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Kòkòlò 2
Les mots du sexe en créole de la Guadeloupe

Hector Poullet

Date de lancement: 8 décembre 2011

 

 

 

 

 

 

Kòkòlò 2. Les mots du sexe en créole de la Guadeloupe, Hector Poullet •
Caraibeditions • ISBN? • Décembre 2011 • ? €.

Kòkòlò 1. Les mots du sexe en créole de la Guadeloupe

Le premier fascicule de Kòkòlò, «pliché koko», comptait huit chapitres ou «dékatman». Ce deuxième fascicule, «fouyé patat», en comptera huit autres:

9. Abcd a tout mètpinè: le B.A. BA de tout bon dragueur
 
10. Kòkòlò: L’amour à la sauvette
 
11. Jwèt-koko: Sex-toys
 
12. Drogakoké é lanmou-pété: Aphrodisiaques et l’amour sous drogue
 
13. Makonmè é madivinèz: Les homosexuel(le)s
 
14. Bonda, maji épi sòsyé: Sexe, magie et sorcellerie
 
15. Maladi koké pé bay: Maladies sexuellement transmissibles
 
16. Bay koko, pwan kou: Sexe et violence

Tipawòl ka kouri pou konplété sétyèm dékatman: Lèlmi lanmou
Citations en complément du chapitre 7: Les ennemis de l’amour


Comme dans le premier fascicule les chapitres sont organisés en quatre rubriques:

  • Tipawòl ka kouri: Citations, proverbes ou refrains de chansons populaires.
  • Mo nou kay sèvi pou di: Vocabulaire de référence.
  • Mi yo: Les voici, illustration du vocabulaire.
  • Wélélé: Fable ou conte.

Il n’est pas nécessaire de respecter l’ordre des chapitres ou des rubriques à la lecture. Nous avons récapitulé tous les mots et expressions de l’amour et du sexe rencontrés dans les seize chapitres précédents et les avons complétés par d’autres. Nous avons classé le tout par ordre alphabétique, pour constituer un «petit dictionnaire créole des mots de l’amour et du sexe».

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Entrevue de l'auteur

Hector Poullet est guadeloupéen. Il a été l’un des premiers à défendre l’introduction du créole à l’école. Il vit aujourd’hui retiré dans le village de l’Habituée au pied de la Soufrière. Il a collaboré à la publication de nombreux ouvrages en créole dont plusieurs dictionnaires ou méthodes d’apprentissage du créole. Il est également le traducteur de la première BD célèbre traduite en créole, Astérix, Gran kannal-la.

Hector Poullet, comment vous est venue l’idée de lexique coquin en créole?

À vrai dire l’idée était de mon éditeur, je crois qu’elle lui est venue après la sortie de Titeuf en créole. Quand il me l’a proposée je pensais qu’il n’y avait pas matière à faire tout un lexique sur le thème du sexe. C’est seulement quand j’ai commencé à interroger les gens autour de moi que je me suis rendu compte de la richesse du vocabulaire dans ce domaine et de l’intérêt que nous aurions à le dévoiler.

Quelles sont les raisons qui vous ont poussé à accepter un tel projet?

Nos raisons ne sont jamais très claires. Je pense que Florent Charbonnier fait un travail considérable pour la mise en valeur et la mise à jour des cultures et langues créoles et que nous nous devons de l’aider autant que faire se peut. Par ailleurs je dois l’avouer j’aime encore les défis et pour moi-même ce projet était une vraie gageure.

Quels objectifs visent un tel recueil?

D’abord sous l’angle de la simple lexicologie ce projet m’a donné l’occasion de faire des enquêtes sur un thème précis et de découvrir qu’un dictionnaire créole tel que nous l’avions jadis conçu ne permettait pas d’épuiser tout le vocabulaire sur un sujet donné. Le premier objectif est donc d’enrichir notre vocabulaire.

Sous l’angle de la sociolinguistique, ou de la psycholinguistique, il était plus que temps de nous débarrasser de nos «ricanements» qui font croire que la langue créole serait par essence «mal élevée», plus vulgaire que toute autre. Il valait mieux écrire ces choses et les mettre au grand jour plutôt que de faire comme nous disons en créole «sizé si kaka», (s’asseoir sur sa merde), pour la cacher aux gens «comme il faut». Le deuxième objectif est donc de l’ordre de la catharsis.

Quels thèmes abordez-vous dans KÒKÒLÒ 1 et 2?

Les thèmes se sont imposés après notre questionnement et nos enquêtes autour du sexe en Guadeloupe. Pour citer quelques-uns: sexe et violence, sexe, alcool et aphrodisiaques, sexe et sorcellerie, mais également des thèmes plus généraux, vus sous l’angle de la culture créole, comme le libertinage, l’homophobie, les maladies sexuellement transmissibles etc.

Ces deux ouvrages auraient-ils été possibles en Guadeloupe il y a 30 ans?

Bien évidemment non, déjà l’idée d’Astérix en créole a fait grincer quelques dents. La sortie de Titeuf créole a fait crier certains «au scandale». Et là, je ne sais pas encore quelle sera la réaction des ayatollahs. J’espère que les livres ne seront pas mis à l’Index, ou pire qu’aucune fatwa ne sera prononcée contre moi!

