la chenille qui se transforme en papillon                         le dinosaure en anolis                       la salamandre en salamandre

ce nouveau-né que j’offre à la vie à l’existence réelle des orchidées                                 petit templier plein de promesses qui ne connait pas encore les avenues et ruelles du cerisier                       le thé de verveine comme l’assorossi amer de la terre des ancêtres

petit jeune homme de cinq mois                               homme grenouille devenu dorande et filet mignon dans le calalou amniotique de sa mère

homme capable de toutes races                           mélange prodigieux apprivoisé de l’hymen                  œuf célébré
dans la coulée de l’enfant aimanté des différentes étapes du logos

je te fais dire déjà avant les neuf mois au bord du grand large de la matrice matricielle de cette femme ta mère                jamaïcaine de sang nègre de sang mêlé comme Bob Marley mon Rasta connu

mon navire à Kingston mon bateau ivre à Port-au-Prince terre bénite d’autrefois qui accueillait tout ce qui est brune ou noire et même les vivants blancs comme les zombis de nos cimetières

il faut aller au-delà des choses frapper aux portes de l’Apocalypse et demander des nouveau-nés pour la lignée africaine

et quelque soit la saison                            enfante-la

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 Viré monté