire à ce stade)
pour le stationnement de 1000 véhicules (en 2 groupes). Ces
surfaces seront nivelées, stabilisées au remblai «tout-venant
» et revêtues de gravillons (rôle provisoire,
mais contrôle de la poussière). La clôture existante
(sur 2 flancs) sera complétée d’une extension
en grillage. Ce même système sera complètement
construit sur les cotés nord-est et nord-ouest du site (base
en roches de 1,20 mètres, piliers en roches et grillage "cyclone
fence" de 1,20 mètre), de même qu’une délimitation
entre l’aire de stationnement et celle des pavillons.
L’allée principale sera de 10 mètres avec un
terre-plein planté de palmistes et modulé pour l’accès
aux rangées de stationnement de part et d’autre. Cette
voie sera construite et revêtue de pavés de ciment
type adoquins et drainée. Elle sera terminée par un
giratoire à l’entrée proprement dite de l’exposition,
l’accès à cette dernière étant
contrôlé par un portique d’accueil à guichets
d’accueil de part et d’autre. La circulation intérieure
au site (essentiellement piétonne) sera canalisée
par des allées (également revêtues d’adoquins)
de 8 mètre (boucle principale) et de 6 mètres (demi-cercles
modulant les diagonales et définissant les plates-formes
de pavillons). Ces dernières donnent accès aux sorties
d’urgence et entrées de service sur la voirie périphérique.
Des passages d’accès directs branchent alors les allées
aux différents pavillons, regroupés par types et symétriquement
distribués autour du complexe d’ancrage “Exposition
Permanente- Musée- Plate-forme Scénique”, dans
un ensemble aménagé d’arbres, de pelouses drainées
(puits à sec) et de poches fleuries. Les arbres et baquets
de définition non permanents utiliseront des “drains”
préfabriqués qui pourront être recyclés
après la période 2004.
Les réseaux de distribution électrique et en eau
seront souterrains. L’eau sera pompée à partir
d’un puits profond et l’énergie fournie par l’Ed’H
et une génératrice d’appoint. Des lampadaires
assureront l’éclairage général le long
des allées, en appui à l’éclairage périphérique
des pavillons eux-mêmes. Les systèmes de communication
téléphonique et d’Internet seront câblés
à partir d’un centre d’accès “sans-fil”
alimentant tout le site.
CONCEPT PAVILLONS: Les superstructures permanentes
du site seront de 3 types et pourront faire l’objet de concours
architecturaux restreints (délais très courts) et
d’une exécution phasée en fonction des ressources
mobilisées:
- les facilités de support en dur du SAREV (Administration,
Gastronomie, Génératrice, Pompage/Entretien, 4 Blocs-Toilettes/Postes
de secours);
- le Musée-Exposition et les grands pavillons autour de
ce dernier (Histoire, Beaux-Arts, Arts Sacrés, Littérature,
Artisanat). Le complexe “Exposition Permanente-Musée
- Plate-forme Scénique” est conçu à
ce stade en ossature métallique (aciers et aluminium) à
2 niveaux, maçonnerie et bétons et vitrages généreux.
Il serait une enveloppe climatiquement contrôlée,
offrant le maximum de flexibilité d’aménagement
intérieur. La rapidité d’exécution
et l’éclairage naturel seraient privilégiés,
tout en protégeant l’exposition de la poussière
et rayons directs du soleil;
- les pavillons moyens (Théâtre - Cinéma,
Convention, Éducation, Danse-Musique).