Qu’est-ce qui a changé dans les mentalités des antillais au cours de ces 30 dernières années?

Beaucoup de choses. D’abord notre rapport à la langue créole, elle est de moins en moins perçue comme un handicap, mais plus comme un avantage, une richesse. Ensuite il y a notre rapport à l’expression des sentiments, jadis un baiser sur la bouche au cinéma faisait hurler de rires embarrassés, aujourd’hui les jeunes s’embrassent publiquement dans la rue. Sans compter notre rapport au livre, notre rapport à la lecture et la distanciation que nous prenons entre les idées et la réalité.

Quelles différences notoires percevez-vous entre la place du sexe dans nos îles et celle que l’on peut trouver en France ou en Europe?

Fondamentalement aucune, l’Amour et le Sexe sont liés sur toute la planète. Les différences sont essentiellement dans l’expression verbale et corporelle. Disons qu’en Guadeloupe nous sommes moins libres que nous semblons l’être.

Les antillais parlent-ils plus souvent du sexe que les continentaux? Et si oui, pourquoi d’après vous?

Les Antillais ne sont pas une catégorie homogène, tout dépend des milieux, des circonstances, de la classe d’âge, du contexte. Disons que pour ceux qui en parlent souvent c’est «parole en bouche» plus que liberté sexuelle.

De tels ouvrages peuvent-ils aider à lutter contre les clichés ou les préjugés qui collent à nos îles?

Ces livres sont surtout à usage interne, ils doivent nous permettre de rire de nous-mêmes. Ensuite il faut qu’ils puissent changer la vision qu’on pourrait avoir de notre société, c’est évidemment notre souhait.

Après avoir traduit Astérix en créole (paru chez Caraïbéditions), BD destinée à des enfants de 7 à 77 ans, pensez-vous que ce recueil de mots coquins s’adresse à un public de tout âge?

À ne pas mettre dans toutes les mains, en tout état de cause pas des très jeunes. À faire lire aux parents d’abord.

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Caraïbéditions

Caraïbéditions a souhaité créer un nouvel espace d’expression créole et plus largement «domien».

Elle publie des ouvrages qui ont tous un lien direct ou indirect avec les Antilles-Guyane et La Réunion, que ce soit grâce à la langue (les créoles), grâce aux auteurs originaires ou vivant dans les DOM ou grâce aux histoires qui se déroulent dans les îles.

Elle a été la première maison d’édition à publier dès 2008, des BD célèbres en créole antillais et réunionnais. Après la publication d’«Astérix», de «Titeuf», de «Tintin» et de la série «Les profs» en créole, Caraïbéditions a souhaité publier ses propres séries BD en français.

C’est ainsi qu’est né le premier manga des Antilles, «Les îles du vent». D’autres BD ont vu le jour: une série sur l’histoire de l’esclavage «Bulambemba, mémoire de l’esclavage» (BD parrainée par l’UNESCO), une série abordant les contes antillais sous forme de BD avec son héros «Petit-Jacques» et une série historique sur le chevalier Saint-Georges, «La légion Saint-Georges».

Courant 2011, deux BD dont l’histoire se passe en Guyane sortiront en librairie, «Lavi Moon» et «Aux îles, point de Salut».

Une nouvelle série manga voit également le jour en 2011 avec «Waldo Papaye», tout comme une série BD-Illustrations intitulée «Femme Noire d’Afrique, d’Amérique et des Antilles».

Caraïbéditions a publié un livre de contes illustrés «Doudoudrillon et autres contes à la saveur créole». À cet ouvrage, ont contribué, à l’écriture et à l’illustration, plus de 500 élèves de 25 écoles de Pointe-à-Pitre.

«Le Petit Prince» de Saint-Exupéry en quatre créoles est également au catalogue de Caraïbéditions.

Le premier guide du créole coquin (créole/français), «Kòkòlò», écrit par Hector Poullet, sort en librairie en 2011 (2 tomes).

Dans un tout autre genre littéraire, Caraïbéditions republie des ouvrages d’auteurs caribéens célèbres que l’on ne trouve plus en librairie. Cette collection qui contient déjà deux ouvrages de Raphaël Confiant «Kod Yanm» et «Le gouverneur des dés» et une pièce de théâtre d’Aimé Césaire, «Trajédi Rwa Kristof», va se voir enrichie de nouveaux titres en 2011.

Caraïbéditions possède également une collection polar. Raphaël Confiant y a publié son premier roman policier «Citoyens au-dessus de tout soupçon» et son second polar «Du Rififi chez les fils de la veuve» sortira fin 2011 en même temps qu’un polar d’Ernest Pépin, «La Désirade noire».

Les aventures du gendarme Ange Simeoni, de Martinique (d’Olivier Arrighi), sont également au catalogue avec deux titres «Chacun son Tour» et «Pasé on bel Nwel, Lt Simeoni».

Depuis 2011, une collection universitaire est également au catalogue de Caraïbéditions. Elle se veut présenter des ouvrages écrits par des professeurs et universitaires de l’UAG.

Le lectorat de Caraïbéditions est tant à l’intérieur des frontières des Antilles et de La Réunion, qu’à l’extérieur de celles-ci.

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