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Histoire de la Guadeloupe
Septembre 2020

La Guadeloupe en 1789

Hector Poullet

Photos Francesca Palli

Canne à sucre en fleur (Saccharum officinarum).

Canne à sucre en fleur (Saccharum officinarum).

1789 est une date que nous connaissons tous pour être le point de départ de la Révolution française.

Quelle est la situation de la Guadeloupe à cette date1?

La population est constituée de 89 523 noirs tenus en esclavage pour 13 712 blancs et 3058 libres de couleur.

Sur le plan administratif la colonie est désormais sous l’autorité d’une assemblée coloniale qui comprend: le gouverneur, l’intendant, le commandant en second, chef des troupes, le commissaire général de la marine, un député représentant de chaque quartier, deux députés représentant les villes de Pointe à Pitre et de Basse-Terre.

L’économie de l’ile est plutôt prospère avec 391 sucreries qui produisent 24 millions de livres coloniales de sucre.

Sur le plan social en haut de l’échelle de la société se trouve la classe des grands habitants, blancs, riches propriétaires des grandes plantations sucrières. Privilégiés, très influents au sein de l’assemblée coloniale, ils seront le plus souvent du côté de l’Ancien régime.

Vient ensuite la classe des petits colons blancs relativement nombreux habitants des paroisses, le plus souvent commerçants ou artisans. Le plus grand nombre d’entre eux adoptera les idées révolutionnaires et s’opposera à la classe des grands propriétaires.

Les libres de couleurs se retrouvent également dans l’activité artisanale ou dans le commerce et sont des concurrents directs des petits colons blancs. Bien que reconnus comme sujets du Roi par le Code noir, ce sont des citoyens de seconde zone car ils ne peuvent, entre autres, pas participer à la désignation  des représentants de leur paroisse.

Enfin les Esclaves, dont le plus grand nombre est maintenu dans les ateliers des grandes habitations de canne à sucre, ne restent pas indifférents aux nouvelles qui leur parviennent et les interprètent comme un signal  pour l’organisation de révoltes généralisées.

Les idées révolutionnaires de liberté et d’abolition des privilèges vont pénétrer chacune de ces classes et leurs réactions provoquera en Guadeloupe comme ailleurs dans la Caraïbe des déflagrations en chaine qui aboutiront à d’autres types de Révolutions.

Note

  1. Source: Lucien René ABENON Petite histoire de la Guadeloupe. L’Harmattan 1992.

Habitation "La Grivelière" à Vieux-Habitants dans la vallée de Grand’Rivière

Habitation "La Grivelière"

Chambre à coucher des maîtres.

Habitation "La Grivelière"

Cuisine des esclaves.

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 Viré monté