Et pourtant je suis le poète qui dit la vérité sur l’Art                            l’Art me connaît et je connaîs l’Art dans sa complexité apparente                        dans son pouvoir d’aider les psychotiques les malades du cerveau les canalisés du beau et de la solitude

Je nomme sauvages les sources vagues de la pharmacopée idéale                                 les neurones éblouis qui font travailler l’art plastique comme la crasse sèche du bois

Si je vide mon esprit                il ne me reste que le corps et l’âme insuffisante de la glande pinéale                            magistrat des mœurs qui fait tomber les prévenus et les morts des sans-abri

J’étale tel un boucher le magnifique morceau de poème choisi par la main gauche du poète                 bédouin-berbère dans tout son état d’homme apostrophé                 du sable de la mer morte         loin des excréments du Prophète

Et pourtant je nage dans ses caricatures retrouvées tant Il est Grand                                     des hommes vivants ont été décapités au nom des croisades éhontées

Des centaines de femmes ovulées ont perdu leurs nuits et enfants

Ô fines fleurs de sable garrottant la civelle                    Ô magnifiques tiges de l’amour qui battent la crécelle                         je vous rejoins sans aise sous les draps inconnus de vos tentes

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 Viré monté