deux photos de ma Reine                   la première à l’ancienne et la seconde ma Joconde                   qui me fixe comme l’hibiscus de mon parterre                              plus sévère que mon garde-fou au jardin d’enfant

regarde mes mots qui jouent à la marelle                    à la recherche du ciel et de l’amour pur comme l’aine du bédouin

j’aime le métier de tisserand                      à tisser longtemps la vie                          la merde à Port-au-Prince                               de l’île de La Gonâve que je n’ai pas pu oublier ô Mer de toutes mers hautes des Anses-à-galet et de Pointe-à raquette

je fus enfant des rues et des mers                   lavées par le battage des infidélités de baldaquin               ô mes premières visions ô mes récentes filles du dehors

Nadia qui m’a plu Martine qui m’a mis en selle                        et j’ai appris à chevaucher sans l’aide de mes douleurs      

Margareth sœur de mon premier copain                      qui me trace les vèvès de l’innocence                disparue au pays de l’or de la souffrance

ô jeunes filles de ma puberté désordonnée                                  ô mes amours des cités interdites

j’ai voyagé et retourné trois fois au patelin sans vous revoir ô destinée

qu’ai-je fait Ô horribles châtiments tracés en liesse des écritures                                 de toutes les nuits avalées en gourmet

à quand le jour des plénitudes

*

 Viré monté