| Kaz | Enfo | Ayiti | Litérati | KAPES | Kont | Fowòm | Lyannaj | Pwèm | Plan | 
| Accueil | Actualité | Haïti | Bibliographie | CAPES | Contes | Forum | Liens | Poèmes | Sommaire | 
Tribute to Kamau 
  Liviticus, Edward Kamau Brathwaite(2017) • 2017 •  | 
        
J'ai voulu avaler les remous de l'océan à l'annonce de ton départ 
	      Pour réduire les distances entre nos rivages 
	      Je ne sais quelles mains désinvoltes 
	      Ont semé nos ancêtres sur les tétons hérissés en terres caraïbes 
	      Si proches et si lointaines à la fois 
	      Saint Martin fut ce temple avec pour encensoir le Bookfair 
	      Jugulaire de notre neuve amitié 
	      Nos silhouettes ont fait ombres du même pas nonchalant 
	      D'un workshop à l'autre allant
	      Je ne t'ai pas revu souvent mon frère poète  
	      Comme pour ne point user un si précieux capital 
	      Je t'ai souvent reconnu pourtant 
	      Dans mes pas lors de mes errances silencieuses 
	      Vagabondant à travers les cannaies 
	      Ton souvenir gravé plus sincère et vivace chaque fois 
	      Nous confessions être fruits dépareillés d'un baobab commun 
	      Demeuré là-bas larmes aux pieds à espérer les retours féconds 
	      Je disais vouloir changer la mer en passerelle de turquoise fluide 
	      A la solde de nos unités insulaires reconquises 
	      Et comme à chaque fois redoutée
	      Le temps est venu de la closing ceremony 
	      Heure de nous partir les uns des autres à la coupée vorace
	      Fêlures posées sur les temps frivoles 
	      Et les promesses du keep in touch aux portes des adieux
	      Nous savons que les serments de fin de salons 
	      S'écaillent avec le temps 
	      Avec toi mon frère en poésie 
	      J'ai voulu croire en notre espoir de ce continent insulaire 
	      J'ai caressé tant ce projet de nos retrouvailles
	      Le sort en maître a décidé de sonner le glas
	      Nous ne partagerons plus la fraîcheur des soirées de Swaligua 
	      J'aurais eu plaisir à te retrouver entre autres complices...
	      Tu es parti faire inventaire solitaire de nos traces tribales 
	      Ta nonchalante présence manquera à ce Bookfair par la forme inédite 
	      Qu'imposent ces temps confinés 
	      Tu ne seras pas absent aux abords inquiets des lacs salés 
	      Complices convoqués à la table du verbe 
	      Nous savons lire ta route et débusquer les chemins pétris de larmes 
	      Pour penser à toi au carrefour de nos silences 
	      Je garde de toi la force et la fugacité des moments volés au temps qui  passe 
	      Tu resteras là balise inflexible d'un cheminement que tes amis ne  veulent point oublier
Max  Rippon
	      Mai 2020
	    
*

