Potomitan

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Umar Timol

je ne crois plus, ce soir, aux velléités des mots, je ne crois plus en rien, ni même en cette aube fracassée qui fissure mes lèvres,  je ne crois plus en rien, je n’ai que la force d’une chose, espérer que ton silence sera un archipel de peau façonnée, espérer que l’étreinte d’un corps assermentera nos déclins,  je ne crois plus, ce soir, aux vertiges des espaces qui scellent nos épaves, je ne crois plus, ce soir, aux pierres qui déclament nos paumes soudées, je ne crois plus ce soir, qu’il se fera jour dans mon tombeau, que mon linceul rapiécera la terre et qu’il en fera la substance de toute mer, je ne crois plus ce soir en moi-même, je ne suis désormais plus rien, ou peut-être si le cortège solaire d’un corps qui demeure dans l’attente de toi mais je ne crois plus en rien, je ne crois plus ce soir aux rêves qui se délitent dans la matière sombre de nos idéaux frelatees, je ne crois plus ce soir aux clameurs de ces peuplades qui savent les sagesses du sang, je ne crois plus au livre bleu entrouvert dans le levain de ton souffle, je ne crois plus, ce soir, à rien, je n’ai que la force d’une chose, espérer que mon corps résoudra les ordalies de ton désir, espérer que le crucifix – le sien – parlementera avec la chair,  je ne crois plus, ce soir, à la force des mots, que peuvent les mots, que peuvent-ils, je ne crois plus ce soir en rien, ou si, il fait lumière – la sienne -, parfois, oui parfois, dans les grands silos de mon anéantissement

Umar 

boule

 Viré monté