Potomitan

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Annou voyé kreyòl douvan douvan

texte

Umar Timol

 

peur de l'autre

du désir

de l’amour

de ses appâts

de ses tentations

peur de l’autre

car promesse

de succulences

les plus inouïes

mais qui

exhiberont

au bout du compte

toujours

les mimes

de l’éphémère

peur d'aimer

de s'abandonner

à ses fantasques

se laisser aller

dédaigner la raison

se laisser faire

dominer

exécuter

parce nul lieu

n’est aussi exaltant

nul lieu

ne s’autorise

de contrarier

la mort

nul lieu

n’est

aussi fulgurant

ainsi me nicher

dans une

encoignure

de ta chair

et contempler l’amour

aimer t’aimer

me défaire

dans les inconsciences

de tes yeux

fêter

les connivences

de l’enfance

combler

le vide en soi

combler le grand

le très grand

vide

espérer que

tu assiégeras

mes laideurs

et mes doutes

que tu en feras

une sphère de feu

destinée

à confondre

la nuit

espérer que tu me

réconcilieras

au sens

mais savoir

qu’au fond

ce désir

est d’une

seule appartenance

celle de

sa destruction

au bout de l’amour

la mousson

des larmes

toujours

mais t’aimer

désirer t’aimer

en avoir peur

mais aimer

savoir la fabrique

de l’amour

mais ne pouvoir

s’empêcher

d’aimer

désirer t’aimer

car l’amour

est le contempteur

de l’absolu

le seul Etre

qui mérite

de telles divagations

demeurera

à jamais inaccessible

donc t’aimer

désirer t’aimer

car je ne peux

faire autrement

mais j’ai

peur trop peur

umar
Janvier 2011

Viré monté