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Vide

Umar Timol

En soi ce vide. Il faut le combler. Il faut l’oublier. Il faut défaire sa sentence. Mais le vide est. Il ne s’étend plus. Ni se rétracte. Il est en toi. Une présence. Qui te rappelle qu’il n’est que le corps face à la mort. Qu’il n’est que la solitude de l’être. Seul. Toujours. Parfois une grâce. L’enfant, le bonheur des mots, un livre et que sais-je encore. Mais le vide est. Tu ne t’y habitueras jamais. Car le vide est aussi un gouffre. Il faut donc crier. Hurler. Courir. Ecrire. Danser. Jouer. Rire. Oui, rire, éclater de rire. Exploser son corps. Il faut être de tous les instants. Il faut assouvir toutes les intensités. Il faut les réinventer, les ressasser. Il faut être fou. Il ne faut pas s’arrêter. Pour taire le vide. Mais il est. Calme. Il sait que son œuvre est du temps. Son cheminement est lent. Il n’a que faire des illusions. Il sait le rappel de la fin. En soi ce vide. Et ce soir, je le vois. Ce vide qui est un gouffre. Je me tiens à la lisière de la mort et de ses solitudes. Je me regarde dans le gouffre. Et j’y vois un corps enfin dépouillé, orné de l’élan de la lumière.

anis

Viré monté