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Les solitudes

à Gongòra

Saint-John KAUSS

Gatineau - Ottawa, 21.07.2022

Jardin botanique des Îles de Brissago. (Suisse). Photo Francesca Palli.

Je me suis créé un dieu en langues de cannelle                    naissance du cycle de l’eau et ses ruisseaux              inventé des textes révélés à l’homme géographique

Je me suis donné à fond                          d’allégories et de contes bibliques afin d’éviter la multitude des yeux /  la prévalence des gestes

Je me suis refoulé à temps pour ne pas perdre la foi                                   la joie le rire et leur mystère      

Sartre est un géant civilisé dans les nippes à Paris                                 sans cesse nommé sans Heidegger et l’Existentialisme

Je me suis trouvé une femme tard dans la lune                                     paternité qu’oblige le silence

Je la sens encore frêle comme une tige à plier dans le sommeil de l’acte paraphé

Que savais-je de l’au-delà du désir                                     qu’il y eût manipulations de chairs affamées dans l’alchimie des jouissances caribéennes

Sans mentir au tri de mes glandes endocrines                          je refuserais la divagation des mots comme palimpseste                               la mélancolie des lymphocytes dans les ruelles du plasma                          la végétation des hibiscus dans le jardin de l’innocence

Césaire Senghor Wole Soyinka Tchicaya U’Tamsi                                que vous me dites d’arrêter sans écrire mes solitudes

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 Viré monté