Reine d’un homme et femme d’un seul homme

         Pourtant Casale de nos morts aux yeux ouverts Casale de tant d’hommes abattus comme des chiens                                       Casale de nos lectures d’ignorants Casale de nos nuits affrontées à la merci des gendarmes

        Jérémie sans Jacmel et Jacmel sans la Gosseline              à découvrir pleine de fleurs et de poètes      terre d’Etzer et des Vilaire terre des Saint-Louis et Saint-Yves terre des Dumas et Laraque des Brierre Clérié Roumer et Chassagne

       Terre de toute fraicheur et d’abondance                  terre de la Voldrogue plus large que dans mes rêves

      Hautes feuilles vertes d’un arbre de Vie                  hautes foulées de neige que je n’arrive pas à aimer

      Brutal est-ce le pardon des innocents aux coupables assujettis d’espérance             formels sont les ordres du Capitaine d’un jardin d’oliviers

      Je me réjouis de tout instant                                                         barricadé dans mes souvenirs

     Mais rentre dans ma demeure incertaine Rentre sans avis menaçant l’amante du poète

     Beaumont Terre de terres rouge-gorge et rouge de rocou                    terre de terreaux sans virgule           terre de toutes facilités                        terre des loas maritimes et aériens                    terre de fibules et flibustiers misogynes                  terre de toutes terres de café et condiments                     terre  mésenchantée de l’androgyne ile

     Jérémie de mes hantises et de mes peurs O Jérémie de mes grouillades d’adolescent nu Jérémie depuis Vilaire et Jean Brierre

    Et pourtant La Jamaïque que j’ai aimée grâce à l’idole des idoles Robert Nesta MARLEY le Magnifique            fleur de cactus et orchidée nègre que poussait la mélanome qui tue

   De Sassier à la Guinaudée hautes et multiples sont les plantes aux tiges minuscules              fleurs géantes poussées à toute allure d’arbuscules de noms et de prénoms ordinaires             majuscules que sont les hommes et colibris d’ici et là

    Des orchidées à la recette des fécules féculentes                bananières nourries d’eau bénite       passerelles des morts au passage des feuilles feuilletées par les vivants

    Ne m’oubliez pas ponteaux et ponts de la Grand’Anse bouquets de communes et de sections monumentales                              touffes de localités vertes comme le vert tropical

   Misons sur la latitude des cœurs frais à transplanter                             à perfuser par valvules et artères

   Misons sur les battements de chaque cœur d’homme privilégié sur la folie des oiseaux            sur l’innocence des morts au pays sans chapeau

    Certes            misons sur la balade des regrets désordonnés d’aloès                                   mimiques serres de victimes allongées sans contrefaçon

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 Viré monté