J’ai pardonné aux poètes qui ont abandonné Voltaire Hugo et Sartre ------------- ces remplisseurs de siècles comblés                            aux poètes Dante Homère et D’Annunzio qui ont ramassé                       le sourire d’une chinoise de bonne haleine

J’ai noté de toutes les faces du poème les allégations des poètes mineurs si complexés                     ceux qui n’ont pas la plume facile ni les yeux fertiles de l’océan                   ni les phrases toutes faites de la licorne

J’ai dévoré les livres et feuilles de mots de Paul Éluard                   les grandes théories de Breton              les vers célèbres d’Aragon

J’ai paraphé les dons vaillants de Phelps et Philoctète                    le baroquisme de Frankétienne qui vous force à le lire                        le souffle puissant de Jean Brierre qui provoque cyclone des mots et morphèmes

Je ne peux pas vivre sans ces hommes à livres monumentaux

J’ai régulé pour le sort mes papiers et revu des poèmes et proses écrits depuis l’adolescence

J’ai manipulé la vie                                            ma vie pour ne pas être du métier

Et pourtant que sais-je de cette immense littérature des mondes à la veillée des étoiles

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 Viré monté