Kaz | Enfo | Ayiti | Litérati | KAPES | Kont | Fowòm | Lyannaj | Pwèm | Plan |
Accueil | Actualité | Haïti | Bibliographie | CAPES | Contes | Forum | Liens | Poèmes | Sommaire |
Poème pour ne pas oublier à Roger Mavoungou Gatineau, 13 Mars 2022 Jeux dangereux: Devinez, pourquoi... par Jean Badel (2009) à Sur En/Sent. |
dis-toi que la vie est belle mais amère dans tous les continents moins brutale en Chine que sous les Tropiques du Cancer ma femme ailée du Capricorne sans bornes à mes dépens défendant la foule des giroflées qui sentent la fournaise
je révise et prolonge ma vie dans les couloirs du siècle dernier face aux femmes aussi rapides que la salamandre qui fuit traduisant les tiges de l’arbre de vie
face aux hommes qui poursuivent la pluie le soleil et les sables du désert non loin du tombeau des Rois et filles adoptées pour l’éternité des redditions de corps
pour l’amour d’Eve et l’imbécilité d’Adam je garde et protège mes os fêlés depuis les couches de ma mère depuis l’effacement de mon père égaré pour ne pas oublier
mes fils
mes filles
mes oncles et surtout mes tantes
qui ont poursuivi
et endigué la route des ghettos
je révise
et mets en ordre mon cahier de bases
azotées de mon grand-père
j’outrepasse mes pouvoirs d’homme libre
magicien des mots de l’oiseau schizophrène
je suis le poète des cités
meneur de filles adultes
à l’encolure des rivières et des lits
de cette ville à bénir de cette ville à défendre
*