Les superstructures non-permanentes (ou à occupants transitoires)
seront également de 2 types:
- les pavillons pays ou circonstanciels (12 à ce stade),
démontables avec ossature métallique légère
ou kiosques modulaires. Ces derniers pourront être pourvus
directement par les pays et groupes d’intérêt
exposants et seront concentrés sur les plates-formes transversales
de part et d’autre du Musée, aux emplacements prédéterminés
et branchés aux réseaux;
- les petits kiosques d’animation et de rafraîchissements
(allocation de 12), concédés à des exploitants
indépendants. Ces derniers seront éparpillés
sur le site, le long des allées au gré des activités
du moment et des concentrations prévues. Ils seront du
type mobile. (Voir page du Concept de Distribution)
EXÉCUTION: Vu les courts délais
projetés pour la réalisation des travaux physiques
du SAREV, il est recommandé de faire une approche de “Construction
Management” (combinant les responsabilités de Gestion,
de Design et d’Exécution des Travaux) qui permettra
de mener certaines activités de base (préparation
de site, terrassements, clôtures, réseaux, etc.) pendant
la finalisation des concepts architecturaux (design de base et concours
ponctuels). Le C.M. aurait alors la responsabilité, en accord
avec le comité du SAREV, d’identifier et de contracter
les fournisseurs de services ou de produits harmonisant les objectifs
de qualité, les délais et le budget retenus. Toutes
les fois que possible, au moins deux offres seront obtenues pour
toute intervention dépassant l’enveloppe respective
pré-autorisée par le Comité du SAREV. Les matériaux
et fournisseurs locaux seront privilégiés et un suivi
technique et financier régulier sera assuré et donnera
lieu à des rapports d’état d’avancement
mensuels.
BUDGET DES TRAVAUX D’AMÉNAGEMENT
DU SITE (fichier pdf, 125 KB)
XII. ANNEXE
Résolution de la conférence générale
de l’UNESCO concernant la célébration dans le
monde de l’Année 2004, année de la révolution
haïtienne.
2004, "Année Internationale de Commémoration
de la lutte contre l'esclavage et son abolition"
Résolution adoptée sur le Rapport de la Commission
IV à la séance plénière le 2 novembre
2001
La Conférence générale,
Ayant à l'esprit les buts et les principes de l'UNESCO ainsi
que la Déclaration universelle des droits de l'homme.
Considérant la Déclaration de la Conférence
mondiale de Durban contre le racisme, la discrimination raciale,
la xénophobie et l'intolérance qui y est associée,
et la nécessité de célébrer toutes les
valeurs propres à favoriser la solidarité et la concorde
internationale dans la paix et la sécurité,
Condamnant les formes contemporaines d'esclavage telles que la
traite d'êtres humains,
Se félicitant des initiatives appréciables et efficaces
que l'organisation a constamment prises en faveur de l'émancipation
de tous les peuples sans distinction de couleur, de culture ou de
religion,
Considérant que la révolution de 1804 symbolise le
triomphe des principes de liberté, d'égalité,
de dignité et des droits de la personne, et qu'elle a marqué
l'histoire de la libération des peuples et l'émergence
des Etats des Amériques et des Caraïbes;
Rappelant qu'à sa 29ème session, la Conférence
générale a proclamé la journée internationale
de Commémoration du souvenir de la traite négrière
et de son abolition en reconnaissance de l'acte fondateur de la
révolution haïtienne, l'insurrection de Saint-Domingue
du 23 août 1791,
Prenant en compte le devoir de mémoire et celui de promouvoir
le dialogue des cultures et la compréhension entre les peuples
qui sont les objectifs du projet «La Route de l'esclave»,
- Se félicite de la reconnaissance de l'esclavage comme
crime contre l'humanité pour la Conférence mondiale
contre le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie
et l'intolérance qui y est associée, qui a eu lieu
à Durban, Afrique du Sud, du 31 Août au 7 Septembre
2001;
- Invite l'Assemblée générale des Nations
Unies à proclamer l'année 2004 Année internationale
de commémoration de la lutte contre l'esclavage et de son
abolition;
- Invite les Etats membres, les organisations internationales
et non gouvernementales et les clubs UNESCO à élaborer
des propositions d'activités pour cette commémoration
avec l'objectif de promouvoir le dialogue des cultures et des
civilisations à la lumière du Plan d'action et de
la Déclaration de la Conférence mondiale de Durban
contre le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie
et l'intolérance qui y est associée
- Prie le Directeur général
a) D’élaborer, sur la base des propositions des Etats
membres, le projet de programme pour l'Année internationale
de commémoration de la lutte contre l'esclavage et de son
abolition;
b) De lui présenter, à sa 32ème
session, ce projet de programme et un rapport sur les résultats
des travaux préparatoires;
- Décide d'inscrire un point relatif à cette célébration
à l'ordre du jour de sa 32ème session.
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