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Le Jardin créole - Décembre 2022

Igname «jaune»
Dioscorea cayenensis

Hector Poullet

Tiges et feuilles de Dioscorea cayenensis. Photos Geneviève Poullet.

À la veille des fêtes de Noël, dans le village de l’Habituée en Guadeloupe se tient le marché de l’igname jaune. Les planteurs du coin ont préparé ce marché depuis un an, ils ont creusé la terre qui est  pleine de pierres dans cette région, ont rempli le trou de feuilles et d’herbes sèches comme font les oiseaux leur nid, ont élevé une petite butte de terre pour y  déposer un «rejeton» prélevé sur un pied de l’année précédente.

Ces pieds d’igname «jaune» ne sont pas plantés dans de vastes plantations, mais dans de simples jardins créoles, où l’on pourra trouver une vingtaine de bik a yanm, au milieu de patates douces, de mais, de pois canne, de concombres et de giraumonts. Deux mois après les planteurs devront tuteurer les tiges déjà toutes pleines d’épines, avec des tuteurs d’environ 3m qu’ils iront chercher dans un bois voisin, à moins qu’ils n’aient pris la précaution au départ de planter leurs ignames au pied d’un arbre, un pois doux ou un glyceridia, un de ses arbres qui enrichissent naturellement le sol  de nitrates avec leurs racines pleines de nodosités chargées d’azotobacter.

Le but de ces petits planteurs: obtenir la plus belle igname pour ce marché de Noël. Les amateurs d’ignames jaunes viendront des communes environnantes pour acheter l’igname nouvelle du repas de Noël.

Quelle est l’origine de cette tradition d’un marché de l’igname comme pour célébrer la fin de l’année? D’où vient-elle ? Pourquoi plus particulièrement dans cette région de Guadeloupe? Parce que l’igname jaune pousserait mieux dans cette partie montagneuse? Et depuis quand se fait ce marché de l’igname dite jaune?

Autant de questions dont nous attendons des lecteurs réponses ou hypothèses d’explication.

Merci et bonnes fêtes de fin d’année.

Tubercule de Dioscorea cayenensis.

Extrait de la "Flore illustrée des phanérogames de Guadeloupe & de Martinique":

Tiges souvent noires ou noiratres, généralment térètes (cilindriques), sénéstrogyres (qui s'enroulent vers la gauche), épineuses. Feuilles entières, opposées, glabres et avec sinus basale large et peu profond. Tubercules de formes assez variées, à chaire blanche ou jaune-soufre.

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 Viré monté