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À notre gré de poète

pour Harold Audate, Michel Claudel et Clarel

Saint-John KAUSS

Gatineau - Ottawa, 06.02.2023

Amandier (Terminalia cattapa) Photo: Francesca Palli.

Je voudrais tant de ces filles qui me traitaient d’enfant du poème
de la poussière des cités et de ses amandiers pour chaque maison louée au milieu de l’été  
Je voudrais tant de camarades de classe de frères d’apprentissage des lectures courantes de JMG
Je voudrais tant d’adolescents planifiés des séances à jouer trop près de la grosse Cathédrale
Je voudrais tant de témoins à mes premières noces des amis d’enfance que ma femme ne reconnaît pas
Je voudrais autant d’enfants d’un métissage subliminal
Je voudrais tant de roses acharnées dans mon parterre païen d’orchidées et de fougères
Je voudrais un altère                                                un alter ego de mes nuits à écrire

 

J’accuse la petitesse des rivières d’Haïti                     la finesse des ruisseaux ainsi que la faiblesse des amours de voisin
J’accuse Émile dans ses rêves les plus sains                  mon simple amour pour Jenny et sa bouche colérique
J’accuse ma mère et mon père si réels                       de m’avoir enfanté par amour de celui que je suis            

 

Je voudrais tant de petites sœurs mais normales dans l’addition des vies dans la soustraction des démons dans la division des prisons dans la multiplication des cœurs aimés
Je voudrais sans le dire des pierres pour jouer aux dés avec Dieu
Je voudrais la bicyclette verte et la jeune veste que je n’aimais pas porter
Je voudrais les grands domestiques de ma mère femme éternelle  
Je voudrais

*

 Viré monté